quantaine d'individus refusèrent d'obtem
pérer la sommation qui leurétait adressée
et ils durent être expulsés du local, la
porte duquel ils se trouvèrent naturelle
ment enveloppés par la compagnie d'ar
tillerie.
Cette manœuvre exécutée avec précision
coupait la retraite auxplus déterminésdes
éraeutiers. Aussi excita-telle l'exaspération
de leurs compagnons massés sur le petit
Marché au Beurre. M. le colonel du Châtel
qui s'était quelque peu éloigné de la troupe
fut un instant environné; mais les gardes
parvinrent bientôt le dégager.
En même temps, un nouveau bataillon
accourait au pas de charge et la baïonnette
en avant, et celte heureuse diversion per
mit d'emmener les prisonniers. Cependant
une tentative fut faite pour les délivrer.
Arrivé au milieu de la rue Royale, vis-à-
vis de la rue des Peignes, le détachement
de la garde civique qui les escortait fut
assailli par un rassemblement nombreux.
Le commandant de la garde fit arrêter ses
hommes et ordonna de charger les armes.
Cette attitude déterminée dispersa les
assaillants et prévint ainsi une collision
qui aurait pu être des plus sanglantes. Les
prisonniers furent conduits sans obstacle
l'hôtel de-ville et de là, la maison d'arrêt.
On affirme que la caisse de la Société des
Tisserands a été saisie par l'autorité.
Mercredi, la tranquillité la plus parfaite
a régné Gand.
Le nombre de personnes détenues ne
s'élève qu'à 60. Toutes les autres ont été
provisoirement relâchées.
Un journal révèle ce fait curieux que le
nommé Billen, président de la Société des
Tisserands, et qui alla exiger la mise en
liberté des ouvriers arrêtés, fait partie de
la garde civique gantoise en qualité de
tambour. Voilà un tambour bien choisi!
il sera traduit, dit le journal, devant le
conseil de discipline pour avoir manqué
l'appel; il vaudrait mieux le mettre dans
la nécessité d'y manquer toujours en le
destituant.
Les troupes de Bruxelles et d'Anvers
étaient prêtes mardi partir pour Gand au
premier signal.
On écrit de Gand, 2 mai
La tranquillité publique n'a plus été
troublée hier en notre ville.
Les ouvriers sont rentrés dans la plupart
des ateliers. Chez MM. Parmentier et Van
Hoegaerdenun grandnombrede tisserands
ont demandé reprendre leur travail aux
mêmes conditions qu'avant la grève. Cette
demande n.'a été accordée qu'aux individus
qui n'étaient point compromis dans les
désordres. L'atelier de lissage de MM.
Parmentier est donc peu près remonté et
les travaux ont été régulièrement repris
dans tout l'établissement.
Les principaux meneurs ont été arrêtés.
On a saisi entre autres, mardi soir, dans
un groupe le principal auteur des sévices
commis sur MM. Parmentier et Dangolle.
Cet individu avait été déjà arrêté une
première fois, mais il était parvenu
briser les menottes et échapper. Il a été
reconnu la prison par un commis-voya
geur qui avait assisté la scène de la rue
des Rémouleurs et qui s'élant fourvoyé au
milieu des perturbateurs a été compris
dans un convoi de prisonniers.
L'émeutier qui avait été le plus griève
ment blessé dans la collision qui a eu lieu
lundi entre la populace et la police devant
l'établissement de M. Parmentier, a suc
combé ses blessures.
M. Muyssen, vicaire démissionnaire de
Rousbrugge, est décédé Poperinghe le 2
mai.
Mardi a eu lieu au gouvernement
provincial la réadjudication des travaux
d'entretien, jusqu'au 31 décembre 1861,
des pont-levis de Wervicq et de Warnêlon,
situés sur la Lys mitoyenne entre la Bel
gique et la France. Le devis était de 698 fr.
Les soumissions étaient présentées par
MM. J. B. Ferrant de Wervicq fr. 650; F.
Lem, de Bruges, 985 fr.; Van de Weghe,
id. 1,359 fr.; A. Eerebout, id. 1,500 fr.
Durant le mois de mars, les receltes
des chemins de fer de la Flandre Occiden
tale ont atteint le chiffre de 95,053 fr. 67
cent., ce qui présente une augmentation de
2136 fr. sur le même mois de l'année
passée.
Les recettes du 1" trimestre montent
la somme de 283,250 fr. 67 c. ou 20,557
fr. de plus que pendant le même laps
de temps de 1860.
Mardi soir," une fête de noce s'est
terminée moins gaîment qu'elle n'avait
commencé. Deux sœurs ayant serré les
liens du mariage, il y eut fêle commune,
et après le repas de noce, les deux couples,
ainsi que leurs invités, firent, en char-à-
bancs, une promenade dans nos environs.
Ils revinrent vers le soir, et se rendirent
dans plusieurs estaminets de la ville.
Le soir arrivé, les gens de la noce
se remirent en voilure pourètre reconduits
chez eux. On ignore si le cocher avait pris
part aux libations ou si c'est cause de
l'obscurité, mais arrivé sur le chemin de
terre entre la rue des Comtes et l'Avenue
de S"-Claire, il conduisit chevaux, voilure,
mariés et invités dans un large fossé qui se
trouve en cet endroit. Les cris des femmes,
le bris des glaces éveillèrent les voisins qui
volèrent au secours des personnes qui
se trouvaient dans le char-à-bancs et qui
étaient au nombrede dix douze.
Le sauvetage fut très difficile. Bientôt on
put constater que plusieurs personnes
étaient fortement contusionnées; deux
femmes, notamment, s'étaient grièvement
blessées aux mains eu ayant voulu briser
les glaces du' char-à bancs. Les chevaux
ont été retirés, mais avec beaucoup de
difficulté. Enfin, hierN malin, les gens du
voisinage ont uni leurs efforts et sont par
venus retirer la voilure.
(Patrie de Bruges.)
On lit dans le Journal cC Anvers du 2
mai
On nous écrit de Bruxelles que les trou
bles de Gand ont eu de l'écho parmi les
classes ouvrières de la capitale. Les sociétés
de secours mutuels et du maintien des
prix de travail sont fort agitées. Elles se
réunissent le soir depuis dimanche. Hier
midi des groupes nombreux d'ouvriers
s'étaient formés sur le Boulevard d'Anvers.
Il n'y a eu aucun désordre, ni aucune
animation apparente dans les conversa
tions. Mais ces réunions sans but avoué
sont de fâcheux symptômes. Cela indique,
en effet, une certaine fermentation, dans
les esprits.
Les ruines du théâtre des Nouveautés
restent toujours dans le statu quo.
On écrit de Charleroi
La nouvelle phase dans laquelle vient
d'entrer l'instruction des crimes et brigan
dages qui ont épouvanté en dernier lieu les
districts de Charleroi, de Thuin et de
Philippeville, a obligé notre parquet se
rendre hier Namur, où il s'est rencontré
avec le parquet de celte dernière ville et
celui de Dinant, car la bande de voleurs et
d'assassins découverte appartient ces
trois juridictions.
Bon nombre d'entre eux sont déjà sous
les verroux; il y en a deux dans la prison
de Dinant, un qui a dû être arrêté hier
malin et écroué dans la prison de Namur-
dimancheil en estentré troisdans la prison
de notre ville, ce sont les frères Leclercq,
de Sombreffe, et le nommé Hubin, de
Wanfercée-Baulet. Une des sœurs des
Leclercq est mariée Chastrès; son mari
faisait partie de la bande. Mais il parait
que le chef de la bande, celui que ses
compagnons appelait le Colonel, est parvenu
quitter le pays.
Les frères Leclercq faisaient le métier
de colporteurs; comme tels ils pénétraient
facilement dans les maisons. Le colonel
fixait le jour et l'heure et chacun arrivait
au rendez-vous. Aussitôt le coup fait,
chacun retournait chez soi. Une des prin
cipales préoccupations des frères Leclercq
était aussi de nouer des intelligences par
tout où ils jugeaient qu'il y avait une affaire
monter.
Un de leurs associés a été vendu par
une femme de Philippeville. Il était son
amant, quand elle fit la connaissance d'un
gendarme qui lui fit des propositions de
mariage. Elle signifia alors congé son
ancien amant; mais celui-ci n'en devint
que plus amoureux, et il la demanda son
tour en mariage. Elle lui rit au nez, lui
faisant observer qu'il n'avait rien, pas
même un état pour la nourrir.
Provoqué par ces paroles, l'amant
dédaigné se laissa vaincre par un sentiment
d'araour-propre mêlé de jalousie, et il
laissa entendre sa maîtresse qu'il avait de
l'argent. Il lui offrit même de faire bâtir
unemaison avant leur mariage. Commeelle
s'étonnait de ce qu'il lui disait, il lui con
fessa qu'il n'avait pas toujours fait un
métier honnête, mais qu'il voulait changer
de vie, et qu'aussitôt marié il n'y aurait pas
de plus brave homme que lui.
Ces faits connus, le gendarme partit
pour Dinant instruire le procureur de tout
ce qu'il avait appris. Entre autres indis
crétions, le voleur avait cité le nom d'un
de ses anciens compagnons de brigandage,
qui avait été arrêté pour le vol de Jamagne.
M. le procureur du roi Parez, profilant de
ce renseignement,et frappé delà similitude
des vols qui avaient été accomplis dans
l'arrondissement de Philippeville avec ceux
de Charleroi, interrogea le détenu, comme
s'il était fort des révélations faites par un
de ses complices. Ce stratagème réussit
complètement; le prisonnier entendant
prononcer le nom de son complice, ne
douta plus qu'il ne fut sous le coup d'une
dénonciation, et il se mit alors faire
connaître tout ce qu'il savait.
On écrit de Bouillon Un fléau
d'un nouveau genre ravage en ce moment
la culture des environs de Bouillon, et
vient ravir au laboureur le prix de sou
travail et de ses avances.
Les sangliers se sont tellement mul
tipliés dans nos forêts depuis quelques
années, qu'il devient impossible de se
garantir contre leurs déprédations. Tous
les jours on signale un nouveau sinistre.
Ces infatigables et dangereux laboureurs
viennent jusqu'à portée de fusil de la ville,
retourner les récoltes en terre. Avoine,
pommes de terre, seigle même, ils culbu
tent tout impitoyablement.
La consternation est générale, les
pertes énormes; et le mal prend de telles
proportionsqu'il nous paraît impossible
NÉCROLOGIE. -
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