YPRES.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Cette maison règne aussi en Portugal où elle a
succédé b la maison de Bragance. Dona Maria, fille
de dom Pedro II, reine de Portugal épousa en
i836 Ferdinand, prince de Saxe Cobourg, duc de
Saxe, fils d'un autre frère du roi Léopold et de la
duchesse de Kem. La reine Doua Maria a en de son
mariage sept enfaots, parmi lesquels cinq princes
qui porleot tous un litre de Saxe, afin de ne pas
oublier leur origine.
On dit que la mnisoo de Saxe-Cobourg pour
rait être réservée b des destinées encore plus hautes;
qu'il existe en Espagne un parti hostile b la maison
de Bnurboo et peu favorable b la France qui
travaille avec ardeur b une réunion de toute la
Péninsule sous le sceptre d'un des princes de
Saxe Cobourg de Lisbonne. On dit que ce parti
contribua beaucoup aux événements qui, pendant
le mois de juillet i854, mirent en péril le trône de
la reine Isabelle, et l'on assure que l'on pourrait
trouver dans de certaines archives les preuves
écrites de ce complot. Si cela est vrai, et si le parti
dont il s'agit dominait un jour chez nos voisins, il
ne serait pas impossible que l'on vit la maisoo de
Saxe Cobourg, si modeste, il y a cinquante ans, et
qui occupait si peu de place en Allemagne réunir le
royaume d'Espagne aux couronnes d'Angleterre,
de Belgique et de Portugal qu'elle possède éjb ou
doot la possession lui est assurée. La maisoo de
Saxe Cobourg doit sa haute fortune b la duchesse
de Kent dont l'influence a été très-babileiueot
secondée par le roi Léopold de Belgique.
Ce qu'oo ne saurait trop remarquer, c'est que
la maison de Saxe-Cobourg a fait son chemin sans
bruit, saos secousses, sans aucun secouis étranger,
sans que de grands événements Paient servie. Ce
qu'elle a acquise elle le doit aux qualités sérieuses
de deux de ses membres, b leur actioo personnelle,
b leur persévérance infatiguabl'e, b leur prévoyance
atleolive, a leur grand art de plaire et de séduire,
b leur soin de ne jamais rien brusquer. C'est avec
ces qualités solides que la duchesse de Kent et le
roj Léopold ont obtenu pour leur famille, en on
petit nombre d'années, des résultats inouïs et
auxquels on peut croire b peine quand on sooge au
point de départ.
Ce qu'il faut remarquer aussi, c'est qu'on ne
rencontre pas dans l'histoire de la maison deSaie-
Cobourg une seule page qui ait de l'éclat. Cette
maison n'a produit ui des hommes d'État qui
aient leno une grande place dans l'Europe, ni des
hommes de guerre qui l'aient agitée. Celui peut-
être qui a fait le plus de bruit, c'est le prince
Frédéric Josias de Cobourg, qui commandait eu
>7g3 l'armée des coalisés, avec laquelle il tenta
d'envahir la France. Ce prince de Cobourg gagna
contre le général Dumouriez la bataille de Ner-
winde, en 1793, et perdit contre le général Jour
dain celle de Fleurus, en 179^. On se souvient
encore que son nom était devenu en quelque sorte
le cri de guerre de la contre-révolution. Ce prince
mourut b Cobourg, paisiblement et sans bruit, le
jour uiêtne où.l'empereur Napoléon s'embarquait b
l'île d'Elbe pour commencer cet épisode de son
histoire qui devait se terminer b Waterloo. Fré
déric-Josias de Saxe-Cobourg était le grand oncle
du roi Léopold de Belgique et de la duchesse de
Kent.
Les obsèques de la duchesse de Kent ont été
célébrées b Londres au milieu des regrets universels.
Pendant cette triste cérémonie, les affaires étaient
suspendues et les boutiques fermées. Le deuil était
conduit par le prince Albetl, époux de la reine,
qu'accorapagoaieot les princes de la maison royale
d'Angleterre et plusieurs princes de la maison
d'Orléans. C'était une réunion de famille; car la
duchesse de Kent était unie par des liens étroits et
nombreux a la branche cadette de la maison de
Bourbon. Non seulement le roi Léopold, son frère,
avait épousé la fille aînée du roi Louis-Philippe,
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mais le duc de Nemours était devenu son neveu par
son mariage avec la princesse Victoire de Cobourg,
soeur du roi de Portugal, et la princesse Clémentine
était devenue sa nièce par son mariage avec le
prince Auguste, frère du même roi. Les restes
mortels de la princesse ont été placés dans la
chapelle Saiot-George, b Windsor, tout près de la
tombe de la princesse Charlotte. Mais ce n'est là
qu'une sépulture provisoire; on construit en ce
momeut, dans le parc de Fiogmore, un mausolée
où la mère de la reine Victoria sera transportée
plus lard et définitivement déposée.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 36 mars, les miliciens de
la classe de 1861 sont répartis entre les différents
corps de l'armée.
Par arrêté royal du 3 avril, le capitaine com-
maudaol J.-A. C. Ueusschen, de l'état-major de
l'artillerie, professeur b l'école militaire, est dé-
tnissionué sur sa demande.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
L'éditeur du journal l'Économie, poursuivi
dernièrement pour avoir publié les numéros ga-
gnauts sortis b la loterie de Roubaix-Tourcoing,
avait été acquitté par le tribunal de Tournai. Le
procureur du Roi a Tournai avait interjeté appel
de celte décision*
La cour d'appel de Bruxelles, dans son audience
de jeudi dernier, sur les conclusions de M. l'avocat-
géuéral Mestdagb, a maintenu l'acquittemeut pré
cédemment pronoucé. Elle a reconnu que l'éuon-
çiation d'un fait accompli ne pouvait en aucun cas
tomber sous l'application de la loi qui régit la
publicité eo matière de loterie.
«NÉCROLOGIE.
M. le comte Ferdinand de Meeus est mort en
son hôtel b Bruxelles, vendredi, 5 avril, b 6 heures
du matin, b l'âge de 63 ans.
Gouverneur de la Société Générale, ancien
membre du Conseil communal de Bruxelles, mem
bre du Congrès et de la Chambre des Représen
tants, commandeur de l'Ordre de Léopold, de la
Légion d'Honneur et du Lion-Néerlandais, grand
cordon de ia branche Ernestine de Saxe, etc., M. le
comte de Meeus a fourni une carrière des plus
brillantes et des plus honorables.
Dimanche dernierM. le doyen est monté en
chaire pour remercier ses ouailles des prières
qu'elles avaient adressées au Ciel afiu d'eu obtenir
le prompt rétablissement de la saoté de leur
vénérable pasteur.
Hier, b l'occasion du 36* anniversaire de la
naissance de S. A. R. le Duc de Brabant, le drapeau
aux couleurs nationales a été arboré sur la tour de
l'église Saint Martinet le carillon s'est faitentendre.
A midi, une partie des troupes qui composent
notre garnison a été passée en revue sur la Grand'
Place et y a exécuté différentes maoœuvres.
Une pétition tendant b obtenir le cours légal de
l'or français et qui doit être présentée sous peu au
Sénat, circule en ville. Elle se couvre d'uo grand
nombre de signatures.
NOUVELLES DIVERSES.
Avant-hier a eu lieu au gouvernement provincial,
b Bruges, l'adjudication pour l'entretien des ponts-
levis de Wervicq et de Warnêtoo. Devis 698 fr.
Ont soumissionné MM. P. De Smet, de Wackeo,
1,170 fr.; P. Van de Weghe,de Bruges, 1,180 fr.
Pour la reconstruction du pont-levis de Sieeu-
v
straete, dont le devis était de 365o fr. il ne s'est
pas présenté de soumissionnaires.
Le devis des travaux d'entretien de l'Yser était
de 5,ig5 fr. Ont soumissionné: MM. J. Volle-
maere, d'Osteude, 3.940 fr.; H. Scorsery,
3.o5o fr.; A. De Keyser, de Dixmude, 3,095 fr.
C'est M. Scorsery qui est le plus bas soumissionnaire
par suite do rabais qu'il fait pour les travaux
d'entretien extraordinaire.
Samedi après-midi le charpentier De Wascb
voulant aider b retenir un chariot b la descente
d'oue rue, b Bruges, sentit quelque chose dans la
jambe, qui loi empêcha d'avaucer. Après on
exameo chirurgical ou trouva que le sieur De
Wascb avait payé sa complaisance d'une fracture b
la jambe.
M. Adolphe Dubois vient d'écrire au Journal
de Gand qu'il n'accepte point la candidature b la
Chambre des Représentants.
Noos appreooos que M. De Maere, écbevin
de la ville de Gand, a été élu candidat définitif du
club libéral pour la Chambre des Représentants,ea
remplacement de M. Manilios.
La Flandre continue b envoyer b Rome des
défenseurs du pouvoir temporel du S' Siège. Déjà
la Belgique compte un grand nombre de ses enfants
sous les drapeaux des zouaves franco-belges. Ven
dredi dernier 00 nouveau départ de volontaires a
eu lieu de Gand. Voici leurs noms Ed. De Vlie-
gher, de Somergbem, Henri Rasson, de Rombeke,
Roch De Joockheere, de Rumbeke, Henri Speec-
kaert, de Wyngene et Ch. Roussel, de Meulebeke.
Peodaut le mois de mars, 3,617 'e,tres S0Q(
tombées au rebut par suite de vices d'adresse. De
ce nombre3,367 ont pu être réexpédiées aux
destinataires ou restituées aux auteurs b la suite de
leur ouverture; i,35o sont restées en souffrance b
l'administration. [Moniteur.)
M. Féréol Fourcanlt, dans une brochure
qu'il vient de publier sur le canon rayé prussien,
établit, par des chiffres qui ne peuvent être discutés,
que dans la période de i85s b 1860', l'Etat, en
Belgique, a dépensé pour le matériel de l'artillerie,
fr. 10,436,000; pour le matériel dn génie, fr.
16,681,760; total fr. 37,107,760. Les fortifica
tions d'Anvers coûteront, d'après les estimations
officielles, fr. 49,000,000. Si le projet de loi pré
senté le 13 janvier dernier est adopté par les
Chambres, il faudra ajouter b ces dépenses fr.
15,ooo,ooo. Donc, les crédits volés pour les tra
vaux du système de défense adopté en i85i se
seront élevés jusqu'b ce jour b fr. 91,107,760; les
autres services de la guerre ont absorbé eo crédits
extraordinaires, pendant la période de i853 b
1860, la somme de 16,000,000. En dix ans, les
créditsextraordinairespour la guerre auront atteint
le chiffre de fr. 107,107,760.
M. le baron de Turck de Kersbeeck, de
Tirlemont, vient de quitter sa famille et ses amis,
pour se rendre b Rome, où il est allé s'enrôler
au service du Saint-Père dans le corps des zouaves
franco belges.
Oo assure que la milice citoyenne de Nauiur
se dispose b offrir uo grand tir national b tous les
gardes civiques du royaume.
Paris, 9 avril, 6 b. du matin.
Le Moniteur publie une circulaire de M. De-
langle, ministre de la justice, aux procureurs
généraux, sur les prêtres catholiques qui, verba
lement 00 par écrittraiteut publiquement et
dans l'exercice de leurs fonctions, des matières
interdites. Les uns, oubliant qne la mission dn
prêtre est de veiller sur l'instruction religieuse des
fidèles, critiquent les actes du gouvernement,
appelant la défiance et la réprobation sur la politi
que de l'Empereur; les autres, prenant b partie U