Hazebrouck. La communauté des Pères capucins, établie dans notre ville depuis le mois d'octobre i853, a été dissoute le 4 du mois cou rant. Les religieux d'origine belge ont reçu l'ordre de quiiter le territoire français, et la chapelle du couvent est fermée. Cette grave mesure a vivement impressionné la religieuse popolation de la ville et des environs. Elle est devenue le sujet de toutes les conversations, et l'on s'accorde, en général, h payer un juste tribut de regrets ces bons reli- gieax, étrangers, il est vrai, par la nationalité, mais qui, depuis longtemps, étaient populaires, et, en quelque sorte, naturalisés dans le pays. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. FRANCE. sorte un proloogemeot de la souveraineté, et ils se bornent a tenir la tête inclinée. 4 Mais que dirai-je? La solennité de ce moment était terrible. On avait cru voir le Pontife, vaincu par la douieur et le martyre, mourir sur son trôoe, et il se relevait, dans toute la grandeur de sa majesté souveraine, avec on regard et un geste sublime! Il y avait la comme on abrégé de ce qui se passe dans le monde et de ce que le monde, reconnaissons-le, a vu tant de fois; et ce rappro chement frappait également les esprits de ces princes et de ces prêtres tourmentés par les mêmes douleurs agités par les mêmes espérances, abimés par les mêmes admirations. Le Saint- Père a été transporté dans la sacristie, d'où il a gagné !i pied, en passant par un petit escalier, la salle des Arazzi, située au second étage du Vatican. Eo attendant que les porteurs en eussent fait le tour par le grand escalier pontifical, Pie IX s'est assis, et les qoelques serviteurs qui l'accompagnaieot sont reslésb genoux, contemplant le visage souffrant de notre auguste et bien-aimé Père. Puis, comme oo se remettait eo marche, le cardinal secrétaire d'État, qui o'avait pu assister h la cérémonie, est accouru. On se figure son trou ble. Il tenait en main un flacon de sels. Le Pape l'a accueilli avec un doux sourire et loi a dit. avant d'entrer dans sa chambre: Spectaculum facti sumus mundo et hominibua. Pie IX s'est mis au lit sur la recommaodatioo de son médecio, et après la messe plusieurs membres du Sacré-Collége sont venus le visiter. i> Le lendemain il était beaucoup mieux, et l'on a appris avec bonheur que sa santé était pleine ment rétablie. On lit dans l'Écho de Bruxelles On peut regarder comme un fait acquis que les négociations du traité avec la France sont suspen dues. Le traité existant va être prorogé pour un nouveau délai de six mois. M. le ministre des finances a déposé sor le bureau de la Chambre un projet de loi dont voici l'article unique Le droit d'entrée sor le café torréfié est fixé fr. 17-60 les 100 kilogr. Le droit sur le café brut t ou torréfié est aujourd'hui de fr. i3 20. La torré faction réduit de 25 p. c. le poids du café brut. Le café torréfié jouit donc d'une réductioo de fait de 26 p. c. vis-b-vis du café brut. Un arrêté royal du 2g juillet 1845, approuvé par la loi du 16 mars i848, établit, eo cooséquence, une surtaxe d'en trée de 3o p. c. sur le café torréfié. Cette taxe spéciale fut abolie par la ioi du ig juin i856. Depuis lors l'introduction du café torréfié a aug menté notablement. Nous lisons dans le Propagateur du Nord et du Pas de Calais Ces jours derniersune foule sympathique se pressait aux abords du couvent, et allait demauder aux Pères, avec leur dernière bénédiction, une médaille en souvenir. Ce n'était point Ib une de ces démonstrations bruyantes, organisées, et dont les mauvaises passions sont le mobile; c'est la manifestation calme et spontaoée des sentiments les plus respectables. Nous nous associons pleinement aux regrets qu'inspire le départ des Pères capucinset nous sommes sûrs d'être ici l'écho de la majorité des habitants d'Hazebrouck et de l'arrondissement. Les nombreuses missions données avec tant de fruit par les Pères, les utiles services qu'ils ren daient au clergé séculier, les lêtes de leur ordre qui attiraient un si grand concours de fidèles, et surtout l'exemple d'une .vie humble, pauvre et austère, tout cela leur avait acquis uoe influence morale qui ne s'effacera pas de sitôt. Les habitants des campagnes surtoot, que les bons Pères ont plus spécialement évaogélisés, eu garderont un long souvenir. Nous sera-t-il permis, en terminant, d'émettre un vœu? Nous serions heureux de voir le gouver nement revenir sur la mesure qu'il a prise. Celte mesure est due, dit-oo, des circonstances excep tionnelles. nécrologie. On annonce de Hollande la mort du général peusionné de l'armée des Iodeschevalier de Stuers. Oo lit dans le Courrier det États- Unis, du 26 mars La veuve du général Iturbide, nommé empereur du Mexique et couronné comme tel en 1822, est morte jeudi dernier b Philadelphie. Après l'abdication de son mari, elle l'avait suivi en Italie et y était resléeftdeux ans avec lui. Elle ac compagna aussi Iturbide quand il revint dans son pays, et que, fait prisonoier, il fut fusillé comme traître b la patrie. C'est alors qoe la malheureuse femme se réfugia b Philadelphie, où elle a vécu, depuis, d'une peosioo que lui faisait le gouverne ment mexicain. Mm< Iturbide menait une existence fort retirée, et peu de Philadelphieus se doutaient qu'ils possédaient une ex-impératrice daus les murs de leur traoquille cité, a nouvelles diverses. Nous apprenons que la uommée Jeanne Spriet, de Wesivletereo, surequi une tentative d'assassinat a été exeicée, est morte b la suite de ses blessures. Dimaucbe, uue tentative d'empoisouuemeut a eu lieu sur la persouue des nommés P. Vermeu- len et son épouse De Corte, cabaretiers b Alve- riughem. L'auteur de ce méfaitavait versé une forte dose d'arseoic dans une soupe au lait battu qui était sur le feu. Les époux Vermeuleo se sont aperçus du poisou qui était dans la soupe. La gen darmerie a arrêté uu boacber d'AKerioghem comme coupable de cette tentative d'empoisoo- neuient. La vente de la collection de tableaux de M. Vau der Schrieck, b Louvaio, a produit en totalité 525,ooo et quelques francs. Une feuille de Namur rapporte le fait sui vant Tout le monde connaît le père Degrez, qui avait son échoppe près le café des Quatre fils Aymon, où il débitait des almaoacbs d'été, contenant plus de mensonges que de vérités, et du cirage d'Aoglelerre qui n'avait jamais passé la mer. Vieux soldat du premier empire, il aimait b fêter Bacchus, eo société de sa moitié,.et, après boire, il s'ensuivait des scènes qui occasionnaient des rassemblements de curieux. Depuis environ trente ans, le même train durait, quand avant hier, Degrez fut saisi d'un malaise et conduit b l'hôpital Saiol-Jacquesoù vingt-quatre heures après il décédait. Hier, juste b l'heure de son enterrement, vers une heure de relevée, sa femme, qui était restée seule ao logis, trébucha sur les escaliers, et lorsqu'on la releva, elle avait cessé de vivre. Ces deux époux restés fidèles jusqu'au tombeau, comptaient environ, b eux deux, 160 printemps d'existeoce. Uoe feuille de Verviers, rapporte en ces termes un acte de sauvagerie des plus révoltauts: Jeudi, plusieurs enfants jouaient eb face.de la forge du sieur Collin, serrurier, b Dolbaio, lorsque le nommé Ludwigs, ouvrier dusieur Collin, mû par one diabolique inspiration, saisit une pelle b feu, la plongea daus la forge et la retira pleine de char- bous incandescentsqu'il jeta au milieu de la baude mutioe qui s'ébattait sans se douter dn danger qu'elle courait. Uue petite fille de 10 ans fut atteinte par cette pluie de feu; plusieurs morceaux s'introduisirent dans son cou et la brûlèrent d'aotant plus forte ment qu'ils étaient retenus par ou mouchoir, sur la chaire; le mouchoir lui-même s'enflamma, ei c'est grâce b la présence d'esprit de son frère, qui loi arracha cette partie de vêtement, que la malheu reuse enfant doit de n'avoir pas été brûlée vive, La justice est saisie de celte affaire. Londres, 12 avril. LeMorning-Poste reçu la dépèchesuivantede son correspondant de Paris J'apprends de bonne source que le prince Gortschakoff a été rappelé de Varsovie et qoe le général Mouravieff (de Kars) a été nommé b si place. Vienne, vendredi, 12 avril. La Diète de Prague envoie une dépotalion b l'Empereur pour demander qu'il se fasse couroo- Der Roi de Bohême. L'Herzégovioe continoe b être le théâtre de nombreux conflits. Plusieurs localités se sont don nées au Moménégro. On lit dans un journal de Lille Ce malin, dans le premier convoi qui parlait de Lille poor la Belgique, prenait place dans une voiture de pre mière classe un voyageur étranger. Eo arrivant b Toorcoing, ce voyageur, qui avait été vu b Rou- baix par les employés du chemin de fer, fut trouvé gisant snr la peau de mouton qui couvre le plan cher des voilures de première classe. I! portait au cou uoe affreuse blessure qu'il s'était faite avec un rasoir qui fur retrouvé sous la banquette, et son intentioo fuoeste était telle que l'oo retrouva sur lui uoe corde b nœud coulant, avec laquelle, sans aocuo doute, il avait prémédité de s'étrangler. Le voyageur fut transporté dans une des salles de la gare, où il expira peu d'instants après. Drs documents trouvés sur lui firent conoaître qu'il portait le nom d'Ernest Eckstein, commaudaot an service du prince de Wurtemberg. Des valeurs importantes se trouvaient dans ses vêlements; elles ont été déposées entre les mains de l'autorité. Uoe enquête a appris qoe le suicidé avait accompagné le prince de Wurtemberg b Londres pour assister aux funérailles de la dochesse de Kent, et qu'il avait dû rester seul b Londres, par suite sans doote d'une hernie pour laquelle il avait reçu des soins en Angleterre. Le chagrin qu'il éprouvait d'oDe affection qoi devait fortement gêner son service près du prince l'a peut-être porté ao suicide. Il était âgé au plus de 4o b 45 ans. Voici comment le Moniteur annonce en tête de ses faits divers, la saisie de la brochare du duc d'Aumale Une brochure ayaDt pour titre Lettre sur l'Histoire de Franceet pour éditeur M. H. Dumiueray, a été saisie. Nous lisons dans la Patrie Les dépêches de Varsovie représentent comme graves les nouvelles de la Pologne. Le técit des

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2