44me Année. Mercredi 17 Juillet 1861. No 4,569. 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE» CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 p. ^r~-La liste générale des per- jjjT sonnes qui ont pris part ta souscription destinée secourir les blessés et les prisonniers de Castelfidardo et dAncône et offrir une épée d'honneur au général de Lamoricière se trouve déposée au Bureau de cette Feuille. Tout souscripteur a droit un exemplaire. ÉPHÈMÉRIDES. 14 juillet 1789. Révolution française. 13 1099-. Prise de Jérusalem par Godefroy de Bouillon. 16 1647. Assassinat de MasanielTo 17 1429. Jeanne d'Arc fait sacrer Charles VII Rheims. 7PRSS, 17 Juillet. REVUE POLITIQUE. Comme nous venons de le dire, un atten tat a été commis Bade sur la personne du roi de Prusse,dansla matinée de dimanche. L'assassin se nomme Becker. INé Odessa, il est âgé de 21 ans. Il continuait Leipzig ses éludes qu'il avait commencées Vienne. Telles sont au moins les premières infor mations qui nous sont arrivées sur lui. Il a été arrêté immédiatement; et la police a mis sous les scellés le logement qu'il occu pait Bade et Leipzig. "Nouçnesavons pas précisément quelles préoccupations répond le télégraphe de Berlin, qui se hâte de déclarer que l'assas sin n'appartient aucune association; mais il est aisé de comprendre qu'il cher che dérouter la conscience publique. Dans quel intérêt? L'instruction nous l'apprendra sans doute, én nous faisant connaître la pensée et le but de l'attentat. Nous n'essaierons pas de découvrir quelle main a plus particulièrement armé Becker. Peu importe après tout. Il suffit de ne pas se méprendre sur le caractère du crime. Or, pour cela nous ne nous y trompons pas; c'est une œuvre révolutionnaire. La nouvelle de cet événement a été aus sitôt transmise dans toutes lescapitales. On mande déjà, de Vienne, que l'Empereur a désigné un de ses aides de camp pour aller Bade, féliciter le roi Guillaume. N'ou blions pas de dire que, suivant une dépêche de Francfort, le régicide ne cache, pas que son crime est tout politique. Il aurait déclaré qu'il estime beaucoup personnelle ment le roi de Prusseet qu'il n'aurait attenté ses jours que parce que ce sou verain serait insuffisant pour résoudre la question allemande. 11 paraît que l'emprunt piémontais de bOO millions est, conclu ou peu près; c'est-à-dire que M. de Rothschild en prend la moitié 70 et que l'autre moitié est laissée au hasard d'une souscription na tionale. Ainsi le nouveau royaume perdrait 30 p. c. sur 230 millions; et sur les 230 millions restant, il recevrait ce que le pa triotisme pourrait prendre sur la misère. Dansees conditions, il n'y aura pas même assez pour le déficit de l'année. D'après la Presse et la Patrie, Victor- Emmanuel aurait refusé la démission de M. San Marlino. Cependant une dépêche de Turin, du t5 au soir, annonce positive ment que le général Gialdini a reçu le 14, avis de sa nomination en qualité de lieute nant royal pour les provinces napolitaines. Naples a donc bien décidément changé de gouverneur. La perspective du sabre dô Gialdini et d'une dictature militaire exer cée par l'homme d'Ancône et de Gaëte effrayait tellement la population napoli taine qu'elle signait des Adresses M. San Martino pour le prier de conserver Ses fonctions. Mais le lieutenant sarde a maintenu sa démission, et YOpinione an nonce qu'elle a été acceptée. Gialdini de vient donc le maître de l'Italie méridionale; on ajoute que le comte Gantarelli lui serait adjoint comme administrateur pour les affaires civiles. On se promet mille succès de la mission de Gialdini. Eh, bien,, pour nous, cette nouvelle lieutenance sera sans résultat, et Gialdini s'usera la tâche comme ses devanciers. Encore une fois, un peuple se résigne difficilement faire litière de son, indépendance et de sa dignité. L'annexion n'est elle pas la plus insigne des hontes pour le royaume des Deux Siciles? N'est- ce pas une humiliation sans exemple pour ce pays d'être asservi par le Piémont? Malgré la victoire qu'il a remportée sur M. Liborio Romano^ le ministère sarde est menacé de dissolution. Toutes les corres pondances parlent d'un remaniement qui laisserait M. Ricasoli la présidence du conseil, mais qui emporterait M. Mingheiti, M. Bastogi et peut-être le général Cuggia. Au reste elle ne sont bien d'accord que sur un point c'est que dans sa constitution actuelle, le cabinet est impossible. Il y a recrudescence dans les poursuites contre les journaux en Espagne. Le gou vernement a ordonné de sévir, surtout contre les attaques ayant pour objet la religion et la propriété. Deux journaux, le Clamoret le Contemporaneo,sont poursuivis; quatre autres sont menacés de suppression. Est il vrai que l'insurrection de Loja ait eu des rapports avec les derniers désordres du Portugal? La Epoca le croit et le dit. Ce serait donc alors un commencement du mouvement ihérien? Le travail d'annexion s'essaierait il prendre une forme sensible dans la Péninsule ibérique? - Les nouvelles de New York du 2, pu bliées par Y Agence Router, annoncent que tous les commissaires de police de Balti more ont été arrêtés. La ville est occupée militairement. La stagnation du commerce, New York, ne fait qu'augmenter. LE PROPAGATEUR. pour la. ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par trois mois. pour 3 mois. M a pies. Une grave oouvelle nous est transmise par le télégraphe. Dimanche, un étudiant de Leipzig a tiré un coup de pistolet sur le roi de Prusse, qui se trouve Bade. S. M. a été atteinte au cou, mais la blessure n'est pas grave. Le télégramme qu'on nous transmet parle d'une légère contusion. L'assassiu a été an été. C'est uo point très-impor tant. m-. M. Ponza di San Marlino a quitté Naples, découragé, épuisé, usé comme le marquis Palla— ici n ocomme M. Farini, comme le priuce Eugène de Carigoau. C'est, depuis huit mois, le quatrième gouverneur ou lieuteoant qui échoue daus la tâche ingrate vde l'annexion! quelles promesses avaient été faites en son nom pourtant! C'était l'homme des mesures décisives et des répressions énergiques; il avait, avec uo cœur de broDze, un bras de fer; la réaction o'oserail pas se montrer devant lui. D'ail leurs, administrateur habile, prévoyant, plein de ressources, il lui ôlerait tout prétexte d'agitation en rétablissant l'ordre avec la prospérité. Personne D'était aussi capable que lui de faire respecter et aimer la domination piémontaise. Eh bien! l'ordre n'est pas rétabli; il y a dans le royaume napolitain moins de prospérité que jamais; et ce n'est pas laréaction qui craint de paraître; c'est M. Ponza di San-Martino qui fuit. La réaction, mais elle est partout; elle a resserré le cercle de ses mouvements autour de Naples jusqu'à l'envelopper en quelque façon. On l'a vue IVlarario, Caseria, Santa Anastasia dans la banlieue de la capitale. Un télégramme nous a appris qu'elle avait, eu même temps que ses colonnes armées, ses comités institués, son gouvernement provisoire, et qu'elle empêchait le paiemeut de l'impôt aussi bieD qu'elle désarmait les gardes nationales. Il annonce égale ment, il est vrai, que le général Pinelli a fait procéder de nombreuses exécutions mais des exécutions ne sont pas des victoires. Plus de trois mille, personnes ont été fusillées depuis le commen cement de l'occupation piémontaise. Est-ce que cela a empêché la réaction de se développer et de s'étendre? Dans une lettre du 23 juin, le correspondant do Times veut qu'on lui donne son vrai nom qui est contre-révolution, dit1-il Le brigandage prend des pro'portions si vastes, il est tellement menaçant dans sa nature que je ne puis l'appeler autrement qu'une contre-révolution. Et veut-on savoir de quelles classes se compose le brigandage? De la noblesse, du clergé, des employés et du peuple. La basse populatiou [bassa genleécrit le corres pondant, se tient pour certaine que François II reviendra^Que reste t-il donc au Piémont? L'in- telligence et la vertu! Nous n'inventons pas; ce sont les mots du Times; l'intelligence de ces con seillers de lieutenance qui n'ont pas même laissé un nom! La vertu du général Nunziaute et de JM. Liborio Romano! En vérité on ne saurait trop bafouer une pareille imprudence., Une correspondance de Turin nous donne des explications très-curieuses sur la démission de M. San-Martino. Ce sont les pouvoirs exceptionnels conférés au général Gialdini qui ont décidé le lieutenant se retirer; et c'est l'impuissance tiu lieutenant qui a déterminé le ministère investir le général de l'autorité la plus absolue dans le royaume napolitain; de sorte que le développement de l'insurrection est la cause première de tobte cette agitation officielle. Peu s'en est fallu que le ministre de l'intérieur, M. Minghetti, n'en fût emporté comme M. San-Martino mais les interpellations de M. Liborio Romano l'ont sauvé. Le président du

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1