FRANCE.
Un terrible malheur est arrivé vendredi an
Port h Anvers dans des circonstances extraordi
naires: Depuis quelques jours od embarquait, an
quai Orteliusdans uo bateau de l'intérieurdes
marchandises lourdes, au moyen d'un palan on
cheval attelé b une corde traverse le quai dans sa
largeur, et au moyeu de la traction la marchandise
est bissée b bord.
Au moment où M. Galesloot, contrôleur de la
douane, allant le long du quai, enjambait la corde
tendue, celle-ci s'est cassée et s'eoroolant aotour
de son corps, l'a renversé avec violence; la tête de
la victime est allée frapper le pavé.
M. Galesloot mortellemeut blessé a été trans
porté b l'hôtel Barber où il a reçu les premiers
soins; transporté ensuite b sa demeure, il y est
mort le même jour b 9 heures du soir.
M. Galesloot était un fonctionnaire estimable et
estimé, il sera vivement regretté par le commerce.
Son frère M. le major Galesloot, du 1" cuiras
siers, en garnison b Bruges, avait reçu le même
jour sa nomination de lieutenant-colonel.
On écrit de Liège, 13 octobre:
Le programme des fêtes qui auront lieu, en
notre ville, b l'occasion de l'entrevue de LL. MM.
le Roi de Hollande et le Roi des Belges, n'est pas
encore définitivement fixé. Voici néanmoins quel
ques renseignements que l'on nous donne b ce
sojet
Le Roi de Hollaode et le Roi Léopold, venant,
le premier de Paris, le second de Bruxelles, arrive
ront probablement b la station, le samedi 19, vers
une heure de relevée. Toutes les autorités civiles
et militaires s'y trouveront. Après la réception, le
cortège royal se rendra directement au Palais.
S. M. Léopold offrira au Palais un grand banquet
au Roi de Hollaode. Le soir, il y aura au Théâtre
spectacle gala, auquel les deux souverains assiste
ront. On jouera les Mousquetaires de la Reine.
On assure que le Roi de Hollande quittera notre
cité après la représentation. La ville sera illuminée.
Des escadrons de nos régiments de cavalerie se
rendront b Liège pour ces circonstances. On parle
d'une grande revue de la garde civique et de l'ar
mée. Par une délicate attention, la Brabançonne
devra, pendant toute la durée des fêtes, céder fa
place b l'air national hollandais.
S. M. le Roi de Hollande est passée aujourd'hui
par Liège venaot de Cologne et se rendant b Com-
piègoe par on train spécial. Le Roi de Hollaode
avait quitté La Haye b 2 1|2 heures do matin.
quelque infortuné. Eh bien te l'avouerai-je, Phi
lippe? toutes les fois que je fais renaître on sourire
sur des lèvres décolorées, je crois voir derrière celui
que je console une image pâle et souffrante; et cette
image est celle de ma fille... Pourquoi le destin me
poursuit-il ainsi, en s'obstinant b me démontrer,
sous des couleurs navrantes, l'enfant que Dieu,
j'espère, a rappelée près de lui et près d'Eléooore;
pourquoi? Je ne le sais, mais c'est là un de mes plus
cruels tourments...
Le colonel se tut. L'obscurité commençait a
se dissiper; le vent ne soufflait plus; et la route
s'offrait distincte, enfin, aux yeux des aventureux
voyageurs.
Il est temps, mon ami, dit-il avec effort, que
je reprenne mon visage de glace. Le jour ne tardera
pas b poindre; nous devons être près du camp,
je crois.
Combien tous ces malheureux soldats, dont
la solde n'a pas été payée depuis longtemps, seront
li3ureux de vous voir, mon colonel. A plusieurs,
vous portez, sans doute, le pain qu'attendent leurs
enfants.
Je ne le crains que trop, Philippe. Aussi, j'ai
hâte d'arriver. D'ailleurs, je m'aperçois que nos
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Londres, samedi, 12 octobre.
L'Agence Reuter a reçu des nouvelles de
Constaminople eu date do 9.
Les conférences concernant les Principautés sont
suspendues; les représentants ont demandé des
instructions b leurs gouvernements.
L'envoyé serbe est parti, et les négociations sont
restées sans résultat.
Paris, lundi, i4 octobre.
Un orage terrible a causé vendredi de grands
dégâts dans le département do Gard. Une mine
de Lalle, ayant été envahie par les eaux, un éboo-
lement s'y est déclaré.
117 ouvriers delà mine ont péri, étouffés ou
noyés.
Marseille, samedi soir, 12 octobre.
L'ambassade de Siam a quitté Rome le 7.
Naples, 12 octobre.
La démission du général Cialdini sera probable
ment suivie par celle de quelques fonctionnaires
civils. Les arrestations d'agents de François II
continuent. La situation des Calabres est toujours
menaçante.
a
L'Indépendance publie les dépêches suivantes
Turin, dimanche, i3 octobre.
On vient de recevoir des nouvelles de Rome
du 10.
A la suite d'un ordre donné par le Pape de
juger la brochure anonyme pro causa ilalica,
Mgr Alfieri, préfet de la Coogrégation de l'Index,
l'a renvoyée b l'examen de dix-huit consulteurs
désignés b cet effet.
Les examinateurs ayant émis l'opinion que
la brochure était contraire b la doctrine de l'Eglise,
le père Passaglia a écrit au préfet Alfieri pour
se déclarer l'auteur de la brochure et pour deman
der que, d'après la bulle de Benoît XIV, il
fût autorisé b plaider sa défense devant les con
sulteurs.
La Congrégation dès cardinaux qui a été élue
pour délibérer sur le jugement rendu par les
conspltears a refusé d'admettre la défense du père
Passaglia, et a, par un décret, mis la brochure b
l'index.
Turin, dimanche soir, i5 octobre.
Le Roi a signé aujourd'hui les décrets relatifs
b la nouvelle organisation du ministère de l'inté
rieur.
L'Espero annonce que le général de La Mar-
mora a accepté le commandement des troupes dans
les provinces méridionales.
chevaux se fatiguent de la course pénible et incer
taine qu'ils font depuis tant d'heures, b travers
cette tortueuse contrée.
Les deux officiers chevauchèrent pendant près
d'une heure encore; puis, ils se trouvèreut dans une
large vallée, au fond de laquelle se dessinait
vagoement un petit village. Doutant de la direction
qu'ils devaient prendre, ils se décidèrent b traverser
l'agglomération. Comme ils étaient près de l'église,
un son argentin annonça VAngélus.
Philippe, dit le colonel, les souvenirs que je
viens d'évoquer me font sentir le besoin de la
prière. Pendant quelques instants, je vais m'age-
nouiller dans le saint temple; j'espère y retrouver
les forces qui me font presque entièrement défaut
b cette heure.
En effet, le noble Allemand confia son cheval au
jeune homme, entra dans l'église, et alla se
prosterner auprès du maître-autel. Il demeura bien
longtemps dans une attitude recueillie et anxieuse.
On eût dit qu'il avait oublié le présent, pour
s'entrenir uniquement des douleurs du passé; et
Dieu seul qui lit dans les âmes avait la mesure de
ces douleurs.
[Pour être continué.)
Madrid, samedi soir, 13 octobre.
De grandes inondations ont eu lieu dans la pro-
vioce de Girone; les dégâts sont immenses.
Varsovie, i4 octobre.
Aojoord'hoi le royaume de Pologne a été mis en
état de siège. Les places de Varsovie sont couvertes
de tentes militaires. Les costumes nationaux et les
signes de deuils sont interdits.
ECOSSE.
Une triste tragédie vient de jeter une très-grande
consternation dans une des priocipales familles de
l'Ecosse. Le vicomte Forth, fils aîné du comte de
Penhvient de se suicider b Glocester dans des
circonstances aussi tragiques que romanesques.
Une enquête du coroner de la eité de Glocester,
qui a eu lieu le 10 octobre, a constaté les faits
suivants
Le vicomte Forth, fils unique do comte de
Forth, dont le nom était devenu depois quelque
temps très-connu b la suite d'un procès en divorce
qui loi avait été intenté par la vicomtesse de Forth,
était venu résider, dans les derniers jours de
juillet, a Glocester, et avait loué des appartemeots
b VHôtel de Spa, sous le nom de capitaine Drum-
mond. Il était accompagné d'une jeune dame qui
passait pour sa femme, et qui se troovait dans un
état de grossesse avancé. Après ud court séjour
b VHôtel de Spa, le soi-disant capitaine Drtimmond
loua une maison dans laquelle il s'installa avec un
domestique convenable.
Le 19 septembre dernier, Mm* Drummond
accoucha d'nne fille, mais des symptômes graves ne
i tardèrent pasb se manifester qui jetèrent le capitaine
dans un état de désespoir indicible. Pendant trois
semaines, il veilla jour et nuit la jeune dame. Deux
médecins furent constamment au chevet de la
malade, mais leur science et leurs efforts forent sans
succès, et elle expira le 8 octobre, b cinq heures du
matin.
Le jeune homme fut accablé de ce triste résultat,
mais il ne se remit que pour donner tous les signes
1 de l'aliénation mentale la plus caractérisée. Il but
tout d'abord une demi-bouteille d'eau-de-vie, mit
son appartement sens dessus dessous, préparant ses
malles pour s'éloigner au plus vite. Les domestiques
n'osaieot l'approoher, mais en présence de cette
excitation, le surveillaient de leor mienx. La
garde-malade le suivait de chambre eu chambre.
Elle le vit s'emparer d'one bouteille pleine de
audanum et qui avait servi b la jeune femme:
avant qu'elle en eût pu l'empêcher, il porta le
flacon b la bouche, et quand elle pnt le lui arracher,
il en avait déjb absorbé la moitié.
Le vicomte Forth prétendit que c'était du vin de
Porto et qu'il ne fallait pas tant s'inquiéter; et
il descendit dans le salon comme s'il n'avait rien
fait d'extraordinaire. Le médecin fut appelé en
toute hâte quand il arriva, il n'eot que le temps
d'arracher au jeune homme uu couteau qu'il se
portait b la gorge. Presque immédiatement le
vicomte Forth s'écria: Je me sens tout drôle!
puis il tomba insensible sur le parquet. Le médecin
averti employa tous les réactifs possibles pour le
ranimer, mais ses efforts forent inutiles, et le jeune
homme expira le soir même, b huit heures, sans
reprendre un instant connaissance. Le vicomte
Forth était né b Naples en 1834 et n'était par
I conséquent âgé que de 27 ans.
Paris, i3 octobre.
LE ROI DES PAYS-BAS A COMPIÈGNE.
On écrit de Compiègne, 12 octobre, b la Patrie
Le Roi Guillaume III a quitté hier Rotterdam
vers 2 heures du matin. Aujourd'hui b midile
train royal arrivait b la station de Jeumont.
Les autorités du département ne devaient