44me Année. Mercredi 24 Avril 1861. No 4,545. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 21 avril 1142. Mort d'Abeilard. 22 1182. Les Juils sont expulsés de France. 23 1364. Naissance de Shakspeare. 24 1617. Assassinat du maréchal d'Ancre. TPR3BS, 24 AVRIL. REVUE POLITIQUE. Voici la fin de la note sur la concession du canal de jonction de la Lys l'Yperlée, demandée par M. Bûcher LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AH, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. ÉPHÉMÉRIDES. Le gouvernement pontifical vient de remettre aux représentants des puissances étrangères h Rome une protestation contre le titre de roi d'Italie que vient de s'attribuer le roi galant homme. S. Em. le cardioal Antonelli croit superflu de rappeler dans cette nouvelle protestation la sainteté de la possession du patrimoine de l'Église et le droit du Souverain - Pontife sur ce patrimoine, droit incontestable, reconnu de tout temps et par tous les gouvernements, et d'où il suit que le Saint Pè'e ne pourra jamais reconnaître le litre de roi d'Italie que s'arroge Victor-Emmanuel puisque ce titre lèse la justice et la propriété sacrée de l'Église. La protestation est courte, mais digne, catégorique et ferme. On a déjà prétendu que le gouvernement fran çais était décidé exécuter strictement la dernière convention relative l'occupation de la Syrie, et faire disparaître ainsi une cause de dissentiment qui existe en ce moment entre la France et l'Angle terre. Cette nouvelle est conflrmée par diverses correspondances parisiennes. L'une de ces corres pondances va mérite jusqu'à dire que déjà le dépar* tentent de la marine s'occupe des préparatifs de l'évacoation, et que l'ordre a été transmis la pré fecture maritime de Toulon de tenir prêts pour le l5 mai tous les transports nécessaires au retour du corps d'expédition. Noos avons peine croire cette nouvelle surtout en présence de la sympathie que la France manifeste pour les chrétiens d'Oiieot qui seront écraséssi l'armée française quitte la Syrie avant que d'avoir mis ordre aux odieux actes de brigandage et aux massacres dunt ces contrées sont le théâtre depuis trop longtemps. Les derniers débats de la Chambre des députés de Turin n'auront pas seulement eu le bon efiet de jeter quelque lumière sur la situation de l'Europe ils auroDt aussi éclairé l'état moral de celte Italie où le Parlement qui proclame son unité n'a pu donner, nous ne dirons pas le spectacle de l'union, mais celui d'un peu de décence dans la désunion. Le tumulte et le scandale y ont dépassé, VIndé pendance belge le dit elle-même, tout ce qu'on peut imaginer. Malgré l'antagonisme apparent dont Garibaldi et M. de Cavour ont paru être animés pendant la discussion laquelle nous veuotis de faire atlusioD, on est généralement convaincu qu'au fond ils sont parfaitement d'accord. Ils ne se chamaillent si fort que pour amuset la galerie. VI. de Cavour ne s'est- il pas déclaré pleinement d'accord avec Garibaldi, quant au but atieindre c'est .a dire quaut aux questions de Rome et de Venise? Si quelques dissidences les séparent, glles ne porieut même pas sur les moyens employer ou sur les voies suivre elles n'ont trait qu'au choix du moment et qu l'oppor limité des circonstances. Les nouvelles de Varsovie continuent d'être empreintes d'un caractère peut être un peu pas sionné. Une dépêche annonce que quelques uns des employés qui n'ont pas voulu donoer leur dé mission out été arrêtés. Le bruit se tépaudail, au momeui où cette dépêche était expédiée, que le général Totleben qui a commandé la défense de Sébastopolallait être désigné pour iospecter les diverses places de là Pologne et faire on rapport au gouvernement sur leur étal actuel. Les nouvelles des États Unis sont toujours la guerre. Les bâtiments frères par le gouveroemeot de Washington, et dont on a aononcé le brusque départ, ont pris le large. Ils emporteol cinq cents bommes de troupes et du matériel de guerre. Oo croit ces forces destioées agir contre le fort Suinter. A Charleston aussi l'on continuait les préparatifs militaires et le président Davis avajt demandé trois mille bommes au gouverneur de l'Alabama. S Le creuseinem du caoal de la Lys l'Yperlée permettrait aussi de vendre en Flandre les bouilles belges des prix qui défieraient toute concurrence étraogère. Les principesde liberté commerciale, qui font de si rapides et de si heureux progrès, briseront un jour, bieuiôt peut-être, les barrières et les entraves mises par la lui la libre entrée des char bons anglais. C'est là une éventualité qui ne peut maoquer d'être traduite en fait. Pourquoi, eo effet, priver des populations de la faculté de se procurer le combustible étranger des conditions favorables, alors qu'on se refuse leur donoer le moyen d'user des produits similaires belges, des conditions plus favorables encore, alors surtout que la loi a enlevé aux produits de leur sol oo de leur industrie toute protection douanière, et les exposeaux efforts d'une concurrence sans restriction rfuctioe? If est évident donc que le travail dont nous nous occupons peut seul, au grand avantage des producteurs comme des coosommateufs, assurer le marché d'une partie de la Fiaudre notre industrie nationale et donner ce marché une importance considérable. Les pierres de taille et le fer sont aujourd'hui peu employés par les constructeurs flamands, qui ne font usage que de la brique et du bois; la de mande de ces produits s'accroîtrait aussi, si le prix de revient eo Flandre était réduit. Le creusement de la dernière section d'une voie navigable directe cuire Mous et la mer do Nord serait d'une utilité aussi grande que générale. Il ouvrirait la grande industrie belge le marché du nord-ouest de la France, et en chasserait, pour certains produits, les concurrents anglais. Les canaux internationaux de Bergues et de Dunkerque ouvriraient un accès facile vers ce marché, jadis exploité par le commerce belge, aujourd'hui pres que perdu pour nous, mais auquel uu traité avec la France ne lardera peut-être pas donner une activité plus graude. Enfin, le canal eo projet réduirait, comme nous l'avous dit, le parcours entre le Hainant et les ports de Nieuport et d'Osteude, et créerait une navigation facile entre cette proviuce et nos ports belges. En échange des matières pondéreuses que le Hainant fournil, la Flandre importerait abondam ment dans cette province, vers Conrtrai et vers les localités riveraines de la Lys, les produits si variés de sa riche agriculture, des céréales, et surtout l'escourgeon pour les brasseries, des huiles, des houblons et des bois, dont on fait uu si grand usage dans les bouillières. Peut - oo nier qu'une «oie navigable qui faciliterait l'échange des produits naturels de deux riches provinces du pays ne soit avantageuse pour tous? La possibilité de reli-t par un canal la Lys l'Yperlée et l'Yser a été parfois mise eo question. Cette question est aujourd'hui résolue les études faites, avant i83o, par M. le capitaine du génie Alewyn, et depuis cette époqoe par MM. les ingé nieurs Noël et Woliers, et plus tard par M. l'ingé nieur Vanderbeyden, Hauzeur le plan présenté par M. Bucber, ingénieur civil et coramissaire- voyer de l'arrondissement d'Ypres, demandeur en concession enfin, l'opinion émise tout récemment par le comité supérieur des ponts et chaussées sor les études auxquelles le projet a été soumis, dé montrent l'évidence la possibilité de compléter, par oo caoal de la Lys l'Yperlée, la grande ligne de navigation entre le Hainant et la mer du Nord. Ce travail présente des difficultés sans doute; pour relier le bassin de la Lys celui de l'Yser, il faudra franchir la crête de partage qui sépare les deux bassios, racheter des différences de oiveàu constroire un tunnel, des écluses, et peut-être alimenter, dans certaines circonstances exception nelles, le bief supérieur au moyen de machines; mais oos habiles ingénieurs ont vaincu des difficul tés bien plus grandes. Mats s'il est facile de vaincre les obstacles natu rels qui sépareot les deux bassios, on ne peut se le dissimuler, les dépenses faire serout beancoup plus considérables que s'il s'agissait de creuser uu canal dans un pays de plaines. Cette circonstance ne permet pas l'industrie privée d'entreprendre, sans le concours de l'Etat, un travail établir dans de pareilles conditions le produit des péages, moins de les élever un taux exagéré, ne serait pas eo .rapport avec le capital immobiliser dans l'entreprise. Deux systèmes d'intervention de l'État, pour facjJijgl l'exéçujion des travaux publics, 'ont été admis par la législature depuis 1351L'État a garanti nn minimum d'intérêt un grand nom bre de sociétés, pour les déterminer exécuter des chemins de fer ou des canaux. Il a payé fréquem ment, en allouant des subsides, une partie des frais qu'eDtralne l'exécution de travaux d'utilité géné rale et même locale. Ce dernier système d'intervention est le meil leur, au double point de vue des concessionnaires et des populations. De denx choses l'une, en effet ou bien la ligne garantie, ferrée ou navigable, donne des produits rémunérateurs et qui excédent l'intérêt de 4 p. c. généralement garanti, et dans ce cas cette garantie est superflue; ou bien ces proJuits n'atteignent pas, et assez souvent ne peu vent atteindre de longtemps ce minimumalors la compagnie concessionnaire, u'ayaut pas l'espoir de dépasser le montant de la rente payée par l'État, n'a aucun stimulant pécuniaire pour travailler augmenter l'utilité et les services de la voie con cédée. Les améliorations de nature rendre l'eD- treprise plus utile aux populations en activant le trafic par exemple, sont négligées; qu'importent les efforts, les sacrifices, les progrès! L'Ëiat paie le minimum garanti la rémunération ne peut dépasser cette limite. Il en est tout autrement lorsque le trésor public intervient au moyen d'un subside déterminée! une fois payé. Le concessionnaire, abandonné pour ainsi dire lui-même, doit trouver dansles produits de son entreprise, et la rémunération de son travail, et la somme nécessaire pour payer les intérêts et l'amortissement du capital engagé; il exploite commercialement sa concession, il crée, pour ainsi dire, Hes recettes, et, en activant le trafic, rend tous les jours des services nouveaux aux populations. C'est de ce dernier système que le demandeur en concession du canal de Lys-Ypeilée sollicite l'applicatiori'en sa faveur. Le subside demandé s'élèverait h 2,500,000 francs; ce chiffre est-il exagéré?

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1