ETAT-CIVIL D'YPRES,
3
MARCHÉ D'YPRES.
Ces oalures brutales paraisse»* amollies h la
vue de l'abîme où elles se trouvent et qu'elles se
sont creusé elles mêmes; ces hommes pleurent, se
lamentent sur leur passé, embrassent convulsive
ment leurs femmes et leurs eufauts, leur recom
mandant avec instance de se conduire en toute
hoDiiêteié, et leur deinandeut pardon pour l'héri
tage d'infamie qu'ils leur on: légué. Les mêmes
scènes attendrissantes se renouvellent b chaque
visite, incertains qu'ils sont toujours si ce n'est pas
la dernière fois qu'il leur est donné de voir leur
famille.
Les femmes des trois Leclercq, qui babiteot
Sorobreffe, sont fréquemment b Charieroi; elles ne
sont pas admises b voir leurs maris toutes les fois
qu'elles se présentent an guichet de la prison, ruais
elles reçoivent ordinairement quelqnessecours dans
certains estaminets de In ville, de sorte que leur
voyage n'est jamais inutile.
Notons en passant que la femme d'Alexaiidrt
Leclercq n'est pas, comme l'a dit une feuille roma
nesque, une jenne Soissounaise qu'il avait épousée
eu Fraoce, saus qu'elle eût aucune connaissance de
la famille de son mari. Cette jeune femme, qui n'a
son ma
iriage
contracté en
'édblir
avec
le
pays
M
ou la
lui a Chovigny.
La Grande-Bretagne n'est
statistique accose le plus grand nombre de suicides.
Les derniers recensements foot connaître que la
proportion est, pour l'Angleterre, de 57 suicides
par million d'habitants; eo Ecosce, de 34 par
million; en Suède, de 4i par million, mais qu'elle
est eD Prusse de 109 par million. Ainsi, eu Prusse,
la monomaoie du suicide est beaucoup plus répan
due qu'eo Angleterre, puisque le nombre de cas
est double; beaucoup plus qu'eo Ecosse, paisque
par rapport b ce pays le nombre de cas est presque
le triple.
11
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Paris, 5 mars.
L'empereur, se préoccupant de la situation dif
ficile des ouvriers des grands centres manufactu
riers, a ordonné au miuislre de sa maison de
prélever sur sa cassette particulière 25o mille
francs et de les envoyer aux préfets des départe
ments du Rhône, de la Loire, de la Seine Infé
rieure et dn Nord. Les titres préseotés b la
conversion s'élèvent b 110 millions, divisés en
438,173 obligations. Le Corps législatif aura une
séance publique b noe heure ponr recevoir une
communication du gouvernement.
a
Turio, 4 mais.
La composition définitive do nouveau cabinet
est connue. M. Rattazzi président du conseil, prend
!e portefeuille des affaires étrangères. Il adminis
trera aussi, par intèrumle département de
l'intérieur.
M. Cordova devient ministre de la justice.
Pour les autres noms, il u'est pas survenu de
modifications nouvelles.
Les mioistres nouveaux ont prêté serment hier
soir, excepté M. Pepoli, absent de Turin.
AKGLGTERRE.
L'on de ces derniers soirs, la représentation de
la pantomime Lycenm-Théâtre, Londres, a été
attristée par la chute soudaine, sur le plancher du
théâtre, delà premièredanseuse,missLydiaThorap -
son. Cet artiste succombait b une émotion bien
naturelle. Elle avait reçu dans la journée une lettre
l'informant qu'un coup de pistolet serait tiré sur
elle le soir même, pendant la représentation, et
l'engageant, en conséquence, se tenir prèle
mourir.
Miss Lydia Thompson avait méprisé cet avis ou
celte menace anonyme; cepeudant son imagination
en avait été frappée, el, entrant en scène, l'émotion
qui s'empara d'elle la paralysa si complètement,
qu'elle tomba inerte sur (es planches du théâtre.
Les soins les plus assidus ont été donoés la jeune
artiste, et, tandis que les médecins s'occupaieot de
la mettre en état de reparaître devant le public, le
directeur du théâtre venait lire la lettre anonyme
aux specta'eu s. Les téru ignages de réprobation
qui ont éclaté contre l'auteur de cette lâche
missive ont dû le bien punir, si, comme il est
probable, il assistait h la représentation.
Sous ce titre Un Français Londres. Avis ceux
qui comblent visiter l Exposition universellele Droit rapporte
le fait suivant Un de nos compatriotes, arrivant d'Angle
terre, nous fait part «te sa mésaventure, que rions 0'nyons de
voir publier pour l'instruction de ceux qui pourraieut tomber
dans le même guet-apeus
1» I.emlles estcomme ou saitle rendez-vous de l'élite des
chevaliers d'industrie*Les plus habiles ont ordinairement une
toilette d'une distinction exquise; aussi, les Français qui vou-
diout visiter i'Fxposiliou universelle feiout-ils bien de lire et
de méditer cet avis que les Compagnies de chemins de fer ont
jugé a propos de faire afficher dans les gares Prenez garde a
vos poches; défiez-vous des gens bien mis.
Notre compatriote, M. V..., se trouvant, il y a quelques
jours, Londres, au bureau de poste de Saiut-Marliu-le-
Grand fut accosté par un individu la mise irréprochable,
qui lui demanda s'il était allé voir les préparatifs du Palais de
l'Exposition.
M V..., qui s'exprime aisément en anglais, répondit qu'il
avait fait sa visite Kensington et qu'il trouvait l'édifioe foit
beau.
L'interlocuteur dit qu'il n'avait pas encore eu le méine
av»nthge. Il ajouta qu'il était Hollandais, venu Londres pour
affaires,'çt que sou jdus giand désir serait d'examiner le Palais
eu compagnie de quelqu'un qui. Tayaut déjà visité, pourrait
lui donuer quelques explications sur les travaux.
M. V... s'empressa d'offrir au Hollandais de le conduire 4
Kensington. Celui-ci accepta, el chemin faisaul, pour recon-
naîlre le service que lui reudait sou ciceroue improvisé, il
l'invita prendre des rafraîchissements. On entra dans un
beershop. l'enseigne du Lion dOr Dans la salle plusieurs in
dividus jouaient pile ou face. Le Hollandais eut bientôt lié
connaissance avec eux et l ou oublia l'excursiou au Palais de
l'iudustrie. De penny eu peuuy, de shilling en shilling de
livre en livre, M. V..., qui s'était laissé eulraîuer jouer
aussi, arriva jusqu'à peidre 3oo guiuées eu billets. Il vida le
foud de sa boui'ae.
Attristé eu apparence de ce malheureux résultat, le Hol-
laudaisdità son ami de reucontre qu'il voulait partager celle
perte, puisque c'ésait lui qui avait fait la proposition d'eutrer
eu cet endroit. Il avait, déclara-l-il, un corrtspoudaul demeu
rant peu de distauce, et si M. V... voulait le suivre dans les
bureaux de cet agenton lui remettrait immédiatement la
moitié de la somme perdue, soit environ i5 livres.
n Heureux de oet espoir d'un dédommagement, M. V...
s'apprêta sortir du beershopmais tes joueurs, auxquels il
devait eucore quelque choseexigèrent qu'il leur laissât eu
nantissemeut sa montre d'or el sa chaîue. Il couvieut de dire
que ces individus se set vaietil de pièces plombées de manière a
pouvoir montrer fioe ou pile la volonté.
Dès qu'on fut dehors. le prétendu Hollandais faussa com
pagnie et s'esquiva eu euliaut, sous un prétexte, daus uue
maison deux issues M. v. se trouva sa us uu peuuy sur le
pavé de Londres.
Par bonheur, il eut la pensée de coûter son embarras aux
administrateurs du South-Easlern-Railw.ty, et ceux-ci, avec
uue courtoisie parfaite, lui offrireut une carte de ciiculatiou
qui lui permit de revenir gratuitement Paris.
HOLLANDE.
Dans le catalogue d'uue vente publique de
livres et de manusciils, qui aura lieu dans quelques
jours b La Haye, se trouve la confessiou auto
graphe de Salihasar Gérardtset on autre docomeut
relatif b sou procès. L'État vient de se'questrer ces
mauuscrits, qui, b ce qu'on prétend, auraieut été
détournés des archives de la ville de Delft.
ITALIE.
Nous reproduisons, b titre de renseignements,
les passages suivants d'une correspondance adres
sée de Turin b une feuille parisienne
Dès le lendemain du jour où M. Ricasoli eut
prononcé, devant le Parlement italien, son discours
sur les comités de Prowedimento, je vous annon
çais que ce discours serait l'occasion et le signal
d'une recrudescence dans la crise, non seulement
ministérielle, mats parlementaire^ qui, depuis
plusieurs mois, agile l'Italie. Cette reciudescence
s'est produite plus rapidement encore qu'on ne
pouvait s'y attendre.
De réceules conversations que j'ai eues a»ec
diverses personnes, qui tiennent de fort près M.
Ricasoli, ne laissaient uulleiuent entrevoir la pré
vision d'une démission prochaine. J'ajoute encore
les détails suivauts
Après chaque conseil des mioistres, les membres
du cabinet ont coutume de se rendre eD corps chez
le roi pour ce qu'on appelle le rapport la rela-
zione). Il y a c;nq ou six jours, après ce rapport,
le roi appelle M. Ricasoli dans l'enbrassure d'une
croisée, et, dans uu eiilreiieo b part, niais non si
secret que quelques personnes présentes n'en pus
sent saisir des fragmeuts, le roi exprime au ministre
les inquiétudes qu'ont fait naître en lui les tiraille
ments si pénibles et si prolongés de la situation, et
le pen dé sympathies que montre pour le cabiuet
une importante fraction du monde politique de
Turin.
Après quelques minutes de conférence, le roï
donne congé a \1. Ricasoli, qui se sépare de lui
sur cette phrase, que je cite, bien qu'elle n'ait pas
en soi de portée politique, mais parce qu'elle est
empreinte de cette fière précision et de cette con
fiance en soi qui sout le trait disiinctif du caractère
de M. Ricasoli.
u Que Votre Majesté continue b se divertir, et
laisse faire ses ministres.
Et M. Ricasoli ajoute
Il fait beau temps on ne glisse plus, et j'en
veux profiter pour faire une promenade b cheval.
Que ces mots que je viens de souligner eussent
dans lesprit de M. Ricasoli un double sens, comme
on ine l'assure, cela importe peu. Mais ce qui est
certain, c'est que ce n'est pas là le langage d'un
ministre qni se seul tomber.
La démission de M. Ricasoli acceptée, le roi a
donné mission b M. Rattazzi de composer un nou
veau cabinet. Mais ce n'est pas tout que de dire b
M. Rattazzi Faites un nouveau cabinet. Un
uouveau cabinet Mais il y a, si je sais bien comp
ter, deux moisetqnelquessemaines que M. Rattazzi,
d'un côté, de majorité de l'autre, travaillent b le
faire, ce uouveau cabinet et s'ils avaient pu y
réussir, il y aurait longtemps déjà qu'ils l'eussent
fait.
DU I" MARS AU 7 INCLUS.
Naissances 4. Sexe inasc., 3; id. fem. i.
Mariagks a. Poupeye, Charles, boutiquier, et Vanlaeie,
Natalie, domestique. Vanhaecke Ignacecordonnier, et
Tresy, Florence, dentellière.
Décès 1. Hugebaert, Jean, 5a ans, boucher, veuf de
Julie Plaucqtieépoux d1 A ipélie Casier rue de Lille.
Caeueu Jran-tfaptiste 67 ans journalier Vv-uf d'Angele
Wullepit, époux de Zfarbe J?lduckaei t, rue de Meuiu.
Enfants au dessous de 7 ans 9. - Sexe
mas. 7, sexe fétu. 2.
ÉTiT Indiquant le* quantité* et le prix moyen
de* Grains, Fourrage* et autre* produits agri
coles, vendus le S .11%UN flfettt, au marché do
cette ville s
QUANTITÉS
vendues.
NATURE
DES
Grain, et Denrée.. I kii0,r.n,mc.
l'HIX
M «Y KM
par 100
kilogrammes.
Froment
Seigle
Avoine
Pois i
Féveroles.
Pommes de terre
Paille
Foin
Beurre
32,o5o
33-48
78 iO
4.692
34-40
73 60
3,200
ig-5o
46
1,89°
27 61
84
21 ,000
27 61
84
7,800
9-S0
279 66
-
o *c
a t
Cette combinaison nouvelle, basée sur
des principes non connus des mé
decins anciens, remplit avec un bon
heur remarquable toutes les conditions
du problème de la médication purga
tive. A l'opposé des autres purgatifs,
I celui-ci n'opère bien que lorsqu'il est
pris avec de très bons aliments et des
IXY41IÏI'// boissons fortifiantes. Il ne manque pas
son e(rct, comme cela arrive souvent
l'eau de SedliU el d'autres purga
tifs. La dose est facile régler selon l'âge ou la foroe des in
dividus. Les enfants, les vieillards et les malades les plus dé
bilites le supportent sans difflcullé. Chacun choisit, pour se
purger, l'heure et le repas qui lui conviennent le mieux, selon
ses occupations habituelles, l-a fatigue de ia purgalion étant
complètement annulée par l'effet de la bonne afimentiou pres
crite, on se décide facilement recommencer ausii souvent que
cela est nécessaire. Les médecins qui emploient ce moyen,
ne rencontrent plus de malades hésitant se purger, sous pré
texte de mauvais goût, ou par la crainte de s'affaiblir. La lon
gueur du traitement u'est plus un obstacle, et lorsque le mal
exige, par exemple, on'on se purge vingt fois de suite, on
n'est plus retenu par ia crainte d'être obligé de renoncer avant
la tin. Ces avantages deviennent bien plus précieux, quind
il s'agit de maladies sérieuses, telles que tumeurs,engorgements,
affections cutanées, catarrhes et bien d'autres maux réputés in
curables, mais qui cèdent une purgation régulière et long
temps réitérée. Voir le Manuel de la médication purgative tu
docteur IX.baul, volume de 264 pages, donné gratuitement.
Paris, pharmacie du U' Oehaut, et dans toutes les bonnes
pharmacies de l'Europe. 5 fr. et 2 fr. 50 cent.
Déposé la Pharmacie de FRYSOl1 - V ANOUTKlYE j
rue du Dixurude, 35, A Y près.