YPRES.
Dimanche dernier, vers midi et demi, a
eu lieu l'Hôtel de Ville, Salle bleue, la
distribution solennelle des décorations
commémoratives du 25"* anniversaire du
règne de S. M. le Roi, accordées, par
arrêté royal du 50 septembre dernier,
onze membres de la Garde civique de cette
ville, ayant fait, de iS3i 1835, les cam*
pagnes dans la Garde civique mobilisée et
se trouvant encore sous les armes au 17
avril 1857.
Plusieurs officiers du bataillon de la
Garde civique, ceux de la compagnie spé
ciale d'artillerie et ceux du Corps de
Sapeurs Pompiersainsi que des sous-
officiers, des caporaux, des brigadiers, des
gardes et des artilleurs de la Garde civique
et plusieurs personnes honorables avaient
tenu d'assister celte cérémonie.
Monsieur VandenpeereboomMinistre
de l'intérieur, devait présider cette solen
nité. Les tambours, battant aux champs,
annoncèrent l'assistance l'arrivée de
Monsieur le Minisire. MM. le major com
mandant de la Garde civique, le capitaine-
commandant du Corps de Sapeurs Pom
piers, le lieutenant-commandant de la
demi batterie d'artillerie et d'autres offi
ciers, délégués cet effet, allèrent recevoir
le Conseiller de la Couronne. L'apparition,
dans la salle, de Monsieur Vandenpeere
boom, fut accueillie aux cris de Vive le
Roi! Vive le Ministre! auxquels se mêla
l'air de la Brabançonne, exécuté par la
musique du Corps de Sapeurs-Pompiers.
La solennité commença aussitôt par un
petit discours que Monsieur le major de
la Garde civique lut Monsieur le Ministre
et dans lequel, au nom de la Garde civique
et du Corps de Sapeurs Pompiers de la
ville d'Ypres, il remerciait notre ancien
Bourgmestre des nombreuses preuves de
sympathie, que, comme premier Magistrat
de la cité, il avait données ces deux
utiles institutions. Monsieur le Ministre
répondit cette allocution et, abordant
ensuite, comme chef du département dans
les attributions duquel est placée la milice
citoyenne, la question de la Garde civique,
il en ût ressortir l'utilité et l'importance.
Monsieur le Ministre insista aussi sur l'en
tente qui devait régner entre les citoyens
armés, chargés de veiller an maintien de
l'ordre et des loisla conservation de
- l'Indépendance nationale et de l'intégrité
du territoire.il fit comprendre aussi com
bien une bonne discipline était nécessaire
pour tirer de cette grande institution tous
les avantages que la Patrie était en droit
d'attendre d'elle. Il promit aussi de donner
la Garde civique du Royaume en général
et celle de la ville d'Ypres en particulier
tout le développement possible. Faisant
ensuite allusion aux membres de la Garde
civique auxquels S. M. venait d'accorder
la croix commémorative, il dit que c'était
là la récompense due leurs longs et
loyaux services et que c'était justice de la
leur décerner. .L'exemple que vous ont
donné vos anciens compagnons d'armes,
ajouta Monsieur le Ministre en terminant
et en s'adressant la jeune Garde, est pour
vous un stimulant. J'en suis convaincu,
quand la Patrie en danger fera appel
votre patriotisme, comme les soldats-
citoyens de 1831vous volerez aux fron
tières pour y défendre votre Roivotre
indépendance et votre liberté!
Ces paroles, dont nous ne pouvons
donner que le sens, furent accueillies aux
cris de Vive le Roi! Vive le Ministre!
Après quelques moments de repos, pen
dant lesquels la musique se fit entendre,
Monsieur le major Vanden Bogaerde fit
lecture de l'arrêté royal qui conférait la
croix commémorative aux onze membres
de la Garde civique d'Ypres qui avaient
mérité celte distinction honorifique. Mon
sieur le major proclama ensuite leurs
noms, en y joignant la désignation de leurs
fonctions successives dans la Garde, le
nombre des années de service et celui des
campagnes. Les Gardes désignés s'appro
chèrent successivement de Monsieur le
Ministre qui attacha lui-même la croix sur
la poitrine des trois anciens officiers. Les
autres Gardes eurent la satisfaction de la
recevoir d'officiers présents la cérémonie.
La cérémonie était terminée. Monsieur
le Ministre se retira salué par les vivats de
l'assistance.
Voici les noms de ceux qui viennent de
recevoir la croix commémorative
M. Ignon, Clément, ancien lieutenant
dans la compagnie de voltigeurs du batail
lon mobilisé de la Garde civique de la
ville d'Ypres;
M. Maurau, Ernest,ancien sous-lieutenant
dans la compagnie de voltigeurs, id.id.
M. Lambin,Désiré, ancien sous-lieutenant
dans la compagnie de grenadiers, id., id.;
M. Dierick., Charles, ancien sergent-
tnqjor dans la compagnie de grenadiers,
id„ id.;
M. Verhaegbe, Jacques, ancien sergent-
major dans la 4* compagnie, id., id.;
M. Hyntens, Jacques, ancien sergent-
fourrier dans la compagnie de grenadiers,
id„ id.;
M.Terssen, Charles, ancien sergent dans
la compagnie de grenadiers, id., id.
M. Leroy, Jean, ancien sergent-facteur,
id., id.;
M. Lapiere, Désiré, ancien caporal dans
la compagnie de grenadiers, id., id.;
M. Allewaert, François, ancien caporal
dans la compagnie de voltigeurs, id., id.;
M. Dethoor, Justin, ancien soldat dans la
compagnie de grenadiers, id., id.
Avant-hier, a eu lieu, en cette ville,
l'élection d'un membre de la Chambre des
représentants en remplacement de M. A.
Vandenpeereboom, nommé ministre de
l'intérieur, M. A. Vandenpeereboom a été
réélu par 1,361 voix sur 1,388 votants. Il
n'y avait pas de lutte.
Nous lisons dans la Gazette de Bruxelles,
n" du 12 c'
de ma couche, il me combla de louchantes paroles,
il me supplia de ne jamais le maudire...
Oswald, je «ous en prie, conduisez-moi an
village où se trouve l'auiie de ma mère, le veux
retourner près d'elle.
Les traits du soldat reprirent nne expression
-de chagrin; il parut inquiet.
Auriez vous encore quelqne chose d'affieux h
m'apprendre? lui demandai je. Ne craignez pas de
faiblesse chez moi, Oswald: mes parents, mon père,
m'ont devancée aux cieox quel malheur pourrait
■n'atteindre encore?
Après une longue hésitation, il médit:
Hélas! Mathilde, il n'est que trop vrai; vn
nouveau coup l'a frappée. Peudant la longue
maladie, j'ai cherché connaître des ooovelles de
cette Jame... Dois-je te l'apprendre? Une violente
maladie, causée par l'émotion, la terreur, l'a
emportée peu de jours après que tu en eus été
séparée.
Celte dernière infortune, aussi grande qu'elle
fût cependant, je la supportai sans proférer une
plaiute. Il vient un moment où la douleur n'au
gmente plus; où l'on devient presque insensible
aux injures du sort. Il me semblait toujours que
Dieo me rappellerait bientôt lai c'était li ma
seule force, l'unique talisman tues maux.
a Je n'avais alors que dix aos, vous le savez mon
père: mais les évéoemeots dont je venais d'être
victime avaieul mûri ma raison et formé mou
jugement, au poiut qu'à partir de cette époque, je
je n'eus plus d'enfance, ni même d'adolescence.
Plus jamais un de ces sourires dont la jeunesse est
prodigue, ne passa sur mes lèvres; je devins silen
cieuse et sombre; ensevelissant dans mon cœnr
toutes les souffrances, tous les regrets que ma
cruelle position faisait naître.
J'étais convalescente; déjà je me promenais
dans l'euclos qui se trouvait derrière la cabane
d'Isabelle. Mais yeux mesuraient l'espace; j'aurais
voulu reconnaître une montagne, un arbre, un
signe quelconque, qui m'eût parlé des lieox que
j'avais connus: rien, hélas! rien ne s'offrait mes
regards effrayés. Uoe longue plaine que jamais je
n'avais vue; plus loin, des montagoes qui me
paraissaient tristes comme moi; partout ailleurs, le
vide.
Ici,Mathilde, fatiguée d'avoir parlé si loogtemps,
s'ariêta pour reprendre baleine.
Pour être continué.)
NOUVELLES DIVERSES.
Mercredi, la 'foudre a frappé h Wulveringhem
4 bêtes cornes qui se trouvaient dans uoe prairie
appartenant au nommé Flahoo, coltivateor en
cette commuoe.
On écrit de Comices :Un grand malheur est
arrivé mercredi soir eu cette commune. Vers 7
heures, les nommées Joséphine Lemeno, âgée de
35 ans, et Horteose Lebaux. âgée de a3 ans, sor
taient, par un temps orageux et très-obscur, de la
maisoo du nommé Aug. Flamand, pour se diriger
vers leurs demeures, et passant sur le quai de la
Lys, sont tombées dans la rivièie où elles se sont
noyées et d'où elles n'ont pu être retirées que le
lendemain. Ce double malheur a jeté la consterna
tion dans notre commune.
Oo assure que le Sénat s'occupera presque
immédiatement après le vote sur le projet d'Adresse
en réponse au discours do Troue, de la présentation
des candidats aox places vacantes de conseillers
la cour de cassation, en remplacement de MM.
Lefebvreet De Fierlaot, décédés.
Parmi les lettres restées en souffrancela
fin du mois d'octobre, il en est une dont l'adresse
est ainsi conçue A Monsieur Léopold Pre-
mier, roi des Belges, en garnison Bruxel-
les.