Il serait difficile de décrire l'état do cadavre d'Assez; il se trouvait près de la porte de la chambre, et sa tête était méconnaissable. Les murs étaient couverts de sang et de cervelle. L'autopsie cadavérique a constaté qu'il avait sept côtes fra cassées. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. traitée horriblement, et ne peut donner que fort peu de renseignements; selon ce qu'elle dit, elle n'a vu qoe deux assassins. Le fait étant constaté, il restait b mettre la main sur les auteurs. Le malin, une casquette fut trouvée près de la haie de la ferme. La gendarmerie de Westroose- beke, aidée par les gardes champêtres de Stadeo, Clercken et Zarren, prirent celte pièce b conviction pour en découvrir le propriétaire. Près du bois de Houthulst existe une petite école où ils se sont ren dus, après s'être travestis, et ont demandé, d'un ton indifférent aux enfants si personne d'eux n'avait perdu une casquette qu'ils avaient trouvée. Plu sieurs garçons la reconnurent comme appartenant au petit Van der Zypen. Cet enfaot n'était pas b l'école. Ils se soot rendus immédiatement a la de meure de ce petit et lui ont demandé b qui appar tenait celte casquette, a quoi il répondit qoe c'était la sienoe. On eo savait assez. Ils entrèrent aussitôt dans la maison, et se rendirent maîtres d'un certain Pierre De Sodt, repris de justice, qui demeurait dans la maison de Van der Zypen. Plusieurs babits de De Sodt étaient couverts de sang, ainsi que le pantalon et la blouse du petit Van der Zypen, d'où il résulterait, qu'il a assisté b cette scène sanglante. Il est résulté de l'instruction que c'est Aloïse Van der ZypeD, âgé de i3 ans, qui a péoétré par le toit dans la maison et a ouvert la porte de der rière aux meurtriers. Interrogé sur les taches de sang qu'on remar quait sur son pantalon, De Sodt aurait répondu que c'était un pantalon qu'il avait reçu d'une personne faisant le commerce de terre rouge, et que les tâches provenaient de cela. Mais le petit Van der Zypen, en enfant terrible qu'il est, répondit qu'il se trompait, qu'il avait reçu ce pantalon d'une de ses connaissances de Staden. Voyant qu'il s'était déjb trahi deux fois en parlant, le garçoD ne voulut plus douner de réponses. On est sur la trace d'au tres coopables. Dimanche, vers 11 heures du soir, UDe lutte a eu lieu b Bruges entre bourgeois et militaires, dans un estaminet où l'on donnait un bal pour célébrer diguement le carnaval, bataille la suite de laquelle uo bourgeois reçut d'un sergent du 4" de ligne un coup de sabre b la tête. Le sergent fut aussitôt arrêté et conduit b la garde. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. M. Nyssen, est nommé curé b Bekeghem. M. Verwilgen, coadjuteur b Zonnebeke, est nommé vicaire de Saint-Jean b Poperinghe. M. Devolder, vicaire b Pervyse, est nommé curé b Boitshoucke. CHRONIQUE JUDICIAIRE. La cour de Liège vient de décider qu'une obli gation souscrite par un commerçant est censée contractée pour son commerce; qu'en conséquence, le tribunal de commerce est compétent pour statuer sur semblable demande, qu'il l'est même vis-b-vis de la femme du négociant, qui s'est obligée con jointement et solidairement avec son époux. NÉCROLOGIE. Comme les derniers renseignements ne le fai saient que trop prévoir, le général-major Lefebvre a succombé dans la nuit de jeudi vendredi dernier b la cruelle maladie dont il était atteint. Cette mort prive l'armée d'un de ses meilleurs officiers généraux et le pays d'un de ses serviteurs les plus dévoués. Né le 28 juillet i8o4, le général Lefebvre fit ses premières armes au service des Pays-Bas. Après i83o, il se distiogua dans les combats du mois d'août i83i,et devint bientôt capitaine au 2m' régiment de ligne. Il franchit successivement avec honneur tous les échelons de la hiérarchie militaire dont il était b la veille d'atteindre le sommet, lorsque la mort est venue le frapper. Le général Lefebvre laisse après lui un nom populaire parmi les soldats, le souvenir d'une carrière saDS tache, et la réputation d'un excellent manœuvrier. L'enterrement aura lieu dimancheb 2 heures, avec les honneurs funèbres militaires dûs b sou rang. M. Lefebvre remplissait les fonctions intérimaires de lieutenant-général commandant la division territoriale. Paris, 10 mars. Le Corps législatif a abordé la discussion du 4, relatif b l'Italie. M. Favre, défendantunamendemeot présenté par loi, a critiqué la politique du gouvernement qu'il trouve incertaine et équivoque. Le langage et la politique du gouvernement, a-t-il dit, laissent trop d'intérêts en souffrance pour qoe les représentants du pays ne prient pas le pouvoir de sortir enfin d'une situation qui fonmit on prétexte aisé aux accusations de duplicité; car la France est b Rome en présence de deux principes inconciliables. L'orateur a vivement combattu l'occupation de Rome. Paris, 12 mars. Au Corps législatif, M. le baron David combat M. Jules Favre. M. Keller réfute les griefs accu mulés contre le gouvernement du pape; il soutient que l'unité de l'Italie est one idée mazzinienue, hostile b l'Eglise de France. L'orateur veut une explication claire pour savoir si le vote de confiance est demandé dans le but de prolonger l'occupation de Rome; si c'est pour appuyer une transaction dont le rejet serait le retrait des troupes, le vote de l'Adresse est devenu impossible celte année. Marseille, 12 mars. S. A. R. le duc de Brabant est parti pour l'Es pagne se dirigeant vers Valence. Les Circassiens envoient trois députés b Londres pour réclamer la protection de l'Angleterre contre la Russie. Marseille, 12 mars. Le courrier d'Athènes, du 6 mars, nous apporte nne proclamation royale remerciant le royaume de sa fidélité coDtre l'anarchie militaire. Par cette conduite la Grèce assurera la paix dD présent et de l'avenir. Une circulaire ministérielle aux préfets les eDgage b donner b leurs administrés l'assurance que le mal sera bientôt étouffé dans sa racine. Un certaio nombre d'officiers ont été exilés dans les îles, notamment le général Saunier. Des person nes de l'ordre civil ont été transférées b l'île de Cythère. Turin, 12 mars. Aujourd'hui a eu lieu une réunion des députés de la majorité et de la gauche, réunion dans la quelle il a été résolu par 92 voix cootre 4 que le ministère sarait soutenu. Turin, i3 mars. Garibaldi sera demain b Turin. Le 16, il assistera en qualité de vice-président du tir Datiooal, b uue réunion qui aura lieu sous la présidence du prince Humbert. Garibaldi se propose de faire un tour en Italie pour inaugurer la Société du tir national. FRANCE. MM. Julien Gaudon, homme de peine, demeu rant rue Saiut-André-des-Atls, et Perraut de Fonterminques, bijoutier, domicilié rue S'-Martin, passaient mardi, dit le Droit, vers une heure et demie de l'après-midi, sur le quai des Tuileries, lorsque des cris d'alarme attirèrent leur attention. S'étam approchés, ils apprirent qu'une jeune fille venait de se précipiter dans la Seiue, près du bateau des bains, et, par un mouvement simultané, ils se jetèrent b la nage pour essayer de la sauver. Ils parvinrent, noo sans difficultés, b la retirer vivante. Conduite devant le commissaire du quartier Saint-Germaio-l'Auxerrois, et questionnée par ce magistrat, cette jeune fille a fait connaître qu'elle se nommait Eugénie A..., âgée de seize ans, et qu'elle demeurait avec ses parents, rue Bénard. Elle avait perdu sa mère; son père s'était remarié, et, selon sa déclaration, ce seraient les mauvais procédés de sa belle-mère envers elle qui l'auraient déterminée b une tentative de suicide qu'elle a promis de ne plus renouveler. On lit dans le Chcirentais Depuis mardi, notre ville est sous la douloureuse impression causée par la mort d'an commerçant, M. P..., enlevé en peu d'heures dans sa quarantième aonée. a Samedi dernier, M. P..., avait dîné b son heure ordinaire; au dessert, il avait mangé des prunes d'Agen, dont, suivant son habitude, il avait avalé les noyaux. Après le repas, au lieu d'aller se promener, commecela lui arrivait souvent, il s'était mis b lire son journal. La digestion, retardée probablement par le défaut d'exercice, commençait b se faire, lorsque M. P... fut saisi de douleurs d'intestins qui allèrent eo augmentant avec d'effrayants symptômes, et en causant d'intolérables douleurs au malade. Cinq médecins successivement appelés, lui prodiguaient les secours de la science; mais la science ne pouvait rien contre le mal dont il était atteint. On sait que les Doyaux des prunes d'Agen sont d'un oval très-allongé, très-pointus b leurs extrémités. Un de ceux que M. P... avait avalés, poussé par le travail de la digestion, avait commencé b déchirer un des intestins, et, avançant toujours, finit par le percer entièrement et passer de l'autre coté. A ce moment, les atroces douleurs causées par la marche lente, mais incessante du noyau, s'apai sèrent uo peu; mais une hémorrhagieavait proba blement lieu a l'intérieur; le ventre enfla, se ballonna, et M. P... rendit le dernier soupir. On lit dans le Salut public, de Lyon Nous avons dit qu'après l'exécution, la tête de Duuiollard avait été transportée b l'amphithéâtre, afin que la science pût se livrer b ses investigations. Un public uotnbreux, qui, lui, n'avait d'autre stimulant que la curiosité, s'est rendu b l'Ecole de médecine, afio de se repaître de la voe des tristes restes de ce grand criminel. Afiu d'éviter des scèues de désordre qu'eût inévitablement provo quées l'affluence des curieux, on n'a pas tardé b interdire l'entrée de l'Ecole de médecine. PRUSSE. Suivant la Gazette de la Bourse le National- verein a retiré l'ordre qu'il avait donné a une maison de banque de Berlin de compter en son uom 5o,ooo thalers pour la flotte au ministère de la guerre. Le comité de l'association veut une garantie que cet argent sera bien appliqué b la destination qui lui est attribuée. On écrit de Kœnigsberg, le 8, b la Nouvelle Gazette de Prusse Le parti du progrès pro jette une démonstration contre la Chambre des Seigneurs par le moyen d'une pétition monstre des électeurs b la Chambre des Députés. Uue réunion allait avoir lieu ici dans ce but, hier soir, lorsque la police l'interdit comme un acte illégal. Une aventure étrange est ainsi racontée par le Journal de Francfort Deux darnes et deux messieurs étaient assis, ces jours derniers, dans un

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2