taux de son escompte, en deux étapes, 6
p. c. Ce qui veut dire qu'il faut que chacun
restreigne ses opérations.
En effet, l'on craint que pour cet hiver
une crise alimentaire ne sévisse.
Ainsi de graves difficultés existent et
d'autres nous menacent.
Placée qu'elle est, entre la France et
l'Angleterre, que se passe t-il en Belgique?
Jusqu'à présent, le travail se soutient.
Il n'y a pas de chômage. Les industriels
font donc leur devoir.
Mais un parti puissant qui a déployé le
drapeau du libre échange, travaille les
alarmer; il les traduit la barre de l'opi
nion publique; il les accuse d'être les
retardataires. Vis-à-vis des ouvriers, il va
jusqu'à dire qu'ils sont des monopoleurs
qui vivent et s'enrichent leurs dépens.
Que l'opinion publique prononce entre
les accusateurs et les accusés mais surtout
qu'elle s'en souvienne le libre-échange a
fait au peuple beaucoup de promesses et
pas une jusqu'ici ne s'est réalisée; les in
dustriels au contraire ont tenu beaucoup
plus qu'ils n'ont jamais promis.
Ouiles industriels ont été au delà de
leurs promesses; car de 1850 1840 ils
disaient: Notre Belgique aura bien de la
peine vivre dans les conditions qu'on lui
fait.
Ils ont travaillé, la Belgique a vécu, s'est
développée, et tout le monde trouve parmi
nous de l'emploi.
En 1848 les Flandres étaient ruinées
par la concurrence anglaise; son industrie
linière n'existait plus que de nom.
La ville de Gand s'est mise la tête du
grand mouvement d'alors. Des filatures
de lin la mécanique ont été fondées; des
ateliers pour le tissage des étoffes de laine
ont été ouverts. En douze ans la misère
disparaissait; soixante mille tisserands
étaient rendus la vie. Les Flandres
étaient sauvées!
Voilà l'œuvre des industriels. Disons le
bien, c'est surtout la ville de Gand qu'est
due la résurrection de notre industrie
linière.
Et sous quel régime ces résultats ont-ils
été obtenus? Est-ce sous l'empire du
libre-échange?
Non, certes! C'est sous l'empire de ce
régime que l'on conspue aujourd'hui, sur
lequel on appelle le mépris public en l'ap
pelant le système du monopole, le protec
tionnisme.
Le tort de ce système est de n'avoir pu
répartir encore d'une manière égale la
richesse publique entre les travailleurs et
l'on s'empare de cette inégalité pour exciter
la haine des uns contre les autres, pour
éveiller les passions envieuses chez ceux
qui n'ont rien contre ceux qui possèdent.
Mais qui donc se charge de cette œuvre
inqualifiable?
Nous en laissons la responsabilité
quiconque remue les classes ouvrières,
prétendant que leurs patronss'enrichissent
a leur profit.
Voyons maintenant quelles sont des
promesses du libre échange?
C'est bien lui qui avait promis que
lorsque le pays se serait débarassé de ta
loi de famine, nous aurions le pain bon
marché.
Jamais le pain n'a été plus cher que
depuis que la loi a cessé de protéger tour
tour le producteur et le consommateur.
Voici ce que valait le froment l'époque
où fut votée la prétendue loi de famine
voici ce qu'il a valu depuis
En 1835, fr. 14-03 l'hectolitre.
1836, 14-77
1837, 1631
1838,' 19-86
Voici ce qu'il vaut depuis cinq ans
En 1856, fr. 30-73 l'hectolitre.
1857, 22 96
1858, 2355
1859, 24 00
1860, 30 00
Comparez maintenant la réalité aux
promesses que le libre échange nous a
faites. Que faut-il penser des prophètes du
libre-échange?
Nous pourrions parler de l'état de com
merce. Après l'agriculture on a dépouillé
le commerce de toute protection. Et depuis
lors, le commerce dépérit.
Et veut-on savoir qui profile des pertes
de notre commerce?
L'Angleterre! C'est l'Angleterre qui peu
peus'emparedè nos transports maritimes.
C'est elle qui dépossède notre pavillon.
Le libre-échange, sans prévoyance, sans
ménagement, crie tue-tête en avant! en
avant! Et il dit que c'est pour le bien des
ouvriers.
Veut-il donc que nos ouvriers soient,
comme ceux de Manchester, comme ceux
de Lyon et de Roubaix? Est-ce l'Eldorado
qu'il rêve pour le pays?
Nous prévoyons que peu peu l'inquié
tude et la défiance porteraient leurs fruits.
Nous subirons le contre coup du malaise
qui enveloppe en ce moment la France et
l'Angleterre; mais, dès présent, consta
tons-le, ce sera aux prédications insensées
du libre-échange que nous devrons les
maux et les souffrances que nous voyous
poindre l'horizon. Quant présent, nos
travailleurs font leur devoir; ils le feront
jusqu'au bout. (Le Travail et la Propriété.)
les épreu»es plus pénibles; sonffie avec patience,
mon ami. Celui qui se met au-dessus des vicissitudes,
est vraiment l'homme fort; tant de fois déjà j'ai dû
te le rappeler
Croyez-vous qu'il soit possible de se mettre
h votre hauteur, mon digne colonel, répoudit le
jeune homme en se radoucissant. Voos êtes plus
foi t que ces chênes du Spessart. Jamais un murmure
n'a été proféré par vous, bien que vous soyez
un des plus anciens guerrteis, daus cette affreuse
Intte que je maudis mille fois au fond de moi-
même.
Je suis peut peut être celui qui ai le plus
souffert, fut-il répondu avec accablement.
Eh bien comment se fait-il que, témoin de
tant de carnages, vous paraissiez impassible devant
ce géant de la gueire; et que vous en ayez subi
toutes les péripéties, sans en être ému? Toujours
calme et grand dans l'attaque, résigné dans la
défaite, maître de vous-même dans la victoire,
vous vous montrez snpéiieur tous les événements.
T.e soldat vous véuère, l'empereur vous aime,
l'ennemi vous redoute. Dessau, Nimpfel, Huster,
Magdebourg furent le théâtre de vos exploits. Et
après tant de généreux sang versé, et qui a rougi
tons les poirrtsde l'Allemagne,où en sommes nous?
Vos forces s épuisent. Pour satisfaire aux besoins
de l'élat, les bijoux de nos jeunes filles sont
convertis en pièces de monnaie. Les cloches des
églises sont fondues: on eu a fait des cauons. Au
lieu de champs fertiles, que féconde la sueur du
laboureur actif; au lieu des riches moissons que
dore et mûiil le soleil de ses feux bienfaisants, le
regard attristé ne découvre l'été que des campagnes
nues e! désolées; et les rayons de l'astre vivifiant
vont porter sur les casques, sur les armes meur
trières....
Philippe, insista l'officier supérieur, je t'y
engage encore, ne le laisse point aller a l'agitation
de tes pensées. Nous défendons une cause sainte:
voilà ce qui doit nous soutenir.
Frédéric V, Christian IV, Gustave Adolphe,
croyaient aussi défendre une cause sainte. Aujour
d'hui, Condé, De VViemar, le grand Turenne nous
poursuivent, et forceront Ferdinand III battre en
retraite. Eux aussi criaient la légitimité de leurs
attaques.
Philippe, quand tes cheveux auront blanchi sous
la douleur, tu apprendras être plus résigné. Fais
un appel la piété du jeune âge, souviens-toi
combien l'enfant, sous le regard d'une tendre mère,
aime et sert bien son Dieu; et parce que la tombe
nous sépare de cet ange terrestre, serions nous
moins zélés défendre la Religion qu'elle nous a
ACTE OFFICIEL.
Un arrêté royal du 4 octobre approuve la
délibération du conseil communal de Roulers,
adoptant uo projet de liavaox exécuter pour
l'amélioration des cours d'eau qui traversent la
ville de Roulers, notamment les plans terriers e! les
tableaux relatifs aux emprises faire sur les terri
toires des communes de Roulers et d'Hooghlede
pour l'exécution de ces travaux.
CHBONIQUB JUDICIAIRE.
On se rappelle le vol considérable commis
au mois de mai dernier dans l'hôtel du comte
d'Oullremont, Quartier-Léopold, vol qui, pendant
quelque temps, resta enveloppé de mystère. Un
domestique fut arrêté la campagne de son maître,
après qu'on l'eut surpris brûlant des billets de
banque daus un cabinet d'aisance.
La chambre des vacations de la cour d'appel de
Bruxelles, faisant le service des mises en accusation,
dans son audience du samedi 5 du courant,
renvoyé devant les assises du Brabant le oomrné
Henri-Léopold Dupriez, âgé de 21 ans, domes
tique, né Baudour, domicilié Bruxelles, sons
l'inculpation d'avoir, en celte ville, pendaut la
noit du 16 au 17 mai 1861, dans la maison
d'habitation de M. le comte d'Oultremoot, chez
qui il était employé comme homme de service
gages, soustrait frauduleusement cinq billets de
banque de 5oo fr. et une somme en or, en tout
б,200 fr.; plus uoe pendule de voyage réveil
d'une valeur de 3oo fr. et qui a été retroovée dans
une citerne.
NOUVELLES DIVERSES.
Vendredi inatioun incendie s'est déclaré
dans la maison du sieur Caty, aubergiste Meuio.
Le feu a pris naissance au grenier, et par les
prompts secours prodigués par les voisins et les
pompiers de la ville, ou a pu maîtriser l'élément
destructeur qui ne s'est propagé qu'au toit et an
plafond. La perte est évaluée la somme de 8
900 francs.
Depuis quelques jours de singuliers bruits
circulaient Courtrai concernant un vol commis, la
nuit de dimanche lundi dernier, dans la demeure
de la dame veuve Maesrue des Capucins. On
appris pratiquer? De sorte que comme un hom
mage cette mémoire vénérée, nous devrions 000s
soumettre sans murmure.
Ces mots rappelèrent, en effet, Philippe, anx
jours de son adolescence. Longtemps, il demeura
silencieux, évoquant dans l'intimité de son cœur
des images aimées; des épisodes de la vie de
famille, si chère celui qui y est arraché, l'homme
des champs, surtout.
C'est vrai, dit-il, enfin, ma mère était uoe
pieuse et douce femme, qui entourait ses enfants
d'une tendresse sans égale, et nous enseignât!
l'amour du Seigneur. Noël approche, cette époque
me retrace toujours le soin qu'elle mettait orner
le sapin vert qui, ce jour-là, se trouvait dans Dotre
salon. Nous étions émerveillés la vue de ce beau
travail; nous dausioos de joie devant les fruits d or
qui faisaient plier les rameaux; mais quand notre
mère s'agenouillait, et récitait demi-voix une
touchante prière, nos mains se joignaient d'elles-
mêmes; nous nous prosternions aussi; notre figure
prenait une expression de recueillement et, sans
doute, alors nous étions bien agréables Dieu; car
notre âme s'unissant celle de ma mère, s'élevait
tout entière vers lui.
Philippe se tut pendant quelques instants, et
reprit d'une voix brisée