conseiller communal pendant 11 ans, di
recteur de l'Académie, capitaine de la
Société Royale de S' Sébastien dont l'exis
tence se rattache si glorieusement nos
anciennes franchises communales, tnar-
guiller de l'église S'-Martin, il sut, dans ces
diverses positions, se concilier l'estime et
l'affection de tous.
Il faisait le plus noble usage de sa for
tune; jamais on n'adressa en vain un appel
sa charité, quand l'intérêt de la ville
était en jeu, il n'était point de sacrifice
qu'il ne se fût imposé. Aussi lorsqu'il y a
peine 3 ans, le gouvernement crut devoir
enfin récompenser par une distinction
honorifique, l'homme que nous pleurons
aujourd'huitoute la population fut una
nime applaudir cet acte de justice.
Outre la décoration de chevalier de
l'Ordre de LéopoldLegraverand avait
obtenu également la médaille de S'* Hélène
comme ancien officier de la garde natio
nale mobilisée.
Il était aussi en cette qualité Président de
la Sociéléjdes Frères d'Armes de l'Empire.
Legraverand!
Tu nous quittes après avoir noblement
rempli ta tâche. Dans ta belle et longue
carrière, rien n'a manqué ton bonheur,
soins assidus d'une épouse chérie, affection
de ceux qui remplaçaient pour toi les en
fants que le Ciel ne t'avait pas donnés,
estime et considération publiques, voilà
quel a été ton partage ici-bas. Et déjà ton
âme dégagée de celte enveloppe mortelle
que nous allons confier la terre, a reçu
dans un monde meilleur la récompense de
ses vertus. Adieu!
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
NOUVELLES DIVERSES.
Uii convoi spécial, mooté par des fonctioa-
naires du chemin de fer, esl arrivé samedi dernier
de Bruxelles Osteode en 3 heures 13 miuuies;
au retour le trajet a été fait eo 3 heures.
Il parait qu'en vue d'accélérer et de faciliter
considérablement le transport des dépèches, un
train grande vitesse sera prochainement établi
entre Ostende Bruxelles.
La première chaloupe de pèche Jean BarC,
pat. Van Huysse, est arrivée lundi Ostende, de la
pèche de Féroé, avec hj tonnes morne.
- D'après une feuille de Tournai, un acte de
mauvais gré vient d'être commis Chapelle b-Oie,
au préjudice du sieur J.-B. Demarbaix, cultivateur
b Leuze. Il y a quelques jours, ou a constaté sut une
pièce d'un demi-hectare, ensemencée de lin, l'exis
tence d'une grande quantité de graines nuisibles.
La gendarmerie de Leuze s'est rendue sur les
lieux, et, a la suite de perquisitions minutieuses,
elle a opéré l'arrestation d'uu nouimé Nisolle,
domestique chez le sieor Deséuéparl, fermier audit
Chapelle-b Oie.
Ce n'est pas la première fois que M. Demar
baix est victime du mauvais gré il y a peu de
temps on lui a scié une charrue.
On écrit d'Auvers, le i4: Hier dans
l'après-midi ont eu lieu des expérieuces dans
l'Escaut, devant l'arsenal militaire, avec des appa
reils qui permettent aux troupes de se livrer dans
l'eau divers exercices militaires; les hommes de
la compagnie des pontoDiiiers, revêtus de certains
appareils eo caoutchouc et maintenus dans un
équilibre parfait par des contre-poids en plomb, se
sont avancés fort avant dans le fleuve, faisant
diverses évolutions avec une grande régularité et se
livrent au mauierueut d'armes.
Avant de soumettre les hommes b ces expé
riences, VI. le lieutenant Halkin s'était livré person
nellement, il y a peu de jours, aux essais de la
nouvelle invention, dont les résultats semblent être
réellement surprenants.
Une femme de la commune de Poppel,
raconte une feuille anversoise, avait formé If projet
de se défaire de son mari. A cet effet, elle s'arma,
l'autre jour, d'un rasoir et lui fit b la gorge une
blessure qui heureusemeut a paru être peu grave.
Immédiatement arrêté elle a été conduite en prison.
L'examen d'un médecin prouva plus lard que cette
malheureuse était frappée de démence.
Milan, i3 mai. L'Autriche se reuforce de
dix mille hommes sur les confius de la Véuétie, et
de quatre bataillons de chasseurs impériaux sur la
frontière du Tyiol.
Berlin, i5 mai. Le bruit court de la Prusse
«a mobiliser le quatrième et le septième corps
d'armée.
Ou croit fort que l'Autriche et la Prusse occupe
ront la Hesse-Electorale, dans te cas où la mission
du général de Williseo resterait sans résultat.
AthÈNBS, i o mai. Les ministres sont démis
sionnaires. Les Chambres sont prorogées. Les
esprits sont troublés et iinpatieot.s
HOLLANDE.
On a trouvé b Eocbedé, sous les ruines encore
fumantes, le cadavre d'un vieillard, qui s'était
laissé brûler sur son coffre-fort. Dans une rue on
a trouvé le cadavre carbonisé d'uue femme.
Suivant des journaux hollandais,on a arrêté b
Enschedé et écroué b la prison d'Almelo le nommé
Louis Vervoord, dans la cbélive maison duquel le
feu b pris naissance et qui s'était servi de l'expres
sion Je voudrais que toute la ville fût en
flammes.
FRANGE.
Oo a fait ces jours derniers, b Vincennes, de
curieuses et intéressantes expérieuces sur un instru
ment de topographie inventé par un jeune officier
d'infanterie, élève de l'école impériale militaire de
Saint Cyr. Cet instrument qui, y compris ses
accessoires, pèse b peine 5oo grammes, est destiné
b enseigner, eo très-peu de temps, la topographie
aux élèves des écoles régimentaires et b permettre
b tout officier, sans distinctiou d'armes, de lever
tiès-rapidemeotuo terrain eu présence del'efcueini.
A l'aide de cet iogéuieux et simple appareil, les
officiers de divers corps détachés b l'école uoruiale
de tir de Vioceuues, réunis en six groupes de cinq
officiers chacun, ont facilement et parfaitement
exécuté tous les problèmes de levée de plans. Telle
est la rapidité avec laquelle opère le nouvel
instrument dont il s'agit, qu'il peimet de suivre et
de dessiner très- acteiueut la marche des colouues, b
mesure qu'elles s'avancent daus l'intérieur des
terres, et ofiie ainsi d'immenses avantages daus les
expéditions lointaines.
C« p'est pas seolemeot daus les armées de terre
qu'un tel instrument, mis la portée de tout
militaire intelligent, peut être appelé b rendre de
très-utiles services. Daus la marine, il permettrait
de reconnaître militairement et avec une célérité
merveilleuse les côtes des pays où s'opéreraient des
débarquements, et serait surtout d'uue applicatiou
précieuse lorsque des marius exploreut des parages
lointains encore inconnus. Tout voyageur pourra
s'aventurer daos l'intérieur des terres et pousser au
loin ses investigations avec la certitude de pouvoir
toujours revenir an poiut de départ; l'iudustriel,
pour les opérations qui touebeut au sol, aura des
plans topograpbiques b une grande échelle, qui
pourront lui être fournis par le premier géomètre
ou arpenteur venu; l'artiste enfin possédera uu
moyeu simple et facile de faire des dessins graphi
ques, et tout ouvrier intelligent pourra d'écrire le
plan des objets qu'il sera appelé b exécuter.
Tels sool, en partie, les avantages multiples que
l'on peut obtenir b l'aide de l'échelle-rapporteur,
les expériences qui viennent d'être faites Viucen—
nés sur cet instrument spécialement construit pour
l'exécution pratique de tous les dessios graphiques,
étant, dit-on, entièrement concluantes.
VOL A LA RÉPARATION. Voici un doo-
veau genre de vol qui se commet principalement
dans les grandes maisons; ou a constaté qu'il avait
lieu dans différents quartiers de Paris, et que plu
sieurs chevaliers d'industries s'y livraient eu agis
sant toujours par les mêmes procédés.
En l'absence des maîtres de la maison, se pré
sente on individu costumé en ouvrier et se disant
ébéniste; il a, dit-il, ordre de monsieur ou de
madame de prendre telle ou (elle table pour la ré
parer. C'est tantôt une table b manger, tantôt une
table de nuit, une table de jeu, etc. Il voit d'un
coup d'oeil la plus riche, et c'est celle Ib qu'il dé
signe. Presque toujours ou la lui laisse emporter, et
s'empresse d'aller la vendre la trôle, c'est-b-dire
en l'offrant aux petits marchands, dans le faubourg
Saint-Antoine, ou ailleurs.
Eu dernier lien, l'un de ces aventuriers s'est
présenté chez le général N..., dans le quartier de
la Madeleine. Il venait, disait-il, prendre une
table b ouvrage qui avait besoin de réparations.
Les domestiques ne savaient s'ils devaient le
recevoir; mais il s'exprimait avec tant d'aplomb,
qu'après quelque hésitation, ils se décidèrent b le
laisser eotrer dans l'appartement et b lui permettre
d'emporter la table.
Une riche veu«e de la finance, dit une feoille
parisienne, était recherchée en mariage par qq
élégant du iporl; la dame, flattée de cette conquête,
qu'elle croyait faite par ses beaux yeux et non par
ses écus, accorda sa main b son poursuivant, con
trairement aux conseils qui lui étaieot donnés par
ses amis, qui lui disaient en vain qoe son prétendu
était l'homme du monde le plus grossier, en un mot,
qu'il traitait les femmes comme les chevaux; car
celui-ci jouait si bien son rôle qu'elle le croyait on
Ainadis au petit pied.
Oo publia les bans, et le jour fat pris pour le
mariage. Ce jour-lb, b dix heures, no brillant
équipage entrait dans la cour de la mairie du
g* arrondissement, où se trouvaient déjà réunis le
futur et les quatre témoios. Le premier s'élaDce
avec empressement vers la fiancée, ouvre la por
tière, lut offre la maio pour descendre le marche
pied, elle l'accepte, saute lourdement, et dans cette
chute, déchire d'uu bout b l'autre nue magnifique
dentelle qui garnissait son mantelet.
Ob! la f.... bête..., laisse échapper le futnr,
qui se croyait déjà le mari.
Je vous remercie, monsieur, de m'en prévenir
b temps, repreod vivement la dame en remontant
dans sod carrosse.
Pois,se tournant vers les témoins:
Si le mariage est manqué, le dîner ne le sera
pas, j'espère, aussi je vous attends, messieurs, b six
heures et demie, chez moi.
Pois la portière se referma anssitôt, le cocher
fouetta, et l'équipagedisparut an galop des chevaux.
ESPAGNE.
Les prélats espagnols qui se rendent b Rome
sont au nombre de vingt-deux, dont deux sont
cardiuaux.
La ville de Barcelone vient d'assister b une
horrible catastrophe. Oo avait annoncé une ascen
sion dans une montgolfière de i4tOOO mètre*
cubiques, sur le trapèze duquel un jeune Majorquio
exécuterait des exeicices gymnastiques. Ce globe
s'éleva majestueusement; les spectateurs le perdi
rent on instant de vne, mais ils s'aperçurent bientôt
que cette machine était en feu.
On vil cet enfant de douze ans d'abord sur le
trapèze, ensuite suspendu b une corde b dix ou
mètres au-dessous du globe. Toute la population
de Barcelone, sur les places, dans les rues, sur les
toits, suivait avec une douloureuse anxiété le fatal
dénoûmeni de cette désastreuse scèue, lorsque la
moutgolfière, aux trois quarts brûlée, tomba sur le
toit d'une des maisons de la rue Pétrixol, et le
pauvre enfant resta suspendu dans la rue b la
hauteur du quatrième étage; les forces lui man
quant, il se laissa tomber et fut presque péché par
la foule, qui le porta b l'hôpital, ayant UDe fracture
b une jambe et b un bras. Ce malheur en attira on
second uu jeune homme qui était monté sur le
toit de sa maison pour voir la descente du jeune
aérouaute tomba et mourut sur le champ.
ALLEMAGNE.
Ou écrit de Francfort: La vente publique
annuelle des vins du château de Johanoisberg
(propriété du prince de Metlernich), a eu lieu le 6
mai. Il n'y avait que treize pièces (de 1,000 litres)
et neuf demi-pièces de la récolle de 1861; aussi
oot-elles été adjugées b des prix extrêmement
élevés. La vente a produit la somme totale de
44,9i5 florins (96,000 fr.); mais l'excellence de
la récolte de 1861 est généralement reconnue.
A Skuez, en Bohême, uo incendie vient de
dévorer pins de 100 maisons. L'église, le pres
bytère et l'hôpital ont été épargnés.