a reucootré le fleuret de celui-ci si malheureuse
ment, que l'arme, bieo que boutonnée, lui a
pénétié par le coio interne de l'œil droit jusqu'au
cerveau.
Ou l'a transporté immédiatement an foyer des
artistes, où les premiers soins lui ont été donnés. Il
avait, dit-on, une partie do corps paralysée, et ses
facullés paraissaient anéanties.
L'amitié entre chien et chat est chose assez
rare; cependant l'anecdote suivante, qui nous est
rapportée par un témoin oculaire dit le Salut
public, de I.yori, prouve que quelquefois un sen
timent d'affection s'établit entre les espèces cauioe
et (éliue. Il y a quelques jours, un boucher, voulant
se débarrasser de son chat, se rendit sur les bords
du Rhône, portant enveloppé dans une serviette le
pauvre animal dont il avait résolu la mort, et ac
compagné d'un molosse qoi semblait protester par
des cris ptaiolifs contre l'exécution de son vieux
camarade. Arrivé sur la rive, le boucher lança b
une assez longue distance dans le Rhône le pauvre
chat enfoui dans soo liucueil mais aussitôt le chien
se mit b ta nage, et, saisissant avec les deots la
serviette dans laquelle le chat se débattaitil le
rapporta sur le quai. Le boucher eut dû'être atten
dri par cet acte de dévouement; mais, saisissant de
nouveau la serviette, il jeta pour la seconde fois le
chat au courant. Le chien s'élauça a son tour de
nouveau, saisit le liucueil de son ami, puis, averti
par ce qui venait de se passer alla aborder b la
rive opposée, où un passaot charitable dénoua la
serviette. Le chai se sauva b belfes jambes sans re
mercier son bieofaiteur, qui il faut l'espérer, aura
reçu pour soo sauvetage autre chose que des coups
de bâton.
UN COIFFEUR DU PREMIER EMPIRE. - AVIS
AUX HÉRITIERS SCHULT. Voilà un homme qui
a bien réellement pris la fortune par les cheveux et
qui a eu le bon esprit de ne pas la laisser échapper.
Pierre-Frédéric Schult dit un feuille parisienne,
est Dé b Greinwald, en 1782. On le plaça de bonne
heure chez le figaro de l'endroit qui lui apprit b
douner son premier coup de peigne et b manier
sou premier rasoir. C'était le temps où la poudre
disparaissait pour faire place aux catogaos, aux
queues e! aux cadeoeltes qui ont fait le bonheur
de nos pères. La titus n'avait pas encore droit de
bourgeoisie.
Schult ne resta pas longtemps dans sa petite
ville. Il sentait en lui le fen sacré de l'art; il
quitta la Poméranie pour venir b Paris.
A Paris Schult attira bientôt les regards des
maîtres; il avait la tuaiti légère, le coup d'ceil ra
pide, et bien avant que le titre de coiffeur eut été
substitué b celui de perruquier, il avait déjb la
réputation d'un véritable artiste.
Au commencement de l'empire, alors que la
coiffure des hommes et des femmes était si profon
dément modifiée et qne les plus savants se livraient
b des lâtonuemeuis pour créer des modes nouvel
les Schult réussit b se (aire agréer comme l'un
des coiffeurs de la cour.
Il assista en cette qualité b toutes les splendeurs
de l'Empire; il vit sa chute sans tomber avec lui.
Schult resta coiffeur de la cour, sous la piemière
Restaurationpendant les Ceut-Joorssous la
seconde Restauration, et ne cessa de l'être qu'après
avoir va tomber Charles X b son tour.
A ce moment il se relira des affaires. Il avait
alors fait une fortune importante q0i n'est pas
évaluée b moins de 4oo,000 francs. Mais quoiqu'il
n'eût fréquenté que le graud monde, et qu'il eût
dû eu prendre des habitudes da luxe Schult se
mit b vivre dans la retraite et avec une parcimonie
sans égale. Il n'avait d'autre plaisir qne de revoir
les objets précieux qu'il avait reçus daos sa longue
carrière des grands personnages qu'il avait coiffés.
Schult est mort b Paris, le 22 janvier dernier, b
quatre-vingts ans, dans uo appartement où tout
respirait la misère. Cepetidaut, comme aucun hé
ritier ne se présentait après son décès et qu'il
n'existait pas de testament, 110 administrateur pro
visoire fut nommé pour faire apposer les scellés et
faire dresser un inventaire. On trouva au milieu
des haillons une somme de 71,000 fr. en espèces.
On trouva en outre les titres d'une roaguifique
propriété acquise par lui du côté de Mautes.
Les heuteux héritiers ont été prévenus; mais
comme ils sont tons b l'étranger et qu'il leur fant
le temps nécessaire pour venir, l'administrateur
provisoire a cru devoir demander une prorogation
de ses pouvoirs.
En conséquence, il a introduit un référé pour
obtenir cette prorogation.
M° Miguoi, «voué de l'administrateur provisoire,
a présenté la demande.
M. le président a fait droit b celte demande en
accordant one prorogation de quatre mois, pen
dant lequel temps les parents de l'ancien coiffeur
seront appelés b venir prendre la successiou qui
leur appartient.
ESPAGNE.
Nous lisons dans la Correspondencia, de Ma
drid S A. R. le duc de Brabanl a fait savoir b
S. M. la reine que des presciiptions «le sou médecin
l'empêchaient de se rendre b Madrid, mais qu'il
aurai: l'bouueur de lui faire sa visite plus tard,
lorsque sa santé le lui permetliait.
PRESSE.
Comme preove que l'on est mal informé dans
les sphères officielles des véritables sentimeots de
la populatiou de Berlin on 'peut citer ce fait que
des mesures militaires ont été prises mardi, jour
de la dissolution de la Chambre. On craignait
évidemment qu'il o'éclatât quelque émeute, car
toutes les troupes étaient consignées dans les
casernes, et il était même défendu aux volontaires
de sortir. On avait distribué des cartouches b balles
et des haches aux soldats. Eufio, on avait pris
toutes les mesures en prévision d'un combat dans
les rues. Ce n'est qu'b cinq heures du soir qu'on se
convainquit que la population de Berlin n'avait pas
l'intention d'opposer une résistance quelconque b
un acte légal du gouvernement, et on permit aux
soldats de sortir des casernes.
ALLEMAGNE.
Ou écrit de Manheim, le iâ Le gouverne
ment italien quidepuis quelques semaines déjb
avait entamé des négociations avec plusieurs des
maisons du Palatiiiat pour l'achat de 6,000 quin
taux de tabac, a enfin terminé cette affaire. C'est b
la maison Traurnann, de notre ville, que cette
fourniture importante est échue. Ce sont princi
palement des tabacs de choix et qui doivent servir
b la fabrication de cigares, et que celte maison a
vendus au gouvernement italien. Dès que la con
clusion de ce marché a été conoue, une impression
favorable s'est manifestée dans le commerce de
tabacs et les prix ont monté sensiblement depuis
quelques jours. 0
On lit dans le Journal de Francfort
u Un jeune homme de Fu'iftirchen ayant
promis le mariage deux jeunes filles, chacune
a eu recours la justice pour obliger son pré
tendu l'épouser. Toutes deux s'appuyaient
des meilleurs arguments et fournissaient les
preuves les plus convaincantes de l'intimité de
leurs relations.
De son côté, le jeune homme convint de tout
et déclara qu'éprouvant un égal amour pour
les deux jeunes filles, il prendrait volontiers
pour femme, au gré des juges, celle qu'on lui
donnerait. En conséquence le tribunal, vu la
pauvreté du prétendant, décida que la plus
riche des filles paierait l'autre une indemnité
de 3oo florins et qu'à ce prix elle épouserait le
jeune homme.
AUTRICHE.
La Gazette de Vienne publie la note suivante,
qui, dans les colonnes du journal officiel, revêt
un caractère étrange
Le roi Victor Emmanuel a assisté le 6, a
Milanta représentation du ballet Flick et
Floc.k. Une scène Jort spirituelle termine celte
pièce les danseuses, vêtues en versaglieri
prennent Eenise et y dansent sur la place
Saint Marc. Ce passage a transporté le roi, qui
s'est levé de son siège pour applaudir vivement,
ce qui enchanta si Jort les galeries qu'elles
applaudirent le roi leur tour.
Le prince fVindischgrats a été administré
le t4, huit heures du malin. Aussitôt après
il s'est fait habiller en noir et a réuni autour de
lui tous ses domestiques présents Vienne, au
nombre de g5. Il leur fil stes adieux en termes
louchants, et demanda que ceux qu'il pouvait
avoir offensés lui pardonnassent, car il l'avait
fait sans le vouloir. Il ajouta qu'il avait
assuré l'avenir de chacun d'eux.
On rattache l'insurrection grecque et
«es connexions probables avec le mouvement
italien l'activité déployée dans les chantiers et
les arsenaux de la marine autrichienne et
l'appel Vienne du vice amiral Dahlerapp et
du commodore fFissiat.
POLOGNE.
On mande de Varsovie, le 1 5 mars, b la Gazette
de Sitésie
Le petit théâtre a été ouvert hier soir; on a
donné un drame réellement polonais pour attirer
du monde, et, en effet, le théâtre était b peu prèsb
moitié pleio de Polouais, résultat auquel on n'est
pas parvenu jusqu'ici au grand théâtre. Chaque
fois, du reste, qu'il était question de la Pologne,
dans la pièce, de sa gloire et de sa grandeur,
le public applaudissait avec frénésie, et les officiers
rosses, qui se trouvaient en graud nombre b la
représentation, ainsi que le gouverneur-lieutenant,
ne faisaient pas d'opposition b ces démonstrations.
Ces jours-ci on a adressé au géoéral Luders une
pétitiou demandant de hâter le jugement de per
sonnes détenues préventivement depuis cinq mois.
Le gouverueur aurait promis de taire droit b cette
demande. L'imprimeur du Pilote. Alexaodre Za-
moïsky, a, dit-on, été condamné b 200 coups
de knout et aux travaux forcés b vie. Plusieurs
journaux étrangers ont parlé de l'ouverture de
nouveaux conseils de districts. Il faut remarquer
que jusqu'ici il u'y a eu d'ouvert aucun conseil de
distiict et qu'il n'y a que tiès-peu de conseils
municipaux qui soient entrés en fonctions.
GRÈCE.
On écrit d'Athènes, le 8, é'Ostdeutsche Post
La révolte de Nauplie a déjà fait au pays de
profondes blessures. Le roi paraît résolu h
maintenir inébranlablement son autorité et
ne pas faire de concessions. Les envoyés des
gfqndes puissances L'affermissent dans ce des
sein, aucune d'elles ne désirant une question
grecque pour le moment et aucune n'étant
favorable aux tendances du parti de l'agran
dissement de la Grèce. Du reste, l'opposition
n'a ni unité ni programme. Voila pourquoi les
provinces demeurent tranquilles. Cependant
les parties non disciplinées de la population
profitent du moment où les troupes sont concen
trées devant Nauplie pour se soustraire autant
que possible l'autorité et aux lois. Il s'est déjà
formé des bandes de brigands contre lesquelles
on estobligé de se défendre les armes ta main.
Dans quelques endroits les impôts ne se payent
plus, le commerce et l'industrie chôment,
On lit dans Ostdeuisehe-Posl
Le mouvement révolutionnaire croissant
la fuis en Grèce et en Italie, justifie le soupçon
d'une connexion entre les deux pays. A Syra, la
majorité des habitants n'est pas de religion
grecque mais catholique romaine. Depuis
vingt ans le nombre des Italiens établis dans
l'île a triplé. Il n'est donc pas étonnant que les
rapports avec Gènes jl y a entre cette ville et
Homopolis des communications constanteset
avec tes comités de Provedimento se manifestent
par des faits qui sont tout autant dans l'intérêt
du mouvement italien que de Thellénisme exalté.
Si les dits comités sont réellement en relation
avec les chefs du mouvement grec, ce qui n'est
guère douteux, l'Angleterre, qui a dans le voi
sinage ses îles Ioniennes et pour qui la conser
vation de la Turquie est un axiome politique,
ne gardera pas longtemps une attitude passive.
Elle fera des démarches Turin; le gouverne
ment de Victor-Emmanuel a donc tout lieu de
ne pas se laisser déborder par les comités. Mais
une autre question, c'est de savoir si ce gouver
nement est le plus fort et si sa volonté suffit
pour chasser les esprits qu'il a évoqués. Per
sonne ne pourrait prédire ce que les prochaines
semaines réservent l Italie et la Prusse,