DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. ANGLETERRE. HOLLANDE. FRANCE. Dimanche dernier, dans l'après-midi, des enfanis jouaient dans uo canot près du débarcadère des bateaux a vapeur, k Ostende. Uo de ces jeunes écervelés petit garçon d'environ huit ans, se pen chant trop hors du bateau, tomba h l'eau et dispa rut. Ses camarades, trop inexpérimentés pour bien diriger uo canot, ne purent porter secours an mal heureux enfant. Mais parmi les promeoeors qui, au bord du quai, étaient témoins de cette scèoe, se trouvait le sieur De Bruyrie, capitaine du navire belge Éclipse} l'intrépide marin, bravant de gra ves dangers, n'hésita pas ii se précipiter tout habillé h la mer, et il fut assez heureux pour sauver l'en- faotqu'il déposa daos l'embarcation du steamer anglais Holland. Ce n'est pas la première fois que De Bruyne se dévoue. Il est porteur d'uoe médaille de sauvetage. Voici, de la part d'un chien, un trait de dévooemeoleldefidélilédoolilya peu d'exemples Un vieillard,habitant lefaubourg deSchaerbeek, avait un çhieu de la plus corantuue espèce qui ne le quittait jamais un instant, Après ooe courte mala die, le vieillard vint k mourir. Le pauvre animal, qu'on n'avait pu séparer de son maître pendant sa maladie, voulut le veiller après sa mort et pendant près de trois jours il resta sous |e lit du défunt, refusant de boire et de manger. Cependant l'heore des fuoérailles était venue, et l'on craignait que le chien ne laissât pas enlever le cadavre. Ou s'empara donc de force de la pauvre bête et on l'enferma jusqu'au lendemain. Enfin on crut pouvoir lui rendre la liberté et l'on espéra qu'il accepterait quelque nourriture. Mais point il refusa tout ce qu'on lui offrit et s'enfuit en toute hâte, et jappant d'one manière désespérée. On apprit le lendemain qu'après deux heures de recherches il avait découvert le cimetière et la fosse où l'on avait, la veille, enterré son maître, et qu'il était resté longtemps couché sur la terre fraîchement remuée, hurlant et pleurant comme pour appeler du secours. Depuis lors, il ne s'est passé no jour sans que le panvie animal rendit sa visite h la tombe de son maître. Il sait k quelle heure ou peut entrer. Il arrive la queue basse, le nez en terre et se faufile avec prudence dans le cimetière, comme s'il crai gnait d'en être chassé. Arrivé sur la fosse il secoucbe eo silence et, d'one patte tremblante, remue faiblement la terre. Les surveillants ont une sortede respect pourcelte bête, si intelligente et si fidèle. Quant au chien, indifférent k tont ce qui passe autour de lui, k la curiosité dont il est l'objet, il reste Ik pendant un quart d'heure, abîmé dans un profond désespoir, puis il disparaît pour revenir le lendemain. {Étoile.) On signale de divers côtés une sorte de su percherie que la vanité explique, mais que la loi réprouve. Nous voulons parler des combinaisons et des transformations ingénieuses auxquelles ont re cours les titulaires de divers ordres dont le ruban rouge est l'uu des attributs. Ou comprend que les chevaliers ou les officiers d'un ordre représenté par le souverain d'uoe principauté d'Allemagne ou d'Italie telle qu'elle était naguère constituée, soient désireux de figurer, en apparence, parmi les titu laires de la Légion d'houneur on de l'Ordre de I.éopold de Belgique. Aussi l'Ord-edu Christ, que délivrent le Pape, le roi de Portugal et l'empereur du Brésil est-il lort recherché k cause de son ruban rouge. La confusion avait paru si regrettable qu'en ces dernièies années, le gouvernement français, pour y remédier, obligea, par décret, les nouveaux titulaires k porter la croix en émail ronge suspendr e k sou ruban, de manière k annuler toute équivoque. Quant k ceux qui avaient obtenu de porter cet ordre avant le décret susdit, comme il ne peut avoir rétroactivité, ils restent coufondus avec les mem bres de la Légion d'honneur. Or, l'Ordre du Christ, papal, portugais ou bré silien, n'est pas le seul en Europe qoi ait le ruban rouge. Les autres, moins connos de la généralité, sont ceox qui suivent Saint-Alexandre-Newski. Russie. Saint Etienne.Toscane. Le Faucon blanc. Saxe-Weimar. Charles XIII. Suède. Éperon d'Or. Etats de l'Eglise. Calatrava. Espagne. Saint-Jacques et l'Épée. Espagne. Et enfin, le plus illustre de tous, la Toison d'Or, qoe décernent k la fois l'Espagne et l'Autriche. Nous passons sous silence diverses médailles autrichiennes et wurtembergeoises qui ne se décer nent qu'aux regnicoles. L'équipage des rubans est sans artifice possible k propos de la Toisoo-d'Or et de Saint-Alexandre- Newski, ordres de la plus grande valeur, qoe ne sauraieut obtenir les gens qui songent k faire naître la coofusiou entre les décorations. Charles XIII est un ordre maçonnique qui ne sort pas de Suède; Calatrava, Saint-Jacques et l'Épée sont des ordres purement espagnols et dont nul étraoger n'est titulaire. Restent donc, avec lç Christ, et Saint-Etienne de Toscane, qoi n'a que de rares titulaires hors d'Italie, le Faucon blanc de Saxe-Weimar et Y Éperon d'Or de Ptome. Naples avait Saint Janvier, dont le ruban était d'un rouge capucine. Le seul que Naples donnât jadis aux étrangers était l'ordre de François I", rouge mais avec de petits liserés ooirs. A la vérité, ces liserés se confondent aisément avec l'habit, et nous le voyous journellement offiaot uneéquivoqne facile aox regards distraits. Londres, 28 mai. Le Times développe les mêmes vues que dans ses précédents articles sur l'attitude de la France an Mexique. La même feuille publie un extrait d'une dépê che dans laquelle lè ministre d'Angleterre k Madrid raconte que le général O'Donnell lui a dit qu'il avait vécu trop longtemps dans le voisinage du Mexique pour ne pas savoir que l'établissement d'uue monarchie sous un prince européen ne réta blirait pas l'ordre daus ce pays. Paris, 28 mai. M. de Lavaletle part pour Rome aujourd'hui. Le général de Mooiebellp ira prendre le com mandement de l'armée d'occopatioo en remplace ment de M. de Goyon. Marseille, 27 mai. Une lettre de Rome, du 24, dit que daus le Consistoire le Pape, ému, a demandé aux évêques de prier pour la conversion des piêires italiens et d'un évêque napolitain. Sa Sainteté a ajouté en pleurant qoe Don-seulement elle n'aurait plus la consolation de voir les évêques réunis, mais que les événements l'empêcheraient peut être de communiquer avec eux. Les cardiuaox et les évêques, émus de ces paro lesont demandé des explications au cardinal Antonelli, qoi a répondu que rieu encore n'était chaogé. Cracovie, 27 mai. -— Les rigueurs de la police et la brutalité des cosaques ont repris le dessus a Varsovie. Les arrestations k la sortie des églises continuent, sans excepter les femmes. Le nommé Petezyuski a été fouetté pour s'être opposé k son arrestation. Constantinople, 28 mai. La France et la Russie ayant demandé l'autorisation de recon struire la coupole de l'église du Saiot-Sépolcre, k Jérusalem, k frais communs, la Porte y consent k la condition d'être associée aux puissances chrétiennes pour l'exécution de ce projet. Oo écrit de Londres, le 24 mai, que l'amirauté .anglaise veoait de donner l'ordre de mettre od nouveau vaisseau cuirassé en chantier k Pembroke. Ce bâtiment sera pourvu d'uoe machine de 3,ooo chevaux et armé de canons Armstrong, pouvant lancer des projectiles do poids de 200 kilogrammes. Il n'y aura pas dans le navire de bat teries couvertes. Les pièces seront renfermées dans des coupoles blindées, disposées des deux côtés do bâtiment, de façon k égaliser le poids. Si cette construction réussit, on établira dix au tres vaisseaux sur le même modèle. Les ambassadeurs japonais ont assisté k une revue suivie d'une petite guerre, qoi leur a été doonée par l'armée anglaise k Aldersbot. Les troupes qui ont pris part k ces exercices se mon taient k 5,933 hommes d'infanterie, 1,070 de cavalerie et ôi8 artilleurs, avec 5o canons Arm strong. Elles étaient commandées par le lieutenant général Pennefather. Le ciel de l'Angleterre n'a pas démenti sa réputation ce jour-lk. Un mélange d'averses, de brouillards et d'éclairctes, a rendu la journée assez pénible k passer en plein air. Néanmoins une fonle nombreuse était accourue. Les exercices k feo ont été exécutés avec une précision remarquable, et la petite guerre a offert des épisodes intéressants, mais aucun plus amusaut que l'obstination des spectateurs, qui ont défendu toutes les positions d'où ils pouvaient assister k la scène avec un courage héroïque. La foule subissait les volées d'artillerie k cinquante mètres seulement de dis tance, plutôt que de battre en retraite, et elle a fini par être si bien entourée, qu'il lui a fallu rester prisonnière et assister dans l'immobiiité k la fin du combat. Deux des Japonais out passé leur temps k noter soigoeosemeot tout ce qui se passait. Oo écrit d'Enschedé Au lieu des magnifiques édifices qui ornaient naguère notre vieille cité, on voit maintenant de tous côtés s'élever des loges où les citoyens aisés se réfugient provisoirement. Les riches habitent pour la plupart des maisons de campagne, et il paraît qu'ils n'ont pas l'intention de reconstruire leurs habitations celle année. La classe pauvre est logée daos des tentes. Le total des sommes reçues jusqu'ici eo faveur des iuceudiés se moole k environ fl. 70,000. Suivant une circulaire émanée de la société d'assurance de MM. de Jong et C*, k Amsterdam, l'incendie d'Enschedé coustitue pour celte société une perte de i,8o4,3g5 florins. Le mariage du jeune toi de Portugal avec la princesse Pie, fille de Victor-Emmanuel, est fiié au mois de septembre prochain. {Presse.) Une lettre écrite de Paris ao Journal de Genève le 24, c'est-k-dire avant la publication de l'article de la Patrie dirigé contre le gouvernement espagnol, contient le paragraphe suivant, qoe nous reproduisons k titre de curieux renseignement La foudre gronde dans ce moment sur l'Espagne, et si le télégraphe pouvait raconter tout ce qui a volé sur ses fils depuis quatre k cinq jours, ce qu'il nous apprendrait justifierait assurément l'angoisse daos laquelle doiveut vivre O'Donnell et ses collègues. On ne dira rien k l'Angleterre, d'abord parce ce que c'est l'Angleterre, puis, parce que le cabinet anglais n'ayant envoyé que 800 hommes de débar- ment avec la déclaration qu'il se bornerait k se saisir de la Vera-Cruz et de ses douanes, il n'y a pas lien d'insister trop vivement k cet égard. Mais l'Espa gne, qui paraît avoir la première sollicité celte expédition et qui s'y était jetée corps et âme elle

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2