45me Année.
Mercredi 18 Décembre 1861.
No 4,613.
polir la tille 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
foi catholique.
constitution belge.
pour le dehors fr. 7-50 par
/an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
15 décember 1798. Occupation de Rome
par lô général €ham-
piontiet.
16 1631. Eruption dù Vésuve.
il 546. Prise de Rome par
Atila.
18 1740. Grande inondation du
Rhône.
Au commencement de la séance de
samedi, la Chambre a reçu communication
de la réponse du Roi l'adresse. Celte
réponse est ainsi conçue
Nous lisons dans le Moniteur
!v{«
LE PROPAGATEUR.
ÉPI1ÉHÉRIDES.
i
yp&SSS, 18 Décembre.
REVUE POLITIQUE.
Les nouvelles de New-York sont importante; et
ponr ainsi dire décisives. Le gouvernement améri
cain approuve hautement Incapture de MM. Masonet
Slidell. C'est dti moins ce qui résuite des documents
émanant du ministère de la marine b Washington.
Le Congrès a été plus loin non-seulement il a
accepté, au nom du pays, l'acte du commandant du
San-Jacinlo, mais encore il lui a voté des remer-
ciments. Le président Linooln dans son Message,
ne parle pas, il est trîai, de l'incident du Trenl,
mais il se met en mesure comme s'il prévoyait que
cet incident dût entfaînér les pires éventualités. En
invitant le Congrès b voter d'urgence d'amples
mesures pour mettre en état immédiat de défense
les côtes, les lacs et les rivières, pour ériger, sur
certains points», des fortifications nouvelles, notam
ment pour protéger les ports, le président Lincoln
montre combien peu H compte sur le maintien
de la paii.
Une dépêche annonce b la Presse que é'est h
l'unanimité que le Séoat et la Chambre des repré
sentants ont voté des félicitations au capitaine
Wilkes et déclaré qu'il n'y avait aucune satisfaction
b donner b l'Angleterre.
Tous les journaux de Londres ont paru hier
malin encadrés de noir, ponr honorer la mémoire
du prince Albert. Ils lui consacrent, en outré, des
articles nécrologiques où un légitime hommage est
rendu b ses qualités intellectuelles et morales.
Des nouvelles qui arriveot des États napolitains
rendent fort douteuse la mort de Borgès; il parait
que ce général continue de battre les Piémoutais,
pendant que le télégraphe le fusille.
On croit généralement b Madrid que M. Luscan,
progressiste, sera nommé ministre de Fomento
(travaux publics.)
Les débats sor le projet de loi relatif b la presse
dans le Parlement autrichien ont occupé trois
séances. La loi a été votée après le rejet de plusieurs
amendements présentés par le gouvernement dans
le but de rendre plus vigoureuses les conditions de
responsabilité des écrivains. Cette loi, comme
le dit l'Ost Deutsche Post, aura certainement
pour effet d'accorder b la presse ttDe véritable
liberté, tout eu contenant des garanties suffisantes
contre l'abus de cette liberté.
L'Assemblée valaque a été ouverte le i5, b
Bucharest, par les ministres. Ou attend le firmau de
Constantinople pour uDir les Chambres.
Messieurs, j'attache le plus grand prix aux
témoignages d'affection et de confiance qoe m'a
toujours donnés la Représentation nationale.
C'est avec nne vive satisfaction que j'en reçois
aujourd'hui là nouvelle assurance. Continuez,
messieurs, b vous occuper avec le même zèle et le
a même patriotisme des grands intérêts qui vous
sont confiés. Vous mériterez bien du pays, et vous
a acquerrez de nouveaux titres b ma gratitude.
Un immense malheur vient de frapper l'augnste
famille royale d'Angleterre et l'Angleterre elle-
même. Le prince-consort Albert-François-Auguste-
Charles Emmanuel, duc de Saxe et prince de Saxe-
Cobonrg-Gotha, est mort, samedi, i4, au château
de Windsor, après une courte maladie. Le prince
de Galles avait été appelé la veille tjans la nuit
auprès de son auguste père pour recevoir ses derniers
adieux.
S. A.R.Ie prince Albert deSaxe Cobourg Gotha,
fils puîné du duc Eroest 1", frère du duc régnant
Ernest II, neveu de S. M. le Roi des Belges, était né
le 26 août 181g. Il avait habité Bruxelles avec sou
frère le prince Ernest et tous deux y avaient com
plété leur éducation par les soins de M. Quetelet et
d'autres professeurs de distinction.
Le 10 février i84o le prince s'était marié avec
sa cousine la Reine Victoria 1" d'Angleterre. De
ce mariage, si heuteox pour les deux augustes
époux, sont nés Deuf enfants, quatre princes et
cinq princesses. La princesse aînée Victoire-Adélaïde
a été mariée le z5 janvier i858 au prince Frédéric-
Guiiiaume, héritier présomptif de la couronne de
Pressé. Le prince Alfred, quatrième enfant, n'était
point près de son père lors du fatal événement. Les
sdinà de sa sauté ont exigé qu'il habitât une villa
près de Cannés, dans le Midi de la France.
Le prince Albert était grand maître de l'ordre du
Bain, chevalier de l'ordre de la Jarretière, membre
du cooseil privé de S. M. là Reine de la Grande-
Bretagne et d'Irlande, feld-maréchal de l'armée,
chancelier de l'université de Cambridge.
Libéral, ferme et éclairé, d'une instruction supé
rieure, versé dans les sciences qu'il cultivait avec
passion, le prince Albert aimait b s'entourer des
hommes intelligents et utiles que l'aménité de ses
manières, les qualités de soo cœur, la distinction de
son esprit, la variété de ses connaissances attiraient
près de lui.
Prudent aux conseils d'État, doué d'une grande
rectitude de jugement, d'une probité politique
inaltérable, ses avis étaient recherchés avec empres
sement et respectés par les hommes qui dirigent les
destinées de l'Angleterre.
Le peuple anglais, dont il avait conquis l'entière
affectioD, avait en lui une confiance profonde. Le
prince Se plaisait b provoquer les améliorations'que
sa hante intelligence lui faisait comprendre. Il n'a
usé de l'influence considérable qu'il exerçait que
pour le bien. C'est b lui que l'on doit l'idée et les
premières tentatives d'exécution de la grande
exposition universelle de i85i. Le princé s'était
placé b la tête de la société pour la construction des
maisons d'ouvriers et des cottages des petits culti
vateurs. Il a présidé souvent des réunions d'agri
culteurs auxquels il donnait les conseils les plus
pratiques pour les améliorations du sol et les
progrès de la culture. Ou se souvient du magnifique
discours qu'il prononça, le 16 juillet 1860, b
l'ouverture de la quatrième session du congrès
international de statistique dout il avait accepté la
présidence. Les plus illustres savants, convoqués de
toutes les parties de l'Europe,eotendireut un prince
qui proclamait dans on beau langage les principes
scientifiques les plus vrais et les plus rigoureux et
reconnurent en lui l'un de leurs.
La mort a frappé cette brillante organisation,
cet homme éclairé et bienfaisant, cet époux si
affectueox, ce père si tendre,ce prince si dévoué aox
intérêts de sa nouvelle patrie comme aux intérêts
de l'humanité même.
C'est une perte immense pour le pays auquel il
avait consacré sa belle vie. C'est no deuil de famille
pour les dynasties de l'Angleterre, de la Belgique,
du Portugal et de Saxe. Tous les cœurs s'associeront
b la douleur de l'auguste Yenveet des enfants que
ce coup terrible vient d'accabler; tous les Belges
prendront part b la profonde affliction que notre
Monarque et sa Famille ressentiront par la mort
inattendue de leur illustre et bien-aimé parent.
chronique judiciaire.
La cour d'assises séant b Bruges s'est occupée,
dans son audience du 13 décembre, de la poursuite
b charge d'Auguste Van de Walle, journalier
b Meolebeke, accusé de tentative d'assassinat sur
sa propre fille, Marie-Léonie, âgée de quatre ans,
et d'abandon et de délaissement de cette même
enfant dans nn endroit désert, après avoir commis
sur elle le crime de viol. Il a été déclaré coupable
sur tous les faits et condamné b la peine de mort.
Samedi est venue devant notre cour d'assises,
l'affaire du nommé Auguste Willems, commissaire
de police b Mémo, accusé d'abus de fonctions.
Nous résumerons brièvement les faits mis b
la charge de Willems Au mois de février dernier,
Corneille Willems, ouvrier, né b Menin de parents
belges, et y demeurant, travaillait dans nne fabrique
b Halluin, village situé en France, b l'extrême
frontière, et assez près de Menin, pour qu'il pût
rendre tous les jours.
Il fut inculpé d'avoir sciemment recélé b Halloiri
une navette provenant de vol. Informé des soup
çons dont il était l'objet, il résolut de ne plus aller
travailler en France, mais le jour même où pour la
première fois il resta chez lui, un agent vint de la
part du commissaire de police de Menin, lui ordon
ner de ce rendre le lendemain au bureau de ce
fonctionnaire. Le commissaire lui dit d'aller cher
cher son livret chez son ancien patron b Halluin; et
ordonna b uu agent de police, nommé Martelez, de
condnire Corneille Wiileins chez le commissaire de
police de Halluin.
Arrivé en cette commune, Corneille Willems
fut conduit non pas chez sou aocien patron mais au
bureau du commissaire de police où il fut mis en
état d'arrestation.
Quelques mois plus tard, le même commissaire
de police de Menin procéda encore l'extradition
illégale de la fille Mélauie De Volder. Cette fille,
uée lugeltnuns'.er de parents belges, avait été