DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
ANGLETERRE.
d'eau de mer. Environ cent caisses de sucre qui
étaient restées la Tête de Grue ont été fortement
atteintes et quelques- unes, assure-t-oû, sont entiè
rement perdues.
Au Qaai Van Djck, les marchandises qui de
vaient être embarquées bord du steamer anglais
Dolphin ont également beaucoup souffert. Les
débarcadères des bateaux vapeur et une trentaine
de daroes-jeanne vides, placées la Tète de Grue,
ont été enlevés par la marée et flottaient ce matin
sur l'Escaut pêle-mêle avec quelques appareils
appartenant la compagnie des pootonniers. Les
pertes provenant de ce débordement de là marée ne
peuvent être encore appréciées d'une manière
exacte.
Nous remarquons dans les journaux d'Anvers
un avis qui fait suite ce que ooos avons dit déjà
des tracasseries de tout genre auxquelles sont expo
sés les propriétaires dans le rayon des fortifications
d'Anvers.
M. Merteos, conseiller provincial, avait fait
annoncer une grande vente d'arbres fruitiers
Merxem. Il est obligé de la remettre iodéfinimeot
parce qu'il est privé de toute communication avec
la voie vicinale; et pourtant, deux reprises, la
députation permanente a donné l'ordre de les
maintenir.
M. Mertens y voit une violation de l'article 60
du règlement sur les chemios vicinaux.
On écrit de Flessiogue, 3 novembre: La
goélette française Bella Donna, c. Oienis et la
goélette oorwegienue Anna, c. Seeberg, tous deux
d'Anvers 'a l'aventure, sur l'est, ont été jetées la
côte, hier, près de Zoutelande.
Le brikaogl. Rokeby, c. Homphreys, d'Anvers
Sunderland, sur lest, s'est échoué près de West-
cappelle.
Le brik anglais Chance, c. Martin, en destina
tion pour Middelbourg, l'ancre devant le port
militaire, a sombré, cette nuit. Le capitaine a péri;
le reste de l'équipage est sauvé.
Un srnak dont le nom est encore inconnu, se
trouve échoué sur le Calloot Bank.
La chaloupe de pêche n* 84, De Klein Valb,
est entré dans ce port avec perte d'ancre et de
beaupré; le patron de cette chaloupe a été laucé par
dessus bord par suite d'un coup de vent et a péri.
Le bateau de pêche ostendais Jeannette est
entré en relâche.
La maladie de M. J. Jouret est beaucoup
moins grave qu'on ne l'avait annoncé. L'honorable
dépoté de Soignies est atteint d'une fièvre typhoïde
légère qui suit un cours régulier. Les médecins
comptent voir M. Jouret entrer en convalescence
dans deux ou trois jours.
Oo mande de Moos, 3 novembre:
a Le train de Bruxelles, qui arrive Mons
huit heures du matin, n'est entré dans notre station
que vers onze heures. Ce long retard provient d'un
déraillement arrivé au sortir du tunnel, en avant de
Braine-le-Comte. Ce déraillement n'a occasionné
aucun autre accident fâcheux.
Madrid, 1" novembre.
On assure que Madrid et Turin sont convenus de
remettre les archives napolitaines aux consulats
respectifs des villes où il y en a d'établis.
Turin, vendredi, 1" novembre.
Les journaux rapportent que, dans plusieurs
communes de la province de Viceoce, des paysans,
voulant user d'un droit de pâturage, se sont livrés
des violences envers les propriétaires des pâtures,
et cela en poussant des cris réactionnaires. La
troupe, accourue sur les lieux du désordre, a
laissé faire.
Berne, vendredi, 1" novembre.
L'Office Reuter annonce que le Bunderraih
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protestera contre l'occupation de la vallée des
Dappes, parce qu'il regarde celte occupation comme
uoe violation du territoire suisse et qu'il deman
dera satisfaction.
Berlin, samedi soir, 2 novembre.
La Gazette de la Croix dit que le ministre de
Beust arrivera prochainement ici poor apporter
des propositions relatives la réorganisation de la
Confédération et se résumant, selon toute proba
bilité, aux points suivants
Pour les affaires courantes, la présidence de la
Diète serait confiée trois personnes. Pour les
questions concernant la guerre, la paix et d'autres
résolutions importantes, des conseils de ministres se
réuniraient alternativement dans une ville du nord
et du midi de l'Allemagne.
La Prusse présiderait le conseil des ministres du
Nord, et l'Autriche celui du Midi. Au conseil des
ministres serait adjointe une Assemblée de repré
sentants du peuple allemand qui siégerait chaque
fois en même temps et dans le même endroit.
Berlin, samedi soir, 2 novembre.
La Gazette universelle de Prusse contient la
nouvelle suivaote, venue de Moscou sans date:
Aujourd'huiuneémeuted'étudiantsa été étouffée
par la force armée. Une pétition, couverte de
17,000 signatures, réclame l'élargissement des
individus arrêtés et l'octroi d'une Constitution.
L'université de Kasan a été fermée parce que les
étudiants en masse ont démoli la maison du recteur.
Une émeute qoi a eu lieu parmi les étudiants de
Charkow prouve qu'il existe une entente entre
toutes les universités. La ville de Kiewseule est
tranquille.
Le comte Schouwaloff, chef de la police politi
que, est allé de Saint-Pétersbourg Moscou
la rencontre de l'Empereur, afin de se démettre de
ses fonctions.
Un secrétaire ministériel a été arrêté poor avoir
recueilli des signatures pour la pétition en faveur
des étodiaots de Saint-Pétersbourg, laquelle doit
être présentée l'Empereur lors de son retour. On
craint des scènes tumultueuses pour l'époque de
la rentrée de l'Empereur Alexandre.
Vienne, samedi, 2 novembre.
Oo mande de Raguse du 1" 2,600 Turcs sont
sortis avant- hier de Trébigne et se sont dirigés vers
Ljobovo pour y délivrer 70 Arnautes qui y étaient
assiégés. Les Arnautes ont été délivrés, mais les
Turcs ont été repoussés par 5oo insurgés. Les Turcs
ont perdu ioo hommes dans celte affaire.
Vucalovich serait actuellement réfugié dans uo
couvent, et Duzi aurait biûlé quatre villages turcs.
D'après une dépêche publiée par Séjournai Est
et Ouest, Orner- Pacha aurait perdu, le 26 octobre,
près de Viva, une grande bataille, et il aurait laissé
700 morts et 1,200 blessés sur le terrain.
Vienne, dimanche matin, 3 novembre.
La Gazette officielle annonce que l'Empereur a
exprimé au prince primat de [a Hongrie son
mécontentement au sujet du contenu et de la
publication de sa lettre.
I.a Reine a inauguré vendredi, dans la salle du
Trône du palais de Windsor et l'occasion de
l'anniversaire de la suppression de la Compagnie
des Indes, le nouvel Ordre de l'Étoile des Indes.
Le prince-coDjoint, le prince de Galles, le vi
comte Gougb, lord Harris, le Maharajab-Doleep-
Siogh, le général lord Clyde, sir John Laird Mair
Lawrence et le général sir George Pollock ont été
successivement décorés du nouvel Ordre. Les insi
gnes se composent d'une étoile rayons d'or par
tant d'un centre formé au moyen d'une étoile eu
diamants. Le ruban de l'Ordre est pâle bleu, avec
une devise en diamant.
La Reine, comme souveraine de l'Ordre, en por
tait le manteau qui est également en satin pâle bleu
doublé de satin blanc et garni, au côté gauche,
d'une grande étoile en diamants. Ce manteau est
fermé au moyen d'un cordon en soie blanche,
terminé par des glands bleus et argent. S. M. por
tait en outre, par-dessus, un collier or et émail,
ayant au centre une couronne impériale et garni
de fleurs de lotos des Iodes, de branches de palmier
et de roses blanches et ronges, tous ces objets
richement émaillés et brillant des couleurs qui leur
sont propres. An milieu du collier était suspendu
uo symbole consistant en on camée en onyx, avec
l'effigie de la Reine ce symbole, montée en oval et
jour, avait la devise de l'ordre La lumière du
ciel est notre guide, surmonté d'une étoile, le
tout en diamants.
Les journaux anglais contiennent deux re
marquables discours qui ont été prononcés la
semaine dernière par le général Peel Hundiogdon
et par lord Malmesbury la fête de la Société
agricole d'Avoo.
Le géoéral Peel, après avoir remercié ses com
mettants de la nouvelle preuve de sympathie qu'ils
lui donnaient, en décidant que son portrait serait
placé l'Hôtel - de- Ville côté de celui du baron
Pollock, a exprimé son opinion sor la situation
particulière de l'Angleterre au milieu des conflits
européens.
Quand on nous dit Voyez la haute position
de l'Angleterre, l'influence morale qu'elle pos-
sède côté des autres nations, je crois que je
n'aurais pas tort en disant qu'elle est haïe et
détestée par toute nation sous le soleil. Sans
doute, elle a le respect que commandent toujours
la richesse et le pouvoir; mais ce respect est
accompagné de haine et non de considération.
Or, personne n'est l'objet de la haine de chacun
sans qu'il y ait uoe cause. Est-ce jalousie de la
part des autres, ou est-ce par son arrogance? Je
me rappelle qu'il y a déjà longtemps un gentle-
man qui était connu pour se mêler des affaires
d'autrui fit appel l'amitié d'un seigneur distin-
gué. Le seigneur répondit d'abord Vous
battrez-vous? C'est que si vous ne vous battez
n pas, moins vous vous mêlerez des affaires des
autres, mieux cela vaudra pour nous.
Si nous suivions cet excellent conseil, moios
nous serions exposés nous laisser entraîner dans
une autre guerre. N'imaginez pas que je sois
moins jaloux que qui que ce soit de l'honneur de
l'Angleterre, mais je ne sache pas que l'honneur
soit gardé ou les intérêts servis par une inler-
veution tout propos et par l'arrogance du
langage. Si la maxime suaviter in modo et
forliter in re doit être observée, c'est surtout
l'égard de nations aussi fières que nous-mêmes.
Nos lecteurs ne nous sauront pas mauvais gré de
cette citation un peu loogue, car elle est instructive
Si tous les hommes politiques de l'Angleterre con
formaient leur conduite ce langage sensé, bien
des pierres d'achoppement seraient évitées.
Le discours de lord Malmersbury a roulé tout
entier sur les services que peuvent rendre les corps
de volontaires. Sa Seigneurie, qui est capitaine d'un
de ces corps a fait observer qu'ils ne pouvaient
avoir la préteotioo de rivaliser pour la discipline
et le maniement des armes avec l'armée régulière,
mais qu'ils devaient se considérer comme un utile
supplément de cette armée. Lord Malmersbury n
vivement insisté sur cette observation, savoir, que
la sûreté de l'Angleterre dépend de sa marine.
Cent mille hommes de troupes régulières ne pour
raient, a-t-il dit, défendre les côtes, si les Français
avaient la supériorité sur mer. La conclusion de
son discours a été que l'Angleterre ne devait rien
épargner pour conserver une marine supérieure.
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