45me Année. Samedi 22 Mars 1862. N° 4,640.
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FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
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La Gazette de l'Étoile déclare que le chan
gement de ministère et la dissolniion de la Chambre
qui viennent de s'accomplir b Berlin éiaieut de
venus d'une nécessité absolue, que les circonstances
dans lesquelles la Chambre avait été élue ren
daient tout accord impossible entre elle et le gou
vernement, les électeurs s'éiaot laissé aller h des
illusions malheureuses et ayant choisi des hommes
dont les vues politiques étaieot inconciliables avec
les traditions de la Prusse monarchique. La feuille
senti-officielle ajoute qu'il était urgent, dans l'in-
téiêt du pays, de mettre uo terme II une agitation
Stérile. Le nouveau ministère donnera des expli
cations nettes sur tous les points; il fera ressortir
que la grande question est de savoir si le gouver
nement doit rester b la Couronne ou rester entre
les mains de la Chambre. L'article se termine en
rappelant au pays que la monarchie prussienne a
toujours porté haut et ferme le drapeau du progiè.
Le Dagbladet analyse la réponse faite par le
cabinet de Copenhague ans iujooctions des cours
allemandes relativement au Schleswig. Le gouver
nement danois conteste l'Allemagne, en termes
très-catégoriques le droit de s'immisrer dans les
affaires du Schleswig et prétend que les arrange
ments de 1851 et t85a sur lesquelles celle ci
fonde ses réclaruBtious, ne foui aucune inentiou de
ce duché. Il rappelle les cabinets allemands la
question du Holslein, la seule dont il s'agisse ac-
toellemeot suivant luiet affi<me qu'eu confon
dant a dessein ces deux questions essentielle
ment distinctes, l'Allemagne s'expose h voir naître
on conflit international. Il termine en déclarant
que toute exécution militaire, quand même elle ne
franchirait pas l'Eider, sera considérée par le
Danemark comme od cas de guerre.
Les dernières oonvelles de Grèce confirment
la fois le soccès des troupes royales devant Nan-
plie et le soulèvement de Syra. La petite garnison
de cette place, qui se composait d'une compagnie
d'infanterie, s'étaut soulevée, parvint, b l'aide de
quelques matelots, b s'emparer d'un bateau va
peur de la compagnie de navigation hellénique.
Un navire de guerre de la marine royale les a ren
contrés b l'île de Kythdos et les révoltés ont
pris.
Quant b la victoire remportée b Nauplie par les
forces du roi Othon, elle paraît décisive. Dans le
combat qui a précédé la prise des retranchements,
le major Koronéos, un des trois chefs militaires
de l'iusurrection, a été blessé et fait prisonnier. La
perte de cet officier avait jeté un profond découra
gement parmi les révoltés.
D'après Une dépêche de Constantinople, le roi1
avait l'intention, dès que Nauplie serait prise ou
aurait capitulé, de changer son ministère, de dis
soudre la Chambre des députés et de former la
garde rialiouale.
Les derniers avis de Grèce représentent l'avan
tage remporté b Nauplie par les troupes royales
comme moins important qu'on ne l'avait cru d'a
bord. Les ouvrages avancés des .insurgés, ceux qui
défendent les approches de la ville, seuls ont été
emportés; quant au fort lui-même, le Palamède,
et aux ouvrages qui s'y relient, ils n'ont pas eucore
été attaqués.
Les nouvelles les plus intéressantes nous vien-
neot aujourd'hui du continent américain. Des avis
de New York nous apprennent qu'à la date du 2 i
février les troupes européennes n'avaient pas
eucore commencé leur mouvement vers Mexico;
nue dépêche assigne l'inaction des forces coalisées
une cause iuatieudue. S'il faut s'eu rapporter ce
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télégramme, le général Prim et le gouvernement
mexicain auraient arrêté les bases d'un arrange
ment pacifique.
Celte nouvelle nous inspire quelqne donte. Il
paraît difficile d'admettre eo effet que des oégo-
ciaiions aient lieu isolément entre les Mexicains et
le général espagnol.
Le sieur B. Fagel-Vallaeys, fabricant de cha
peaux, eo cette ville, vient d'obtenir nn brevet
d'inventioD pour des modifications au mode de
fabrication des chapeaux.
NOUVELLES DIVERSES.
Mardi dernier, écrit-on, de Bruges, un navire
chargé d'avoine qui se trouvait dans la rivière de
l'Yser, et qu'on était occupé b décharger, est
devenu la proie des flammes. 2,5oo kilogr. d'avoiue
sont consumés. Il paraît quel'inceodies'est propagé
par la cheminée du vaisseau. Le vaisseau qui est en
grande partie détruit, appartenait b M. Deranaut,
de Reninghe.
On dans une feuille d'Anvers: Nous
avoos annoncé que les inspections générales de
l'armée auront lieu le mois prochain. Les régiments
et non point les dépôts seront inspectés cette
anoée-ci.
Le conseil communal d'Anvers, dans sa
dernière séance, a adopté par 15 voix contre i o
et 3 abstentions, une proposition de M. Ghey-
sens demandant la démolition des deux cita
delles.
M. le ministre de la gutrre vient de sou
mettre la signature du Roi un certain nombre
de promotions dans l'armée. On assure que M.
le colonel Jambers, commandant le régiment
des grenadiers, Bruxelles, sera nommé géné
ral major, en remplacement du doyen des
officiers de ce grade, feu M. le général Le/ebvre.
M. Jambers est chef de corps depuis le i*
août i855. Il aurait pour successeur, au régi
ment des grenadiers, M. 1/iiebauld, colonel du
11* régiment de ligne, en garnison Ypres.
On a parlé ces jours passés d'une indis
positions du roi. S. M. souffraiten effet, depuis
assez longtemps de la pierre. Les premières
atteintes du mal s'étaient déclarées lors du
voyage que S. M. fit Biarritz. Plus tard,
pendant un voyage qu'il fit en Suisse, le roi
ressentit de nouvelles douleurs. Les médecins
ordinaires de S. M. n'hésitèrent pas déclarer
que le roi avait la pierre.
De nouvelles douleurs firent souffrir S. M.
lors de sa récente excursion en Angleterre. Il
fut alors décidé que les médecins des deux têtes
couronnées se réuniraient pour délibérer sur
l'état de l'auguste malade. De commun accord
ces médecins reconnurent que tes douleurs du
roi provenaient de la pierre et qu'il Jallait
procéder l'opération de la litholrilte. Revenu
Bruxelles, le roi fit mander M. Civiole, le
fameux opérateur de Paris On avait cru
d'abord que la pierre était adhérente mats un
examen plus attentif prouva le contraire.
L'opération a eu lieu Mercredi, 9 heures
du malin. A 10 heures elle était terminée avec
un succès complet. Le roi est, l'heure qu'il est,
parfaitement remis cle l'émotion et des douleurs
que causent les opérations de ce genre. Il faut
espérer que l état de l'auguste malade conti
nuera être bon et que le pays possédera
encore pendant de longues années celui qu'il ne
cesse, depuis plus de trente ans, d'entourer de
respect et de vénération.
M. Ttsch, ministre de la justice, est parti
pour le midi de la France, avec toute sa
famille.
La santé de M"" Tesch est la cause de ce
voyage. Le séjour d'Ostende, pendant la der
nière saison, lui avait été prescrit comme
chose pouvant lui être favorable il lui est
devenu nuisible.
On esjyère que tair du Midi calmera l'agi
tation nerveuse dont M"" Tesch est atteinte.
La question des crinolines Ferviers.
On sait qu'une des principales maisons de cette ville
industrielle a mis b l'index les crioolines de cer
taines catégories d'ouvrières; elles avaient b choisir
entfe un renvoi ou l'abandon de celle partie de leur
habillement. Comme bien l'on pense, cette défense
causé une profonde sensation dans tont le per-
sotibel féminin de l'établissement: rie plos porter
de crinolines^ mais mieux valait demander leur
expatriation b toutes, car comment se montrer dans
les -tues, b l'heure de doute heures surtout, sans
cet aiour!
cetite occasion, \'Union libérale, de Verviers,
a reçu la visite d'une pimpante jeune fille, le
bonnet coquettement posé sur le chignon, la
crinoline se déployant majestueusement sous une
robe de mérinos et la raille dissimulée sous nn
élégani châle tartaD. Celte jolie personne, dit
VtJnion, nous a remis la lettre suivaote en nous
priant de l'insérer. Nous nous rendons b son
désir, en respectant et la forme et l'orthographe
de son épître
Verviers, le 16 mars 1862.
Monsieur le gazetier,
Comme je connais votre bou vouloir et que
vous aimez b faire justice b tout le monde, je mets
la maiu b la plnme et vous fait cette petite lettie,
pour la faire imprimer dans votre journal.
Voici ce que c'est Notre maître nous a donné
l'r.rdce de ne plus porter de ctènoline, si cet ordre
s'appliquait b toutes les ouvrières de la fabrique, M.
le gazetier, je ne me plaindrais pas; mais on nous
ça b nous, éplucheuses, tandis que les trieuses
qui travaillent comme nous dans les laines pourront
continuer a les porter, ce qni est bien vexant pour
nous, car je dois vous dire, M. le gazetier, qu'on
veut empêcher la crénoline pour empêcher le vol,
mais est .ee que nous sommes plus voleuses que les
autres, nous? personne ne peut dite ça, mais tout le
monde dira, quand on nous verra passer sur la rue
toute maigre comme un manche b balai Ca doit
être eucore une voleuse celle-Ib, puisqu'elle n'a
plus son balloo et on nous regardera toujours
comme ça de mauvais œil, tandis que les autres
pourront se dandioer dans louies leurs splendeurs
et que tout le moode les saluera comme des
honnêtes gens.
Comme je pense bien, M. le gazetier, que notre
maître n'aura pas fait ces réflexions-lb, sans quoi il
aurait téfléchi, j'espère bien quand il lira votre
journal qu'il réfléchira on peu au toit que ça
va oous faire, car l'ouvrier n'a que son honneur b
garderet qu'il nous obligera de oous remettre de
suite dans nos ballons, sans compter encore quand
on nous verrait aiosi dans la rue si pen plan-
liveuses qu'on aurait vraiment l'air d'un fuseau,
qu'on pourrait nous faire manquer un parti, tandis
que les autres auraient des maris en veux-tn,
eo voilb.
C'est ça, M. le gazetier, que je voulais vous
écrire afio que tout le monde connaisse la vérité. Si
ma lettre vous agrée, je vous suis en effet bien
obligée et je vous prie d'agréer de même mes
compliments... Une épluche use.
L'Union répond ainsi b sou estimable corres
pondante Que notre gentille correspondante se