45me Année.
No 4,641.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
BUREAU
Ypreg, rue 4e Lille, 10.
ÉDITION
Mercredi et Samedi.
LE PROPAGATEUR.
PRIX D'ABONNEMENT
Pour l'pre» t fr. par an.
Pour le Dehors i 9 fr. 40 c'
par an.
Napoléon III a reçu le 2 5 l'Adresse votée
par le Corps législatif. L'empereur a dit qu'il
n'avait nullement le désir de se séparer d'une
Chambre dont les lumières et le concours lui ont
été si utiles. Il a ajouté que les lois de finances
et la discussion du budget méritent un examen
sérieux et qu'il comptait sur l'assemblée, qui a
toute sa confiance.
Garibaldi est toujours Milan, où il est
f objet d'ovations enthousiastes.
Les véhémentes allocutions que Garibaldi a
adressées au peuple milanais produisent par
tout une émotion profonde, et Con semble y voir
l'indice d'une prochaine levée de boucliers
contre C Autriche.
Diverses feuilles italiennes assurent que,
sur les instances de l'ex dictateur, le gouver
nement s'est décidé réaliser très promplement
la fusion de l'armée méridionale avec l'armée
régulière.Suivant /'Italie, l'incorporation serait
faite de façon ne nuire aucune position
acquise. Le nombre des régiments de l'armée
régulière serait augmenté d'un chiffre suffisant
pour faire place tous les officiers disponibles.
On formerait seize régiments nouveauxdont
tes cadres seraient remplis l'aide d'éléments
tirés des régiments existants; les vides ainsi
faits seraient remplis par Us officiers de l'ar
mée méridionale.
La nouvelle de l'incorporation de l'armée
garibaldienne dans l'armée régulière est offi
cielle.
Il paraît que M. Farini était la veille
cf accepter le portefeuille des affaires étran
gères, mais sa santé étant gravement compro
mise, il a dû renoncer siéger coté de M.
Rattazzi. Selon toute apparence, ce sera un
grand personnage sicilien M. le marquis de
Torrearsa, qui prendra le portefeuille des
affaires extérieures.
La situation des provinces méridionales in
spire quelques appréhensions. On craint des
débarquements de partisans de François. II.
Une correspondance de Berlin adressée
l'agence Havas nous apporte des nouvelles de
celte ville et des appréciations sur t effet pro
duit dans le public par la proclamation du roi.
Selon cette correspondance, la proclamation
n'a pas fait une impression bien favorable. On
a été froissé. Le passage désignant le résultat
des dernières élections comme une erreur de
l'opinion publique en a été la cause. On a éga
lement blâmé l'appel fait aux fonctionnaires.
On est habitué en Prusse, ci considérer les fonc
tionnaires comme serviteurs de l'Etat et non
pas comme serviteurs du Roi.
Une correspondance de Berlin parle d'un
nouveau système d'économies réaliser sur
l'armée et qu'on serait disposé étudier. Il
s'agirait de laisser vacantes un certain nombre
de places d'officiers supérieurs et de renoncer
aux grandes manoeuvres en temps de paix.
Toutefois, on doute que ce moyen produise
aucun résultat important.
Dans une des dernières séances de la Diète
germanique, l'envoyé de la Hesse Electorale a
demandé qu'il ne fut pris aucune résolution
sur la motion commune de l'Autriche et de la
Prusse relative aux affaires constitutionnelles
de la Hesse avant que le gouvernement électoral
eût fait une déclaration sur ses intentions ulté
rieures. L'électeur n'a pas jusqu'à présent jugé
convenable de faire cette déclaration, et tout
reste en suspens.
Les nouvelles de la Grèce sont encore fort
obscures. Ce qui est certainc'est quelles
causent un grand émoi en Allemagne. L'Ost-
dentsche- Posl va jusqu'à formuler la menace
d'une coalition.
u La grande alliance dit ildes Italiens
avec les Slaves méridionaux nous paraît une
pensée chimériquenon pas que nous doutions
de l'activité des agents pièmontais en Grèce,
ni de l'empressement des princes sardes ac
cepter avec reconnaissance des trônes en tous
pays, mais parce que la condition de cette
alliance serait d'étendre le royaume au delà
des limites qui lui ont été assignées par les
traités, et parce que toute tentative de ce genre
provoquerait la résistance combinée de CAu
trichede la Russie et de la Grande Bretagne,
c'est-dire une coalition européenne.
La Presse et la Patrie annoncent que les di
visions navales française et anglaise sont
arrivées devant le Pirée..
Les hostilités ont recommencé ces jours der
niers entre les troupes d'Orner- Pacha et les
insurgés de l'Herzégovine.
On lit dans le Journal de Gand:
Un grand nombre d'ouvriers cotonuiers sans
travail se sont réunis hier au faubourg de la Col
line. Une députation de vingt-cinq personnes,
élue parmi les ouvriers les plus probes et les plus
capables, est allée demander l'hôtel du gouver
nement une audience qui lui a été accordée
immédiatement.
Mais, comme les ouvriers craigoaient que la
députation ne fut trop nombreuse et n'éveillât,
dans la ville, une émotion inopportuneils ont
résolu de choisir quatre mandataires, qui ont fait
M. le gouverneur l'exposé de la triste situation de
la classe ouvrière et ont demandé instamment que
le gouvernement y porte remède, pour autant qu'il
est en son pouvoir de le faire.
Tout s'est passé avec le plus grand calme et les
journaux qui dépeigneut dans nous ne savons quel
bot, les intentions de nos ouvriers sous les couleurs
les plus sombres, en ont été pour leurs frais d'ima
gination.
Le Journal de Bruxelles a annoncé, samedi,
d'après un autre journal, que tous les évêques de
Belgique se rendront Rome pour la canonisation
des martyrs du Japon l'exception de Mgr.
I'é*êque de Gand, empêché pour motif de sauté.
Cette nouvelle est erronnée, du moins pour ce qui
concerne l'évêque de Gaod, dont la santé est satis
faisante. Oe plus, nous savons que Sa Grandeur a
déjà fait retenir un appartement Rome.
Bien public
Uo journal de Valence du 16 nous fournit
les détails suivants sur le séjour du duc de Brabant
dans cette ville: Aujourd'hui, h trois heures du
matin, le duc de brabant est parti par un train
spécial pour Alicante, d'où il se rendra b Malaga,
et de lb h Cadix. Oo s'est étonné que Son Altesse
royale n'est pas passée par Madrid, où elle était
attendue. Pendant son court séjour dans la capitale
de notre province, le prince a conquis de nom
breuses sympathies chez les personnes qui ont
eu l'occasion de le voir et d'apprécier son intelli
gence aussi bien que sou affabilité. Le prince belge
a visité la cathédrale et plusieurs établissements
publics; il a été très-satisfait de notre ville et
particulièrement de l'aspect de notre ricbe et fertile
territoire. Avaot-hier au soir, il voulut bien inviter
h sa table MM. le ministre de Belgique, le capitaine
général, le gouverneur civil, le duc de Ahmada, le
marquis de Camarasa, les généraux Van Halen et
La Rocha, et M. Henri Trésor, consul de Belgique
b Valence.
STîWturin i ffiîc.îiinfl'rij 3c AS
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Dans une des dernières audiences de la cour
d'assises de la Loire-Inférieure, il s'est présenté un
incident singulier.
Un nommé Tessier était accusé d'assassinat.
Pendant l'audition des témoins, la femme de
l'accusé a été entendue h litre de renseignement,
en vertu du pouvoir discrétionnaire de M. le
président, et sans prêter serment.
La femme Tessier venait de terminer sa déposi
tion lorsqu'un de MM. les jurés demanda h lui
adresser une question. Après avoir formulé sa
question, il ajouta
Vieodrez-vous apporter de la sciure de bois
a pour étaDcher le saug quand la tête de votre
mari sera séparée du tronc? a
Ces paroles, dites avec une grande vivacité, ne
furent pas bien entendues du témoin et de M.
le procureur impérial, qui pria le juré de répéter.
Celui-ci reprit Je trouve immoral de voir une
femme charger ainsi son mari dans une affaire
aossi grave.
Alors M. le procureur impérial se leva, et faisaot
observer combien il était regrettable qu'un juré se
livrât a de pareilles manifestations, déclara qu'il ne
pensait pas qu'il pût suivre les débats avec tout le
calme et l'impartialité qui doiveot être apportés par
des juges, et demaada le renvoi de l'affaire h
la prochaine session.
Le défenseur de l'accusé s'est joim a M. le
procureur impérial pour demander aussi, lui, le
renvoi de l'affaire.
M. ie président a ordonné alors le renvoi b trois
mois, et déclaré la tâche de MM. les jurés terminée.
La cour de justice de Buffalo (États Unis),
présidée par le joge Tanner, a rendu, le 26 février
dernier, un arrêt qui prouve qu'il est des cas où la
loi condamne ce que l'équité excuse.
Mm" Hubbell est une jeune veove qui demeure b
quelques milles de la ville, sur la ronte de Whiie's
Corners; et Mm* Emily M'Goodrich, qui n'est pas
veuve, habite aux Iiydraulics. Il parait que le mari
de celles-ci avait depuis quelque temps des atten
tions très-marquées pour la jeune veuve, et qu'il
lui faisait de très-fréquentes visites. De nombreux