45mè Année. Samedi 31 Août 1861. No 4,582. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 29 août 1781. Mort de l'architecte Soufflot. 30 1483. Mort de Louis XI. 31 1218. Mort de Malek Adel, frère de Saladin. REVUE POLITIQUE. Nous extrayons d'un article spirituel du Courrier du Dimancheles passages suivants. Sous une formé humoristique, le Courrier dit de dures vérités aux bourreaux du peuple napolitain. LE PR0PA6ATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEIIORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. ÉPIIÈIUÉR1DES. T??»3S31 Août. La Correspondance Ballier publie une note- circulaire de Ricasolien daie du 24 aoûtaux agents diplomatiques, expliquant la situation des pro.tnces napolitaines et répondant b ceux qui conseillent de renoncer b l'idée que la nation italienne serait constituée. Le baron Ricasoli affirme que tout ce qui fait partie de l'Italie lui ap partient et quant aux désordres et aux Iroobles dont les provinces sont le tbe'âire, il les compare b ce qui s'est passé autrefois en France et en Angleterre. Pas n'est besoin de faire remarquer combien cette comparaison est fausse. Lorsque la France et l'An gleterre furent en proie aux commotions dont parle le miuistre de Victor-Emmanuel, l'étranger n'y était pour rien. Ainsi pendant la guerre de la Ven dée les royalistes ne combattaient ni des Anglais, ni des Allemands venant imposer leur domination; ils ne luttaient pas, comme les Napolitains, pour coo- server leur autonomie. Mais quant il s'agit de se tirer d'un mauvais pas, tous les moyens sont bons et l'on n'est pas difficile sur le choix des arguments. Seulement le ministre piémontais ne s'aperçoit pas que sa circolaire atteste les embarras de la situation. C'est un aveu auquel personne ne se trompera. Les hommes sérieux souriront eu voyant les peines que se donne M. Ricasoli pour convaincre le public d'un état de choses qui n'existe pas et auquel personne ne croit. Il a beau assurer que si l'insurrection continue, c'est le voisinage de Rome qui en est la cause; il a beau assnrer que c'est Ib le foyer de la réaction et que le Denier de saint Pierre sert b entretenir les brigands, il ne trou vera pas de gens assez crédules pour se laisser circoovenir par d'aussi pitoyables arguties. Combien faudra-t-il encore de témoignages pour qu'il soit avéré que les Napolitains veulent rester indépendants sous l'autorité de leurs rois bourbons? Cette note du reste est significative et nous nous trompons fort où le ministre de Victor- Euimanuel y cherche b excuser d'avance quelque lâche et brutale agression dans le genre de Cas- telfîdardo. Dans un banquet donné b Douvres en l'honneur de l'installation de lord Palmerston comme conser vateur des cinq ports, le ministre a prononcé nn discours dont la télégraphie nous apporte la péro raison. Le noble lord y dit, en faisant allusion b la France, qu'il est une puissance qui, tendant loya lement la maio droite, saisit de la gauche la poignée de l'épée. Cette harangue ne peut manquer de produire tioe vive sensation chez nos voisins. Un ordre émané de la lieutenance déclare que le comilnt de Pesth, par sa protestation contre la dissolution de la Diète, a violé les droits du Roi, et prescrit l'installation d'one nouvelle assemblée cornitale. On connaît maintenant le projet d'Adresse soumis aiix deux Chambres du Reicbsrath en ré ponse b la communication impériale sur la dissolu- ■ton de la Diète de Hongrie. Celui de In première Chambre se borne peu près a une approbation générale de la conduite suivie par le ministère. Ou J remarque celte phrase Nous rendons hommage s cet amour de paix quimalgré une si opiniâtre résistance, croit que la voie d'une entente amiable n'est pas encore fermée. La commission de la seconde Chambre propose de déclarer que la dissolution était fondée en droit et impérieusement commandée par la nécessité mais en même temps, elle demande que l'Assemblée soit mise eu mesure de commencer ses travaux législatifs, sans attendre les députés des pays qui n'ont pas encore jugé b propos de se faire représenter dans le conseil de l'Empire. Il semble.ainsi qu'elle soit disposée b rompre avec les nationalités opposantes. C'est la, comme le fait remarquer uu journal français,le plus grand danger de la situatiou pour la Hongrie autant que pour la monarchie autrichienne. En tout cas, c'est une preuve que la question se pose de plus en plus entre les deux nationalités boogroise et allemande. Désormais l'Empereur ne peut plus la résoudre sans le concours du Reicbsrath qui a sa part du pouvoir législatif et constitutionnel. L'union personnelle que persiste b.reveodt'quer la Hongrie, traditionnelle et naturelle taot que François-Joseph a été investi de la puissance absolue, ne se com prend plus maintenant que l'empire est régi par le diplôme du 20 octobre et la patente du 26 fé vrier. Il faut que le royaume hongrois prenne s»' place dans le conseil de l'Empire s'il veut tester l'égal desaulres Etats de la monarchie autrichienne. Autrement ses intérêts propres seront discutés et réglés sans loi. pent être malgré lui et contre lui dans les assemblées du Reicbsrath. Les temps sont bien changés, même depuis 1848 les institutions ne le sont pas moins. Que la Hongrie comprenne donc qu'elle n'a plus devant elle le monarque absolu, autrefois empereur d'Allemagne, tuais qu'elle a 00 empereur constitutionnel d'Autriche et deux Chambres législatives dont il ne lui est ni permis ni possible de contester l'autorité. Le télégraphe a annoncé que l'Adresse de la seconde Cbambreserait combattue par une foite opposition. En effet, les débats oui commencé, et ils promet tent d'être vifs. Encore uu sauveqr de la patrie qui donne sa démission! Le pauvre Cialdini aura le sort de tous ses prédécesseurs. Les Napolitains n'en veulent plus. Cependant, b l'entendre, il est vanqueur partout. Il règoe des Abruzzes b la Capitanate, de la Capi- tanate b la Basilicale, des Calabres b la terre de Bari. Tarente est b lui, qui fut fondée par les Lacédé- moriiens, et Brindisi où s'embarqua le doux Virgile pour visiter les rives du Xauthe et du Simoïs. Il a pris Gaëte où le vieil Enée enterra sa Dourrice, il tient garnison d.ios Naples, il se promène le sabre en main dans le pays des Samuiles, et personne n'ose lui tenir tête. La garde nationale l'applaudit, l'Italie lui donne pleins pouvoirs, il peut fusilier ou faire grâce,, nommer ou destituer; il doone la main aux garibaldiens, il envoie les archevêques et les géné raux b Turio, il menace de tout peodre et il pend en effet tous ceux qu'il attrape, et cependant il donne sa démission. Quel est donc ce mystère? Quomodo cecidit païens Vous souvenez- vous du root dé Louis XI? Les Gantois se donnent b moi, disait-il, et moi je les donne au diable. Victor Emmanuel a dû méditer bien souvent, depuis on »n, celte sage parole, et regtei'er le funeste présent de Gartbaldi. Chaque siècle a sa méthode particulière pour annexer les peuples et rendre l'annexion légitime. La nôtre est le suffrage universel; mais cela ne suffit pas; il faut encore être fort. C'est on jeu trop dangereux, et, comme di: Pausanias en ses Corinthiaqnes, qui trop auuexe, mal étreiot. MilaD, Modène, Bologne et Parme, n'était-ce pas assez pour une seole géné ration? On a voulu davantage, on a mis le pied dans un guêpier affreux. On a pris Naples, on a soulevé contre soi dix millions de Chiavones, car Cbiavone, que les Italiens du nord appellent brigand, plaide b sa manière devant l'Europe la cause des vrais Napolitains. C'est un artiste, qui a horreur de la règle, de la loi, de l'administration, de la discipline et des paperasses. Il vit dans la moDlagne, comme un sage, exempt d'ambitioDau grand air, sous la voûte azurée des cieux, il trempe soo pain, comme Melchior, Zapara, dans l'eau des torrents, il attend les Piémontais au coin des bois, il'tire sur eux comme un chasseur b l'affût, et sans s'ariêter a ramasser son gibier ni s'inquiéter d'un faux point d'honneur, il tourne le dos et va porter ailleurs son courage. Mais, dites-vous,le suffrage universel a prononcé en faveur de Viutor-Einmauuei c'est b Cbiavone de se soumettre. C'est vrai; le suffiage universel a prononcé, mais si l'urne avait été dans les mains de Cbiavone, qui sait si François 11 n'aurait pas eu l'unanimité. Voila pourquoi Chiavone «eut qu'on fasse la contre-épreuve; il veut tenir l'unie et présider le scrutin. Il est certain que Cialdini a beau fusiller, il n'a convaincu ui ramené personne. Les fusillade» mêmes l'ennuieut, car on se lasse de tout. Et qu'est-ce que fusiller, sinon avouer l'impuissance où l'on est de convaincre les gens? J'avoue qu'il est plus court fde tuet que de vaiucre; mais ou ne tue jamais tout le moode. Le mort a des parents, des amis, des enfants. Tout ce monde-Ib bail le meur trier et huit par lui jeter la pierre. C'est uue erreur des plus grands citoyens de l'Italie que de croire que l'unité est aussi nécessaire b leur patrie que la liberté. Il faut que Milan soit libre, et Florence, et Rome, et Naples; mais il n'importe guère que ces quatre villes obéissent ou non au gouvernement. Pourvu qu'on vive en paix, soumis aux lois seules, qu'on n'ait aucun souci des préfets, qu'on ne soit pas empoigné par les gendar mes; pourvu qu'on parle et qu'on imprime libre ment, qu'importe le reste? Il est vrai qu'on veut faire figure dans le inonde, qu'on veut avoir des flottes, une armée, et donner son avis sur les affaires d'Orient et d'Occident; on veut avoir une grande capitale comme Londres, des colonies, upe administration centrale, un budget imposant et tout ce qui s'en suit il faut bien payer sa gloire. On s'ennuie de ne donner au monde depuis trois siècles que des musiciens, des peintres et des diplomates; on veut tirer le canon b son tour, chaDler des Te Deum et exciter la jalousie des voisins. Voilà pourquoi l'on lève l'unité. Autre chose. Mazzioi prêche l'unité on ne vent pas rester eu arrière de Mazzioi. Aussi Ricasoli promet d'entrer dans Rome. Garilaldi a conquis Napl es: on n'a voulu laisser Naples b Garibaldi. C'eût été d'un mauvais exemple. Une république au sud de l'Italie, une monarchie constitutionnelle

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1