vendredi, an pavillon Marsan, par S. A. Meheraet- Saïd-Pacha, vice-roi d'Egypte, h Leors Majestés l'empereur et l'impératrice, avec une magnificence: orientale Sur on immense plateau d'argent ciselé, d'un travail exquis, on avait disposé quatre couverts en vaisselle d'or massif. A quelques mètres de distance, était uoe table de vingt-cinq couverts destioée aux dames et aux officiers de service. Cette table était servie b la française, mais garnie de mets préparés b l'égyptienne, parmi lesquels figuraient entre autres deux agneaux rôtis tout d'une pièce. Ces agneaux ne venaient pas de la boucherie ni même des abattoirs de Paris; ils avaient été achetés vivants par les serviteors du vice-roi, qui, après les avoir tués eux-mêmes les avaient lavés avec le plus grand soin, pois les avaient fait cuire b leur guise. Il eu était de même des autres mets, qui tous avaient été préparés et conditionnés par ces mêmes serviteurs. Les deux tables étaient dressées dans la salle renfermant les riches et curieuses armures histori ques dont la collection acquise, il y a quelque temps, par l'empereur, est, assure-l-on, destinée par Sa Majesté b l'ornement de la salle d'armes du vieux château de Pierrefonds. Au moment où l'empereur et l'impératrice en traient daos la salle, il leur a été présenté de riches aiguières, et, pour obéir la coutume égyptienne, Leors Majestés se sont laissé verser de l'eau sur les mains. Lorsque les convives ont eu pris place b table, les gens do vice-roi ont servi un seul plat b la fois. Chacun se servait soi-même, pois, b un sigoai donné, le plat disparaissait et était immédiatement remplacé par un autre. Cela a duré ainsi jusqu'au moment do dessert. Ce moment venu, les serviteurs de Meherael-Saïd ont enlevé le plateau d'argent et ce qu'il contenait et l'ont remplacé aussitôt par oo autre plateau semblable, sur lequel étaient disposés quatre couverts b dessert, dont les assiettes, les couteaux, les fourchettes et les cuillères étaient enrichis de diamants, comme les plats sur lesquels étaient disposés les fruits les plus magnifiques. Au moment où les invités s'étaient mis table, les serviteurs égyptiens avaient étalé sur leurs genoux des serviettes d'une richesse inouïe. A chacun des quatre coins de ces serviettes était une broderie de diaraaots et de perles fines de 16 centimètres de hauteur. Après le dîner, tout le monde est passé au salon pour prendre le café b la mode orientale, incident complémentaire du repas qui a lieu avec beaucoup de cérémonie. Le café a été servi dans de très- petites tasses en porcelaine,emboîtées dans un pied, ayant la forme d'un coquetier, toot garni de diamants. De longs chiboncks enrichis, eux aussi, de pier res précieuses, ont ensuite été offerts aux convives. Le prince impérial, qui avait assisté au dîner sans y prendre part, a accepté no de ces chiboucks et portant l'extrémité du tuyau b sa bouche, a pris gravement la position des autres fumeurs en s'as- seyant, comme eux, les jambes croisées. La musique du vice-roi a exécuté pendaot tout le dîoer des airs et des chants nationaux. Parmi ces airs, qui ont presqu'invariableroent le rhythme des airs arabes, on en a remarqué, non sans surprise, quelques-uns qui n'étaient autres que des souvenirs conservés par la tradition des marches guerrières des régiments français pendant la campagoe d'Egypte sous le général Bonaparte. Les musiciens du vice-roi avaient été entière ment habillés b neuf b l'occasion de la fête donnée vendredi au pavillon Marsan: tunique de drap noir, pantalon semblable, calotte rouge brun b la turque, et gants de peau blanche. Une feuille parisienne rapporte le fait sui vant La darne veuve P... possède b Paris trois maisons. Un jeune homme bien mis et de bonnes manières se présenta successivement chez le prin cipal locataire de chacune de ces maisons. Il était, disait-il, principal clerc de l'avoué de la dame P... et il était porteur d'un billet sigoé de cette dame qui priait le locataire de vouloir bien lui avaocer, sur le terme prochain, uoe somme de aoo fr. pour parfaire le prix d'une acquisition qui devait être soldé le même jour. Dans deux maisons le prétendu clerc reçut la somme demandée. Dans la troisième on n'avait pas l'argent, et on te pria de revenir ao bout de deux heures. Il n'y manqua pas; mais dans l'intervalle» le principal locataire avait eu occasion de voir la dame P... et s'était coovaincn qu'elle n'avait rien demandé et que le porteur de le lettre était un fripon et on faussaire. Ce dernier fut arrêté par des agents qui l'at tendaient. C'est un jeune homme nommé R...; il avait été employé pendant qoelqoes jours en qoa- lité de copiste chez l'avoué de la dame P..., et il avait po dérober on billet de cette dame qui lui avait servi b contrefaire son écriture. A la suite des constatationsil a été mis b la disposition de la justice. Le Figaro-Programme annonce, et nous en avons parlé également, qu'il va y avoir b Paris nne exposition de chiens; il cite même les noms des membres du comité de cette nouvelle exposition. Ces intéressants contribuables seraient nécessai rement soumis b un examen préalable où l'on exigera d'eux les conditions d'âge, de beauté et de race qui seules peuvent les rendre dignes d'être présentés au public. Eutraîné par le sujet, notre confrère termine son annonce par un parallèle entre la condition sociale du chien et du chat, que nous prenons la libellé de lui emprunter. Au lien, dit-il, de payer b l'Etat comme le chien, le chat est payé; c'est presque un fonction naire public non sujet b destitution. En effet, il existe b Paris des angoras inamovi bles dans leurs emplois, et dont on fait grand cas. La Banque de France a des chats attachés pour sauver des souris les billets de banque et papiers précieux des divers bureaux. Le plus vieux des matons s'appelle Million; il date, dit-on, de l'entrée de M. Garat dans l'admi nistration. Le plus malin, on simple chat de gouttière, appelé Compte-courant, dépiste un rat b cent pas. La grande poste a dix-huit chats, nourris et logés par l'administration. Noos avons l'honneur de connaître particu lièrement le chat du bureau des journaux périodi ques. Ce chat est uoe chatte... une minette fauve, très-câlioe, qui se tient coquettement b la caisse comme une cafetière b son comptoir. Quant on pèse les journaux, elle met quelque fois sa patte sur la balance, du côté où les papiers s'entassent...comme pour servir, en employé fidèle, les intérêts de l'administration. Ces chats jouissent d'un budget spécial, trois francs par mois, ordonoancé par l'émioent admi nistrateur gérant de la poste, M. Piron, et sanc tionné par la cour des comptes, comme toutes les autres dépenses officielles. On le voit, les animaux ne sont pas tanta plaindre que leur Société protectrice poorrait le faire croire. Ils ont leurs fooctions élevées, leurs positions hors ligne. Le tout est d'y parveoir. On écrit de Mende, 38 mai, au Droit: La cour d'assises de la Lozèreeu date du 37 mars dernier, a condamné le nommé Jean-Baptiste Coulon b la peine des parricides pour avoir de complicité avec Marie Lafonsa concubine, donné la mort b sa mère, en la faisant précipiter par cette fille dans la rivière du Lot, où elle était allée laver du linge. a Cette malheureuse était âgée de quatre-vingt, trois ans; sa vie se prolongeait au-dela des prévi. sionsde son fils, impatient de voir cesser un usufruit qui tenait en suspens les effets de la cession qu'il avait faite de ses droits dans la succession de sou père, pour une somme de 5oo fr. Depuis sa condamnation, Coolon n'avait cessé de vociférer nuit et jour contre ses frères, qui avaient secondé les investigations de la justice; il était surtout irrité par la présence d'un de ses co- déteous qui avait rapporté des coufidences qu'il lui avait faites daos les prisons de Marvejols il lui reprochait d'avoir porté un faux témoignage contre loi, et cet état continuel d'exaltatioo était loio de faire présager la résignatioo avec laquelle il a subi sa peine. Il avait même repoussé les secours de la reli gion que lui apportait l'aumônier de l'établisse ment, M. l'abbé Chapelle parvint b se faire mieux écouter, mais ce n'a été qu'au dernier moment qu'il a obtenu une complète satisfaction de son pénitent Des ordres prématurément donnés au détache ment de la troupe de ligne qui devait se rendre au village de la Mothe, commune de Banassac, b quarante-trois kilomètres de Mende, où l'arrêt devait recevoir son exécution, avaient fait connaî tre que cette triste expiatioo aurait lien le mardi 37 mai courant, et, dès le samedi, une afflueoce de curienx qui se pressaient aux fenêtres de la caserne de gendarmerie qui donnent dans le préau de la prison avait fait presseolir b ce malheureux que sa dernière heure approchait. Lundi, a dix heores du soir, M. l'abbé Cha pelle alla lui annoncer qu'il fallait partir, et, après un moment d'émotion qu'il domina bientôt, il recouvra sa présence d'esprit. Il conféra pendant une demi-heure avec son confesseur, se laissa re vêtir d'une camisole de force, fit ses adieux aux gardiens, les remercia des soins qu'ils avaient eus pour lui, et monta dans une voiture de la poste qui l'attendait b la porte. M. Chapelle y monta aoprès de loi, et cette voiture escortée par cinq gendarmes, partit b onze heores en traversant rapidement la foute qui se pressait aux abords de la prison et où les femmes étaient en grande majorité. L'escorte fut renouvelée b Chanac, et, s quatre heures du matin, le patient était déposé daos la remise d'une auberge qui avait été retenue dès la veille. Lb on le laissa eofermé avec son confesseur, en l'observant seulement b distance. L'beore suprême, six heures du matin, ayant sonné, les exécuteurs procédèrent b la toilette; il eut un nouveau mouvement d'émotion lorsqu'on lui mit la chemise et le voile réservés aux parrici des; toutefois, il se remit bien vite et fut conduit pieds nus jusqu'à l'échafaud, où il monta avec calme, mais sans forfanterie, souteou d'un côté par un aide-exécuteur, et de l'autre par le prêtre. Il avait aononcé le projet de demander pardon b ses compatriotes du scandale qu'il leur avait causé; celui-ci l'en dissuada; mais il obtint que lorsqu'il serait couché sur le fatal instrument, on loi laissât le temps de dire a Marie, conçue sans péché, ayez pitié de moi. Et son confesseur, en descendant de l'échafaud, put entendre qu'il pro- noDCait très-distinctement ces paroles. Il était tellement calme qu'il avait demandé b son confesseur s'il devait écouler la lecture que l'huissier faisait de l'arrêt de la cour d'assises et de l'arrêt de la cour de cassation qui avait rejeté son pourvoi. Un bruit sourd et les exclamations des femmes qui se trouvaient aussi lb en grand nombre, appri rent b la foule que la justice des hommes était satistaifte. Le village de la Mothe étant situé au fond d'uue vallée, au point de bifurcation des routes de Rodez et de Mollau, l'échafaud avait dû être dressé

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2