ANGLETERRE.
FRANCE.
NOUVELLES DIVERSES.
Dans la nuit de dimanche dernier, h Heestert,
dit le Mémorial de Courtrai, une grande ferme a
été la proie des flammes 2 taureaux et 86 moutons
ont péri, ainsi que tous les blés. De la maison, il
ne reste debout que les murs.
L'auteur du crime est un ancien vacher de la
ferme, qui l'avait quittée, de son plein gré, il y a
deux semaines k peine. L'incendiaire s'est volon
tairement constitué prisonnier, en faisant l'aveu de
son crime.
La ferme, qui appartenait h Mme veuve Barreel,
de Meuin, était assurée, y compris la récolte, pour
80,000 fr.
Nous venons de recevoir une brochure de M.
Théodore Weimerskirsch, capitaine d'infanterie.
C'est une étude sur le général Lefèvre, dans
laquelle il est rendu un juste hommage aux qua
lités exceptionnelles qui ont distingué cet officier
supérieur, et loi avaient conquis une véritable
popularité dans notre armée.
Vendredi matin on a trouvé, dans la station
d'Isegbem, dans un waggon du chemin de fer, un
enfant nouveau-né qu'on a baptisé sons le nom de
Marie De la Station.
On annonce que la Compagnie du chemin de
fer de Bruges k Blankenberghe vient de se consti
tuer en Société anonyme, par acte passé le 9 avril,
devant M" Van Bevere, notaire, h Bruxelles.
Un journal assure que cette société se propose de
créer Blankenberghe on port accessible aux
bâtiments du plus fort tonnage. Des propositions
seraient faites au gouvernement, afin de substituer
ces travaux h ceux qui ont été votés pour un sim
ple port de refuge.
On écrit de Lessines, 12 avril: Une des
cente de justice a eo lieu hier en notre ville. M. le
procureur du roi de Tournai, accompagné de M. le
juge d'instruction et d'un médecin légiste, a fait
faire l'autopsie du cadavre d'un jeune homme
mort subitement chez un de ses oncles. Ce jeune
homme, pharmacien k Moos, avait récemment fait
un héritage de i5o,ooo fr.; la rumeur publique
parle de mauvais traitements, d'empoisonnement et
la justice a dû s'emparer de celte affaire qui
produit ici uue immense impression. Les iutestius
du défunt ont été emportés Tournai pour être
aualysés.
A Nivelles, la population était sur pied
dimanche dr. La députation des praticiens de Bru
xelles et les exécuteurs testamentaires ont remis en
grand cérémonial, l'administration communale,
le cœur de M. Seotin, l'illustre chirurgien qu'on a
eu le malheur de perdre il y a quelque temps. Une
garde d'honneur accompagnait les magistrats com
munaux qui sont allés recevoir les délégués h la
station du chemin de fer. La députation a été pré
cédée, k son entrée en ville, par plusieurs sociétés,
le corps médical et une foule de citoyens de toutes
les classes.
Ou se rappellera que M. Seutin était né k Ni
velles, et que, d'après ses dernières volontés, il
avait légué son cœur 'a sa ville natale.
Lawcommission des servitudes militaires, k
Anvers, a décidé qu'un nouveau meeting sera tenu
mercredi, g3 de ce mois, au local des Variétés.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Paris, i4 avril.
Le Moniteur universel contient des détails sur
la réception aux Tuileries de l'ambassade japonaise.
Dans leurs discours, dit le journal officiel, les
ambassadeurs ont affirmé que le traité de commerce
conclu avec la France développera les relations des
deux pays; et ils ont exprimé le désir d'être
ramenés au Japon sur des bâtiments de guerre
français.
L'empereur a répondu: Je suis heureux de
voir le représentant de l'empereur du Japoo;
j'espère que le traité amènera d'heureux résultats;
je ne doute pas que votre séjour en France ne vous
donne une juste idée de la grandeur de notre
Dation, et que l'accueil que vous recevrez, la
liberté doot vous jouirez, ne vous convainquent que
l'hospitalité est une des premières vertus d'un
peuple civilisé. Je vous ferai volontiers reconduire
au Japon sur un bâtiment de guerre, et vous
emporterez, avec de bonssouvenirs de votre voyage
en Europe, les assurances de mon désir d'en
tretenir avec le Japon les relations les plus amicales.
Douai, i4 avril.
Mirés ayant interrompu k plosieurs reprises M.
de Sèse, l'un de ses défenseurs, ce dernier renonce
k le défendre.
Mirés ne veut plaider que contre la précédente
expertise et non sur le fond.
L'audience est remise.
VInverness advertiser prétend que parmi les
personnes de la suite des ambassadeurs japonais se
trouve un jeune Ecossais du nom de Macdonald. Il
y a quelques années, il était garde-chasse sur un
domaine près du fort Augustio. Un membre du
gouvernement qui visitait ces localités ayant eu
l'occasion de causer avec Macdonald, fut surpris de
voir qu'il connaissait plusieurs langues, et il con
stata que ce jeune homme paraissait être doué
d'une aptitude spéciale pour cette étude. Grâce k ce
haut patronage, Macdonald put êtreadmis k étudier
dans l'un des collèges d'Augleterre. Ses progrès
extraordinaires l'ayaut fait remarquer, il obtiut un
emploi en Orient.
On mande de Londres, le 12: Hier, le
palais de l'Exposition a failli devenir la proie des
flammes. Une étiucelle d'une lampe k huile a
communiqué le feu k un ballot d'articles qui a été
complètement consumé. Ces articles appartenaient
k la Prusse. On s'est rendu maître de l'incendie,
non sans quelque peine. Le bâtiment et les produits
qu'il contient, sont assurés pour 67 millions et
demi de francs.
Un correspondant envoie au Dublin Eve-
ning Mail la singulière histoire que voici Le
comte de se maria, il y a peu de temps, daos
un comté d'Angleterre, et emmena sa femme dans
un de ces manoirs de famille pour lesquels les
membres de l'aristocratie anglaise odI un attache-
roeot qui va josqu'k la véoératioo. La jeune femme,
habituée k toutes les élégances de la vie du conti
nent, après avoir passé quelque temps dans les
appartements affectés k son usage, exprirua le désir
d'avoir uu boudoir ptès de sa chambre k coucher.
Rieu n'était plos naturel; mais, comme il arrive
parfois dans les anciens bâtiments, la distribution
intérieure avait été si mal enteodue, que, quelque
plan qu'un imaginât, on ne put réaliser le boudoir
désiré.
On fit venir un des premiers architectes de
Londres. Il examina la maison avec le plus grand
soin, et déclara qu'il ne voyait rien autre chose k
faire que de bâtir, bien qu'en même temps il ne
pût s'empêcher de croire qu'il devait y avoir quel
que part dans celte partie du château une autre
chambre qu'on ne connaissait pas. Le comte railla
cette idée; on interrogea les plus anciens serviteurs
de la famille; pas un n'avait souvenir qu'il eût
jamais été fait la moindre allusion k l'existence de
celte chambre. On eut recours aux moyens ordi
naires, on frappa sur les murailles, etc., etc., le
tout sans résultat. Comme l'architecte persistait
dans sa conviction, le comte, k la fin, consentit k ce
qu'on perçât les murs.
A peine une ouverture eut-elle été pratiquée,
que non -seulement ou découvrit la chambre qu'on
cherchait, mais qu'ou se trouva eo préseuce d'un
spectacle presque impossible k décrire. L'apparte
ment était richement meublé, daos le style le plus
élégaDt d'il y a i5o ans. Des effets de femme en
quantité étaient çk et Ik dans la chambre, des
bijoux étaient épars sur la table de toilette, et,
n'était l'air de vétusté répandu sur tous les objets,
on aurait po croire que cette chambre était encore
occupée une demi heure auparavant.
En approchant du lit, on villa chose la plus
curieuse de toutes, la seule qui mette sur la trace
du mystère. Un squelette de femme était étendu
sur le lit, et, sur le parquet, dessous le lit, k moitié
cachék moitié se projelaot au dehors, gisait un
autre squelette, le squelette d'un homme, présen
tant des traces évidentes de violences, qui prou
vaient qu'avant d'expirer dans cette position il
avait dû recevoir d'affreuses blessures.
a Le secret qui se rattache k cette histoire de
sang a été parfaitement gardé, car non-seulement
toute tradition de cette scèoe terrible s'était effacée,
mais l'existence de la chambre elle-même était
oubliée. Il est probable qu'k l'époque les survivants
firent murer l'appartement qui est resté herméti
quement fermé jusqu'au moment où, après un laps
de temps qu'oo évalue k i5o aos, la lumière
do jour a, par une circonstance tout accidentelle,
pénétré dans cette chambre d'horreurs.
Une feuille lilloise rapporte le fait touchant que
voici Il y a quelque dix-huit ans, arrivait k Lille
un ouvrier riche de jeunesse, d'espérances, de
bonne volonté, mais k la bourse fort légère. Il eut
le bonheur de rencontrer un chef d'atelier qui
l'aida généieusemeut k s'établir. Bientôt la clientèle
du jeune homme s'agrandit; sa bonne conduite, son
exactitude l'ameuèreot k une position aisée.
La situation de son bienfaiteur était au con
traire devenue mau vaise, par suite de perles succes-
sives; il y a quelque temps il mourait, laissant sa
famille daos la gêne.
Son fils aîné, encore jeune, luttait avec plus de
courage que de succès pour soutenir la famille. Les
temps ne sont pas, on le sait, favorables pour
les débutants.
La semaine dernière, l'ancien protégé de son
père le fil appeler, et, après l'avoir fait dluer avec
lui, lui dit tout k coup
n Je ne t'ai pas donné d'étrennes cette année; eh
bieu! je vais réparer cet oubli. Je me retire des
affaires et l'on vient de tn'offtir 3o,ooo fr. de ma
clientèle. Je l'en fais cadeau en souvenirdeton père.
Je fais pour loi ce qu'il a fait pour moi. En outre,
je vais le commanditer, te recommander k tous mes
clients comme mon successeur, comme un autre
moi -même,
Ce qui est fait aujourd'hui.
Nous regrettons de n'être point autorisé k faire
connaître les noms des deux associés. Mais nous ne
sommes pas seul k pouvoir garantir l'entière exac
titude de ce récit.
Les ambassadeurs japonais continuent k ex
citer en ce moment la curiosité publique. La foule
se porte k l'hôtel du Louvre, où ils sodi logés et où
flotte le pavillon blanc de leur pays. Comme ils
sont eux-mêmes assez curieux de connaître une
ville et des habitants qui ressemblent sans doute
fort peu aux cités et k la population de l'Ile du
Japon ils se tiennent k leur balcon, sur la place
du Palais Royalet considèrent attentivement la
foule qui les regarde.
Il est difficile de distinguer les traits de leur fi
gure sous les vastes chapeaux, en forme de cham
pignon qui les couvrent jusqu'au-dessous des
yeux. Certains de ces chapeaux soDt blancs, d'au
tres sont noirs; on dit que cette différence consti
tue un signe de distinction.