J'ai enfin découvert une bonne place, dit-elle h sa compagne; j'y eotre demain. Ce n'a pas été sans peine; il m'a fallu faire tant de courses que je suis courbaturée. AUTRICHE. La jeune fiancée, qu'où dit fort intelligente, a failli il y a peu de temps, épouser un autre sourd et muet de Paris, lequel s'est marié en fin de compte avec une demoiselle parlant et entendant b merveille; pour lui, il n'a que le langage de la pantomime, la partie n'est donc pas égale. Il en souffre tellement qu'il a écrit a son ancienne fian cée que si elle tient en se mariant b être heureuse, il faut avant tout faire choix d'uo époux privé des mêmes sens qu'elle uiêtne, et sagement elle a suivi l'avis. Un des ouvriers de M. Raymond couvreur en ardoises b Doudeville (Seine Inférieure), le nommé Vanloo, belge d'origine, vient d'hériter d'une somme de plus de 100,000 francs. Il ne connaissait pas le parent qui lui lègue cette fortune. Un vol des plus étraoges, dit une feuille parisienne, a été commis par une jeune fille au préjudice de sa campagne, dans les circonstances suivantes Deux jeuoes domestiques momentanément sans place, Marie Gretcben et Sophie D..., toutes deux originairesdudéparteroent du Sas-Rhin,occupaient ensemblenoe petite chambre garnie rue des Rosiers; elles avaient h peu près complètement épuisé leurs ressources, et elles attendaient avec impatience l'occasion de trouver une condition nouvelle. Vendredi soir, Marie Gretcheo, qui était sortie depuis le malin, rentra, accablée de fatigue, mais la joie peinte sur le visage Je n'ai pas tant de chance, répondit avec amertume Sophie D.; j'ai beau courir, je ne trouve rien. Cela me décourage. Si j'avais l'argent pour le voyage, je retournerais au pays. Peux-tu me prêter quelque monnaie? Il ne me reste pas grand'chose, reprit Marie, tu le sais; cependant, comme je dois demain trou ver la nourriture et le logemeot, voici mes derniers 10 fr. La jeune fille se dispose pour sa toilette de nuit. Elle possédait une longue et magnifique chevelure blonde qui faisait son orgueil, et qui peut être avait cootribué b séduire nn jeune ouvrier alsacien, lequel la recherchait en mariage. Cette chevelure formait une grosse natte roulée sur sa tête; elle la détacha puis, lasse d'être sur ses jambes, elle s'assit sur une chaise et tomba bientôt dans un sommeil de plomb. La natte pendait en dehors du dossier de la chaise; une mauvaise pensée traversa l'esprit de Sophie D. Elle prit Jes ciseaux et fit tomber la chevelure, s'en empara et sortit. Quand Marie s'éveilla, elle était seule; elle sentit du froid b la tète, y porta la main et éprouva un saisissemeot analogue b celui que dut ressentir Samson en semblable circonstance. Elle peusait b ce qne dirait son futur. Le matin, avant de partir pour se rendre chex ses nouveaux maîtres, elle porta plainte. Peu sa vie active, visitant les malades, secourant les pauvres et les servant de ses propres mains. Elle trouva bientôt dans la pratique des vertus la paix et la félicité que n'avait pu lui donner le premier tiône de l'univers. Mais quel bonhenr est parfait sur celte terre, et peut-on cesser un seul jour de pleurer en cette vallée de larmes? Eudoxie eut donc aussi ses peines, et d'autant plus vives qu'elles loi venaient d'un être qni la touchait de plos près. Les nouvelles que Pulchérie lui donnait de la cour étaient de plus en plus fâcheuses. Théodose s'abandonnait sans frein b ses passions et b ses favoris, qni l'avaient plongé dans l'oisiveté et dans la mollesse. Bientôt, Pulché rie fut aussi exilée, Théodose ne pouvant souffrir ses justes représentations. L'empire, abandonné aux plus intrigants, fut bientôt en proie b tonte espèce de désordres. Les finances s'épuisèrent et la guerre désola les plus fertiles provinces. Théodose perdit plusieurs batailles. Il alla même jusqo'b favoriser Eutichès dont l'hérésie déchira l'Eglise. Comment redire les pénibles réflexionsles d'heures après, Sophie était arrêtée au moment où elle allait prendre le chemin de fer pour retourner b Strasbourg; elle avoua qu'elle avait vendu la oalie b uo coiffeur pour la somme de 4o fr. Un événement fort extraordinaire, dit le Courrier de Lyon, a ému samedi matin les gardes du Parc de la Tète-d'Or. La plus grande partie des volatiles réunis le long de la petite rivière, b partir du pont de bois, présentait, dès six heures, de graves symptômes d'empoisonnement. Cent cin quante de ces animaux se débattaient expirants, et malgré tous les soios qu'on leur a prodigués, cent trente au moins ne survivront pas b ce désastre. On les a transportés sur la berge Je la petite rivière, eu face des étables. C'était pitié de les voir battre de l'aile, se traîner sur l'herbe, et se tordre dans les convulsions d'une longue agonie. 21 cygnes ont succombé. Toutes les oies de Toulouse ont péri, ainsi qu'un grand nombre d'oiseaux rares canards mandarins, canards hollandais, suédois, sarcelles, poules d'ean, etc. Le dommage est donc tiès-considérable et représente uo chiffre très-élevé. Les chimistes experts s'occupent en ce moment de rechercher les causes de cette catastrophe. Généralement, on voif dans ce fait un de ces actes de vandalisme qu'il est impossible de com prendre et de qualifier. Personne, en effet, n'a pu ni ne pourra bénéficier de celte destructioo, et oous chercherions vainemeot b nous rendre compte des motifs qui auraieut guidé les malfaiteurs. Les résultats de l'expertise nous apprendront prochainement s'il faut attribuer b la malveillance cette destructioo simultauée et pour ainsi dire générale. Le président des Etals du Sud s'est rendu, avec les ministres de la guerre et de la marine, dans les premiers jours de février, au quartier-général du général Beauregard. Le résultat de l'inspection a paru rassurer le présideot Davis sur la situation des forces confédérées. (Presse.) Une dépêche particulière de Londres, du 22 au matin, nous assure que l'amirauté venait d'or donner l'armement de deux navires de guerre b vapeur, pour transporter des troupes b Wydaah, port de la côte occidentale d'Afrique, dont les Anglais viennent de preodre possession. (Patrie.) Le récit étrange quon va lire, et qui nécessite pour y croire une foi robuste, est em prunté au Journal d'Avraoches Un jeune garçon de ferme, f emportant sur d'autres prétendants, avaitépvusé la fille de son maîtreet dans la journée on avait célébré joyeusement le festin, qui devait se prolonger, comme d'usage, assez avant dans la nuit. Le soir étant venu, on remarqua que le chien de la Jerme, un solide molosse, qui était attaché la chaîne, aboyait d'une manière extraordi naire, et on s'en demandait la cause. Le maître du logis ordonna de le mettre en liberté. 1 A peine le chien fut il lâché, qu'il s'élança dans la direction de la ferme et vint heurter violemment contre la porte de l'appartement remords que de tels événements répandirent dans l'âme d'Eudoxie? tlélasse disait-elle, si j'avais résisté b l'esprit du mensonge, tout cela ne serait point arrivé. J'aurais conservé l'affection de mon époux, et, en le maintenant dans la voie de la vertu et de l'honneur, j'eusse évité bien des maux b l'empire! Quelle responsabilité j'ai assumée par un meosonge! O mon Dieu, pardon grâce pour moi, qui sois la cause de tant de calamités!... Dieu eut pitié d'une dooleur si vive et si sincère. Il ouvrit les yeux de Théodose. Pulchérie fut rappelée. Sa bénigne influence rétablit l'ordre dans l'empire; elle expulsa les indignes courtisaDS, dont les flatteries et la perversité avaient trop longtemps égaré l'empereur; elle fit restituer par ceux qui s'en étaient emparés les biens et les finances de l'État. Dès que l'auguste princesse eut pourvu aux besoins les plos pressants, elle engagea vivement Théodose b faire revenir b la cour Eudoxie dont elle lui démontra l'innocence. Reconnaissant ioq où les jeunes époux devaient passer la nuit. Comme cette porte ne cédait pas au premier choc, il s'acharna contre elle, et il eut bien vite brisé un des panneaux inférieurs, par lequel il se livra passage. Au bruit qu'il avait fait, les gens de la noce accoururent elsuivirent avec une anxieuse curiosité les mouvements de l'animal. On le vit se précipiter furieusement sous le dit nuptial, et on entendit bientôt après un cri de douleur on regarde aussitôt et l'on trouve un homme armé de deux pistolets chargés qui venait d'être étranglé. On reconnut en lui un des prétendants de la jeune fille, qui avait été éconduit, et on sup posa qu'il méditait, pour la première nuit des noces, une cruelle vengeance contre les deux jeunes époux. La justice a été immédiate ment informée. On mande de Vienne, le 20: Daos le voisinage immédiat de Vienne, on a le nouveau et singulier spectacle d'uoe ville, non pas sous l'eau, mais sous la glace. Les personnes qui connaissent Vienne se rappelleront le Au Garten, avec ses longues allées droites et ses hautes baies de charmilles taillées, et aussi la ptairie au bord de l'eau nommé le Brigit- tenau, sur une partie de laquelle est le faubourg 00 grand village adjacent du même nom. Uoe partie considérable de celle localité est actuelle ment couverte de glace, au niveau, en certains endroits, des toits des maisons. a Aujourd'hui un rapide dégel a lieu, mais jusqu'b hier la glace avait 4 b 5 pouces d'épaisseur, et même plus. Daos certaines rues, on pouvait faire plusieurs centaines de pas sur une suiface solide de glace. La plupait des habitants avaient aban donné leurs demeures; quant b ceux qui y étaient restés, on leur apportait des vivres sur des traî neaux. Dans les champs voisins, où les eaux ont baissé, on a remarqué des oiseaux de proie et même des renards qui se jetaient sur les cadavres des vaches, chèvres et porcs que l'inondation avait surpris et noyés. L'Autriche avait, daos ces derniers temps, construit pour sa marine des canons d'une solidité remarquable, dont elle avait gardé pour elle le secret; mais la science chimique, qui analyse tout, écrit-ou au Messager du Midi, a bientôt mis b découvert cette fameuse invention. Oo sait aujourd'hui que les canons autrichiens sont faits avec un métal d'Aich, du nom de son inventeur. Ce métal a diverses propriétés il est fort tenace, peut être facilement martelé et tra vaillé; b froid, il supporte une courbure considé rable sans se briser, et sa résistance est supérieure b celle du fer de meilleure qualité. Cet alliage se compose de 600 parties de cuivre 382 de zinc et 18 de fer. erreur, l'empereur fit partir immédiatement une escorte d'honneur destinée b protéger son épouse pendant le voyage. Un ministre était porteur d'uoe lettre de Théodose, qui loi demandait pardon de ses injustes soupçons. Uoe nouvelle épreuve, la plus terrible de toutes devait encore frapper Eudoxie. On eût dit que Dieu voulait entièrement purifier cette belle âme de toute affection terrestre et la rendre, dès ici-bas, digne d'entrer dans la gloire do Ciel. Presque en même temps, l'impératrice reçut l'ordre de retourner b la cour et la nouvelle de la mort de Théodose. Le sacrifice était coosomtné. Malgré les vives sollicitations de Pulchérie, la veuve iofortonée ne voulut point se rendre b Constantinople. Elle s'enferma dans uo monastère qu'elle avait fondé, et, après y avoir passé plusieurs années daos la pénitence la plus austère, elle mourut b l'âge de 67 aus, en l'année 46o de Notre-Seigneur.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 3