45me Année.
Samedi 7 Décembre 1861.
No 4,610.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
5 décembre 1746. Les Autrichiens sont
chassés de Gênes.
6 1806. Occupation de Thorn
par le maréchal iNey.
7 537. Prise de Rome par Bé-
lisaire.
P R 3 S 7 Décembre.,
REVUE POLITIQUE.
Les détails suivants, qui se rapportent
la On tragique de l'infortuné et courageux
marquis Alfred de Trazegtiies, sont extraits
d'une lettre adressée de Naples, le 29
novembre, la Gazette de France
LE PROPAGATEUR.
pour la tille 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
pour, le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2«75
pour 3 mois,
ÉPIIÉUÉR1DES.
L'affaire do Trent est toujours la graode préoc
cupation de l'Angleterre. Lord Joho Russell «ieot
d'adresser k lord Lyoos, ambassadeur d'Angleterre
k Washington, une nouvelle dépêche par laquelle
il eogage le représentant de la Grande-Bretagne k
insister pour obtenir la réparation complète d'nn
acte de violence accompli avec l'assentiment sinon
par ordre du cabinet américain, et contrairement
an droit des neutres, reconnu par le traité de Paris.
L'opinion, en Angleterre, parait fort peu comp
ter sur une coopération armée de la France dans
le conflit prochain. Il n'a du reste e'ié faitque
nous sachions,, par le gouvernement, aucune sorte
de proposition de ce genre. Les journaux de Lon
dres s'accordent k déclarer que les forces de l'An
gleterre suffiront, et an delk, pour obtenir la
réparation exigée. Les offres de oiédialioo sont
également accueillies avec peu de chaleur par les
Anglais. Leur préoccupation parait être de ne point
vouloir laisser la question dégénérer en discussion.
Il n'y a pas de doute que les royalistes de la
Basilicale ne se soient entendus k l'est des moûts
de la Madeleine. Les correspondances unitaires en
conviennent elles-mêmes; seulement elles préten
dent, comme k l'ordinaire, que les Piémootais ont
été vainqueurs dans toutes les rencontres. Nous
voudrious alors qu'on nous expliquât comment il
se fait que les brigands, toujours vaincns, avancent,
toujourspénétrant dans toutes les villes qni se
trouvent sor lenr passage, s'y reposant quelquefois
comme k Betla, où ils sont restés deox jours, saos
être inqoiéiés le moins du monde par les troopes
dn général Deila Chiese. Un correspondant de
l'Union nous apprend qu'ils ont poussé jnsqn'k
I.acano et k Pescopagana; la première ville au sud
de la chaîne qui relie le Monte-Calvello an Monte-
Acoto; la seconde au Dord de la même chaîne.
Suivant uo bruit qui courait k Poleoza le 27
novembre, il n'y aurait pas eu de combat R ici -
gliaoo parce qne les soldats piémootais auraient
refusé de se battre; et, par la même raison, les
brigands, renonçant k forcer le passage, se seraient
jetés dans les Principautés par la route que nous
venons d'indiquer. Ce qui est certain, c'est qne les
piémoutistes de Potenza ne se sentent pas rassurés
par les victoires dont la presse annexionniste fait
honneur aux généraux de Victor-Enumauuel.
On mande d'Athènes, le 28 novembre, par le
télégraphe, que la cour d'assises de cette capitale a
prononcé la peine de mort contre Donsios, qui
avait, on se le rappelle, attenté aux jours de la
Reine.
détails sur l'incendie de la raffinerie belge-
anversoise et de l'entrepot s1 félix.
Voici les derniers détails sur l'inceuJie de la
raffinerie et de l'entrepôt S' - Félix d'Anvers:
Hier soir, vers cinq benres, lé feu a augmenté
d'intensité et les flammes se sont élevées k nne
hauteur de quatre k cinq mètres. C'était le contenu
des caves qui brûlait du côté de la digue de terre.
Les craintes ont été uo iostant assez vives ponr
qu'il fût question dé vrder les magasins de bofe de
MM. Bex et Verbert, mais il n'a pas été donné suite
k celte résolution.
Vers boit heures do soir le dernier mur de Pon
des centres est tombé avec on grand fracas. Les
caves brûlaient toujours.
A hait heures et demie William-Wood a
envoyé une de ses pompes d'épuisement fonc
tionnant k la vapeur.
Vers trois heures du matin, un mur s'est écroulé
enlevant nne partie des galeries k guano. Les
décotubtes de l'entrepôt tombés dans ces magasins
sont eu flammes.
Ce matiu, vers 9 benres, le reste dn mur donnant
sur ces mêmes hangars menaçait également de
s'écrouler, il eu est de même de l'arrière-façade dé
l'entrepôt, côté du Canal aux Vienx Lions. Pour
éviter les accideols on a placé, outre la chaîne
formée par la police, des barrières en bois qui
empêcbent qu'on ne paisse approcher.
On remarque également avec terreur jque la
cheminée de la raffinerie penche d'environ un
mètre du côté de la maison du directeur. Cepen
dant, comme elle a été construite dans d'excellentes
conditions, on espère qu'elle ne tombera pas.
Vous avez sans doute appris le malheureux
sort du jeune marquis Alfred de Trazegnies, fait
prisonnier dans le combat de San Giovanni in
Carico. Le major piémootais Savini loi accorda
seulement une demi-heure de temps et un prêtre.
Après s'être confessé, c'est en vain que M. de
Trazegnies demande k parler an général Gavone;
le major répond froidement qu'il ne peut lui
accorder aucno délai. Aussitôt il est placé la face
contre un mur, et au moment où il se toaroait ponr
parler an capitaine Teccio, une décharge lui fait
sauter la cervelle.
Ce noble et infortuné jenne homme avait écrit
les mots suivants sur le carnet du capitaine Teccio
Je m'appelle Alfred de Trazegnies de Namnr,
et je suis le cousin de la marquise de Montalto,
femme de l'ambassadeur d'Italie en Belgique.
Sans doute voulait-il charger le capitaine
piémootais d'une commission pour sa famille... Il
n'en a pas eu le temps.
actes officiels.
Par arrêtés royaux du 1" décembre, sont nom
més k Herseaux bourgmestre, M. H. Pollet, et
écbevins, MM. F. Hauwel et F. Van Eecke.
Par an été royal du 4 décembre, sont nom
més conseillers k la cour de cassation 1® En
remplacement de M. Lefebvre, décédé, M. G. de
Longé, président du tribunal de iT*instauce séant
Bruxelles; 2* en remplacement du baron de
Fierfaut, décédé, M. C. Bosqoet, président de la
chambre h la cour d'appel séant k Bruxelles.
Une déclaration du ministre de l'intérieur,
en date du 3i octobre, porte que MM. J. Pollet et
C. Affenaer ont été nommés par l'évêqoe de Bruges
anx fonctions d'inspecteur ecclésiastique caDtonal
des écoles primaires, le premier pour le 6* ressort
d'inspection ecclésiastique, le second pour le 2*
ressort, en remplacement de MM. Ed. Huys et
Pollet.
M. Pollet réside k Thielt et M. Affenaer k
Ostende.
NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE.
Mgr. l'évêqoe de Bruges vient de désigoer M.
Floor vicaire de Saîut-Martiu, pour enseigner la
religion et la morale dans la nouvelle école com
munale deCoortray.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Le 8 février x 861vers nne heure et demie de
l'après-midi, uu iodividu se présenta a la ferme du
meunier Dominique Legrand, k Wesloutre, près
de Poperiogbe et lui demanda l'anmône. Ou lui
remit une tartine. En le voyant partir, le garçon
meûoier Hove dit k son maître: Je parie que ce
mendiant va vous enlever du bois. Le sieur
Legrand, ainsi averti, surveille le visiteur, et voit
qu'eu effet il lui prend des bûches placées dans sa
haie; i! se précipite de son côté, loi reprend le bois
et veut arrêter le voleur; mais celui ci se retourne
et prévient le meûnier que s'il persiste k vouloir
l'arrêter, il ne retournera pas vivant chez lui; et
Ik dessus, il loi porte un coup de hache au côté
gauche de la tête, conp tellement violent qne la
victime perdit beaucoup de sang et souffrit d'atro
ces doulenrs. Le conp rapporte le meûoier, eût été
certainement mortel s'il n'avait en le bonheur de
pouvoir le détourner.
Plainte fut faite immédiatement au bourgmestre,
qni dressa, k la charge do nommé Erançois Léopold
Lenwers, âgé de 25 sds, ramoneur k Poperingbe,
un procès-verbal de ce grave attentat. L'accusé
était a bien connu antérieurement et positive
ment reconnu dans la circonstance, non-seule
ment par le plaignant, mais encore par le garçoD
meûnier Hove.
Mis en état d'arrestation, Lenwers, chez le juge
d'instruction et pins tard devant le tribunal d'Ypres
et devant la cour d'appel de Gand, prolesta éner-
giquemeot de son inuocenceen invoquant un alibi
que venaient établir des téinoius k décharge, tandis
que Legrand et son domestique persistaient dans
leurs affirmations, faites sous la foi du serment.
Eu présence de cette contradiction, résultat
manifeste d'une erreur, mais commise de bonne foi,
comme l'ont prouvé du reste les débats ultérieurs,
le tribunal d'Ypres renvoya Leuweis des fins de la
plainte, les fails de la prévention n'étant pas
suffisamment établis k charge de l'inculpé.
Le procureur du Roi interjeta appel de cet
acquittement. Devant la cour de Gand, les témoins
assignés a la reqnêie du ministère public et ceux
assignés k la requête de la défense sont encore
entendus. iVlêiue persistance dans les affirmations
accusatrices, surtout de la part du garçon meunier;