DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. d»Dj le courant de l'été- Aucune allusion n'y est faite h la révision de la législation sur la presse. Parmi les projets de loi dont il annonce la présen tation, aucun n'offre un caractère politique. On écrit de Bruxelles, i5 octobre, au Précur seur Au moment de fermer ma lettre, j'apprends que M. le baron de Vrière, ministre des affaires étran gères, a adressé sa démission au Roi. Il paraîtrait, d'après un bruit fort accrédité en haut lieu, que l'honorable ministre n'a été prévenu que par VÊcho du Parlement de l'entrevue du Roi Léopold avec le Roi de Hollande. VÊtoilc de Bruxelles annonce aussi que M. le baron de Vrière, ministre des affaires étrangères, aurait adressé sa démission au Roi. Le Moniteur vieot de publier le tableau de la population de la Belgique en 1860. D'après les documents statistiques parvenus et mis en oeuvre au département de l'intérieur, la population de la Belgique, au 5i décembre, était de 4,731,957 habitaots. Ce nombre présente sur celoi de 1859 one augmentation de 60,731 habitants, due pour plus des cioq sixièmes b l'excédant des naissances sur les décès. Pendant l'année dernière, les naissances ont été de 144,668. Bien que ce nombre soit de 5,144 inférieur ii celui de 1859, l'excédant des naissances sur les décès, en 1860, dépasse de 13,635 l'excé dant constaté en 1869. Les jumeaux compris dans les naissances ont été de 3,09 1, savoir 3,854 légitimes, 1,438 garçons, i,4i6 filles, et 337 illégitimes, 133 garçons et 115 filles. Les naissances triples ont été de 54, s3 gar çons et 31 filles; il y a eu dans la province de Hai- naut une naissance quintople (3 masculins et 3 féminins mort-nés). Le nombre des décès, qui a été croissant jusqu'en 1869, a subi une forte diminution l'année dernière. L'excédant des naissances sur les décès est de 51,797 ou un peu plus que la 91" partie de la ■population. En 1859, l'excédant n'était que de 38,t63 ou la 133* partie de la population. Les centenaires décédés sont au nombre de 9, 3 hommes et 6 femmes, aiosi répartis par province: 1 dans la province de Brabant, 3 dans la Flandre oiientale, 3 dans le Hainaot, 1 dans le Limbourg, 1 dans le Luxembourg et 3 dans la province de Namur. Le nombredes mariagescontraclés estde35,ii3. Voici, en résumé, les rapports que présentent les principaux éléments de la population du plus digne. Dans la triste position que le sort lui a faite, cette femme est d'une résignation sublime. Puisse la naissance de son enfant lui procurer quelques beaux jours! la pauvre martyre en a bien besoin Vivement attendri, le colonel remercia le pasteur, se dirigea avec lui vers les fonts baptis maux, et donua son nom b l'enfaut. Avant de reprendre son voyage, il déposa un paternel baiser sur le front du petit Cbristiao; et, tirant de son gousset une bourse de velours rouge, brodée d'or, il la remit h Louise en disant Voici pour les frais du baptême. De vons-nous perdre l'espoir de vous revoir un jour, colouel? demanda le digue piètre. Daos trois semaines b pareille heure, je compte me retrouver ici, répondit ce dernier. Si toutefois les parents de Christian, qui ne peuvent plus être des étrangeis pour moi, avaieot quelques secours b réclamer, vous voudrez bien excellent pasteur, etre leur iuterpiète, pour me faire con naître leur besoin royaume pendant l'année 1860: 33.7 habitants pour uoe naissance; 5o. 9 pour uo décès; 135 habitaots pour nn mariage, 30.7 naissances pour mort-né; 1.06 naissance masculine pour une nais sance fémioine; 1 décès poor i.56 naissance; l naissance illégitime sor 8.3 naissances dans les villes et sur 18.4 daos les campagnes; 3.8 naissances légitimes poor no mariage. On écrit de Naples, le 4, b l'Osservatore romano Le 30 du mois dernier, uo sous-lieutenant piémontaisavec one trentaine de soldatsfut chargé de faire une perquisition dans un moulin et uoe habitation appartenant au commandant Spi- nelli, ancien ministre de S. M. François IL C'était, avait-on dit, un dépôt de munitions poor les bri gands de Cancello et de Nola. La visite fut reçue sans embarras; et toutes les portes s'ouvrireot promptement devant la force publique. On tourna et retourna, on regarda, on chercha partout, sans trouver le plus petit grain de pondre. Il y avait deux heures que la perquisition durait, quand on arriva devant nn meuble que le sous-lieoteoant ordonna d'ouvrir. L'ordre exécuté, on ne rencontra qu'on petit sac contenant en diverses monnaies de cuivre et d'argent 75 docats. Ahl sang du diable, s'écria le sous-lieutenant, voila, voilb le corps du délit. Cet argent doit assurément être remis aux mains des brigands. Que parlez-vous de brigand et de brigande, seigneur officier, répondit le pau vre meunier. C'est l'argent que m'a valu mon tra vail de tout une semaine. C'est le paiement que j'ai reçu de mes pratiques. Mensonge mensonge répliqua le Piémontais. Cet argent est destiné aux brigands. Misérable assassin c'est le corps du délit. Rends grâce b Dieu de ce que j'ai pitié de ta peau et que je ne te fais pas fusiller. Il est néces saire qoe je m'empare du corps du délit. Ce disaBt, il prit le sac, le confis b un soldat; puis criant Attentionflanc droitmarche! il s'éloigna au pas de course. Vous vous figurez l'ébahissement du pauvre meonierl II commença par maudir les Piémontais, le sous-lieutenaot, Piuelli, le Roi galant-homme; mais bientôt réflé chissant b part soi, il sortit eo toute hâte de sa maison et se mit b suivre de loin les soldats qui marchaient vers Cancello. Après une demi-heure de chemin, il les vit s'arrêter dans nn eodroit écarté, se grouper en rond, ouvrir le sac des 75 ducats et se partager la somme au milieu des éclats de la joie la plus bruyante. Il n'était pas si éloigné qu'il ne pût voir tout ce qui se passait. Rempli d'indignation, il courut b Cancello pour demander justice b Pioelli. Pauvre oiais! justice b Pinelli! Il Que Dieu bénisse et protège one âme aussi généreuse qoe la vôtre! s'écria le ministre de Dieu; qu'il vous fasse goûter, dans votre famille, tout le bonheur dont vous êtes digoe! Le colonel saisit les mains du pasteuretles serrant avec force, il dit douloureusement Vos vœux ne peuvent être exaucés, mon père... Ma famille est au ciel je suis seul... Il n'est plus de bonheur pour moi. Se couvrant alors le visage de son mouchoir, il s'éloigna avec Philippe. Le prêtre et Louise, con sternés tons deux, le suivirent des yeux. Le pre mier alla s'agenouiller près de l'autel, et pria pour le noble étranger. La jeune fille enveloppa avec soin l'enfant, et reprit lestement le chemin qui conduisait b la demeure du pauvre soldat. A part la pénible impression que lui causaient les paroles déchiraotes du colonel, Louise se seo- tait joyeuse; elle avait de si bonnes nouvelles b porter! Le petit garçon se nommait bien Christian, ainsi que ses pareuts l'avaient désiré; son parrain était un homme très-riche, très-puissantsans doute; la belle boutse brodée contenait plusieurs ne put pas même le voir! Il conta du moins son aventore b uo capitaine de la garde mobile qQ'j| connaissait. Il eotra dans un café et fit le même récit b quelques-uns de ses amis qui l'engagèreot b se taire poor son bieo. Mais comment attendre de la prudence d'un pareil homme? Le meunier ne se tut pas. La nouvelle courut le pays; on la commeota on l'augmenta. C'était on grand dommage pour les restaurateurs de l'ordre moral! Uo remède fut cherché et trouvé presque aussitôt. Dans la matinée do 34, on bataillon de bersaglieri se mit en marche précipitamment avec deux canons... Arrivé devant le moulin, il l'entoure. Les canons forent poiutés. Feu! Le moolin et l'habitation s'écronlèrent avec fracas! a On nous écrit de Popetiughe, 18 conrant Au marché de ce joor, le boobloo de la dernière récolte a été côté de fr. 113 b 115 les 5o kilogr. Mardi, une maisoo située b Westootre et appar tenant au nommé Beele, ouvrier, est devenue la proie des flammes. La perte est évaluée b 4oo fr. Rieo n'était assuré. La cause de ce sinistre est at tribuée b l'improdence. Oo a remarqué que, samedi dernier, le Roi de Hollande traversait Namur au moment même où les premiers coups de pioche entamaient les rem parts élevés dans celle ville, il y a quarante-cinq ans, par son aïeul, Guillaume I". ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 16 octobre, est nommé Juge au Iribuoal de première instance séant b Bruges, en remplacement de M. Defoor, appelé b d'autres fonctions, M. C.-L. Van Praet substitut dn ptocureur du Roi b Tpres. Par arrêté royal du 16 octobre, sont nommés dans la commission médicale de la Flandre-Occi dentale Président, M. A. Woets, docteur en médecioe et membre de ladite commission, b Dixmode; membre, M. J. Ossieur, docteur en médecioe, en chirurgie et en accouchements, b Roulers. Madrid, mardi soir, 15 octobre. Les préparatifs pour l'expédition au Mexique soot poussés activement. Marseille, mercredi, 16 octobre. La perte du coton eo Egyptepar suite de l'inondation do Nil, est évaluée b un tiers de la pièces d'or; et c'était Ib, surtout, pout le moment, une grande faveur; car la sensible villageoise ne devinait qoe trop la misère qui régoait chez Ri* chard. A la vérité, jamais une plainte n'effleurait les lèvres des époux; mais Louise les aimait de toute la force de son âme c'était assez pour qu'elle comprît les peines qu'ou voulait lui cacher. Sons le charme des plus douces pensées, la jeune fille, souriante, rentra chez Richard. Une femme d'environ vingt-six ans, dont le regard exprimait l'inquiétude, était éteudue sur uoe couche de paille. Sa mortelle pâleur, le voile de tristesse répandu sur ses traits, n'enlevaient rien b la distinctioo et b la beauté de cette gracieuse figure. A sa vue, on était pénétré de compassion et de respect; on devinait sans peine que c'était Ib quelque noble iufortune, trop grande pour des cendre jusqu'au murmure. L'imérieur de la cabane offrait un doolooreux spectacle. Le nécessaire y manquait. Et pourtant il était facile de remarquer le soin avec lequel la misère se dissimulait, sons la plus esquise propreté. [Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2