45me Année.
Mercredi 6 Novembre 1861.
No 4,601.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
3 novembre 1805. Prise de Lintz par le
maréchal Lannes.
4 1380. Sacre de Charles VI
Rheiras.
5 1688. Débarquement de Guil
laume d'Orange en An
gleterre.
6 1792. Bataille de Jemmapes.
TPPiSS, 6 Novembre.
REVUE POLITIQUE.
-S,
MATHILDE.
Nous lisons dans YÉcho du Parlement
On annonce que c'est M. de SoUyns, actuelle
ment ministre belge b Lisbonne, qui est destiné b
représenter la Belgique W Turin, eo remplacement
de feu M. de Lanney.
Nous lisons dans YEcho
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POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2 50 POUR
TROIS MOIS.
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POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN. 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 5 MOIS.
C'est le 8 de ce rrtvis tjtie doit s'ouvrir la
session des Cortès espagnoles. Elle promet, h ce
qu'il parait, d'être fort agitée et peut-être de
donner naissance des événements d'une haute
gravité. Déjà une opposition, un peu hétérogène,
mais puissantese prépare h disputer M.
Martines de la Rosa le fauteuil de la prési
dence. Son candidat est, dit-on, M. Rios Rosas.
On comprend que le coup dont elle menace
le vétéran de la révolution dynastique est dirigé
surtout contre le ministère. Le maréchal O'Don-
nell le sait, dues* prend il ses mesures en
conséquence. Il est trop expert en matière
d'intrigues, de pronuociamentos et de conspira
tions pour se laisser surprendre. On annonce
donc qu'il est disposé la résistance la plus
désespérée, jusques-là qu'il ne reculerait pas
devant un coup d'Étal contre la majorité et
même contre la Constitution. OU le coup d'Etat
s'arrêterait!-il? C'est une question que la pas
sion ne craint pas de résoudre par les conjec
tures les plus extrêmes. On rappelle l'exempte
d'Esparteroel, par une coïncidence singulière,
un journal de Madrid annonce que le vieux
duc de la Victoire a été invité par M. Olosàga
se rendre dans la capitale. S'agirait il de
mettre en présence le dictateur de la veille
et celui du lendemain?
Nous avons reçu des renseignements plus
complets sur lo grave incident de l'occupation
de la vallée des Dappes par les troupes fran
çaises. Une correspondance de Berne adressée
au Journal de Genève nons fait connaître les
circonstances dans lesquelles a eu lieu cette
atteinte au caractère neutre d'une partie du
territoire suisse. Il semble résulter des infor
mations transmises la feuille genevoise que
l'acte dont il s'agit avait été préparé depuis
quelque temps ce qui y donnerait une impor
tance toute particulière et serait de nature
Oui, ma bouoe Mathilde; mais, je l'eu con
jure, n'abuse point de tes forces, et repose-toi
aussiôt que tu le jugeras nécessaire.
Le colonel et sa fille étaient seuls dans le salon
que nous connaissons. Richard ne devait rentrer
que le soir; Louise s'était emparée du petit Chris
tian, le pasteur faisait visite h ses malades; ils
étaient donc parfaitement libres, et Mathilde ne
serait point interrompue.
Vous savez, cher père, dit-elle, toutes les
horreurs qui ont été commises le jour où notre
village fut livré au pillage.
Une troupe, composée en grande partie de
Danois, fondit sur la demeure où je me trouvais.
L'excellente dame de la maison opposait une ré
sistance vraiment désespérée. Je m'étais réfugiée
derrière elle. Un cri m'échappa.
Madame, on va nous tuer!...
Un soldat enteoditces roots; il s'approcha de
ma chère protectrice, et lui dit
m La petite n'est doDC pas vous?
Que vous importe? cette enfant est sons
ma garde; je l'aime; on ne peut y loucher, sans
passer sur moi.
Peu de secondes après avoir fait entendre ces
énergiques paroles, la malheureuse femme fut
ÉPIIÈHÉRIDES.
1
La question romaine reste dans le statu quo
el il y a visiblement, depuis quelque temps, du
mécompte pour la Révolution dans la politique.
Rome n'est pas pi es d'être au Piémont; elle
reste encore l'Italie; non pas l'Italie de
Mazzini, de Garibaldi ou du prêtre Passaglia,
l'Italie des Jorbans ou des rêveurs, mais
l'Italie catholique el libre, l'Italie constituée
d'après des principes qui ne soient pas une
menace de guerre pour le reste des Etats.
Le bon sens public finira par prévaloir sur
les convoitises garibaldo piémontaisescar
l'expérience des révolutions est une éternelle
réponse celte prétention de la Révolution de
représenter et d'exprimer les vœux des peuples,
Ce qu elle représente et exprime en réalité,
ce sont les vœux des perturbateurs et des
démolisseurs des Etats. Et comme elle est
bruyante, turbulente et toujours agitée, il lui est
aisé de tromper les irréfléchis, et de leur faire
prendre pour des masses nationales les foules
remuantes qui n'en sont jamais qu'une petite
minorité.
On annonce que la réunion du Parlement de
Turin aura lieu le 3 5.
ÉPISODE DE LA GUERRE DE TRENTE ANS.
(Suite}. Voir le numéro 4,600.
V.
NARRATION.
Depuis huit jours, le colonel était au presbytère.
Un savant médecin avait été appelé. Mathilde se
trouvait dansuD état de faiblesse extrême. Beaucoup
d'éDergie l'avait longtemps aidée b lutter contre
un mal croissant, mais que de grands ménagements,
et l'absence de toute préoccupation pénible, par
viendraient bientôt b surmonter.
Son père ne la quittait pas; sans cesse, ses mains
dans celles de la jeune femme, il Ini parlait des
années d'angoisses qu'il avait passées loin d'elle, et
dn booheur qui y succédait eufin.
Le petit Christian sous la garde attentive de
Louise, fortifiait d'une manière étonnante, et déj'a
souriait h son grand-père, qui eD ressentait une
joie inexprimable. Le colonel se retrouvait b ces
lemps où Mathilde, sur les genoux d'Éléonore, lui
souriait aussi pour la première fois.
Mon père, dit la tendre fille, je me sens
capable aujourd'hui de vous faire le récit que vous
devez attendre avec une vive impatience êtse-
vous disposé a m'écouier?
éveiller singulièrement l'attention de la diplo
matie. L'occupation militaire de la vallée
continue, et /"Opinion nationale nous apprend
que le gouvernement français se fonde, pour
faire valoir ses droits, sur la demande en
revendication faite en 1815.
iLa commission pour la révision de la législa
tion sur les examens académiques, après avoir tenu
mercredi sa sixième séance s'est ajournée b quinzaine,
eu nommant rapporteur M. Laurent, professeur b
•l'université de Gand; M. Rogier assistait encore
taux dernières séances.
La commission pfbpose, a l'unanimité, l'aboli
tion des certificats de fréquentation.
Aucuue décision n'est prise jusqu'ici sur le
système de jurys b adopter. Les représentants de
l'enseignement de l'Etat sembleut incliner vers une
combinaison qui abandonnerait aux quatre univer
sités la aollatioo des premiers grades el réserverait
la délivtaDce dn diplôme final ou professionnel b
ud jury central composé d'on professeur de chaque
université et de trois personnes étrangères b l'en
seignement. Lesdéléguésdel'oniversitéde Bruxelles
combattant ce système comme devaot amener
rapidement la décadence des éludes supérieures et
comme constituant un monopole b l'avantage des
quatre établissements existants et au détriment des
études privées; ils réclament un jury central pour
tous les grades iodislioctemeoi.
Oo assure, d'aatre part, que plusieurs membres
de l'Associatioo libérale de Bruxelles ont l'inteu-
entourée par plusieurs Danois; malgré mes cris
perçants, on m'entraioa avec violence. J'ens beau
me débattre, des maios de fer me froissaieut les
membres.
Emportée avec une rapidité effrayante, par un
cheval sur lequel j'étais solidemeut liée, je m'éloi
gnai de ce théâtre de désolations; et bientôt, je
n'entendis plus les gémissements de tant de victi
mes, qui fnyaieol de toute part.
La nuit était veoue quand 00 me délia. Je
fus portée daus une petite et misérable cabane.
Une vieille femme s'y Iroovait; elle paiaissait
attendre le butin de cette affreuse journée.
Eu ine voyant, elle jeta un cri de surprise
Que comptez-vous faire de cette enfant?
demanda- t-elle.
Ne vous en inquiétez pas, lui répondit un
soldat, dont l'étrange accent redoobla mon épou
vante. Qu'il ne lui soit fait aucon mal; elle a besoin
de repos; pourrez-vous la mettre coucher?
Je n'ai que mou misérable grabat, dit la
vieille; et, sans doute, b mon âge, on change diffi
cilement ses habitudes. Je dors seule; il faudra donc
que celle petite se conleute d'une botte de paille.
h Passe poula paille, grand'mère. Peut-
êlie a t-elle faim; qu'avez vous b lui donner?