YPRES. Samedi 10 Août 1861. Nos 4,575 et 4,576. 45mc Année. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2*75 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. SŒSi«îaHa55BiaS ÉPRÉMÉRIDES. 4 août 1477. Supplice deJacquesd'Arma- gnac, duc de Nemours. 5 1796. Bataille de Castiglione. 6 1828. Evacuation de la Morée par les Turcs. 7 1814. Pie Vil rétablit l'ordre des Jésuites. 8 1796. Prise de -Véronne par les Français. 9 634. MorldupremierkalifeAbou- Bekr. 10 1600. Prise de Bourg par le maré chal de Biron sur le duc de Savoie. TPS.ES s 10 Août. REVEE POLITIQUE. 1 Dimanche dr, la procession de Saint- Martin est sortie de l'église de ce nom, vers les 9 heures du malin, et a suivi, favorisée par le temps son itinéraire ac coutumé au milieu d'une affluence de monde. Le cortège religieux présentait, dans son ensemble un bel aspect. La pro cession est rentrée vers Il heures. L'on sait que notre Bourgmestre est parrain du septième fils d'un fripier de celle ville. Un de ces jours derniers, M. le Bourgmestre, se promenant sur la Grand' Place, y rencontra son filleul et le condui sit une échoppe où il lui acheta du pain d'épice. L'enfant ne se sentait pas de joie, mais ses forces ne lui permettaient pas de porter son pain d'épice. M. le Bourgmestre voulut bien se charger de cet office et reconduisit lui-même sou filleul la maison paternelle où la présence du pre mier Magistrat de la Cité et sa complai sance causèrent une joie générale. La fête champêtredonnéemardi dernier, par la Société de la Concorde en son local d'été, a été favorisée par un beau temps. Les danses ont été bien suivies. Dans la nuit du 6 au 7 de ce mois, le feu s'est déclaré dans deux maisons conti- guës situées au hameau de S'Éloi, occu pées l'une par Ch. Godderis, charron, et l'autre par Sophie Lewylie. Malgré de prompts secours, on n'est point parvenu se rendre maître de l'élément destruc teur. Les maisons ont été réduites eu cendres. Pendant que le feu dévorait la maison du charron, la femme de celui-ci s'est élancée travers les flammes et a arraché une mort certaine ses trois enfants que l'élément destructeur menaçait déjà. Le lendemain cette femme a mis au monde son quatrième enfant, et, chose singulière,, la mère et l'enfant se portent très-bien. LE PROPAGATEUR. pour le dehors fr. 7-50 par pour 5 mois. pour'la ville 6 fr. par an, L'Eut<jereur Napoléon a reçu avant-hier en audience solennelle; an palais de S'-Cloud, Vély- Pacha, ambassadeur de la Snhliine-Porte, et M. le commandeur Nigta, ambassadeur du roi Victor- Emmanuel. Toutes les suppositions vont cesser relativement I) la «isite du roi de Puisse au camp de Cliâlons, puisque le Moniteur universel dit dans son Bulle tin que celte visite n'aura pas lieu, mais qu'une entrevue de ce souverain avec l'Empereur aura lieu en France au mois d'octobre. Contrairement aux assertious réitérées de plu sieurs journaux italiens, il ne paraît pas, dit l'Opinion nationalequ'auCun ultimatum ait été adressé au Pape par le gouvernement ftançais, reiati»eraen'. l'affaire de Mgr de Mérode et du généial de Covoo. On se rappelle que l'élection d'nn grand maître de la franc-maçonnerie française avait dû être différée la suite d'iucideDts qui ont produit une certaine sensation. On annonce que le prince Murât a donné sa démission; nous croyons savoir, dit VAmi de la Religion, que cette détermination remonte plus de deux mois, et qu'un des plus décidés partisans du prince, M. Douraet, député au Corps législatif, et déjà grand dignitaire de l'ordre, serait proposé pour le remplacer. De l'ensemble des renseignements qui nous par viennent, an sujet des affaires d'Italie, il est établi, jusques la dernière évidence, que le mouvement royaliste, au lieu d'avoir faibli, s'est développé au contraire a un tel point qu'il couvre tout le royaume des Deux-Siciles, qu'il paralyse l'action de l'armée et des gardes naiipnales, et qu'il entraîne les populations sa suite. Ou dément formellement,de Rome,les assertions répandues dans le public au sujet de négociations ouvertes avec le Saint Siège pnur uue occupation mixte de Rome. Aucune proposition de ce genre n'a été faite, et si, contre toutes prévisions, le cabinet piétnontais osait une fois eocore tenter une démarche aussi monstrueuse, elle subirait un hurni- liaut refus. Il pataîi positifque M. de Bernsiorff »a remplacer M. de Scbleinitz comme ministre des affaires étran- gères dans le cabinet prussien. Une dépêche de Sochatestaunonce que le prince Conza quittera vers le iû août les Principautés danubiennes pour aller Constantinople présenter ses hommages au Sultan. Oo mande de Raguse, le 5, que la commission européenne de l'Herzegowine cesse ses fonctions et qu'Omsr-Pacha a adressé nu ultimatum aux chefs moniéoégun's. Son armée, forte d'environ 5o,ooo hommes, opérait un mouvement général de con centration. yp—il., La lâcheté de l'Europe en présence des massa cres qui s'accomplissent dans le royaume de Naples, inspire au Monde les réflexions suivantes Il se commet en ce morpent un grand crime en face d'une Europe impassible, et qui cepeudant s'intitule chrétienne et civilisée. C'est l'assassinat du penple des Deux-Siciles. Pour trouver dans l'histoire, depnis l'avéoement du cbristianisme quelque chose d'analogue r.e qui se passe aujour d'hui, il faut se reporter aux guerres de la Vendée. Le Napolitain combat au cri de Vive le Roi! Vive Pie IX! C'était' le cri du Vendéen. Nos petits grands bornâtes du jour, moitié anglais,! moitié piémontais, appellent brigands les braves paysans qui; da is la Pouille, l'Abruzze et les Calabres, luttent contre l'étranger. ILigands, tel était aussi le nom des Vendéens. Le Piémootais fusille sommai rement tout ce qui lui tombe sous la main. C'était de même en Veudée. Cependant, si l'on compare la position du gouvernement révolutionnaire vis- à-vis de la Vendée celle du Roi sarde vis-à-vis des Napolitains, les circonstances atténuantes sont pour les caimibales de la Terreur. La Convention, en décrétant l'incendie de la Vendée, frappait une province révoltée contre sod odieuse tyrannie. Jusqu'à un certain point, elle pouvait invoquer comtne excuse le lefus des Vendéens de reconnaître la Constitution du pays; il n'en est pas de même pour Victor-Emmanuel. Naples n'étant pas une dépendance piémootaise, il n'a ancnn droit sur ces populatious, qui le biûlent en effigie et traînent dans la fange l'étendard jadis glorieux de la maison de Savoie. Il s'est iulrcduit furtivement dans les États de son cousin, avec l'or de la trahison, il s'est ouvert la route; l'aide d'un faux scrutin, il s'est fait appeler Roi. Et maintenant que ce peuple, revenu de sa surprise, se lève comme uu seul homme pour mettre l'envahisseur la porte, on le lue, on le mitraille, on assassine ses piètres, on dépouille ses musées, on spolie ses églises, on expulse ses religieux, le tout au nom de la liberté et de la volonté nationale; et toute la tourbe d'écrivassiers révolutionnaires aux ordres des loges .maçonniques, d'applaudir et de proclamer le Roi de Piémont le héros éiuaucipateur de l'Iialie! Quelle dénsiou, quel amer sarcasme jelé la face de ce XIX* siècle, si fier de lui-même, quelle ignominie que celle guerre de Peaux-Rouges! Mais nous nous ti nmpous le sauvage du Nouveau- Monde ne pousse le cri de guerre que pour venger une insulte, et il n'entre pas sur le territoire ennemi sans déclaiaiiou de guene. Quel spectacle que celle Italie, jadis la ierie des ans, la inète de la civilisation, jetée comme une victime la Révolution! Cinquante sept assassinats Naples pendant le" mois qui finit! Et si nous avions le j bilan de ces prov incis Quelle époque, où il ne se trouve pas un peuple, on potentat, pour dire: Assez de sang, assez de crimes, assez de hontes depuis deux aus! Quelle dégradation morale! Aux temps d'obscurantisme, les héross'appelaienl Rnyler, Condé, Luxembourg, Villars, Câlinât, Doquesoe, Tourville, Dugay- Trouin, Jean Barl; vinrent ensuite les Kléber, Desaix, Davoust, Mey, Lannes, Oodinot, et cette pbalaoge d'illustres guerriers, tant français qti'é- traogers, acteurs et témoins des grandes loties du commencement de ce siècle. Aujourd'hui la scène appartient des Garibaldi, aux Pinelli, aux Liboiio Romano, aux Cialdiui! Voilà tout ce qu'a pu produire le génie révolutionnaire, ce grand réser voir de toutes les iucapacités, médiocrités, nullités de l'époque, et qui cepeudaut la dominent.'

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1