ALLEMAGNE. sur la route impériale. L'administration avait donoé les autorisations nécessaires, et on avait réuni assez de forces pour assurer la circulation sur ces routes et pour protéger les récoltes. Dans la soirée du 24 au i5 mai, vers dix heures, un inconnu frappa la porte de Mm* Tr..., sage-femme a Maraos, âgée de 33 ans, et la pria, dit la Charente-Inférieure, de vouloir bien l'ac compagner jusqu'à la ferme de Barbe-Canne, où il disait que sa femme était en mal d'eofant. M°* Tr... se leva précipitamment, s'babilla et suivit cet homme dans la direction qu'il lui avait indiquée. Il paraissait ivre ou peut-être simulait l'ivresse. Lorsqu'on eut atteiot la métairie de Lar- ceau, l'inconnu voulut prendre une autre voie qne celle qui conduisait Barbe-Canne; Mm# Tr... lui en fit la remarque, alors il démasqua ses véritables desseins, s'exprima dans les termes d'un cynisme révoltant, terrassa la pauvre femme, qui lutta avec énergie, menacée de mort, objet de sévices et horriblement maltraitée. Dans l'obscurité, loin de tonte habitation, n'es pérant pas l'intervention de quelque passant secourable, M°" Tr...qui sentait ses forces dé faillir, eut recours une ruse qui lui réussit. Elle promit de céder aux désirs de ce forcéné, mais dans un autre lieu où elle fût moins exposée être surprise; elle désigna une auberge de Marans où ils pouriaient être reçus. L'ioconnu releva sa victime, mais il l'étreignit fortement, et, s'armant d'un long couteau, il me naça de la frapper au moindre motau moindre geste. Tous deux arrivèrent Marsans, et l'homme heurta la porte de l'aubergiste Teteaud, qui mit la tête li la croisée, et apercevant deux personnages, l'un étroitement embrassé par l'autre, les repoussa de la voix et allait se retirer, lorsque M™* Tr..., jeta uu cri de de détresse et appela son secours. Elle tomba inanimée sur le sol, et, effrayé, l'indi vidu prit la fuite et disparut dans l'obscurité. Teteaud releva la pauvre femme, la porta chez lui, loi prodigua des soins, et croyant avoir reconnu no habitant de l'île d'Elle (Vendée), il le signala la gendarmerie, qui a fait immédiatement les plus actives perquisitions. On écrit de Saint-Béat (Haute-Garonne), le 2 5 mai Samedi 24 mai, une trombe d'eau s'est abattue avec une violence inouïe sur les communes d'Argut-Dessus et d'Argut-Dessous. Quelques iostauts avant que cet orage formi dable n'ait éclaté, on l'avait vu se former au- dessus de la cime du mont Sarradon. Tout coup, au milieu des éclats de la foudre, une pluie épou vantable, qui n'a pas discootioué de tomber pen dant trois quarts d'heure, a changé tous les ravins de la montagne en torrents, envasé les prairies et affreusement ravagé le territoire des deux com munes, de la dernière surtout. Nous n'avons pas encore de données précises sur l'étendue des pertes occasionoées par ce sinistre; mais la montagne est dénudée en plosieurs endroits, et des champs entiers sont irrévocablement perdus poor la culture. Ou lit dans le Pays On a lu la oote du Moniteur qui annonçait la nomination du général de Montebello, aide de camp de l'empereur, comme commandant de la division d'occupation de Rome, et la réorganisation de l'effectif de ce corps. a Nous croyons savoir que les dispositions prises par le général avant son départ sont de nature h faire supposer que sa mission n'y sera pas de courte durée. On lit dans le Messager de Bayonne Nous avons signaler, parmi les décès de cette semaine Bayonne, un cas de longévité remar quable. Il y a quatre ans, nous annoncions l'admission, dans l'hospice des vieillards, Camp-de-Prats, de deux centenaires, un homtne et une femme. L'homme vil toujours, et il porte si allègrement ses cent dix ans qu'il peut bien, ce semble, s'en promettre une dizaine eocore. La femme vient de mourir jeudi, l'hôpital, l'âge de cent huit ans. Elle s'appelait Marie Bielle et était née Biarritz, eu 1754; elle se maria, en 1790, Georges Faro, qui mourut, il y a trente ans, dans un âge fort avancé. Marie Bielle portait sur elle le certificat de soo grand âge; elle était devenue fort petite; sa peau, ridée et desséchée, était comme du parche min; c'était une vraie momie vivante. Elle a néanmoins conservé l'usage de toutes ses facultés jusqu'au dernier moment, mais elles étaient depuis quelque temps très-affaiblies, comme ses forces physiques. Si nous sommes bien informés, des dispositions sont prises l'Hôtel impérial des Invalides pour que le corps du roi Joseph, ramené en France par son petit-fils et son héritier, le prince Joseph Bonaparte,fils aîné do prince de Canino,soit déposé près du tombeau de Napoléon I", sous le dôme des Invalides. Oa déposerait,dit-on,les restes mortels de l'aîné des frères de Napoléon I" dans la chapelle située près du tombeao du grand capitaine (h droite, eu eotraot par la cour Vauban et faisant face l'autel). La chapelle de gauche, coosacrée saint Jérôme, dont elle porte le nom, et où les ceodres de l'em pereur sont restées vingt ans, est destinée recevoir les dépouilles mortelles du roi Jérôme et celles des membres de sa famille. C'est là que doiveot être déposés, dès que le monument auquel on travaille sera terminé, le corps du roi, celui de son fils aîné mort eo exil, et le coeur de la vertueuse reine de Westphalie. Noos ne savons encore quelle époque précise arriveront de Florence Paris les cendres du roi Joseph. [Patrie.) Le 24 mai, le nommé Julien Duyme, âgé de sept ans, demeurant chezson père au Mont-d'Hiver, dépendance de la commune de Reoescore (Nord), faisait paître, dit le Mémorial de Lille, une vache sur on chemin public, eu la conduisant par la longe, Tout coup, l'animal prit la fuite travers les champs. Un journalier qui travaillait dans le voisioage accoorut et vit que l'animal traînaille jeune Duyme par la longe. Ce n'est qu'après avoir parcouru une distance de 5oo mètres que le journalier parvint arrêter la vache en la saisissant par les cornes. Le pauvre enfant ne donnait plus signe de vie; le sang lui sortait par la bouche, le nez et les yeux, et il était couvert de contusions. L'extrémité de la longe était fixée autour de son cou par on noeud coulant. M. Willebois, officier de saoté, qui a visité le cadavre, a constaté que la mort a eu lieu par stran gulation. Parmi les hôtes de la Cour des Miracles, sujet do grand Cuëne ou roi de Thune, figuraient autre fois les sabouleuxqui s'attiraient la compassion par les aumônes des personnes charitables en simu lant l'épilepsie an moyen d'un morceau de savon tenu dans la bouche. Maintenant quelques aventu riers usent encore de ce moyen etdans l'argot des prisoos on les appelle batteurs de dig-dig. Hier, dans le jardin du Luxembourg, Paris, un de ces individus, feignant d'être en proie une attaque, se livrait aux contorsions les plus violentes. Ses yeux étaient couvulsés et une écume abon dante s'échappait de ses lèvres. Les passants s'étaient arrêtés; les nns essayaient de lui donner des secours, les autres offraient de l'argent pour qu'on lui procurât des soins. Des sergents de ville qui survinrent le transportèrent, non sans peine, au poste de la rue de Fleurusoù l'on fit aussitôt venir un médecin. En examinant de près le malade, le doctenr sen tit une odeur savonneuse qui lui inspira des soup çons, et bientôt il retira de la boucbe de l'individu un morceau de savon qu'il tenait caché sous sa laugue, et qui lui fournissait la mousse dont il avait besoin pour jouer son rôle. A la suite des constatations, dit le Droit, le faux épileptique a été envoyé la préfecture. Quoique le village de Nier g nie s ne soit tout au plus qu'à une portée de fusil des murs de Cambrai, dit ^'Echo du Nord, de Lille, la lumière, parait-il, ne s'y est pas encore fait jour et les habitants consultent volontiers les nécromanciennes qui devinent l'avenir et expli- I quent les maladies par des sauts de cartes, par l'inspection d'un marc de café ou bien encore par de légers sondages pratiqués sur le corps du consultant. Une femme de cette commune éprouvait depuis quelque temps un malaise qui l'empê chait de dormir. Pour se guérir, elle alla consulter, non pas un médecin, mais une des sorcières du village, et lui demanda de vouloir bien faire sauter le patard. La vieille se rendit aussitôt au désir de sa pratique, et après avoir fait sauter tes caries au plancherelle se mit inspecter le corps de la malade et déclara bientôt qu'elle était retenue par l'Enfant-Jésus. Une neuvaine fut faite, mais le mal ne diminuait pas. La malade revint de nouveau auprès de la vieille et fil de nouveau sauter le patard. Selon toute apparence, les sorciers peuvent se tromper, car la nôtre déclara cette fois que la visiteuse avait, non pas le mal de l'Enfant, mais bien d'une sainte que nous regrettons de ne pas connaître. Un petit pèlerinage fut faite auprès de cette sainte, dans une chapelle qui lui est dédiée, et aussitôt après, c'est du moins ce que prétend la chronique niergniésienne, le mal quitta entiè rement la bonne villageoise, qui reposa douze heures durant la nuit suivante. PRUSSE. Une importante machipe, brevetée et d'un prix modéré, est exposée en ce moment 'a Berlin; c'est uoe machine qui confectionne une paire de bottes eo uoe demi-heure, et d'une manière satisfaisante, de l'aveu des personnes compétentes. La presse, même dans les plus modestes condi tions, peut souvent rendre de grands services, en rectifiant les idées populaires, en dissipant les préjugés et la superstition nées de l'ignorance, en répandant dans les masses l'explication élémentaire des phénomènes les plus naturels qui leur manque presque toujours. A ce titre, nous devons savoir gté l'éditeur des Affiches de Schlestadtd'avoir donoé place, dans sa feuille hebdomadaire, la lettre suivante qui lui a été adressée de Dambach Mardi dernier, il s'est produit ici un phéno mène que l'on n'est pas même d'admirer souvent, mais dont les causes seraieut assez naturelles, pour le laisser passer sous silence, si parmi les personnes qui l'ont vu, il ue s'en trouvait qui pourraient se laisser aller crier au miracle, quand il ne faut pas eu chercher les raisons aussi loin. a A cinq heures du soir, par tin temps assez clair, mais l'atmosphère étant chargée de vapenrs d'ean, l'on vit tout coup, au-dessus de l'ouver ture en plein-ciotre la plus élevée de notre clocher (l'église de Dambach a été incendiée le t4 mai courant), du côté du couchant, se dessiner une belle croix blanche, ornements éblouissants et entourée d'une guirlande de fleors. Il est facile de comprendre l'effet que ce spectacle et les versious qui en circulèrent ont produit sur une population encore toute sous l'impression de t'incendie de son église frappée par la foudre, ou, comme l'on disait, par la main de Dieu. Si pareil événement était arrivé, je ne veux pas dire il y a deux siècles, mais seulement il y a cinquante ans, nul doute que le miracle était constaté et acquérait droit de cité chez nous. Eh bien! c'est tout simplemeut l'image de l'ane des croix (celte croix est actuellement l'avant- dernière du dernier rang, gauche dans le fond; elle est toute neuve, peinte en blanc et bleu clair, avec ornement en fer blanc, entourée d'une guir lande et indique la tombe de Joséphiue Dretricb, fille d'Antoine) du cimetière placé au levant de l'église, qui, travers les deux grandes ouvertures parallèles de l'ancien compartiment des cloches, venait se réfléchir dans l'espèce de brouillard entourant les ruines de notre tour le soleil, les spectateurs, le nuage forme plus on moins prismatique et l'objet réfracté se trouvaient dans le même plan vertical et par conséquent dans les conditions voulues pour la réfraction.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 3