MALADIE DES YEUX.
UN CHAR-A-BANC
A VENDRE D'OCCASION
L'ALIMENT ANGLAIS,
THÛRLEY.
Le comte de Trani reçoit partout le
meilleur accueil dans notre ville. Chacun
le saluenon comme un vaincu mais
comme un vainqueur. Le Roi Louis a
réuni dans un grand dîner la Cour royale
et ducale. Le duc Philippe de Wurtemberg
y assistait avec un grand nombre de prin
ces et de membres de la haute noblesse.
Au milieu du repas, le Roi Louis s'est levé
et a porté, d'une voix sonore et émue,
plusieurs toasts, d'abord aux béros de
Gaëte, puis chacun d'eux en particulier,
depuis le Roi François jusqu'au général
Schumacker, qui était présent. Le bruit de
celte ovation n'a pas tardé se répandre
en ville, et y a produit l'impression la plus
favorable. Aussi, quand le Roi Louis a
paru dans sa loge, au théâtre, le public l'a
accueilli par de chaleureux cris patrioti
ques qui ont été mille fois répétés et qui
ont fort touché notre bon Roi Louis. x
HONGRIE.
Une lettre de Pesth du 12 mai, adressée
au Journal allemand de Francfort, croit
pouvoir faire connaître les motifs réels
qui ont porté le comte Teleki au suicide.
Voici ce qu'on y lit
L'excitation extraordinaire qui a fini
par conduire Teleki au suicidea eu son
origine dans une lettre de Kossulb qui lui
disait que par suite des circonstances il
n'y avait pas lieu pour le moment de
compter sur un appui de la France ni de
l'Italie. Kossulb l'informait en outre que,
vis-à-vis des complications de l'Orient, de
la consolidation de l'Italie, qui ne se faisait
que très lentementdu mouvement de la
Pologne, des relations politiques avec
l'Angleterre, des événements d'Amérique,
la France désavouerait tout mouvement
en Hongrie; que, du reste, avec le relard
qu'avait subi la réconciliation de Garibaldi
et de M. de Cavour, et par suite de l'orga
nisation de l'armée italienne, il devenait
matériellement impossible la France et
l'Italie de secourir la Hongrie d'ici un
an Kossutb conseillait par conséquent
Teleki de calmer son parti autant que
possible et d'ajourner tout mouvement
révolutionnaire.
Cette lettre produisit une vive et pro
fonde impression sur Teleki. Il commença
douter de sa mission, chercha se rap
procher de Deak et diriger les chefs de
son parti dans une autre voie, autant qu'il
pouvait le faire sans trop se compromettre.
Ce revirement, bien qu'il fût opéré avec la
plus grande prudence, fut néanmoins re
marqué. On commença jeter sur lui des
suspicions; on dit qu'il s'était vendu
l'Empereur d'Autriche, etc. Deak, auquel
il s'était ouvert complètement, chercha
vainement le consoler. La force de
Teleki était brisée, et la catastrophe ne se
fit pas attendre.
On écrit de Mersebourg, le 14, la
Gazette de Magdebourg
La petite ville de Schkoelen, dans le
cercle de Weissenfels, a été ravagée hier
par une trombe d'eau, qui a fait écrouler
une vingtaine de maisons. Ce malin, 10
heures, on avait retrouvé onze cadavres, et
il restait encore huit personnes dont on
ignorait le sort. Le postillon qui allait de
Nauinbourg Schkoelen, et un voyageur
quiélail avec lui, n'ont échappé la mort
qu'en détachant les chevaux de la voilure
et gagnant avec ces animaux un plateau
voisin. Beaucoup de bétail a péri, et les
localités des environs ont été également
ravagées.
On fait déjà au Hradscbin de Prague
des préparatifs pour la réception et le
couronnement de l'Empereur au mois
d'août. Divers objets d'ornements y ont été
envoyés du palais de Vienne.
OstDeutsche Post.)
STRIE.
Une dépêche de la télégraphie privée
en date de Marseille, le 13, nous a annoncé,
que des soldats et même un officier de la
garnison française de Beyrouth avaient
été attaqués par des soldats turcs. Mous
avons aujourd'hui, dans une correspon
dance de la Gazette du Midi, un récit dé
taillé de ce qui s'est passé en ces circon
stances.
Nous avons été en émoi, ces jours
derniers, par un acte des plus graves
commis par des Turcs contre un de nos
officiers un capitaine du génie passait, il
y a quelques jours, dans une rue voisine
du sérail, quand trois soldats osmanlis ont
commencé par se jeter brutalement sur
lui. Repoussés d'abord, ils lui ont sauté
la gorge; heureusement deux négociants
français qui se trouvaient dans un magasin
de l'endroit où avait lieu cette ignoble
agression, sont accourus au secours du
capitaine, et ont commencé taper sur les
soldats. Au même instant est arrivé un
jeune homme, d'origine sarde, qui a sur
tout fait éclater son indignation sur l'un
des soldatset l'a abîmé de ses robustes
poings.
Il y avait une vingtaine de cavas (gen
darmes turcs), présents cette scène qui,
tant que les trois soldats turcs ont été
seuls contre un officier français, n'ont pas
remué; mais du moment où ils ont vu
quelle mauvaise tournure prenait l'affaire
pour leurs narghilés ils se sont emparés
du généreux garçon qui avait volé au
secours du capitaine. Celui-ci a de suite
exigé qu'on le relâchât. Le muchir Ahmed-
pacha a commencé par se montrer très-
courroucé de ce qu'on avait maltraité ses
soldats et paraissait peu disposé les
punir; mais une lettre très-énergique du
général Beaufort l'a fait renoncer ses
plaintes contre le jeune Sarde et samedi
il a fait donner la bastonnade aux trois
soldats, en présence d'un bataillon turc,
d'une compagnie de Français et de quel
ques uns des officiers, notamment de celui
qui avait été offensé.
Il y a eu aussi une rixe assez grave
dans le bazar, entre des zouaves et une
bande d'osmanlis. Les premiers avaient
dégainé, quand la garde turque et les gen
darmes français sont intervenus.
Une dame française a été insultée et
frappée sur la roule de Damas par des
soldats turcs qui sont arrivésces jours
derniers,- de Conslantinople. Depuis une
quinzaine de jours, on a débarqué ici
environ 4,000 4,500 hommes, qui sont
d'une insolence qui n'a pas de nom. Si
nos troupes évacuentil y aura beaucoup
plus craindre de ces misérables, enne
mis organisés que des Druses et musul
mans du pays, ils savent quelles bonnes
affaires leurs camarades ont lai tes Damas,
Deir el-Kamar et partout où ils avaient
mission d'empêcher les massacres; ils
comptent, le cas échéant, sur la même
impunité, ils sauraient se payer de leurs
mains la solde que leur gouvernement ne
peut pas leur donner depuis longtemps.
L'Impartial de Smyrnc qui n'est
certes pas hostile la Turquie, se montre
très effrayé des conséquences de l'évacua
tion des troupes françaises qu'il entrevoit.
Voici ce que nous lisons dans son numéro
du 3 mai
Ouiles chrétiens de cette province,
tout entièreet particulièrement ceux
d'Alep qui placés huit jours de la mer,
n'ont rien attendre de l'intervention des
forces navales européennes, sont parfaite,
ment convaincus que leur sort, leur exis
tence même sont attachés en ce moment
la présence des militaires français, et
que le jour où ceux-ci disparaîtront, nous
devons nous attendre aux mêmes injures,
blasphèmes et menaces dont nous étions
assaillis avant leur arrivée. Tout le monde
ici tremble que les sollicitations de l'An
gleterre pour la retraite de vos soldats ne
soient entendues et la France doit se tenir
avertie qu'en ce moment, et vu la manière
dont les affaires du pays ont été conduites,
la vie et le repos des chrétiens n'ont de
garantie que dans la présence de ses
troupes.
Que dire sur ces prévisions doulou
reuses? quelles réflexions pouvons-nous
faire que chacun de nos lecteurs ne fasse
aussi bien que nous?
M. FIERENS,
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Beyrouth, 6 mai.
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