DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE. Marseille, 8 Juillet. Ou mande de Rome, en date du 5, que, depuis la veille, les troupes française et pontificale étaient consignées, et que des patrouilles ont circolé toute la soirée pour pré venir une démonstration unitaire. ANGLETERRE. HOLLANDE. *1^ Noos avoos mentionné, ces jours derniers dit l'jScAo <2e Bruxelles, on vol dont le comte de Cbambord aurait été victime pendant son séjour b Locerne. S'il fallait en croire des correspondances, le prince y aurait éprouvé d'aotres désagréments. Voici, entre autres, l'aoecdote qoi circule Uo jour, le comte de Cbambord reçoit la visite d'un Français qoi se fait annoncer ainsi Barbier le poëte. Monseigneur, dit il au prince, je suis retiré depuis longtemps do monde des hom mes; je vis ici au milieu des pâtres, oubliant les orages de la vie politique, déçu dans tous mes sentiments, revenu de tootes mes illusions, je n'ai pas voulu que Votre Altesse Royale passât en Suisse sans que je vinsse lui présenter mes homma ges et me dire son très-bumble sujet En prononçant ces mots, le poëte s'inclinait comme pour s'agenouiller aux pieds de son souve rain mais le prioce le retint et loi serra la main affectueusement, en se félicitant de voir un poëte aussi éminent, qu'il avait souvent admiré, mais, ajouta-i-il en souriant, qu'il n'attendait pas. a Le bruit se répandit dans Locerne que le comte de Cbambord avait reçu la visite d'Auguste Barbier, l'auteur des ïambes, le chantre populaire de la révolution de i83o Voir veoir soi, abjo- rant ses idoles, le poëte dont chaque strophe a été nn stygmate pour la Restaoration, voir b ses genoux celui qui a dit C'est que U Liberté n'est pes une comtesse Du noble faubourg Saint Germain, Qu'un rien fait tomber en faiblesse, Qui met du blauo et du cermin. C'est une forte femme.... Vous savez le reste. Quelle conquête pour le prince et quelle joie pour tous ses amis! Barbier fut fêté et cboyé. On se disputa sa personne. Le prince Ini fît l'honneur de lui demander la lecture, en petit comité, de quelques vers inédits. Barbier s'excusa d'abord il assura que, vivant au milieu des pâtres, il n'avait composé que quelques vers contemplatifs. Mais il fallut céder. Il lut uue pastorale qui alla aux nues et qu'on trouva plus charmante que la Curée. Deux jours après, le poëte vint prendre congé du prince. Il loi annonça avec tristesse que le cbalet qu'il habitait venait d'être détruit par un ouragan. Mou cher poëte, loi dit le prioce, quoique vous soyiez pour moi un ami nouveau, permettez moi de vous regarder comme un ami ancien. Et il lui offrit un billet de mille francs. Barbier se souvint de la pose que Girodet a donoée b Hyppocrate, repoussaoi les présents d'Ar- taxerce il refusa le prince par on geste noble et par des paroles bieu senties. Mais le comte de Chamboid mil tant de bonne grâce dans ses insis tances que le poëte finit par accepter le billet de banque qui était offert par le petit-fils de Henri IV. Un Français qui avait fait le pèlerinage de Luceroe eut l'indiscrétion de raconter b un membre de l'Académie française la conversion inespérée do poëte des ïambes. On loi répondit par le retour da courrier que l'auteur des ïambes n'avait pas quitté depuis un an son appartement de la rue de Tournon. Le barbier-poëte n'avait rien de commun avec le poëte Barbier mais il avait peut-être quel que chose de commun avec Figaro, car il avait rasé le comte de Cbambord. Une feuille de Tournai signale quelques désertions dans la garnison de cette ville. Samedi, dit-elle, des trois soldats fo'maot le poste de la porte de Lille, deux oot planté Ib fusils et bagages et se sont dirigés vers la frontière; dimanche encore deux chasseurs b pied ont pris le même chemin. Ces pauvres diables vont s'engager dans la légion étrangère que le gouvernement français organise pour le Mexique. Noos lisons ce qui suit dans YUnion, de Charleroi On assure qu'une tentative crimi nelle vient d'être commise b Wanfercée Baulet. Une femme, âgée de sa ans, aurait essayé d'em poisonner son mari en introduisant dans les tartines qu'il prenait pour aller b sa besogne, des râclures d'allumettes phosphoriques. Une instruction judi ciaire est commencé. L'accusée appartient, nous dit-ou, b une honnête famille de l'endroit. Vendredi, au cooseil provincial de Namor, dans le dépouillement du scrutin pour l'élection du président,on constata lapréseuce de billets blancs. Nous disons huit, il serait plus exact de dire sept car l'un d'entre eux, par un trait de singulière naïveté,était écrit; il portait billet blanc!! Nous avons rapporté, il y a quelques jours, et la plupart des journaux ont rapporté comme nous, des détails curieux racontés par un corres pondant du Journal de Liège, sur un vol auda cieux qui aurait été perpétré b Spa, le 3o du mois de juin. D'après ce correspondantdeux gentlemen anglais, ruinés par la Roulette, se seraient présentés chez uu changeur de Spa, où, après avoir fait un tableau n'avraul de leur triste position, ils auraient offert au changeur de lui vendre une certaine quantité de marchandises dont ils étaient porteurs et consistant en 19 montres en or de la plus grande valeur. Le cbaogeur, ayant accepté l'offre, prit la boite contenant les précieox bijoux, en échange de laquelle il remit aux gentlemen la somme de i,âoo francs. Après le départ de ceux-ci, le fils du changeur, s'étant avisé de véiifier i'achat fait par son père, trouva qu'b la boite contenant les montres, on en avait substitué une toul-b-fait semblable, conte nant 19 cailloax. Le correspondant du journal liégeois ajoutait que les recherches du père, de la police, de l'adminis tration communale et de la gendarmerie avaient été vaines et que l'on n'avait aucune nouvelle des fugitifs. On nous communique aujourd'hui, b ce sujet, quelques nouveaux renseignements qui ue sont pas moias intéressants. Le sieur Jean - Baptiste R., changeur b Spa, ayant probablement entendu parler des dupes de certains gentlemen habitant cette ville, avait été pris soudain d'une peur qui ne lui laissait aucun repos. Le jour et la nuit, il était aux aguets; le moindre bruit lui donnait la chair de poule; Harpagon ne veillait pas plus attentivement b ses trésors. Les craiules de notre changeur ayant grandi chaque jour, notre homme s'imagina un moyen qui, selon lui, devait détourner l'attention de ceux qoi seraient disposés b le preodre pour dupe. Il confectionna loi-même une boite se fermant b clef, dans laquelle il rengea soigneusement 19 cailloux eoveloppés dans du papier fio, et le 3o juin, porteur de la boîte eo question, il se rendit près du commissaire de police, b qui il raconta la fable qae nous venons de rapporter. Des recherches ayant été faites en vain, la gendarmerie s'avisa d'interroger le sieur R. Celui- ci confirma sa première déposition, dépeignit même les deux gentlemen qui s'étaient présentés chez lui et enfin, pressé de questions, il finit par avouer que ces deux Anglais n'étaient qu'imaginaires et que le prétendu vol de montres était un stratagème inventé dans le but d'éloigner les voleurs. Nous apprenons que prochainement uoe piaiute sera portée contre le changeur. (Nouvelliste de Verviers.) Il se vend daos des magasins de tabac d'Anvers des cigares dit: cigares-polka, qui con tiennent quelques grains de poudre. Le cigare, b moitié consumé, fait explosion. Vendredi soir, dit une feuille anversoise, un monsieur était attablé avec une dame au jardin du Longchamps et fumait on cigare qui lui avait été offert par un ami. Tout b coup le cigare s'échappe de sa bouche et tombe entie les plis de la robe de la dame; uu volant prit feu et l'on eut beaucoup de peine b éteindre la flamme. Quant au fumeor, il avait reçu plusieurs brûlures b la figure, et peu s'en fallut qu'il oe perdit un œil. Avis aux mauvais plaisants. Le Précurseur rapporte le fait suivant Uo jeune gatçoo de ferme d'Hoboken, retournait samedi vers sou village, conduisant une voiture chargée de drèche. Arrivé hors l« porte de Bégui nes, il porta la maio b la poche de son gilet, pâlit et alla se précipiter dans le fossé des fortifications. Il en fut heureusement retiré par une brigade d'oovriers terrassiers qui venaient du travail. Ij parait que cet acte de désespoir avait pour cause la perte d'un petit paquet renfermant uoe paire de boucles d'oreilles que la fermière avait fait réparer chez un orfèvre et qu'elle avait donné l'ordre d'aller chercher. Les terrassiers touchés do déses poir de ce pauvre garçon firent immédiatement une collecte et lui en remirent le produit, s'élevant b fr. 7-80. a On répète que les Français vont quitter Velletri, mais qu'ils garderont leur cantonnement sur les frontières. Il vient de se produire, relativement b l'eodigne- ment de la Tamise,uo incident qoi meteo évidence le pouvoir et l'influence de l'aristocratie eo Angle terre, et qui fera cette semaine le sujet d'une discussion sérieuse b la Chambre des communes. Uoe partie du quai qu'il est question d'établir doit longer, sur les bords de la Tamise, près du pont de Westminster, où il commencera, les hôtels du doc de Baccleogh et d'aotres grands personnages. Ceux- ci ont déterminé le comité spécial de la Chambre des commuoes auquel a été renvoyé le projet sor ce sojet, b insérer des clauses qui restreindront l'usage du quai, daos l'étendue où il longe les façades de leurs résidences, aox piétons, et empêcheront ainsi d'atteindre le but principal de ce quai, qui était de débarrasser les rues voisines de la circulation des grosses voitures qoi les obstruent. On doit, jeudi, élever devant la Chambre des communes des réclamations contre cette restriction. Le vaisseau cuirassé Prince- Consort a été mis b l'eau le 3 b Perabroke avec une grande solennité. L'opération a réussi. Le Prince- Consort est construit sur un plan nouveau. Sa loogueur est de 375 pieds anglais, et sa largeur de 59. U sera pourvu d'une machine de 1,300 chevaux. Son aimement se composera de »4 pièces rayées ordi naires et 4 canoos Armstrong pouvant lancer des projectiles du poids de tso livres. Ces dernières bouches b feu seront abritées par des coupoles en fer d'un nouveau modèle. Le Prince- Consort, après avoir reçu son enve loppe cuirassée, sera cooduit b Devonport, où il recevra une mâture d'un nouveau système. On anuonce, dans le Sydney Morning- Herald, qu'un chien de berger, ayant avalé acci dentellement de la strychnine, on lui administra une dose d'arsenic pour abréger ses souffrances; mais que, chose étrange l'arseoic, au lieu de tuer l'animal, le guérit. On a observé la même singularité dans deux autres occasions. On écrit de Bergen-op-Zoom que la pêche aux anchois est terminée et qu'elle a été assez bonne. Le prix n'étant pas encore fixé, on demande pro visoirement 100 fl. par tonneau.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2