ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
ANGLETERRE.
FRANCE.
Turin, mercredi soir, 11 décembre.
A la Chambre des Dépotés, le président a donné
lecture d'une dépêche télégraphique du général
La Marmora, qui déclare n'avoir jamais écrit de
rapports ni parlé cootre la politique du gouverne
ment, et n'avoir pas exprimé l'intention de don
ner sa démission.
Pois on a longuement discoté sur plusieurs
ordres du jour présentés.
La clôture a enfin été votée, et l'ordre du jour
suivant, accepté par le ministère, a été mis aux
voix La Chambre confirme ses vœux exprimés
le 27 mars, qui déclarent Rome capitale de l'Italie;
et confie an gouvernement le soin d'achever rapi
dement l'armement nationall'organisation do
royaume et la protection efficace des personnes et
des propriétés.
n Elle prend acte aussi des déclarations du
ministère relatives I) la sûreté publique; su choix
d'employés hoonêtes, capables, patriotes; b la
réorganisation de la magistrature, an plos graod
développement des travaux publics, de la garde
nationale; b tontes les antres mesures qui peuvent
amener le bien-être des provinces méridionales, et
elle passe l'ordre du jour.
Le vote, qni a eu lien par appel nominal, a
donné 232 voix pour et 79 cootre; 6 députés se
sont abstenus. M. Ratazzi a voté en faveur de
l'ordre du jonr.
Naples, mercredi soir, 11 décembre.
Le directeur de l'Observatoire a fait on rapport
sur l'éruption do Vésuve.
Le 7, les aiguilles de l'appareil Lamont indi
quaient une perturbation. Le lendemain, le sysmo-
graphe électro- magnétique a signalé on frisson
continuel du sol avec secousses de tremblements
de terre.
Le 8, a quatre heures, nue large crevasse s'est
ouverte sur la lave de 1794, a quelques kilomètres
au-dessus de Torre del Greco. Cette crevasse a
vomi d'abord de la fumée et des cendres, puis de
la lave en morceaux, et enfin de la lave en fosion
qui a dévasté la colline, enfoncé plusieurs maisons.
Vers minuit la lave a cessé de couler.
Le 9, dans la matinée, de nouvelles bouches
inférieures ont recommencé b lancer de la fumée,
des cendres et des pierres avec un horrible fracas,
de même que le cratère supérieur.
Aujourd'huiune faible éruption de cendres
couuoue.
Naples, jeudi soir, 12 décembre.
Torre del Greco est plus que jamais menacé par
l'éruptioo. Durant la nuit dernièreles secousses
ont continué. Les crevasses soot devenues de véri
tables gouilres les maisous s'écroulent. On doit
reooucer les étayer, vu la mobilité du sol.
Toutes les communications sont interrompues;
la consternation est extrême.
Ou assure que les eaux de la mer soot retirées
de cinquante mètres.
Madrid, jeudi, 12 décembre.
L'Empereur a chargé M. Barrot d'exprimer b la
Reine son vif regret de ce qui s'est passé b Valence
entre le maréchal Pélissier et le capitaine général
espagnol, en protestant eu même temps de ses
senlimeuts amicaux.
Pesth, mercredi, 11 décembre.
Le second palatin et le commissaire de sûreté du
coinitat de Haeves ont été conduits ici, les fers aux
mainspour être traduits devant le conseil de
guerre. Ou assure que le premier palatin, comte
Lyaparry, est également accusé.
Breslau, mercredi soir, 11 décembre.
A Varsovie, quarante individus, dont huit
piètres, oui été envoyés comme recrues b Orem-
bourg.
162 prêtres ont été enfermés dans la citadelle.
Le dernier numéro du journal russe la Cloche,
publiée b Londres, relate les tristes faits qu'on va
lue c Dans le village de K.ernasow, du district de
Braslaw,appartenaulau comteSobaoski, les paysaus
ont refusé la corvée; l'aide de camp de l'Empereur,
comte Korf,arriva »urles lieux avecun détachement
de soldats, et déclara que la corvée était encore
indispensable pendant un an et demi. Les paysans
persistant dans leur refus, M. Korf les fit alors
cerner par les troupes et les fit battre de verges
chacun ti tour de rôle drjvaol la foule.
a Après Chaque crains de coups, od leur
deman daii: Obéirez-voos? Mais les paysans in
flexibles répondaient toujours: Noo! Neuf
paysaos ont succombé de la sorte, mais la vue des
cadavre# o'ayant pal ébranlé la fermeté des aotres,
le comte Korf dut recourir b un autre moyeo. Il fit
venir dix voitures (kibiikas), et dans chacune d'elles
il plaça noe famille, puis il doooa l'ordre en
Sibérie. Ce fat alois seulement que les larmes
des femmes et des enfants ébranlèrent la résolution
de la foule. Elle demanda pardon et se rendit b
la corvée.
Dans le village voisin, appartenant au comte
Protassow, pendant one scène semblable, un pay
san se précipita sur le colonel qui commandait
et lui arracha ses épaulettes; en on clin d'oeil il
tomba sous les baïonnettes des soldats.
Noos lisons dans le bulletin de VAmi de la
Religion du 10 décembre Il devait y avoir après
demain jeudi une rénoioo extraordinaire des pré
sidents des conférences de Saiol-Vinceot-de-Pau!
établies b Parisdans le but de concerter sur les
mesures b prendre par suite de la disposition du
Conseil général de l'oeuvre. Nous apprenous que
M. le préfet de police a interdit celle réunion.
Noos lisons dans la Patrie:
Nous trouvons dans une correspondance écrite
de Londres le 10, l'éooncialion d'un fait que uous
avons tout lieu de croire exact et qui présente sons
un nouveau jour la questioo américaine.
Les représentants des districts manufacturiers
ont eu, dit-on, tout récemment une nouvelle con
férence avec un des membres du cabinet britanni
que, qui leur aorait parlé, cette fois, d'une manière
pins affirmative encore que la première.
Il résulterait de ses déclarations que quelle que
soit l'issue des négociations relatives b l'affaire du
Trent, l'ouverture des potts du Sud aurait été
résolue d'une manière définitive par le gouverne
ment britaonique, qui s'appuierait, pour arriver b
ce résultat, sur ce fait que le blocus n'étant pas
effectif, devait êire cousidéré comme nul et nou
avenu.
Notre correspondant ajoute que des négociations
sur ce point auraient été suivies avec les puissances
signataires du traité de Paris, qui se seraient pro
noncées en droit pour la nullité du blocus, sans se
départir en fait de lenr neutralité.
Dans ces circonstances, la Grande-Bretagne,
s'appuyaut sur l'adhésion morale de l'Europe
serait, dit 00, décidée b exiger, soit par voie de
négociation, soit autrement, la levée d'un blocus
qui ruine le commerce du monde sans profil pour
personne, puisqu'il es( prouvé, par des documents
irrécusables, que la guerre peut durer peudaol un
temps illimité, attendu qu'aucune des deux parties
n'est en état d'obliger l'autre b se soumettre.
La levée du blocus sera suivie de la sortie des
cotons, de la suspension des hostilités et de la
séparation amiable des deux États.
Nous avons reçu uoe dépêche de Boston du
24 novembre; b cette date, le San Jacinlo était
toojuurs sur rade, et son commandant avait reçu
de M. Welles, secrétaire d'Éiat de la marioe b
Washington, uoe lettre de félicitations sur sa con
duite dans l'affaire du Trenl. {Patrie.)
Ou écrit de Paris, 11 décembre:
Voici quelques détails sur un épisode qui pour
rait bien rappeler la fameuse pièce de Shakespeare
Beaucoup de bruit pour rien. Le maréchal de
Malakoff, venant d'Algérie en France et passaot en
mer devant le Crao de Valence, aurait fait saluer
d'un coup de canon la côte espagnole; ce salut
n'ayaDt pas été reodn, le gouverneur de l'Algérie,
fort mécontent, serait descendu b terre et aurait fait
demander le capitaine général. L'irritation do
maréchal aurait redoublé eu voyant que ce haut
fonctionnaire de l'armée espagnole se présentait b
lui eu bourgeois.
Le vainqueur de Stffrastopol, dont on sait l'ex
trême susceptibilité, se serait laissé alors aller b
certaines vivacités que n'a pas calmées assez vite la
réponse, pourtant des plus plausibles, du capitaine
général. Cette réponse constatait purement et
simplement l'absence de canons aa Crao. Tout n'a
pas fini là. L'opinion s'est émoe en Espagne, et la
presse de ce pays retentit de plaintes contre l'ex
cessive irritabilité du maréchal Malakoff. Ou dit
même que l'ambassade espagnole b Paris aurait été
chargée de présenter quelques observations b cet
égard. Mais il o'est pas nécessaire d'ajouter que
l'incident sera bientôt oublié; ce qui sera évidem
ment le meilleor mode d'arrangement.
Il résulte des renseignements apportés par le
paquebot de New-York do 28 novembre, que
le cabioet de Wasbingtou avait eovoyé plu
sieurs navires de guerre pour visiter le Trent et
saisir les dépêches officielles et la malle do Sud
qu'il portait, mais que le commandant du San
Jacinlo avait pris sur lui de s'emparer de MM.
Slidell et Masou, au sujet desquels ses instructions
ne s'expliquaient pas.
On assure qae le gouvernement des États
confédérés du Sud de l'Amérique prépare un
Mémorandum b l'Europe; qoe dans ce docoment il
établira d'une manière péremptoire qoe le Nord a
entrepris 00e guerre sans issue possible, puisqu'il
est incapable de faire la couquête des États sépara
tistes; qu'eu conséquence, il propose 00e séparation
amiable, offrant de faire les concessions que réclame
la civilisation moderne. {Patrie).
ITALIE.
Citons pour mémoire les lignes suivantes que
nous lisons dans une lettre adressée de Naples, le
3o novembre, au Sémaphore de Marseille Les
inquiétudes vont toujours croissant. Les nouvelles
des provinces preuneol, quoiqu'on en puisse dire,
plus de gravité. Il n'y a pas b se faire illusion la
situation des provinces méridionales est grave.
La même lettre contient, en outre, un paragraphe
qui fait, b propos du recrutement, bonne justice
de l'enthousiasme populaire si ridiculement célébré
par les journaux de l'aooexion Des désordres
ont eu lieu b propos de la conscription. Dans une
des municipalités, on a brûlé les étals de recrute
ment. Partout en province 00 éprouve de graves
embarras pour l'exécution de cette loi de la levée
militaire. Ici il y a eu deu^t ou trois manifestations
partielles peu nombreusesmais significatives.
Enfiuhier au soir, on a fait une autre manifesta
tion fort maladroite. Deux ou trois bandes, ayant
en tète des drapeaux, se sont promenées dans la
ville, b la nuit, en criant Vive Victor-Emmanuell
Viva la LevaCette manifestation, qui, b coup
sûr, n'était pas dans l'esprit public, n'a eu aucua
succès. Nous ne voulons faire ici qu'une obser
vation c'est que le correspondant du Sémaphore
n'est ni bourboonien ni fédéraliste.
Oo lit dans le Journal de Rome do 7 dé
cembre Ce matin, b midi, S. Exc. le marquis
Félix de la Valette a eu l'honoeur de présenter,
en audience privée, b Sa Sainteté le Pape, les
lettres qui l'accréditent en qualité d'ambassadeur
extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M.
l'empereur des Français près le Saint-Siège. Sa
Sainteté a daigné l'accoeillir avec beaucoup de
bienveillance. En sortant des appartements de Sa
Sainteté M. l'ambassadeur de France est allé
complimenter S. Em. le cardinal Aotonelli.
Dl) 7 AU 13 DÉCEMBRE INCLUS.
Naissances 5. Sexe masc., 4; id. fera. t.
Mariages 2. Versiraete, Isidore, maçon, et
Buseyoe, Horteose, dentellière. Vansprangbe,
Pierre,journalier, et Iugelaere, Rosalie, dentellière.
DÉCÈS. Aruonld, Camille,32 ans, journalier,
célibataire, (domicilié b Renaix) rue de Tbourout.
Enfants au-dbssous de 7 ans 2. - Sexe
mas. 1, sexe fétu. 1.