DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. ANGLETERRE. FRANGE. ITALIE. Bruxelles ne possède en ce moment que deux ministres. M. Rogier, ministre de l'intérieur; M. Tesch, ministre de la justice et par intérim minis tre des" finances; et M. de Vrière, ministre des affaires étrangères, se livrent toutes les douceurs de la villégiature. Un malbear auquel l'imprudence a souvent la plus grande part, vient d'arriver dans la ville de Saint-Quentin. Un jeune homme, te sieur Joseph Ficheus, âgé de 29 ans, vient de mourir après 48 heures de souffrance, des suites d'une piqûre de mouche. Par une température lorride comme celle de ces derniers jours, on ne saurait trop recommander d'avoir soin d'enterrer les débris d'animaux, dont la putréfaction donne naissance b un ^irus des plus énergiques. C'est ce virus qui, transporté par une mouche, peut tuer un homme en quelques heures. Le voisinage du cadavre d'un chat, d'une taupe, ou de viaode pourrie, soffit pour cela. Turin, mercredi matin, 21 août. Le bruit court quelle marquis de Villamariua sera nommé gouvernenr de Naples en remplace ment du marquis d'Afflitto. Turin mercredi soir, 11 août. Les dernières nouvelles de Naples sont du 1 g. Le général Cialdini, en répondant b une adresse du conseil municipal, a rappelé les paroles de Victor-Emmanuel, disant qu'il était Roi de la nation italienne et non d'une fraction d'un parti quelconque. Le général veut donc la concorde de toutes les nuances libérales dont le but est le même, savoir l'unité de l'Italie sous la monarchie de la maison de Savoie; la délivrance de Venise, avec Rome pour capitale. Il les invite toutes concourir b l'œuvre de la pacification des provinces méridionales. Pesih, mercredi, 21 août. Le feldzeugmeister comte Haller a apporté l'ordre de dissolution, et il dissoudra la Diète en qualité de commissaire royal. La Cbambre basse vient de se réunir en séauce secrète pour décider la conduite a tenir. Cette après-midi il y aura probablement une séance publique. Demain aura lieu la séance de dissolution. Pesih, mercredi, 2 1 août. Il n'y aura ni manifeste an peuple, ni message au Conseil de l'Empire, de la part du gouvernement de Vienne, b l'occasion de la dissolution de notre Diète. Une circulaire de la chancellerie de Hongrie aux Comtes suprêmes (ober gespaene) exposera la situa- tion et annoncera la convocation d'une nouvelle Diète dans un délai de six mois. La Cbambre des magnats a été convoquée par U'ie dépèche télégraphique expédiée de Vienne par son présideut le comte Appouyi. Pesth, jeudi soir, 22 août. Aujourd'hui il y a eu séance des deux Chambres. Il a été donné lecture du rescrit impérial dont voici le texte La diète hongroise n'ayant pas cédé aux sommations qui lui ont été faites, et nous, a notre n vif regret, ne pouvant attendre pour le bonheur de la Hongrie aucun avantage ultérieur d'une Diète qui, dans un temps aussi difficile, et au grand détriment de tous les intéressés, méconnaît l'importance de sa lâche au point de déclarer rompus tous les moyens d'entente possibles, parce qu'il ne peut être donné suite a des n demandes dont la portée dépasse toute mesure, nous jugeons opportun de dissoudre la Diète actuelle, eu nous réservant d'en convoquer une nouvellè dans ie délai de six mois, si c'est pos- sibie. 1» Pesih, jeudi, 22 août. La Chambre des députés a déclaré, sur la propo sition de M. Deak, que la dissolution de la Diète était contraire a la loi. La Chambre des Magnats a égalemeot adopté la protestation de M. Deak. B-ggggggg—1 - 1 -L Le Sun, de Londres, annonce que le grand jury, dont la session vieut de commencer, a mis en accu sation le baron de Vidil, pour avoir traitreuse- meut et volontairement violenté son fils, et aussi pour violence ordiuaire. Le fils refuse toujours de déposer contre son père. Oo lit dans le News du 17 août Le duc de Buckiugham, dont nous avons annoncé la mort, avait assuré sa vie pour 5oo,ooo livres sterling, soit 7,500,000 francs, b diverses Compagnies anglaises qui, en ce moment, préparent leurs verse ments. Les règlements des Compagnies leur inter-. disent d'assurer plus de 3,000 livres sterling de risque sur une seule tête: il faut donc que le duc deBuckinghamsesoit fait assurer b cent Compagnies différentes. Nous lisons daDS la Patrie Quelques journaux anglais ont annoncé que des négociations sont entamées pour la cession de la Venelle au royaume italien. Sans démentir tout b fait cette assertion nous pouvons assurer que rien jusqu'b préseut ne nous autorise b la croire exacte. On a répandu le bruit, et une partie de la presse s'en est faite l'écho, que l'ambassade fran çaise b Rome serait bientôt réduite a une simple légation, et que M. de Bourrée irait remplacer M. de Gramont. Cette nouvelle est complétéraent fausse, et nous pouvons la démentir formellement. Quant a M. de Rourée, il a quitté Paris, il est vrai, mais il ne se rend pas b Rome pour rempla cer M. de Gramont. On lit dans le Pays Le Sultan visitera décidément Paris et Loodres vers la moitié d'octobre. L'Ami du Peuple a reçu un second aver tissement pont un article dans lequel il défendait les intérêts de la religion contre la politique que le gouvernement impéiial suit b Rome. L'Académie française, dans sa séance du jeudi 18 juillet, a décerné le premier de ses prix Mouthyou (3,ooo fr.Jb M. Charles Levèque, pour son oovrage intitulé la Science clu Beau, que vient de publier la librairie A. Durand, 7, rue des Giès. La question de savoir si le mariage contracté par erreur avec un forçai libéré est valable, est revenue le 19 devant la Cour de Cassation. On se rappelle que la Cour impériale de Paris l'ayant résolue affirmativementl'arrêt fut cassé par la Cbambre civile, qui renvoya la cause devant, la Cour d'Orléans. Cette seconde Cour impériales'élant prononcée dans le même sens que la première l'affaire se présentait de nouveau devant la Chambre des requêtes, sur le pourvoi de la demoiselle Zoé Herbin. La Cour, au rapport de M. le conseiller Renanlt d'Ubexi, après la plaidoirie de M° Ambroise Rendu pour la demanderesse, et conformément aux con clusions (le M. l'avocat - général de Peyramoot, a prononcé l'admission de ce second pouivoi. Ou nous communique, dit la Gaze lté de France, la lettre suivante, que nous recommandons b l'atten tion de uos lecteurs; elle émane d'un personnage qui a'pris une part active b la révolution napolitaine, et qui maintenant, profondément dégoûté et indigné de la situation déplorable de sa patrie, ajoute sa voix b celle de tous les honnêtes gens pour flétrir l'occupatiou piémontaise et en prédire la fin pro chaine. Naples, i4 août. Je devrais raconter une b une toutes les illé galités, les cruautés et les malheurs que nous souffrons, mais les journaux vous en disent assez, et ceux-lb même qui essaient de déguiser la situation ne font par leur maladresse qu'en confirmer la triste réalité. Je puis vous assurer que les unitaires les plias acharnés sont dans no état d'exaspération impossible b décrire; ils ne peuvent plus se faire illusion,leur règne va finir. Le gouvernement craint de tous et de tout tout ce qui u'applaudit pas b ses actes est réactionnaire, et il en est arrivé b défendre de sonner b minuit la cloche de la chartreuse de Saint-Martin, de peur que cela ne devienne un signal de révolte. On nous menace continuellement d'un 93, Dans la réuuion de Cialdini avec les députés, 00 convint que la terreur était nécessaire, et le journal du gouvernement le Nationale nous annonce a chaque instant qu'il" faut en finir avec les réaction naires en les livrant b la vengeance populaire. Cialdini avait même le projet-de recourir aux républicains pour former des légions patriotiques, sons les ordres de Nicotera mais la conséquence de cette idée aurait été si énorme qu'il recula Ini- même devant son exécution. Cependant, par crainte des réactionnaires il a mis des canons dans le Palais-Royal, ainsi qu'on bataillon de bersaglieri pour renfort; les cbâteanx ont leurs canons braqués sur la ville. Il est certain que Naples, épargnée par les Bourbons, sera sans pitié bombardée par l'ilalianissiroe gouvernement savoyard. Du reste, Cialdini, n'a pas tort de craindre la réaction; le royaume entier est soulevé, et malgré les démentis de quelques journaux, l'état actuel n'est qu'une insurrection acharnée de tout un peuple contre l'étranger. Les unitaires même l'avouent, et beaucoup d'ennemis déclarés du gou vernement sont ceux qui l'ont appelé et favorisé de toutes leurs forces, mais qoi maintenant sont indi gnés et détrompés. La garde nationale de la capitale ne donuera pas au gouvernement l'appui dont se flatte Cialdini, lorsque le moment sera venu de combattre la réaction. Soyez certain que si maintenant le dixième de la population semble unitaire, au moment de l'ac tion, Cialdini n'en aura pas la centième pour lui. Bref, l'esprit public de tout le*oyaume est le ferme espoir que l'état présent finisse et bientôt. a Si les hommes mêmes qui ont efficacement travaillé pour le compte de la révolution tiennent ce langage, sur qui s'appuiera le Piémont? Nous voyons aussi comment le Piémont traite ceux envers qui il devrait mootrer le plus de déférence. Les dernières lettres de Naples nous otit appris que Cialdini avait expulsé le général Girô- lamo Ulloa, le même qui défendit Venise contre les Autrichiens. Ces ooitaires qur ont ouvert la cam pagne eo déclarant qu'ils voulaient seulement chasser l'Autriche, qui ont terrassé l'Autriche dans leurs proclamations, conquis Venise dans leurs sonnets, ces grands patriotes bannissent celui qui a le dernier tenu levé le drapeau de l'indépendance dans la haute Italie. C'est plus facile que de monter b l'assaut de Vérone. Notre correspondant de Turin, dit encore la Gazette de France, dous donne deux nouvelles significatives Depuis le 17 au soir, le conseil des ministres est eo permanence b Turin. La crise de Naples et la démission de Cialdini, l'émoi causé dans le publie dans la gravité de la sir nation rie l'Italie méridionale, tels sont les motifs qui ont rassemblé les ministres. La population est tellement dégoûtée, même la haute-Italie, du régime révolutionnaire, qu'à Modèue le conseil provincial a été nommé dimanche dernier par QUINZE électeurs, s On écrit de Turin au Lombardo be général Tiirr va se mariet avec la fille de Mm° 'a princesse VVeiss Bonaparte. Nous apprenons, par une dépêche du 21 su matin, que l'escadre anglaise était toujours dans les eaux de Naples. On assure que les équipages des bâtiments qui la composent continuent b aller b terre par détachements, pour faire des exercices et des manœuvres ALLEMAGNE. On lit dans une coriespondauce d'Allemagne adressée au Monde L'Université de Bonn vient d'être le théâtte d'une manifestation fanatique qui a vivement révolté la population de la ville, et surtout les professeurs etvles étudiants catholiques de cette Uuiveisité. On y célèbre tous les ans l'anniversaire

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2