45me Année. Samedi 8 Février 1862. No 4,628. BUREAU PRIX D'ABONNEMENT FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. ??^SS, 8 Février. REVUE POLITIQUE. UN MENSONGE. Vpre», rue de Lille, 1». EDITION i Mercredi et Samedi. LE PROPAGATEUR Pour Vprea t fr. par an. Pour le Dehors I fr. par an. La session du Parlement anglais a été ouverte avant-hier par les commissaires de la Reine. Ainsi qu'on pouvait s'y attendre le discours royal ne contient aucune communication importante. La Chambre des députés de Vienne a repris ses séances. La question financière a été mise aussitôt b l'ordre du jour, et le gouvernement a annoncé qu'indépendamment d'un arrangement conclu avec la Banqoe, pour faire face aox premiers besoins du Trésor, il a décidé l'aogmentation des droits sur le sel, sur le sucre et sur le timbre. Celte augmenta tion promet un accroissement de recettes de près de 3a millions. La question mexicaine occupe toujours le pre mier plan de la politique. Le Moniteur universel prend part aux discussions de la presse et déclare qu'il y a, pour les puissances intervenantes, néces sité de compléter leur œuvre en constituant au Mexique un pouvoir fort avec lequel l'Europe puisse nouer de solides et pacifiques relations. Cette déclaration, qui lève tous les doutes quant aux projets monarchiques des trois puissances, reçoit eo quelque sotie un commentaire d'une note où la Patrie affi'me que la candidature de l'archi duc Maximiliert est nettement posée. Le même journal, parlant de la situation du Mexique b la date du 5 janvier, assure que le nombre des provinces disposées b adhérer an projet Almonteélait de dix-huit sur vingt et une provinces dont se compose la Confédération mexicaine. On sait que le projet Almonte a pour but l'établisse ment au Mexique d'un gouvernement monarchique libéral. La feuille officieuse ajoute que la situation du pays est telle, qu'on regarde comme certain que toutes les villes sans exception voteront en faveur (Scite Voir le n° 4.6^7 du Propagateur. III. V THÉODOSE. Nous l'avons dit,Théodose- le-Jeune, b l'époque où se passa cette histoire, régnait sur l'empire d'Orient. Ce prince, extrêmement attaché b la religion, était un modède de bonté, de patience et de douceur, et un de ses historiens dit qu'il était plus maître de ses passions que de ses sujets. Heureusement, Théodose avait une sœur nom nié Pulchérie, dont la fermeté de caractère contribua puissamment b affermir le pouvoir de l'empereur. De tous les enfants d'Arcadius, cette princesse seule avait hérité de la grandeur d'âme de son aïeul 1 héodose-le-Grand. La prudence qui est dans les autres le fruit de l'expérience, fut en elle un doD de la Dature. Un coup d'œii sùr et pénétrant lui découvrait protuptemeni ce qu'il fallait faire et l'exécution suivait aussitôt. Cette princesse, b peine âgée de vingt ans, se cha<gea de l'administration de I Etal. La vie de cette ferutne, si digne de louange, fut un sacrifice peipéiuel aux intérêts de Tiréodose II. Ou a dit qu'elle tenait lieu b elle seule d'un de ce projet lorsque les trois puissances alliées auront annoncé par une proclamation adressée aux populations qu'elles sont décidées b faire respecter leurs vœux. Si les renseignements de la Patrie étaient exacts, il en faudrait conclure que le gouvernement de Tuarez est abandonné des populations, et que les Mexicains applaudissent b l'invasion de leur pays. Ou assure que les autorités anglaises, sur les réclamations énergiques du cabinet de Washing ton, ont enjoint au navire confédéré le Sumter d'avoir b quitter immédiatement les eaux de gi- braltar. Les dernières nouvelles d'Amérique sont inté ressantes. Elles nous apprennent que l'expédition de Sumside, dont la destination avait été tenue cachée, est arrivée dans le détroit de Pimbico et qu'on s'attend b la voir attaquer Newbern et l'île Roonoke. Le plan de campagne, conçu et dirigé par le géuéial en chef des armées du Nord, le gé néral Mac Clellan, se produit ainsi par degrés, et en l'étudiant ou ne peut manquer d'être frappé de la puissance de sa conception ainsi que des ré sultats décisifs qu'il doit amener. L'intention du gouvernement des États Unis, semble-t-il, est moins de vaincre les rebelles que de les ramener b leurs devoirs envers l'Union. Il lient plus b dissoudie l'armée qui lui est opposée qu'à la détruire par les armes. Les combinaisons stratégi ques du général Mac-Clelland paraissent devoir obtenir ce lésultat. Par I* prise de Newbern, qui est située au conflueut de la Neuse et du Treut, les troupes fédérales peuveut se porter rapidement daus l'intérieur de la Caroline du Nord, où l'Union compte de nombreux et fermes adhérents, pour s'emparer de Goldsborough, ville qui commande les chemins de fer de Wilmingtou, de Weldoos et de Raleigh, la capitale de la Caroline du Nord. Ces positions prises, les moyeus de cotumunicatiou et conseil de vieillards, et, sans contredit, le lègue du successeur d'Arcadius peut être appelé l'ouvrage de Pulchérie. Des mains, pour ainsi dire condamnées b manier le fuseau, tinrent avec prudence et fermeté les rênes de l'empire. Toutes les qualités du grand Théodose se reflétaient daus sa petite- fille qui unissait aux plus nobles sentiments, les plus btillautes connaissances. Théodose était bieD loin d'entraver l'heureuse influence que sa sœur exerçait dans l'État. Ce prince était bon, sensible, et il existe un préambule qu'il plaçait eu tête de toutes ses ordonnances, où il est dit u Nous sommes disposé b ctoire que nous recevons un bienfait, lorsque nous trouvons une occasion de faire du Lien nos sujets. Nous regar dons un jour comme perdu pour nous, quand nous n'avons pu l'ennoblir par quelques actions de bienveillance. Nos libéralités laissent, dans notre âme, une seciète satisfaction. Rendre les hommes heureux, c'est la plus uoble fonction des princes: elle tend l'homme co péiateur de Dieu même. Pleine de sollicitude pour son ftère, Pulchérie travaillait b éloigner de la cour les flatteurs et les coutiisaus. Elle avait entouré l'empereur d'hommes sérieux, intègres, veitueux. Parmi eux se trouvait Paulin, qui dans sa jeunesse avait étudié Arlienes, où il s'était lié d'amitié avec le pète d'Aihén.ïs. Plus heureux que ce dernier, Paulin qui s'était de ravitaillement pour les armées confédérées en Virginie seront coupés, et les séparatistes devront attaquer l'armée fédérale devant Washington ou se débander, cernées qu'elles seront de tous côtés. Les esclavagistes out compromis le danger de la situation qui les menaçait, et ils viennent de tenter de rompre le cercle de fer qui commence b les enserrer. Ils ont fait un effort désespéré dans le Kentur.ky, où la lutte leur semblait offrir les chances les plus favorables. Nous avons déjh annoncé qu'ils avaieot été complètement battus, et que leur défaite découvrait le nord du Tennessee, dont les sentiments unionistes n'avaient pu être comprimés jusqu'b ce jour que la présence des soldats du Sud. Nous devons donc nous attendre b voir maintenant le Nord agir promptement et vigoureusement. Un soulèvement des paysans a en lieu en Vala- chie. Les révoltés, après avoir tué un sous-préfet et maltraité un procureur, se sout mis en marche sur la capitale. Le prince Couza a envoyé des troupes b leur rencontre. Les dépêches de Cocbinchine annoncent que le contre amiral Botitiard, avec toutes ses forces, a attaqué Ben-Hoa et enlevé les ouvrages avancés. La place a demandé a capituler apiès une éner gique résistance qui a fait éprouver des pertes con sidérables aux Fraoçais. L'amiral lui-même a failli être tué. Ou croit que son intention est d'aller mettre immédiatement le siège devaul Hué. La discussion générale du budget de l'intérieur a été terminée dans la séance de la Chambre de jeudi, apiès un débat politique auquel ont pris part M. de Theux, M. le mioistre des finances, M. Guillery et M. de Decker. L'assemblée a entendu aussi, sur des points spéciaux, M. de Montpellier, M. de Moor et M. le mioistre de la justice. adonné aux mêmes études, qui avait reçu du ciel les mêmes talents, avait embrassé le chrisiianisme. Ce seigneur avait su méiiter l'intimité et la confiance dont l'honorait son maître'. Il avait une grande délicatesse de génie, beaucoup de goût et de facilité pour les sciences. Paulin semblait riva liser de zèle avec Pulchérie, pour rendre l'empereur capable de porter le sceptre de Coostantio. Il lui mettait sans cesse devant les yeux les belles actions de ses ancêtres et ne cessait de lui donner l'exemple des plus héroïques vertus. L'empereur était doué d'ailleurs des plus belles dispositions et sa sœur avait su lui inspirer celle piété solide, sans laquelle il n'y a point de vertu possible. Pulchérie avait présidé elle-même b l'instruction de son frère, en se faisant seconder par des maîtres vertueux qu'elle savait choisir avec discernement. Tandis que Paulin excitait en lui l'émulation, aiguilloo si nécessaire b l'activité de l'esprit. Pulchérie, par ses exemples comme par ses discours, lui inspirait i'amour de la justice et delà clémence. Tel était Tbéodose-le Jeune au moment où M? atteignait sa vingtième année, et le plus grand" souci de Pulchérie fut bientôt de lui trouver une épouse qui lût digne d'occuper le trône. Pour être continué.)

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