44"ne Année. Samedi 30 Mars 1861. N° 4,538. 28 Mars 1799. Occupation de Florence par les Français. 29 1349. Cession du Dauphiné la France par Humbert 11. Après la mort de son fils André, Humbert II assura le Dauphiné au Roi de France, Philippe de Va lois, sous la condition que le fils aîné de France por terait le nom de Dauphin et joindrait ses armes celles du Dauphiné. 30 1282. Massacre des Français Palerme (vêpres sicilien nes). TPF.SES50 MARS. EMPRUNT ROMAIN DE 1860. LE PROPAGATEUR. POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, POUR LE DEHORS FR. 7-SO PAR 4 FR. POUR 6 MOIS, 2 50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 TROIS MOIS. ÉPHÉHÊR1DES. REVUE POLITIQUE. Les funérailles de la duchesse de Keot, mère de la reine Victoria, ont doone' lien un incident dont la presse bouapariiste de Paris semble prendre ombrage. C'est la Patrie qui ouvre le feu, non plus cette fois contre la perfide Albionmais contre la cour d'Angleterre elle-même, qui a commis le crime irrémissible de permettre aux princes de la famille d'Orléaos d'accompagner les princes anglais dans le cortège funèbre. On se demaode en France, s'écrie la Patrie, avec une feinte indi gnation, ce que signifie une pareille démonstra tion; ce que veut l'Angleterre en appelant b cet honneur officiel une famille déchue du trône par la volonté du peuple. L'organe semi-officiel du gouvernement impérial énumère ensuite les causes qui réclament l'union entre la France et l'Angleterre. Il demande'ponr- quoi on semble eocourager les divisions en France. Le peuple anglais, dit ia Patrie, n'est pour rien dans ces manifestations puériles, et elle ajoute les deux peuples ont besoin plus que jamais de s unir, et, Dieu merci, les grands intérêts du monde ne sont pas subordonoés des caprices de cour. La Patrie et le Pays disent que la concentra tion des troupes autrichiennes sur le Pô est une mesure purement défensive. C est le 27 qu'a été clos, b la Chambre des députés de Turin, le débat ouvert sur la question romaine, h la suite du discours qoe Je télégraphe a résumé. On sait que M. Cblaves s'est élevé avec force contre le choix de Rome comme capitale; un autre député, M. Maresca, l'a approuvé, au con traire, en proposant, comme moyen d'aplanir les difficultés d'exécution l'établissement a Rome d une garnison mixte, composée b la fois de troupes sardes et de troupes françaises. M. de Cavour a combattu ces propositions particulièrement celle de M. Cbiaves, en déclarant qu'il lui paraissait urgent de proclamer immédiatement Rome comme capitale do nouveau royaume. La translation, a-t-il ajouté, se fera plus tard, en vertu d'une loi et sans désordres; nous en fixerons l'époque. Nous le demandons aux hommes de bonne foi A-t-ou jamais vu, dans l'histoire, pareil acte d'impudence? Un ministre proclamant que la capitale d'uu État voisin est son gréqu'il l'a choisit pour la capitale de son pays et qu'il eu prendra possession ultérieurement, b son temps et fi sa convenance! Avouous-le, les orateurs piémontistes ont assumé une bien misérable tâche; ils s'efforcent b tour de rôle de démontrer qu'en enlevant au Saint-Père ses États, ils rendent les plos grands services h l'Église catholique. Celte lugubre plaisanterie a déjà figuré cent fois dans les colonnes du Siècle. Élle est peut- être neuve en Italie. La logique a même entraîné un orateur révolutionnaire h déclarer la Chambre de Turin que Charlemagne avait opprimé l'Église en lui faisant accepter cette royauté temporelle dont la piété de Viclor-Émmanuel et de M. de Cavour tend b alléger complètement le poids. Trois cent mille Italiens se sont affiliés au car bonarisme; mais le reste du pays est étranger aux machinations de la secte. Tout ce qui est catholi que est bien convaincu qoe le carbonarisme veut la destruction de l'Église. Ce n'est pas une induc tion vague; c'est un fait précis, annoncé, constaté par- les proclamations officielles des chefs de la secte, par tous les documents secrets, par l'ensem ble des actes accomplis jusqu'ici. Le clergé italien n'a pas négligé d'instruire les peoples b oet égard. L'idée de sauver l'Église en la dépouillant paraî tra une pitoyable palinodie. Le carbonarisme veut Rome pour capitale; il y a trente ans et plus que son plan est tracé. Cette prétendue incompatibilité eotre le Pape et son peuple, ces abus des États Pontificaux sont le leurre destiné aux niais, puisque, b une époque où on ne parlait ni de celte incompatibilité ni de ces abus, la conquête de Rome était décidée. On savait bien que les prétextes ne manqueraient pas, et l'on n'avait pas besoin de les signaler b l'avance. La Prusse vient de constituer un ministère de la marine. Celte puissance se propose de faire des armemeots et de donner b ses forces navales assez de développement pour contrebalancer la puissance maritime du Danemark. La Chambre des dépotés de Lisbonne a été dis soute et le ministère Loulé gardera provisoirement la direction des affaires. COUR D'APPEL DE GAND. AFFAIRE ANNA-BELLA KOURSCH. AUDIENCE DU 27 MARS. La Cour d'appel a prononcé son arrêt dans cette mémorable affaire. M. Bogaerts, le Rév. P. Schoofs, M11' De Duve et la Mère Maurice ont été condamnés b 8 jours de prison. M. Van Peteghem et M. Callaghan ont été acquittés. Nous apprenons que M. Bogaerts, le R. P. Schoofs, M11* De Duve et la R. Mère Maurice se sont pourvus en cassation contre l'ariêt de la cour d'appel de Gand, qui les condamne dans l'affaire de la trop fameuse Anna - Délia Knhrsch. L'échange des titres provisoires devra avoir lien avant le 1" avril prochain. MM. les souscripteurs sont invités b l'effectuer sacs retard. POUR 3 MOIS. SSSSS5SSSSSSBI Une dépêche électrique annonce que Mgr l'évê- que de Poitiers a été condamné avant-hier au blâme par le conseil d'État, b cause de son mande ment. On écrit de Paris26 marsau Journal de Bruxelles J'ai entendu raconter hier, par une personne en qui j'ai pleine confiance, une anecdote qo'elle m'a dit tenir de M. Lemercier, du Corps législatif, et que je crois de nature b vous intéresser. Vous savez qoe les orateurs catholiquescomme autrefois Angelico de Fisole lorsqu'il entreprenait un de ses grands tableaux, se sont préparés b la discussion par la prière et en approchant des sacrements, fis allaient faire plus qu'un discours, ils allaient faire un acte dont ils comprenaient l'importance; ils v allaient se séparer du gouvernement avec lequel ils avaient jusque-lb marché, avec lequel ils ne cro yaient plus pouvoir marcher,pareeque sa politique avait toléré toutes les entreprises accomplies par le Piémont contre la souveraineté temporelle de l'Église. M. Relier s'était donc préparé par des actes religieux b l'acte politique qu'il était résolu b faire. Il était plein de défiance en lui-même; l'idée de parler en public pour la première fois l'effrayait, et cependant il était déterminé b parler, parce qu'il regardait comme .u.n^devoitJe le faire. Il écrivit» son discours et l'apprit par cœur; puis il demanda b M. Lemercier de vouloir bien l'entendre; il le récita donc devant lui et obtint son approbation. Quand le jour de prononcer le discours fut venu, M. Relier s'adressa encore b M. Lemercier, son voisin b la Chambre Quoique j'aie appris mon discours par cœur, lui dit-il, je crains bien que le trouble et l'émotion ne m'ôtent la mémoire. Soyez assez bon pour tenir le manuscrit pendant que je parlerai et pour me suivre. Si la mémoire me manquait, vous m'aideriez. M. Relier commença b parler, avec quelle éloquence, vous le savez! A peine avait-i! prononcé quelques phrases, que M. Lemercier releva la tête, avec un geste d'étonnement; puis, après avoir rabaissé ses regards sur le manuscrit, et essayé pendaDt quelques minu tes de suivre l'orateur, il laissa Ib ces pages et se livra comme toute l'Assemblée au charme irré sistible de cette jeune éloqueoce qui, pour son débutréveillait le souvenir des grandes journées parlementaires daos la salle du Palais-Bourbon, depuis longtemps muette. Quand l'orateur fut arrivé b la fin de son discours, et qu'il fut parvenu b se dérober aux félicitations de l'Assemblée, IVi. Lemercier se pencha vers lui et lui dit Mais, expliquez-moi donc cette énigme. Vous n'avez pas prononcé trois phrases du discours que vous m'aviez récité et dont j'ai le manuscrit dans mes mains. C'est un nouveau discours, bien audessus du premier. Vous me voyez aussi étonné que vous pouvez l'être, répondit M. Relier. Il y a Ib quelque chose d'étrange, je n'ose dire de surna turel. Quand j'ai commencé b parler, il m'a sem blé qu'un rideau était tiré; je voyais ce qu'il y avait b dire, et j'entendais comme une voix qui me donnait les paroles. Ma mémoire était comme endormie, mon intelligence seule veillait. Les mots venaient d'eux mêmes se placer sur mes lèvres.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1