XXXIe ANNIVERSAIRE DE L'INDÉPENDANCE NATIONALE.
Les fêtes de Septembre se sont ouvertes diman
che 23, par l'inaugoralion des nouvelles galeries du
tir national. Le temps, malheureusement, s'est
montré, dès le matin, on ne peut plus inclément,
et c'est par uae pluie battante que le cortège des
gardes civiques a traversé la capitale pour se rendre
au champ du tir.
A dix heures, les détachements de toutes les
légions et corps spéciaux de la milice citoyenne de
Bruxelles étaient sous les armes pour aller recevoir
les concurrents an tir national venus de tous les
points du pays.
Le cortège ne s'est formé que difficilement
cause du mauvais temps, vers midi. Il s'est réuni au
boulevard d'Anvers, entre la place d'Anvers et
l'emplacement de l'ancienne porte de Cologne, et,
escorté comme le prescrivait le programme, il
a parcouru son itinéraire au milieu d'une foule
considérable qui se pressait sur son passage, en
dépit de la pluie.
M. le lieutenant géuéral Plettinckx, commandant
supérieur de la garde civique de Bruxelles, se
trouvait h la tête des détachements de réception.
Les musiques des légions et corps spéciaux jouaient
des pas redoublés pendant la marche.
Le cortège a défilé sur la Grand'Place, devant
l'hôtel-de-ville, avant la réception.
La grande salle Gothique de l'Hôtel—de-Ville
avait été décorée pour la circonstance avec beaucoup
de goût. Des trophées d'armes, d'armures, avec
pièces d'artillerie, étaient disposés très-arlistement
aux côtés de l'estrade réservée b l'autorité commu
nale et au centre de laquelle s'élevait le buste du
Roi entouré des emblèmes nationaux. Toute la
salle était garnie b droite et b gauche de trophées,
de drapeaux anx trois couleurs, de fleurs et d'ar
bustes. L'ensemble de cette ornementation était du
plus bel effet.
Lorsque MM. les officiers des détachements et
les présidents des sociétés du tir b la carabioe
furent réunis daos la grande salle Gothique, MM.
les membres du collège des bourgmestre et éche-
vins ont pris place sur l'estrade avec le général
Plettinckx et les membres de la commission direc
trice du tir.
M. Fontainas, bourgmestre, dans une chaleu
reuse et patriotique aliocotioo, interrompue plu
sieurs fois et couverte b la fin par un tonnerre
d'applaudissements et de bravos, a harangué les
députations pour les félicitations de bienvenue
et de reconnaissance fraternelle.
chaleurs; enfin, elle est ma sœur chérie, et elle a
dit que saris moi elle serait moins heureuse de
moitié. Oh! que j'ai été content le jour qu'elle a
dit cela! car moi-même, voyez-vous, sans Jean
nette, je ne serais plus heureux du tout. Ma seule
joie quand je retourne b la feirne, c'est de penser
que je vais voir ma sœur, que je vais tout lui
conter. Aussi, pour vous dire le vrai, j'ai eu d'abord
furieusement de la peine b vous tenir ma promesse
de ne jamais parler de vous; dans les premiers
jours, je ne savais plus comment faire, quand nous
causions Jeannette et moi.
Et de quoi causez-vous? demanda le comte.
De quoi! mais de tout; nous parlons do petit
lapin blanc, de la chèvre, quelquefois de Reine la
ménagère, que sais-je? ah nous ne nous ennuyons
pas, je vous en réponds.
Le comte sourit.
Eh bien! dit-il b l'enfant, si tu peux le pro
curer un livre, je te donnerai des leçons, moi, et tu
en sauras bientôt autant que Jeannette.
v.
le jeune élève.
Il fut très-facile au jeune pâtre d'obtenir de sa
petite amie un volume de l'histoire de France,
dans lequel, avec l'aiJe du comte, il ne taida pas b
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Pendant plusieurs raiootes, la salle Gothique a
retenti d'acclamations b la fin de cette harangue.
Le vin d'honneur ayaolélé offert,les députations
ont rejoint le cortège qui s'est rendu au champ du
tir, toujours par une pluie battante.
Le général Plettinckx avait, avant le défilé,
passé les gardes civiques en revue au boulevard.
Il était plus de s heures et demie lorsque le tir
national a été inauguré. La foule des spectateurs
était compacte malgré les plus contrariantes intem
péries. L'artillerie de la garde civique a tiré
plusieurs salves pendant l'ioaoguraiion.
Première journée. Lundi u3.
Un temps détestable n'a cessé de nous
affliger depuis dimanche au malin.
Le tir national a été repris ce malin 8
heures, en présence d'un petit nombre de con-
currents.
Des sonneries funèbres ont annoncé plu-
sieurs reprises depuis la veille, la solennité
religieuse en mémoire des citoyens morts pour
la patrie. Le chœur et le transept de l'église
collégiale des SS. Michel et Gudule avaient
reçu la décoration funéraire usitée.
A onze heures a commencé le service solen
nel de Requiem.
Le monde officiel ne fut jamais plus clair
semé qu'à celle cérémonie commémoralive
d'aujourd'hui.
Le corps diplomatique n'y était représenté
par aucun de ses membres. Les membres des
Chambres législatives, la cour des comptes, la
cour d'appel et autres corps constitués étaient
absents.
Trois voitures de la cour a la livrée gala ont
conduit l'église les dignitaires de la maison
du Roi et de celle du duc de Brabant. Les
dignitaires et officiers du palais, que leur ser
vice appelait auprès du trône, étaient placés
aux côtés du dais royal dans le sanctuaire
(côté de l'Evangile).
En /ace le trône MM. le président de la
Chambre des Représentants, les ministres de
intérieur et des travaux publics. Puis MM. de
Sauvage, président de chambre et Leclercq,
procureur général près la cour de cassation;
Fontainas, bourgmestre de Bruxelles; Misson,
greffier du Sénat, ce dernier en habit de ville.
Dans les stalles, côté de CÉvangile, il n'y
avait que trois magistrats de la cour de cas
sation en robes rougesde même que le prési
dent et le procureur - général; c'étaient MM. les
lire parfaitement. Encouragé par le zèle et l'intel
ligence de son élève, le comte ne borna pas Ib ses
soins. Après avoir donné b Jean l'argent nécessaire
pour acheter des plumes, de l'eocre et du papier, il
entreprit aussi de lui montrer b écrire et b compter.
Cette disiiactiou dont il jouissait en homme qui
n'en avait point d'autres, eot pour lui le double
avantage d'abréger les heures, et de l'arracher b ses
tristes pensées.
Ce n'était cependant pas sans beaucoup de peine
que Jean parvint b fournir au comte une nourriture
suffisante;étaot connu de tous les habitants pour un
pauvre enfant que l'on gardait b la ferme par
charité, il ne pouvait inoutrer d'argent sans crain
dre qu'on ne lui demandât aussitôt où il l'avait pris.
Il n'osait même pas acheter du pain, et s'était fourni
de tout ce qu'il fallait pour écrire, dans une petite
ville voisine, où il lui était impossible de retourner
souvent. Il lui arriva plus d'une fois de se réduite b
la plus mince ration pour grossir la portion qu'il
portait b la caverne, et, dans le désir de régaler son
malheureux reclus, il guettait les instants où la
cuisine était déserte pour y saisir quelques débris
du repas de la veille, que Reine avait cru devoir
conserver.
Le mois de novembre était arrivé; le froid
devenait très-piquant dans les montagnes. Le
rocher qu'habitait le comte n'ayant qu'une ouver-
conseillers Paquet, Coltinez, et le premier
avocat général Paider.
Le corps d'officiers de la garde civique était
peine représentécelui de la garnison était
assez nombreux dans la nef du milieu.
Les sapeurs pompiers, les troupes d'élite de
la garnison, les blessés de Septembre compo
saient l'escorte d'honneur. La société centrale
des décorés de la Croix de Fer assistait au
grand complet la funèbre cérémonie.
Le Requiem exécuté admirablement par l'élite
de nos instrumentistes et de nos chanteurs,
sous la direction de M. Fischer, maître de
chapelle, a été d'un effet saisissant.
C est M. C abbé Verhouslraelen, curé doyen
de l'église collégiale, qui a officié, assisté d'un
nombreux clergé. Il y avait beaucoup de
monde dans le temple.
A midi s'est ouvert, au Palais Ducal, le
concert d'orgue suivi d'un concours entre les
organistes du royaume.
NOUVELLES DIVERSES.
Jeudi la nommée Sophie Lecomte, ouvrière
b Beveren, près de Rousbrugge, a été surprise en
flagrant délit de vol au préjudice du sieur Pierre De
Rycke, habitant la même commune.
Mercredi, 18, vers 5 heures de relevée,
au moment où elle était abaodounée, des voleurs se
sont introduits dans la maison du sieur J. Serene,
cultivateur b Watou. Les malfaiteurs sodI entrés
dans la cave et y ool enlevé une bourse contenant
900 fr. qui était enterrée dans la terre.
Vendredi,deux petitesmaisonssises b Wervicq
sont devenues la proie des flammes. Le mobilier
des locataires a été sauvé. Le dommage s'élève
b 5oo Ir. Rieu n'était assuré. On attribue la cause
de ce sinistre au mauvais état des cheminées où le
feu s'est communiqué.
Vendredi, entre la barrière N* 4 et N* 5,
territoire de la commune de Mouscron,et b l'endroit
où se croisent les trains partaot le soir de Lille et
de Mooscron, le nommé Ed. Cocbetaox, charcutier
b Roubaix, a été atteint par la machine du traiu qui
venait derrière lui, et tué sur le coup.
Nous ne saurions trop recommander aux
parents d'avoir l'œil sur leurs enfaots, car chaque
jour, nous avons des malheurs b enregistrer, qui
proviennent de ce que les enfants ont joué avec des
allumettes ou qu'ils se sont trouvés daos des endroits
dangereux. Aujourd'hui le malheur que nous avons
b déplorer est d'un autre genre la semaine passée,
le petit Aloïse Quakelbeen, enfant âgé de 3 ans,
ture étroite l'avait tenu jusqu'alors b l'abri des
frimas; grâce b la précautiou que prenait Jean, tous
les soirs, de boucher l'entrée avec une quantité de
broussailles qu'il avait rassemblées pour cet usage;
mais comme le comte ne tarda pas b se plaindre
d'avoir passé la nuit saos pouvoir se réchauffer, il
était facile de prévoir que les neiges et les glaces
arrivées, le lieu ne serait plus tenable. Depuis trois
semaines a peu près, le comte souffrait beaucoup
moins de sa jambe, quoiqu'il ne pût encore faire
plus de vingt pas sans que l'enflure ne reparût
aussitôt. Jean se serait grandement réjoui de ce
mieux si le froid qui lui faisait craindre d'autres
accidents pour le comte, ne l'eût pas tant tour
menté. Il s'occupait sans cesse de chercher un
moyen pour parer b cet inconvénientlorsqu'un
jour où Nicolas Caradec était absent, et qu'il venait
de dire adieu b Jeannette, il vit dans la salle, en
sortant, deux ou trois habits du fermier qu'on
avait éteodus sur une table pour les mettre b l'air.
Dans le nombre se trouvait une grosse redingote
que Nicolas ne portail plus, vu que les tâches et
les trous n'en laissaient distinguer la couleur qu'b
des yeux fort habiles.
Oh! se dit Jean, je vais la demander pour
moi; comme il aura chaud avec ce gros vêtement!
(Pour être continué.)