45me Année. No 4,606. MATHILDE. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI trois mois. CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2*75 pour 3 mois. ÉPHÉRIÉR1DES. 21 novembre 1792. La Savoie demande sa réunion la France. 22 1791. Massacre des blancs Port-au-Prince. 23 1407. Assassinat du duc d'Or léans par Jean sans- peur. T R S S 23 Novembre. REVUE POLITIQUE. On lit dans la Gazette de Bruxelles du 22 courant n— LE PROPAGATEUR. ssssaasassssai Le Parlement de Turin a repris ses travaux le 30. II n'y a pas eu de discours do Tiône. Le télégraphe oous a fait connaître les principaux incidents de la première séance de cette Assemblée, dans laquelle M. Ricasoli, en sa qualité de chef du cabinet, a le premier pris la parole pour aborder la question de Rome et mettre les députés ao courant de ce qu'il a fait eo vue de la résoudre, et aussi de ce qu'il n'a pu faire. Sans oublier, bieo entendu, de prolester de nouveau que son but a été de con cilier la religion avecta liberté,l'État avec l'Église.» M. Ricasoli a entretenu la Chambre d'un projet qu'il avait rédigé dans ce sens a -1-il dit, pour le soumettre h la cour pontificale. D'après les renseignements parvenus un jour nal de Londres, le projet d'une confédération Malienne-formée de trois royaumes serait en ce moment l'objet d'uu sérieux examen. On reinar- qoera que VOpinions de Turin ne uie point l'authenticité de ces informations, mais qu'elle cherche seulement b atténuer la portée du projet en question en l'attribuant exclusivement aux puissances qui se sout refusées b reconnaître le royaume d'Italie. Cette considération oous semble rait, a nous, de nature b augmenter plutôt qu'à diminuer l'importance du plan révélé par le journal anglais. ÉPISODE DE LA GUERRE DE TRENTE ANS. (Suite). Voir le numéro $,6o5. VIL DÉVOUEMENT. Ce jour fut un des plus mémorables de ma vie; car dès lors je sus combien un regard, UDe parole de consolation, peuvent aider b supporter d'amères douleurs. Ou eût dit que Franciska, par sa méchanceté, avait pour mission de me faire connaître les trésors de bonté dont son fils était doué. Une chose que je n'osais avouer Richard, c'était le vif désirque j'avais de revoir l'Allemagne. Chaque jour, l'amour du sol natal parlait plus impérieusement b mon cœur. L'âpre température du Danemarck semblait me glacer, et me faire plus ardemment aspirer vers les tièdes régions ou j étais née. Je lui parlais de ma pieuse mère, de mou petit frère, de vous; faisaut un appel ma mémoire, j'avais tracé vos armes sur du papier; je lui avais dit votre beau grade dans l'aimée, les regiets La Gazette d'Augsbourg prétend savoir, par des lettres qui lui viennent de la Vénétie, que le gouvernement piémontais, tout en ayant l'air de repousser le programme de Kossotb, le favorise par tous les moyens possibles. Il fournirait b profusion des armes et de l'argent, et préparerait des procla mations deslioéesb soulever les populations d'Au triche, et surtout celle de I* Hongrie, dont un coup de main opéré sur les côtes de la Dalmatie et de l'Albanie ouvrirait la route aux garibaldiens. Nous laissons nalutellemeot b la Gazette d?Auge- bourg la responsabilité de ces révélations. On peose généralement, b Madrid, qu'après l'expédition du Mexique, le général Prim sera nommé gouverneor de la Havane. Les dernières nouvelles du Mexique sont du 21 septembre. De nouveaux alternais venaient d'être commis contre des sujets de S. M. Catholique, et le vice consul d'Espagne, D. Augel Suambelz, avait été obligé, sous le coup des plus terribles menaces, de payer uoe contribution forcée de 1,000 piastres. I Une dépêche du Maroc annonce que la place de Tétouan sera bieutôl complètement évacuée, par suite du dernier traité signé b Madrid par le prince Muley-el- Abbas et le miuistre des affaires étran gères d'Espague. Déjà, le 8, on avait transporté a la douaue la plus grande pailie des pièces d'artil lerie qui garnissaient la place. L'armée qui était restée pour garder Tétouan devait s'embarquer le lâ ou le 30 b la Ceuta. Le commandant eo chef des troupes des Elats- Uois, le géuéral Scott, a donné sa démission, motivée sur soo grand âge et ses infirmités. Il est remplacé dans ce poste élevé par le général Mac- Clellan. La séance de la Chambre des Représentants a été très-intéressante mercredi. Le nombre des ineffaçables que votre mort supposée me causait. L'honnête jeune homme, saisi de respect, en écoutant ces détails, me disait souvent Malhilde, je l'avâis deviné. Il me semblait bien que vous n'étiez pas, comme moi, nne pauvre enfant du peuple. Aussi, je sui'9 presque confus de vous voir partager cette humble demeure et notre misère de chaque jour. Une chose vint, b cette époque, me distraire de ma nostalgie morale. Franciska devint malade. Pendant plus d'une année, je la soignai, en me rebutant ni des fatigues, ni des privaiions que son étal m'imposait. Eufio, elle ouvrit les yeux sur ses torts et parut touchée de ma constance. Un jour, elle me demanda pardon du mal qu'elle m'avait fait. Mais pourrais-je jamais vous donner une idée du merveilleux dévouement que montra Richard eu celte occasion? Travaillant le jour, veillant la nuit, il entourait sa mère de soins généreux, et cherchait b m'épargner toutes les peines qu'il pouvait prendre pour lui. Tout fut inutile, Franciska mourut. Alors se présenta pour Richard et pour moi, un sacrifice que cous n'avions ni prévu, ni mesuré: nous devions nous séparer!... Apiès tons les regrets donnés b la représentants était considérable, et le public avait envahi les tribunes bien longtemps avant l'ouver ture de la séance pour le début de la discussion de l'Adresse. On s'attendait des déclarations nettes et précises de la pari du cabinet, au sujet de la reconnaissance du nouveau royaume d'Italie; mais l'attente des mandataires do pays et du public a été trompée. La discussion générale eut même été close sans observationssi l'honorable M. B. Dumortier n'avait pris la parole pour poser au gouvernement une série de questions sur deux points importants les changements qui ont été introduits récemment dans le ministère et les faits qui oot précédé et accompagné la reconnaissance du royaume d'Italie par la Belgique. L'hoDorable député de Roulersa posé le débat sur sou véritable terrain, avec une netteté d'allures et nne précision de termes qui ont visiblement embarrassé le cabinet. Il a demandé aux ministres de se conformer aux usages parlementaires et de s'expliquer au sujet du replâtrage ministériel du 26 octobre. Pourquoi M. de Vrière a-l-il quitté le cabinet? pourquoi M. Frère Orban y est il reuiré? pourquoi M. Rogier a-t-il délaissé le département lie l'intérieur ponr prendre la direction de celni des affaires étrangères? ponrqooi M. Vandenpee- reboora l'a-1-il remplacé b l'intérieur? pourquoi enfin M. Vander Sticbelen est-il resté ministre? Telles sont les questions posées par l'intrépide orateur sur les modifications ministérielles. Quant aux questions politiques, l'honorable M. Barthélémy Dumortier n'a pas été moins précis. Il a dit en excellents termes que la droite ne craint point d'aborder, comme on l'iosinue trop souvent dans les rangs ministériels, no débat politique. Si, jusqu'ici, elle a évité les discussions irritantes, c'est qu'elle n'a point voolu exciter l'opinion publique en des temps où il convenait avant tout de ne pas agiter le pays. Elle a donc cédé b de hautes consi dérations de patriotisme en s'abstenant de provo- mémoire de sa mère, le malheureux jeune homme se livra b la douleur que lui faisait concevoir mon éloignement. Mathilde, me dit-il, d'une voix brisée, où comptez-vous aller? Comment pourvoirez-vous b vos moyens d'existence? Je me mis b pleurer amèrement. Richard, répondis-je, que me reste-il b faire? Je serai obligée d'aller en service, d'être servante. Richard pâlit. Vons, une noble demoiselle! s'écria-t-il; Mathilde I il ne me sera donc plus permis de travailler pour vous? Que ne puis-je être votre serviteur!... votre esclave... Depuis quinze jours, j'étais chez une voisine de Franciska; je m'occupais de couture. Je compre nais, toutefois, que je ne pouvais lui rester b charge. Le besoin de revoir l'Allernague m'était revenu dans toute sa force; mais comment jamais réaliser no pareil vœu Je venais d'atteindre ma vingtième aDDée pouviis-je, même en mendiant, accomplir seule un si long voyage? La franchise exigeait que j'avouasse b Richard le secret chagrin que je nourrissais en moi. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 1