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ITALIE.
ALLEMAGNE.
saluer Guillaume III qu'à Maubeuge, où S. M.
s'arrêia une heure environ el quitta ses vêtements
ae voyage pour se mettre en uniforme. Le télégra
phe annonça h Compiègoe son entrée sur le terri
toire français, et son arrivée h la résidence impé
riale «ers cinq heures et demie.
L'Empereur qui était allé au devant do Roi
de Prusse, voulut également recevoir au débarca
dère le Roi des Pays-Bas.
A 5 heures un quart S. NT. Impériale, en grand
Doiforme de gépéral, et portant le grand-cordon de
l'ordre du Lion néerlandais (jaune liserets verts),
sortait du château en calèche découverte, avec M. le
général Fleory et le général de Montebello, tous
deux en uniforme, escorté par un détachement des
guides, et arrivait la gare, qui avait été convertie
h l'intérieur en un vaste salon de réception.
i> L'Empereur se promenait depuis cinq minutés
sur le quai de la gare, lorsque le train de la Com
pagnie de l'Est, qui servait an voyage du Roi de
Prusse il y a qoelques jours, entra en gare, amenant
le Roi des Pays-Bas.
a L'Empereur-s'est avancé alors pour recevoir
la descente do waggon S. M. Guillaume III, qui
portait le grand cordon de la Légion d'Honneur.
Les deux souverains se sont cordialement serrés la
main et sont entrés dans le salon de réception, où
devaient avoir lieu les présentations.
Le Roi des Pays Bas a la physionomie ouverte,
prévenante; il s'est montré fort gracieux pour toutes
les autorités qui étaient venues poar le saluer.
Après les présentationsles deux souverains
sont montés en voiture découverte attelée de quatre
chevaux h la Daumont.
J'espère que j'ai été exact, dit alors en souriant
le Roi des Pays-Bas h l'Empereur. Annoucé pour
cinq heures et demie, je suis en avance. L'horloge
de la gare, que le Roi regardait en disant cela,
marquait en effet cinq heures vingt-cinq minutes.
Daos la conr du château, les zouaves bor
daient la haie les tambours, battaot aux champs,
annoncèrent l'arrivée de Leurs Majestés.
L'Impératrice ayant près d'elle la princesse
Aona Murât, et entourée de ses dames d'honDenr
et des grands officiers de la couronne, en uniforme,
attendait le Roi des Pays-Bas au bas du grand
escalier d'honneur. Derrière, les cent-gardes for
maient la haie h droite et gauche de l'escalier.
En s'approchant de l'Impératrice, le Roi des
Pays-Bas s'inclina et lni serra la main. L'Impéra
trice, après quelques mots gracieux, présenta an
Roi la princesse Anna Murâtet la conr franchit
ensuite l'escalier, le Roi des Pays-Bas donnant le
bras h l'Impératrice, l'Empereur donnant le bras h
la princesse Aona Murât.
Après avoir traversé la salle d'azur et les
grands appartements, l'Empereur a conduit le Roi
des Pays-Bas jusqu'à l'appartement qui lui est
destiné.
a A sept heures, on magnifique dîner réunissait
toute la cour dans la grande galerie de Diaue. Le
Roi des Pays-Bas occupait la place d'honneur ayant
l'Empereur sa droite et l'Impératrice sa gauche.
Dimanche a eu lieu la promeoade de LL. MM.
dans la forêt et visite aox mines de Pierrefonds, où
on lunch a été préparé comme lors de la visite du
toi de Prusse. Le soir un spectacle a été donné la
cour par les artistes du Théâtre-Français.
Lundi a eu lieu ooe grande chasse courre,
qu'a suivi avec LL. MM. le jeune prince impérial,
en costume de veneur comme l'Empereur, jaquette
"crie basques doublées d'écarlate, retroussées sur
la cuisse, petite culotte de tricot blanc, tricorne
Louis XV et le couteau de chasse. Cette journée a
eté un événement dans la vie du jeune prince.
Nous lisons dans l'Union
Des lettres de Chine nous apprennent que la
Fête-Dieu a été célébrée avec grande pompe dans
la cathédrale de Pékin» La proeessioo a parcouru
publiquement les rues de la ville. Qtiatre manda
rins catholiques, boulons jaunes d'or, tenaient les
quatre cordons du dàis. Le corps diplomatique y
était représenté par les secrétaires et attachés d'am
bassade. Cette cérémonie a produit une très vive et
très salutaire impression. C'est la prise de posses
sion solennelle dè la liberté religieuse; c'est l'entrée
publique du christianisme sein de la barbarie
païenne.
On lit dans le Pays
a La visite que le Pape vient de faire Civita-
Veccbia a été une occasion pour nos troupes de
terre et de mer actuellement dans cette place de
maoifester les sentiments de respect et de vénéra
tion dont elles sont animées l'égard du S'-Père.
Le port renfermait, par hasard, six navires de
guerre français, qui ont fait des salves royales et se
sont pavoises jusqu'à la tète des mâts.
Sa Sainteté a réuni sa table tons les chefs de
corps, et il y a eu ensuite présentation, baise-main,
distribution de médailles et bénédiction des troupes
de terre et de mer. Les états-majors des navires de
guerre la Sévre VAsmodéele Cacique le
Gomer. CAube, le Mêléore, le Chaplal, ont été
présentés Sa Sainteté et loi ont servi d'escorte
d'honoeur. Avant son départ le Pape a réuni autour
de lui les matelots de débarquement et leur a
adressé une allocution qui a duré plus de dix
minutes.
On lit dans le Courrier du Havre An 10
do courant
Le moovememeot considérable auquel donne
lieu l'arrivée incessante dans notre port de navires
chargés de graios et de farines est tel que le per
sonnel en ouvriers et en chevaux devient insuffisant.
Les entreprises de camiooage ont fait des achats de
chevaux mais, malgré cela, le transport des céréa
les des quais au chemin de fer éprouve des retards
forcés. Pour obvier cet état de choses, le commerce
s'est adressé au commandant de place pour obtenir
qu'une compagnie du train militaire fut mise sa
disposition pour faciliter et accélérer les transports.
Nous trouvons dans la Patrie les nouvelles
suivantes
L'escadre française, aux ordres du vice-amiral
Le Barbier de Tinan, doit, dil-on, quitter vers le
30 octobre la côte de Syrie pour revenir Toulon.
Les bâtiments qui se trouvent en ce moment en
tournée sur le littoral ont reçu l'ordre de rallier, du
l5 au iS, le pavillon amiral.
Les populations connaissent le prochain départ
de notre escadre. Elles savent que les vaisseaux ne
peuveot passer l'hiver la côte de Syrie, cause
des gros vents qui y régnent cette époque
de l'année, mais elles savent également que la
France ne les abandonnera pas e: qu'en partant,
l'amiral de Tinan laissera au mouillage une division
navale, composée de bâtiments d'un rang inférieur,
et qui sera placée sons le commandement de M. le
capitaine de vaisseau de Lagrandière.
On assure qne M. de Persigny, ministre de
l'intérieur, prépare un rapport l'Empereur pour
demander la dissolution de la Société de Sl-
Vincent de Paul, qui sera reconstituée sur de
nouvelles bases et placée sons la surveillance de la
police.
On lit dans le Moniteur de la Flotte
La révolution des Etats-Unis, car on peut bien
loi donner ce nom par les proportions qu'elle
a prises, n'est rien moins que la onzième depuis la
déclaration d'indépendance. Voici, par ordre chro
nologique, les dates de chacune d'elles
1782. Conspiration entre divers officiers
de l'armée fédérale dans le but de former on seul
État avec les treize États primitifs et de coDfédérer
le pouvoir suprême Washington.
20 1787. Révolution au Massachussets,
connue sous le nom d'insurrections de Shay.
5* 1794. Révolution en Pensylvanie,
connue vulgairement sous le nom d'insurrection
d'eau-de-vie (Wis-Key.)
4* 1814. Conspiration des fédéralistes de
l'Assemblée d'Hertford.
5* 1820. Au temps du gouvernement do
président Monroe, presque tons les Étals en vinrent
aux mains, après l'admission du Missouri dans
l'Union.
6" 1835. Lutte entre la législature de
Géorgie et le gouvernement fédéral, par suite dn
don de certaines terres par le gouvernement aux
Indiens Creeks.
7* i83o. Soulèvement des Indiens Chero-
kees en Géorgie.
8* i832. Soulèvement de la Caroline du
Sud, par suite de la célèbre ordonnance d'annulation.
g* i842. Choc sanglant daos le Rhode
Islaod, entre les autorités de l'État et l'association
du suffrage.
io° 1856. Soulèvement des Mourmons
contre le gouvernement fédéral.
11° 1861. Soulèvement général des États
esclaves et formation de la confédération do Sud.
Ce qui mérite d'être observé dans le royaume de
Naples, rendu si malheureux par le Piémootisme,
c'est qu'on voit dans les bandes royalistes des
hommes qui, l'année dernière, s'étaient mêlés
activement an mouvement italien. La Stampa
méridionale confirme cette observation daos les
termes suivants C'est ce qui donue réfléchir
que plusieurs de ceux qui, l'année passée, criaient
vive l'Italie! sont aujourd'hui dans les rangs de la
réaction. Les royalistes ont accueilli franchement
cês frères désabusés, sans le moindre retour sur ou
passé qui a pu ne pas être exempt d'erreurs, mais
qui du moins a laissé la raison libre et l'honneur
sauf. Ils ont voulu regarder avec eux, non derrière,
mais devant.
Les journaux allemands continuent s'occuper
des préparatifs de la cérémonie du couronnement
de S. M. le roi de Prusse. Une correspondance
adressée de Berlin, le 8 octobre, la Gazette de
Cologne, contient ce qui suit o On achève en ce
moment dans les ateliers du fournisseur des brode
ries de la cour les deux magnifiques manteaux du
couronnement du Roi et de la Reioe.
Le manteau du Roi a sept aunes de long et
quatre de large. Il est tout entier doublé d'hermine,
qui forme une large bordure sur la partie supé
rieure en velours de pourpre. La pèlerine d'hei mine
a une aune de large, le velours rouge est couvert de
broderies représentant des aigles noirs prussiens et
des couronues d'or. Les accessoires des aigles sont
en couleurs variées. Le manteau est attaché sur la
poitrine par des cordons et des glands en or; le
manteau de la Reine est tout pareil, sauf qu'il est
un peu plus court.
Les quatre grandes dignités de la couronne
de Prusse, dont plosieurs sont vacantes depuis assez
longtemps, vont être conférées de nouveaux
titulaires, l'occasion du couronnement. Le prince
de Croy sera nommé grand-séoéchal; le prince de
Salro, grand-échanson; le comte de Redern, grand-
chambellan, et le prince Biron de Courlande,
grand-écuyer. Le comte Redern et le comte Geb-
hard de Blûcher, l'aîné des petits-fils du célèbre
feldmaréchal, seront élevés au rang de prinses.
La question de la succession la couronne de
Grèce occupe assez vivement la diplomatie en ce
moment, et la Prusse aussi n'est pas restée'étrangère
ces pourparlers. On assure du moins que dans la
visite que le roi Maximilien de Bavière a faite au
roi Guillaume Ostende, cette affaire a été longue-