DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES. HOLLANDE. même déoégation de la part de Leuwers, qui maintient son alibi. La cour d'appel de Gaod (chambre des appels correctionnels) rendit un arrêt quiréformant le jugement d'acquittement, condamna Leowers 3 années d'ernprisonuement, par corps aux frais des deux instances, etc. Cependant des rumeurs qui ne tardèrent pas a se propager daos le public, tant b Tpres qu'à Pope- ringhe, firent connaître des faits singuliers au sujet de cette condamnation que l'on n'hésitera pas b qualifier d'imméritée. Ces bruits persistants acqui rent b la longue une telle consistance que les autorités s'en émurent sérieusement et que la jus tice se mit b l'œuvre pour les contrôler. Bref, l'instruction subséquente la plus minutieuse viot prouver que c'était un tout autre individu que Leuwers qui' était le coupable. La cour de Gand avait été induite en errenr par les témoignages accablaots du meunier Legrand et du garçon meu nier Hove. La justice avait frappé un innocent I Le véritable auteur du méfait fut désigné, arrêté et condamné b son tour. Il fut établi qu'an jour et benre où Leuwers aurait prétenduement commis les délits qui lui étaient imputés il se trouvait b une lieue du théâtre de l'événement. Il fut démontré qu'un maçon nommé Aloïs-Corneille Van Spranghe, âgé de 3a ans, né et domicilié b Poperinghe, était l'unique auteur do vol et des violences graves perpétrés b l'égard du meunier Legrand; que ce nouvel accusé offrait, qnant au physique, une certaine ressemblance avec le malheureux Leowers; que cela résultait non seulement de la déclaration des compagnons de Van Spranghe et autres témoins, mais des propres aveux du nouveau préveou. Traduit devant le tribunal d'Ypres, Van Spran ghe fut condamné b deux années d'emprisonne ment, b 16 fr. d'amende et aux frais. Ce jugement, déféré b la cour d'appel de Gand, fut coufirmé. Le ministre de la jostice, informé, chargea immédiatement le procureur-général près de la cour de cassation de dénoncer b celte cour les deux arrêts offrant une telle iuconciliabilité qu'ils prouvaient b l'évidence l'innocence de l'un ou de l'autre condamné. Mais ici se présentait b résoudre une questiou de droit et d'équité d'une haute importance car il s'agissait d'examiner si la contrariété existant entre deux arrêts de condamnation en matière correctionnelle, et d'où il résulte b l'évidence l'innocence d'un des deox prévenus condamnés pour un fait qui n'a pu être commis que par un seul, est de nature b entraîner une demande en révision, c'est-b-dire l'annulation des deux procé dures, et de nouveaux débats, ou bien s'il n'existe d'autre remède b l'erreur commise que la grâce qui laisse subsister la condamnation et dispense seule ment de la peine. C'était pour la première fois en Belgique que cette question s'offrait depuis la promulgation du Code de 1810. La cour suprême, comme on sait, l'a tranchée dans le seus ie plus large et sur les conclusions conformes d'un réquisitoire remarquable, b tous égards de M. le procureur-général Leclercq eu statuant que les dispositions de l'art. 443 du Code d'instruction criminelle sont applicables aux matières correctionnelles comme b celles du grnnd criminel. En conséquence, les deux arrêts contradictoires furent cassés, et les deux prévenus renvoyés devant la cour d'appel de Bruxelles. C'est b l'audience de samedi 3o novembre que la cour d'appel eut b prononcer le dernier mot de la justice b l'égard des deux condamnations dé noncées. Le prévenu Leuwers a comparu devant la cour, assisté de son défenseur, M* De Nobele, du barreau de Gand mais l'avocat n'a pas eu b prendre la parolele ministère public ayant requis toot d'abord l'acquittemeot et la roiseeo liberté immé diate dn premier des condamnés, ce b quoi la cour a fait droit en innocentant cet homme. Quant b Van Spranghe, qui a persisté dans ses aveux, la cour a appliqué la peine de 3 années d'emprisonnement, 16 fr. d'amende, et l'a con damné, en outre, b rester, b l'expiration de sa peine, pendant 5 ans sous la surveillance spéciale de la police. Leuwers ainsi réhabilité et libre, avait subi one^> détention préventive de neuf mois passé. Il a été recommaodé b la haute bienveillance du ministre de la justice, afin que la réparation de la déplora ble erreur judiciaire fût aussi complète que possible. NOUVELLES DIVERSES. - Avant-hier, vers les 11 heures da matin, le feu s'est déclaré daos la cheminée d'une habitation située an hameau dit Kruisstraet, lez-Ypres. Grâce b de prompts secours, le fen a été immédia- meol éteint. On nous écrit de Poperinghe, 6 courant An marché de ce jour, le houblon de la dernière récolte s'est vendu b raison de fr. i4o les 5o kilogrammes. Lundiune maison sise b Neuve-Église et occupée par le cabaretier Van Uxem, est devenue la proie des flammes. La perte est évaluée b a,5oo fr. Le tout était assuré. On ignore la cause de ce sinistre. Le tableau des avocats près la cour d'appel de Gaod, pour l'année judiciaire 1861-63 vient d'être publié. D'après ce document le barreau de cette ville compte i44 avocats, plus 37 stagiaires. La commission chargée de faire unjprompt rapport sur la pétition par laquelle M. Hayez, ancien lieutenant-colonelse plaint des.mesures prises par le département de la guerre, après qu'un ariêté royal l'avait admis b faire valoir ses droits b la pension, conclut au renvoi de cette pétition au bureau des renseignements. La cour de cassation, tootes chambres réu nies en audience solennelle et publique, s'assem blera le lundi 16 de ce mois, b 11 heures, dans la salle d'honneur, avant de se rendre au Te Deum qui doit être célébré ce jour-lb b midi en l'église collégiale des SS. Michel et Gudule, b l'occasion du 71* anniversaire de la naissance du Roi. C'est daos celte assemblée que se fera l'installation de MM. de Longé et Bosquet, nommés conseillers b la cour de cassation, en remplacement de MM. Lefebvre et le baron de Fierlantdécédés. Le cahier d'observations de la Cour des comptes, qui vient d'être distribué aox Chambres, contient le budget des jeux de Spa pour i858. Nous y lisons les chiffres suivants: Roulette. Gain, fr. 490,356; perte, fr. 55,937 bénéfice, fr. 439,419. Trente-et-un.Gain, fr. 694,605; perte,fr. 360,986; béuéfice, fr. 533,623. Oo voit combien est relativement plus fort le bénéfice donné par la roulette. Voici le chiffie le plus curieux bénéfice réalisé sur les monnaies étrangères, fr. 264,693-82. Pour gagner 265,000 fr. b échanger des mon naies en 6 mois, il faut, certes, en échanger beaucoup et avec une prime peu modeste. Le fils de M. Frère, ministre des finances, va épouser Mu° Sauvage, fille de M. Sauvage, indus triel et bourgmestre b Lamberraont (Liège.) On écrit de Niuove, le 3 Un grand incendie a détruit ce matin, vers sept heures, la fabrique de fil, b vapeur, de la veuve Van Opden- bosch-Beeckman, de celte ville. La perte peut être évaluée b3o,ooo fr.ll parait que tout était assuré. D'après l'arrêt de renvoi qui a été signifié aux accusés de la bande de l'Eutre-Sambre-et- Meuse, voici le nombre de crimes qui emportent |a peine capitale et dont les accusés auront b répon dre b la justice J. B Boucher, 17. A. Leclercq, 17, J. Leclercq, i4. A. Leclercq, 9. P. Boucher, 7, L. Rabet, 4. F. Hubinon, 5. A. Vanderavero, 5, P. Vanderavero, 1. J. Hubinon, 2. La bande de l'Eotre-Sambre-et- Meuse est con stituée depuis i85o; le nombre des crimes dont fait mentiou l'arrêt de renvoi serait bien plus con sidérable, s'il n'y en avait pas qui fussent atteints par la prescription. Paris, mercredi soir, 4 décembre. On mande de Constantinople, en date du 27 novembre: Une hausse prodigieuse a eu lieu sur les changes, depois deux jours, en suite de la mutation du ministre des fioances. Le papier- monnaie perd 52 p. c. De nombreuses pétitions se plaignant de cet état de choses ont été remises au Sultan. Fuad-Pacha a été rappelé immédiatement b Constantinople. Ce ministre a soumis la province de l'Hedjaz. Turin, mercredi soir, 4 décembre. Contre toute attente, Garibaldi est arrivé b Turin, mais il n'a pas assisté aujourd'hui, b la séance de la Chambre. Le député Ricciardi a proposé de transporter le siège du Parlemeut b Naples pour la session de 1863. Après M. Ricciardi, M. Rattazzi a pris la parole. Turin, mercredi soir, 4 décembre. Voici l'analyse du discours prononcé par M. Rattazzi. Vouloir rendre le gouvernement responsable de l'insuccès des négociations relatives b la question romaine et des désordres des provinces napolitaines, est chose iujoste. Un autre ministère ne serait pas plus avancé. L'orateur ne veut pas faire l'éloge des docu ments préseolés par le baron Ricasoli. Ils n'ont pas eu une existence diplomatique. Inutile de discuter, inutile de se préoccuper pour savoir si le baron Ricasoli aurait fait b l'Église des concessions dan gereuses pour l'État. Rome est la capitale naturelle de l'Italie, et bientôt elle le sera eo fait. Je sois convaincu, dit M. Rattazzi, que le gouvernement français veut la cessation de l'occupation militaire de Rome qui est contraire b l'opinion libérale de la France; contraire b l'opinion réactionnaire comme insuffisante; con traire aux vœux du Pape qui ne se fie pas b la France, malgré les grands services rendus; contraire enfiu aox intérêts de la France qui veut que le royaume d'Italie soit pour elle uo allié fort et puissant. Le gouvernement français est notre ami sincère; il veut l'unité de l'Italie. Il nous a recon nus, quand nous avions déjb proclamé Rome notre capitale. Nos adversaires sont les siens. L'orateur, continuant, parle de°son voyage qu'il a fait spontanément, dans le but de procurer des amis b l'Italie. Il dément les bruits malveillants répandus sor ses intentions. Il faut détruire les préjugés des catholiques sincères sur la nécessité du pouvoir temporel, et les gagner b la cause de l'Italie. M. Rattazzidonneensuite des conseils touchant l'administration intérieure. Il repousse la propo sition Ricciardi, car le gouvernement français aidera le gouvernement italien contre le brigandage. L'orateur en termine en faisant appel b la concorde, b l'union de toutes les fractions constitu tionnelles de la Chambreet ses paroles son] accueillies par des applaudissements unanimes. On écrit d'Oosterhout Pendant le mois de novembre dernier, 1,5g8 pièces de bétail ont passé

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Le Propagateur (1818-1871) | 1861 | | pagina 2