44me Année. Samedi 4 Mai 1861. No 4,548. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. ÉPHÉIUÉRIDES. 2 mai 1813. Bataille de Lutzen. 3 1513. Ouverture du coûcile de Lalran. 4 1814. Ferdinand VII renverse le gouvernement constitution nel en Espagne. YFB.BS, 4 MAI. REYUE POLITIQUE. L'empereur d'Autriche a prononcé le 1" c' Vienne, le discours d'ouverture des travaux de la nouvelle Diète générale de l'Empire, les paroles de S. M., qui sont empreintes d'un sage libéralisme, ont été accueilliesavec enthousiasme par les mem bres des deux Chambres. L'Empereur compte sur lemainlîen delà paix en Europe et il espère que les Chambres le seconde ront avec patriotisme dans l'oeuvre qu'il a entreprise. S. M. espère aussi qu'il parvien dra s'entendre avec la Hongrie et avec les autres parties de l'Empiré qui n'ont pas encore envoyé de représentants la Diète générale. Le gouvernement impérial veil lera dailleurs avec une grande sollicitude l'exécution rigoureuse des diplômes im périaux d'octobre et de février. Bien que la Chambre des députés de Turin ait admis en principe la proposition du général Garibaldi, il s'en faut qu'on soit d'accord sur son adoption. Le général voudrait qu'on armât tous les Italiens de de dix-huit trente ans sans exception. La Chambre voudrait la réduire aux ter mes d'une loi de mobilisation de la garde nationale en cas de guerre. La prise en considération de la proposition n'a donc été, en réalité, qu'une pure marque de courtoisie envers le général, et ne préjuge rien quant au résultat. Il semble résulter d'une lettre adressée un journal de Bordeaux, par le consul général des Deux-Siciles dans celle ville, quelegouvernementfrançais, tout en main tenant Cexequatur aux représentants du roi François II, ne l'accorde pas aux agents de Victor-Emmanuel en qualité de représen tants du roi d'Italie. De nombreux détachements de troupes arrivent de tous les points de l'empire d'Autriche sur les frontières austro otto manes. Il paraît certain que les régiments concentrés vers le Danube ont mission de concerter leurs mouvements avec ceux de l'armée du serdar Omer-Pacha. Les nouvelles de Turquie annoncent le départ d'une division navale turque et de forces militaires importantes pour la Syrie. L'escadre anglaise, qui a ravitaillé elle- même les bâtiments turcs, doit agir de concert avec eux. Une pareille conduite accuse assez le violent désir qu'a l'Angle terre d'obliger les Français évacuer le Liban, en prétendant que la Turquie, qui n'a pas été assez forte pour prévenir le massacre des chrétienssera assez puis sante pour en empêcher le retour. L'état actuel de la question des duchés dano-allemands est loin de faire pressentir unesolution prochaine. Aucune concession n'ayant été faite de part ni d'autre, les difficultés n'ont fait que grandir. On avait espéré, dans ces derniers temps, que la Prusse resterait neutre dans ce conflit, au moins en ce qui concerne l'exécution fédé rale. Mais une dépêche de Berlin lève tous les doutes cet égard. D'après cette dépêche le conflit serait la veille d'entrer dans la phase de l'action, et la Prusse serait toute prête prendre part l'exécution fédérale dans des proportions en rapport avec sa situation de grand Etat allemand. Nous connaissons maintenant le résultat définitif des élections législatives en Por tugal. Sur les 139 députés élus, 34seulement appartiennent l'opposition. La majorité ministérielle est donc très-considérable. L'incorporation de toutes les villes du territoire dominicain l'Espagne s'est accomplie le 5 avril. Toutes les communes de l'ancienne république dominicaine se sont prononcées pour l'annexion. Le voie a eu lieu aux cris de Vive l'Espagne! vivè la Reine! A la date de l'annexion, les forces militaires, parties de la Havane, n'étaient pas encore arrivées. La Corres- pondencia de Madrid du 27 avril assure quejusqu'à ce jourl'Anglelçrre n'a adressé au gouvernement de la Reine aucune observation ni objection au sujet de la réunion du territoire dominicain la monarchie espagnole. Une correspondance relative la triste situation de l'Italie, se termine ainsi a S'il v a une chose sûre, c'est celle-ci il est impossible que pendant longtemps encore, l'Italie d'un côté et l'Autriche de l'autre, avec des finances obérées puissent soutenir un étal militaire si fort au dessus de leurs ressources fiscales. Il faut qu'elles en viennent aux mains ou qu'elles désa vouent. Pour ceux qui connaissent les finances des deux pays, cette affirmation a le caractère de l'évidence. Est ce pour cela que des ordres partis du ministère de la guerre font partout pousser ici les opérations des conseils, de révision? Je l'ignore, mais je puis du moins vous certi fier l'exactitude du fait. On prolonge la trêve l'aide des habiletés de la diplomatie, mais on ne saurait établir la paix. La situation ne la comporte pas. Voici quelques détails sur ce qui s'est passé mardi Gand. Nous les empruntons au Bien public Vers trois heures, une dépulation d'ou vriers s'est dirigée vers l'Hôtel de Ville et a demandé, mais inutilement, être reçue par M. le bourgmestre. Les chefs de ceite députation étaient le président de la So ciété des Fileurs, le sieur Billen et celui de la Société des Tisserands. Désappointés de voir leur démarche si mal accueillie, les délégués des ouvriers se sont fait conduire en voilure l'établisse ment de M. Parmenlier. Ils furent reçus par cet honorable industriel et conduits dans son cabinet. Mais ils furent quelque peu surpris, on se l'imagine, d'y rencontrer M. le procureur du Roi. Le président de la Société des Tisserands remit M. Parmen lier une lettre par laquelle les ouvriers réclamaient la mise en liberté de leurs frères détenus hier, en disant que si cette demande ne leur était pas accordée des événements graves seraient redouter. Ils demandaient également une augmentation de salaire de 25 centimes et le renvoi des ouvriers étrangers récemment admis dans la manufacture. Sous ces conditions, ils s'offraient reprendre leur travail. M. Parmenlier ne pouvait évidemment accep ter des propositions d'une pareil le insolence et M. le procureur du Roi rappela ceux qui les faisaient le danger auquel ils s'ex posaient en faisant entrevoir des craintes qui, dans leur bouche, ressemblaient sin gulièrement des menaces. On nous assure que M. Parmenlier, cédant un sentiment de condescendance, peut être exagéré, voulut bien soumettre ,aux délégués des ouvriers les livres con statant le taux des salaires perçus dans son établissement. La simple inspection deces registres suffisait pour faire ressortir l'in justice (les. prétentions élevées. Aussi les interlocuteurs de M. Parmenlier ne trou vèrent rien répondre. On dit même que le présiden t des Tisserands, fort embarrassé de sa mission, pria, en pleurant, M. le procureur du Roi de le faire incarcérer, alléguant qu'il n'osait plus, après l'insuccès de ses démarches, reparaître devant ceux qui l'avaient envoyé. L'expression de cette crainte paraissait singulièrement suspecte aussi, on n'eut garde de s'y arrêter, et la députation reprit bientôt le chemin de la ville pour se rendre au local de la Société des Tisserands, où elle était attendue. Les détachemeuts de la garde civique qui circulaient en ville avaient été frappés de voir la plupart des rues pour ainsi dire désertes. On ue pouvait comprendre pour quoi les tisserands ayant refusé de se rendre l'ouvrage, on ne les voyait nulle part se former en groupes. On eut bientôt l'explication de celte circonstance étrange: les mécontents s'étaient réunis en masse, au petit marché au Beurre, danslestaniinet S1 Jacques, local ordinaire de leurs assem blées. L'autorité communale d'accord avec les chefs de la garde civique, décida d'éteindre ce foyer de désordre. Une des cente fut ordonnée dans l'estaminet V- Jacqueselle a été opérée avec entrain et rapidité et couronnée d'un plein succès. Un bataillon eernait le local-, la compa gnie des artilleurs était rangée devant la principale porte d'entrée. M. le bourg mestre et MM. les échevins accompagnés d'une escouade d'agents de ville pénétrè rent l'intérieur de la maison, ordonnant une évacuation immédiate. Cette somma tion était superflue; la plupart des pertur bateurs s'étaient précipités hors du cabaret au seul aspect des baïonnettes. Une cin- LE PROPAGATEUR POTIR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. DESORDRES A GAND. NOUVEAUX DÉTAILS.

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