DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. FRANCE. ITALIE. Est-il proportionné aux avantages pécuniaires faits b d'autres compagnies qui ont exécuté des travaux d'utilité publique? Le coût du canal est évalué b 5,5oo,ooo francs. Le subside sollicité s'élève donc a 45 .p. c. environ de la dépense totale. L'Etat garantit la société concessionnaire du canal de l'Escaut b la Lys par Bossnyt, un minimum d'intérêt de 300,000 francs par an, h raison de 4 p. c. sur on capital de 5,000,000 (le francs. Si la législature accordait au concessionnaire du canal de la Lys l'Yperlée une garantie dans les mêmes conditions et calculée sur les mêmes hases, l'Etat aurait b garantir une recette annuelle de 330,000 francs (4 p. c. sur 5,5oo,ooo francs). L'intérêt do subside de s,5oo,ooo francs, cal culé a raison de 4 t|3 p. c., ne s'élève qu'à 11 2,5oo, soit une différence de 107,5oo francs de rente. On objectera peut-être que la somme de 200,000 francs garantie b la société concession naire du canal de Bossuyt, ne devra pas être inté gralement payéeet que chaque annéecette somme sera réduite du montant du produit net des recettes opérées; mais il est remarquer que, dans la situation actuelle, ces receltes ne peuvent pas croître notablement. Ce canal est une espèce d'im passe il dessert des intérêts très-respectables sans doute, mais restreints. Il en serait tout autrement, si la grande ligne navigable de Mons la mer du Nord était com plétée par le canal de la Lys h l'Yperlée. Une navigation active s'établirait par le canal de Bossuyt, entre le Hainaut et le nord-ouest de la Flandre occidentale, etc. Le raouvemeut sur le canal ne larderait pas h augmenter les receltes. Cette augmentation aurait pour conséquence de faire décroître incessamment le chiffre du mini mum d'intérêt h payer par l'État et peut être même d'exonérer, b une époque assez rappro chée, le Trésor public du payement de toute redevance de ce chef. L'allocation d'un subside de 2,5oo,ooo francs en faveur du canal de la Lys la l'Yperlée ne serait donc pas un sacrifice fait en pure perte; il est même permis de croire que le montant des som mes annuelles que le Trésor public payerait en moins'aux concessionnaires du canal de Bossuyt, par suite du creusement du canal nouveau, équi vaudrait au oiontant de celles nécessaires pour couvrir les intérêts et opérer l'amortissement du subside de 2,5oo,ooo fr., alloué au concession naire du canal de la Lys l'Yperlée. Dans ce cas, ce subside ne serait plus on sacrifice imposé b l'État, mais une simple avance de fonds. Le creusement du canal qui nous occupe procu rera an Trésor d'autres avantages indirects. Tonte voie de communication facile et écono mique développe la richesse publique. Comme conséquence, elle fait croître le produit des impôts directs et indirects. Le sol de la West-Flandredont la valeur n'atteint point celles des terres, moins fertiles cependant, dans d'autres provinces, augmentera bientôt de prix; de l'a, aderoissemeot du produit des droits de succession, de mutation, d'enregis trement, etc. La concession du canal de la Lys l'Yperlée et l'Yser est demandée par nue compagnie belge; le fonds social sera composé de capitaux belges; ce capital est formé, et la compagnie est prête b déposer le cautionnement exigé. Les demandeurs en concessioo ne s'exagèreDt pas les résultats financiers de leur entreprise. Ils espèrent obtenir, les premières années, un intérêt de 4 p. c. du capital engagé, et plus tard uoe ré munération ub peu plus élevée et suffisante pour amortir, avant le terme de la concession, le capital immobilisé. Parce que le creusement du canal de la Lys b l'Yperlée exige, pour les causes indiquées, un ca pital relativement considérable, parce que, dès lois, ses produits ne semblent pas devoir être immédiatement rémunérateurs, parce qu'enfin ce' travail si utile ne peut être exécuté sans l'inter vention du Trésor public, faut-il laisser inachevée la grande ligne de navigation directe entre le Hainaut et la mer du Nord? Peut-on exiger qu'une seule section de cette ligne couvre par ses produits propres et exclusifs ses frais de construc tion A-t-on calculé isolément ce qu'ont coûté et ce que rapportent certaines tignes de notre réseau de chemins de fer Celui de la Vesdre, par exemple Évidemment non. On a considéré l'entreprise dans son ensemble, et l'on a établi le calcul des produits sur le re«enu du réseau tout entier. Serait-il équi table et juste d'êiie aujourd'hui plus exigeant qu'on ne l'a été jusqu'ici, et de refuser b une partie du pays des avantages accordés largement aux populations d'antres provinces? Depuis 1851 surtout, des crédits considérables ont été votés pour l'exécuti..n d'immenses travaux d'utilité publique, soit par l'État, soit avec sou concours efficace, par des compagnies concession naires. Les arrondissements de Mons, Tournai, Ypres, Dixmude et Firmes d'oiiI pas obtenu, dans le partage de ces crédits, une part en rapport avec les nécessités constatées et l'importance des impôts que leurs populations paient b l'Etat. Aujourd'hui, il est possible et facile de dooner satisfaction b ces populations, sans imposer au Trésor public des sacrifices exagérés. Eu résumé Depuis près de deux siècles, le creusement d'un canal de la Lys b l'Ypeilée est sollicité. Ce canal est le complément d'une grande ligne de navigation entre le Hainaut et la mer du Nord, L'utilité de ce travail, au point de vue des inté rêts des provinces de Hainautde la Flandre occidentale, et même dans l'intérêt général, est incontestable. Sort exécution est possible et même facile, quoi que coûteuse. Le subside sollicité do Trésor n'est pas exagéré. Ce subside constitue un sacrifice moindre que ceux faits pour assurer l'exécution d'autres travaux de même nature. En complétant la ligne de navigation de Monsb la mer, l'Etat verra successivement diminuer le montant du minimum d'intérêt garanti aux con cessionnaires du caual de Bossuyt, et, d'autre part, croître le produit des impôts directs et indirects et des péages perçus, b son profit, sur d'autres voies navigables. Une compagnie belge, sérieuse, est piête b exécuter le travail, b ses risques et périls, sans garantie d'un minimum d'intéiêt mais moyennant l'allocatiou d'un subside. Enfin, en accordant la concession aux conditions demandées, il sera donné satisfaction aux vœux et aux réclamatioui de populations qui n'ont pas obtenu jusqu'ici, dans la distribution des crédits alloués pour l'exécution de travaux d'utilité pu blique, la part qui leur revient légitimement. 3i mars 1861. CHRONIQUE JUDICIAIRE. La cour de cassation de France vient de rendre nn arrêt d'un grand intérêt .pour les habitants des campagnes. D'après cet arrêt, la distioction des arbres en arbres b haute et basse tige, et, par suite, la distance b laquelle il convient de ies planter, se détermine d'après la, natnre de l'essence des arbres, et non d'après le mode de plantation, de culture et d'a ménagement. La distance fixée par la loi pour la plantation des arbres b haute ou b basse tige doit être observée, et le voisin a le droit d'exiger que ceux plantés plu£ près soient arrachés, encore bieu qu'il s'agisse d'arbres incorporés dans uoe baie et destinés b être maintenus b la hauteur ordinaire. L'usage qui, aux termes de l'article 671 du Code Napoléon, autorise les plantations b une distance moindre de deux mètres de l'héritage voisin, doit s'entendre d'un usage local constant et reconnu, et nou d'un usage qui ne serait fondé que sur la tolérance des voisins. NOUVELLES DIVERSES. Le ministère de l'intérieur piépareun travail de oomiuatioos et de promotions dans l'ordre de Léopold, parmi les membres de la Chambre des Représentants, qui paraîtra au Moniteur le'lende main du jour de la clôture de la session législative. On écrit de Gand que les deux volets du tableau de Van Evck qui se trouvent dans la salle du chapitre de l'église Saint Ba»on et qui repré sentent Adam et Eve viennent d'être définiii.e. tuent cédés b l'État par la fabrique de cette église, La section centrale chargée d'examiner le projet de loi relatif b l'exécution de divers travaux publics, s'est réunie tous les jours de la semaine d". Dans sa séance de samedi, qui a duré de dix heures b UDe heure,elle a terminé ses travaux. Le projet de loi a été adopté b l'unanimité des sept membres de la section centrale. C'était samedi, 20 avril, le 53* anniversaire de la naissance de l'Empereur Napoléon III. Turin dimanche soir, 21 avril. L'Italie annonce que M. Rattazzi, atteint hier d'une indisposition, est aujourd'hui sérieusement souffrant. On croit qu'il ne pourra pas présider la Chambre d'ici b quelques jours. Turin, lundi, 23 avril. D'après le Lombardo, une conférence aorait en lieu hier entre Garibaldi et ses lieutenants, dont la majoritéanrait accepté la politique de M.de-Cavour. Les lieutenants espèrent que Garibaldi adhérera. Turin, lundi soir, 23 avril. Le comte de Cavour vient de charger les agents diplomatiques b Stockholm, b Bruxelles et b La Haye de notifier aux gouvernements respectifs orès lesquels ils sout accrédités, que S. M. Victor- Emmanuel II a pris le titre de Roi d'Italie, en vertu de la loi votée par le Parlement italien et de demander la recoonaissance de ce litre. Un certain nombre de femmes do grand monde parisien se sont unies pour propager nne liste de souscriptiou dont le but est d'offrir un témoignage matériel d'admiration et de respeetnense sympathie b la jeune et vaillante Reine de Naples. sôo,ooo fr. ont ainsi été réunis en peu de jours par le comité, qui s'est fondé sous la présidence de Mai de Biaoconrt, née Montmorency. Le départ définitif du corps d'occopalioa français de Syrie au 5 juin est confirmé. Des ordres auraient été envoyés au vice amiral Bonet-Villau- mez, préfet maritime b Toolon, de tenir tons les transports nécessaires prêts poor le i5 mai. On éc^it d'Anay-le-Chàteau, au Mémorial de l'Allier La semaine dernière, un mariage avait lieu dans notre localité. Les gens de la noce allèrent se promener du côté du Moulin Cbantriot où demeu rait une des invitées qui leur offrit de se reposer peudaot qu'elle changerait de toilette. Quelque temps après, ils sortirent ensemble et allèrent se placer spr le pont qui est devant les vannes de moulin. Tont b coup, on craquement se fait enten dre, la poutre du milieu se rompt, et voilb toute la noce b l'eau, excepté le musicien qui avait pris la tête de la colonne. Heureuseroent les vaqnes n'étaient pas levées, et les meuniers, accoururent aux cris, purent sauver filles et garçons. Le jeune marié, qui était sorti un des premiers de l'eau, voyant flotter la couronne nuptiale, se jette b l'eau pour sauver sa femme; mais, épuisé, il perd connaissance, et on le rapporte sur la rive, où les soins empressés des meunières le rappellent b la v'ie. Oo alluma un grand feu poor faire sécher les héros de cette aventure, surtout les nouveaux époux, qui avaient le plus souffert; mais un malheur n'arrive jamais seul le fen se déclare dans la cheminée, et voilb de nouvelles alarmes. i> Heureusement, on s'en rend bientôt maître, et les gens de la noce s'en vont chacun chez eux, regrettant, les jeunes filles surtout, les toilettes perdues; celle-ci sa coiffure, celle-Ib son tablier, l'un sa montre, l'autre son porte- monnaie, heureux cependant d'en être quittes b si bon marché. On lit dans, une correspondance de Turin au Journal des Débats 4 Je ne connaissais pas Garibaldi comme orateur,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2