DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
FRANCE.
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supplémentaires et extraordinaires dans l'intervalle
des sessions, il était cepeodaot essentiel de se
réserver la faculté de pourvoir h des nécessités
imprévues. Le système des virements en fournit les
moyens et il a l'avantage de limiter cette faculté
aux besoins vraiment urgents et indispensables.
L'application sévère de ce nouveau système
nous aidera b asseoir notre régime financier sur des
bases inébranlables.
a Je compte sur votre patriotisme et vos lumiè
res pour seconder mes efforts par un concours
empressé.
Le budget vous sera présenté dès l'ouverture
de la session. Ce n'est pas sans regret que je me suis
décidé b vous proposer le remaniement de plusieurs
impôts; mais par l'accroissement, l'aggravation,
j'en suis convaincu, ne sera que temporaire.
Vous voudrez bien vous occuper d'abord
du projet de loi relatif b l'échange des titres de la
rente 4 142 p. c,, projet qui a pour but, en
conciliant équitablement les intérêts do trésor et
ceux de ses créanciers, de préparer l'uDification de
la d.e|te, Je vous ai exposé, messieurs, loyalement
l'état des chosesl
Vous le savez, chaque occasion où se pré
sentait une réforme utile j'en ai pris résolument
l'initiative.
a Cependant, je n'en maintiendrai pas moins
intactes les bases fondamentales de la Constitution
qui a déjb valu au pays dix années d'ordre et de
prospérité. Le sort de tous ceux qui sont au
pouvoir, je ne l'ignore pas, est de voir leurs
intentions les plus pures méconnues, leurs actes les
plus louables dénaturés par l'esprit de parti. Mais
les clameurs sout impuissantes lorsqu'on possède la
confiance de la nation et qu'on ne néglige rien pour
la mériter. Ce sentiment, qui se manifeste en toutes
circonstances, est ma récompense la plus précieuse
et fait ma plus grande force.
Survient-il de ces événements imprévus, tels
que la cherté des subsistances et le ralentissement
du travail, le peuple souffre, mais, dans sa justice,
il ne me rend pas responsable de ses souffrances,
parce qu'il sait que toutes mes pensées, tous mes
efforts, toutes mes actions tendent sans cesse b
améliorer son sort et b augmenter la prospérité de
la France.
a Ne nous faisons pas illusion sur ce qui nous
reste b accomplir, mais en même temps félicitons-
noos d'avoir traversé dix années au milieu du calme
des populations satisfaites et de l'union des grands
corps de l'Etat.
Persévérons dans notre tâche avec énergie et
coufions-nous dans la Providence qui noos a tou
jours donné des signes visibles de sa protection.
La haute cour militaire a rendu avant-hier, dans
l'affaire du lieutenant-colonel Hayez, un arrêt par
lequel elle se déclare incompétente.
Oo assure que M. l'auditeur-général va se
pourvoir en cassatioo contre cette décision.
Deux honorables sénateurs, affligés l'uo et
l'autre d'une longue et cruelle maladie, M. le
comte de Marnix, grand-maréchal du palais, et M.
le docteur Seutin, dont le nom se rattache b l'une
des plus utiles inventions de la chirurgie de notre
époque, se trouvent tous deux depuis vendiedi
dans un état très-alarmant.
Hier, la commune de Boesinghe était en fête. Le
drapeau aux couleurs nationales flottait b la flèche
de la tour, les cloches sonnaient b toute volée, des
décharges d'armes b feu se faisaient entendre pres
que sans interruption. Des deux côtés des rues se
trouvaient plaolés b distance des sapios entourés
de verdure et reliés entr'eux de guirlandes qui dans
leur prolongement allaient aboutir anx extrémités
des rues b des arcs-de-triomphe surchargés d'ori
flammes tricolores. Le drapeau national se trou
vait b toutes les maisons et les inscriptions de cir
constance étaient en grand nombre. La foule était
compacte, elle paraissait heureuse. Quelle était donc
la cause de tout ce mouvement, de toutes ces mani
festations de joie? Lè Roi, par un arrêté en date du
8 courant, avait nommé le sieur Titeca, Léopold,
bourgmestre de la commune de Boesinghe, il allait
être procédé b l'installation officielle du nouveau
magistrat et les habitants de la belle commune de
Boesinghe voulaient témoigner leurs sympathies b
celui que la confiance royale avait iovesti de ces
délicates fonctions. Dès trois heures de l'après-midi,
un cortège attendait, devant le cabarêt les Trois
Rois, l'arrivée de M. le bourgmestre. Le cortège se
composait des membres du Conseil communal,
échevin en tête; des archers de la société de
Guillaume Tell; du corps de musique de la com
mune de Laoghemarck des élèves de l'école
communale et d'un peloton de gardes civiques, en
tenue de campagne, et armés de fusils de chasse b
deux conps. Un cavalier, monté sur un robuste
cheval, et portant l'étendard de la commune, tenait
la tête de ce cortège. Vers les 3 i|2 heures, on
entendit du côté d'Ypres des décharges coutinuelles
d'artillerie. Le bourgmestre çrrive, criait-on, et on
répondit b ces salves par ,uo feu roulant de moos-
quelterie. Enfin la voiture de M. Titeca paraît en
vne. Le moment devient solennel. Le bourgmestre
descend de voiture. La musique entonne l'air
Dational, les coups de feu éclatent de plus belle, les
cris de Vive le Bourgmestre! partent de toutes
les bouches et le premier magistrat de la commune
est reçu par les habitants de Boesinghe comme un
père parmi ses enfants. Après que M. l'échevin, au
nom du Caonseil communl, eut complimenté M. le
boorgmestre, M. Polydore Peckel, s'avança au
devant deM.Titeca et lui offrit, au nom des archers
de Guillaume Tell,la présidence honoraire de cette
société; ce qui fut accepté de bieo bon cœur. Après
la présentation du vin d'honneur, le coriége se mit
en marche et traversa, d'un bout b l'autre, la com
mune pour se rendre b la Maison-Communale, où
Monsieur le bourgmestre fut installé et reçut les
félicitations du Conseil communal et du clergé de
la paroisse. M. le bourgmestre fut ensuite reconduit
b sa demeure. A 5 heures a eu lieu un banquet de
8o couverts. Le soir une illumination générale a
clôturé ce beau jour qui ne s'effacera pas de long
temps de la mémoire des habitants de Boesinghe.
NÉCROLOGIE.
On annonce de Monthey au Confédéré du
Valais, la mort du général suisse Dnfour. La perte
de cet officier distingué excite d'universels regrets
dans le canton et dans sa nombreuse famille dont
plusieurs membres ont occupé, depuis longtemps,
les plus hautes fonctious du pays.
Nouvvaudois
NOUVELLES DIVERSES.
Il Avenir, d'Anvers, annonce en ces termes
un fait grave que nous ne reproduisons qu'en
l'entourant de formelles réserves: Oo nous écrit
de Beverloo, qu'uo événement regrettable vient
de se passer au camp, il y a quelques jours. Un
officier russe qui venait de visiter le camp, s'était
mis b table avec quelques officiers belges. Vers la
fin du repas, paraît-il, l'officier russe parla de notre
armée en termes peu agréables, fit même quelques
insinuations malveillantes qui furent relevées, dit-
on, par M. le capitaine Dupré. La querelle s'enve
nima et l'on convint de vider le différend en combat
singulier.
a Le duel eut lieu au pistolet; les deux adver
saires furent placés b une dislance de deux longueurs
d'épée, et eurent la faculté d'avancer et de lâcher la
délente quand bon leur semblerait.
L'officier russe tira le premier et brisa le
poignet droit du capitaine Dupré, celui-ci prit son
pistolet de l'autre maio,s'avança vers son adversaire
et lui fracassa la tête. Inutile d'ajouter que le Russe
est mort sur le coup.
La députation permanente du conseil pro
vincial du Hainaut vient, assure-t-on, d'interdire,
d'une façon absolue, tous les jeux du hasard dans
ladite province.
Oo signale les effets suivants du hasard. Il y
a 33 ans, lorsque M. Magin alla s'installer b
Herbeumont (Luxembourg), en qualité de curé, la
première persoune qu'il enterra fut M. X Le
dernière personne dont il fit l'iubumatioo dans
cette commune, la veille du jour où il devait
abandonner sa cure pour aller occuper celle de
Jamagne, fut l'épouse X...
Ou écrit de Neuss, le 24, b la Gazette d'El-
berfeld Un convoi de chemin de fer de
Cologne b Crefeld a été forcé ce soir de faire balte
sur la voie b environ 200 pas de Neuss, et les voya
geurs ont dû aller a pied jusqu'b la station, b cause
d'une iocomofive qui se trouvait sur les rails. Un
homme avait été pris dans les rouanges su moment
où il traversait la voie, et il y était tellement en
chevêtré, qu'on o'a pu le dégager qu'en démon
tant la locomotive. Plusieurs médecins de Neuss
étaient auprès de lui, un prêtre lui donnait les
consolations de la religion. Une de ses jambes,
prise dans une roue, ne tenait plus b son corps que
par un lambeau, et il travaillait cependant ancoer
lui-même b se dégager.
Oo mande de Leipsicb, le 22 Notre foire du
nouvel an, qui vient de toucher b sa fin, a été
mauvaise sous tous les rapports. C'est surtout
l'absence presque totale d'acheteurs américains qni
a porté le plus grand préjudice aux affaires. Le
commerce de drap s'en est principalement ressenti.
De 70,000 pièces de draps, on n'a vendu qu'envi
ron la moitié, et les prix étaient de 12 b i5 p. c.
inférieurs b ceox payés b la foire d'automue. Les
autres étoffes laine et mi-laine, les cotonuades et
tous les articles de bonneterie étaient également
délaissés. Les affaires eu articles de luxe, surtout en
soieries, étaient encore plus minimes. Il n'y avait
qu'uo peu d'activité sur notre marché de peaux et
de cuirs, a
Havane, y jauvier.
Le Moniteur mexicain assure que le Mexique
peut tenir la campague avec i5o mille hommes et
cent canons. Les Mexicains sont décidés b concen
trer la résistance b Tampico. Uraga défend toutes
les routes avec vingt mille hommes.
Une proclamation de Juarez exhorte les Mexi-
caius b oublier leurs différends et b s'unir pour
courir b la défense de la patrie.
Les exploits d'une habile aventurière et la
déconvenue d'un magnétiseur sont ainsi exposés
dans les journaux parisiens: Le sieur X
médecin, est en même temps magnétiseur et associé
d'une somnambule qui prétend b la palme de la
lucidité. Il y a quelque temps, uoe jeune femme,
mise avec une extrême recherche, preoaut de
grands airs et de belles mauières, se présenta chez
lui. Elle paraissait très-souffrante.
Docteur, dit-elle, je suis atteinte d'une
maladie de poitrine qui fait le désespoir de vos
confrères, car ils ne peuvent la définir. J'ai foi dans
le magnétisme, et b l'insu de mou mari, je viens ici,
dans une simple voiture de louage, pour consulter
votre somnambule. Je désire preudre avec vous un
petit arrangement qui ménagera mes scrupules. Je
ne payerai pas les consultations. Mais si je recon
nais qu'elles m'ont procuré la santé, ou (ont ou
moins uoe amélioration notable, vous pourraz
compter sur les effets de ma reconnaissance.
Madame, répondit le docteur, qui na
voulait pas paraître douter du magnétisme, et qui
croyait avoir affaire b une grande dame, la chose est
convenue nous commencerons quand vous
voudrez.
La première consultation eut lieo. La somnam
bule vit dans les poumons de la malade de petites
végétations, cause de la maladie, et iodiqua un
traitement. La visiteuse partit avec l'ordonnance.
Au bout de quelques jours elle revint et
déclara que la médication lui avait fait beaucoup de
bieo. A chacune de ses visites elle signalait les
progrès de la guérison; une sorte d'intimité s'était
établie entre elle, la somnambule et le magoétiseur,
enchantés d'un résultat qui devait accroître leur
réputation et amener les écus dans leur caisse.
A l'une des séances, la consultante laissa tomber
sans affectation nue carte que l'on ne remasse
qu'aptès son départ.