D'YPRES. 45me Année. Mercredi 23 Juillet 1862. N° 4,675. r.^r. LE PROPAGATEUR REVUE POLITIQUE. Les feuillea piêmontistes ont beau faire, elle» ne peuvent dissimuler qu'il y a de cruelles amertumes et de rudes déboires dans le fameux triomphe de la reconnaissance de l'Italie par la Russie et la Prusse. Quelques unes de ces feuilles font encore, il est vrai, assez bien contre fortune bon cœur; maisen réalité, leur attitude est chancelante et leur silence trahit déjà le désappointement. D'autres, plus sincères, ne cachent pas leur chagrin elles plaident les circonstances atténuantes. Évidemment les chants d'allégresse étaient prématurés et la victoire a été achetée trop cher. En effet, les documents sont là; les pièces sont sous les yeux et aux mains de tout le mondepour qui sait lire, quoi de plus clair? Combien n'en faut-il pas rabattre de la fierté hautaine avec laqurlle M. Rattazzi annonçait qu'il n'avait accepté aucune condi tion, qu'il n'avait donné aucune promesse, qu'il n' avait pris aucun engagement.' A travers cette phraséologie sonore laquelle te cabinet de Turin nous a accoutumés depuis M, de Cavour travers les déclarations audacieuses dont il est prodigué dans l'espoir de dissimuler l'indigence du fond sous l'arrogance de la forme, qui ne démêle la situation de suspicion trop légitime dont le Piémont est entouré; qui ne voit les défiances humiliantes dont il est Cobjrt; qui ne remarque 1rs désagréables sure- tés qu'on se croit obligé de prendre avec lui? Les feuilles unitaires de Paris publient différentes pièces relatives la reconnaissance du royaume d'Italie par la Russie et la Prusse. Elles se montrent fort sobres de commentaires en faisant cette publication. C'était le cas cependant de prouver que la reconnaissance a eu lieu sans conditions. La tâche peut être leur a paru trop difficile en présence des textes. C'est le général de Sonnaz qui est envoyé Saint Pétersbourg en qualité d'ambassadeur extraordinaire de la cour de Turin. Le général de Sonnaz a commandé en chef dans la cam pagne de 1818,- il est aujourd'hui investi du premier grand commandement militaire de l'Italie, et le doyen des généraux d'armée {ma réchaux) du royaume. Le comte de Launay a été reçu avant hier en audience particulière par le roi de Prusse. lia remis S. M. ses lettres de créance d'ambassa deur du roi d'Italie auptès de la Cour de Berlin. Après l'audience royale, l'envoyégari- baldo piérnontais est reparti, en toute hâte, pour Turin, où il est appelé par des ordres pressants, du moins d'après ce qu'affirme le télégraphe. Si I on en croit les dépêches arrivées de Reu> York, en date du 10 juillet, le gouverne ment de M. Lincoln serait disposé persister avec la plus Jerme énergie continuer la guerre qu il fait aux Etats du Sud, et diverses mesures d'une haute importance viennent d être soumises au Congrès en vue de subvenir aux nécessites qu'impose la terrible campagne qu'il fait en çe moment. Ainsi, les membres du Parlement de Was hington viennent d'être saisis d'un projet d'or ganisation de la milice, dans lequel il ne sera tenu aucun compte de la couleur ni de la race. Si le Congrès adopte ce projet, et si, de son coté, la population consent servir son pay s avec des nègres ou des sang mêlés, ce ne sera pas la moindre victoire que le Nord aura remportée sur lui même. En attendant, le même télégramme annonce que M. Lincoln a visité l'armée du général Mac Clellan, et a eu une entrevue avec le général Burnside. D'ailleurs, le président doit publier, dans quelques jours, une proclamation dans laquelle sera développée la politique du gouvernement. Ce document offrira, comme on peut le prévoir, un haut intérêt, et sera attendu avec impatience en Europe. La Chambre a commencé la discussion de la pétition des uiargnillers de l'église d'Uccle, relative l'inhumation de M. le colonel De Moor. Cinq orateuis ont été entendus, trois en faveur de la pétition, MM. Julliot, le comte de Renesse et B. Dumortier; deux contre la pétition, M VI. Defré et Hyoïans. C'est M. le chanoine de Haerne qui doit parler le piemier dans la séaoce de ce jour. Le Sénat est convoqué pour lundi, 38 de ce mois, b 3 heutes. ■f Il f I S. M. le Roi vient de conférer b Monsieur le général-major honoraire Baron van Rode la croix de Commandeur de l'Ordre de Léopold, pour récompeuser ses bous et loyaux services pendant une longue carrière militaire. La ville d'Ypres qu'habite M. van Rode et où il s'est acquis l'estime générale, vient d'apprendre cette nouvelle avec une bien grande satisfaction. Hier, la musique du Corps de Sapeurs Pompiers lui a donné une bril lante sérénade. CHRONIQUE JUDICIAIRE. La cour de cassation est saisie de la question de savoir si un bureau de bienfaisance est fondé b se faire remettre le produit des collectes faites pour les pauvres par le desservant dans l'intérieur même des églises. La cour d'appel de Bruxelles a décidé que les bureaux de bienfaisance avaient le droit de se faire remettre le produit des aumôues qui ont été recueillies par le curé dans les églises au profit des pauvres de la paroisse. Le cuté s'est pourvu en cassatiuu contre cette décision, et la cause doit être appelée incessamment devant la cour suptème. NÉCROLOGIE. La mère de M. Frère, ministre des finances, née Rosalie Josèphe Boucher, veuve de M. Walièrc Frète, est morte le 18 juillet h Liège, ii l'âge de 81 aus, aptès une longue maladie. Ou auuouce de Patis la mort de M™* la marquise de Mutny fi>te du tnaiécbai Soull. NOUVELLES DIVERSES. Avant-hier, b l'occasion du 3i° anniversaire de l'inauguration de notre Roi bien-aimé, un Te Deum, auquel assistaient toutes les auioiités civiles et militaires, a été chanté b l'eglise S1-Mai tin. A midi, il y a eu parade sur la Grand'Place pour les troupes de la garnison. Le 16, un enfant de 13 ans, fils de Louis Decubber, cultivateur b Elit (Flandre orientale) eu aiguissant une faux avec laquelle il se disposait b fancher des trèfles, fit une chute. Malheureuse ment, il tomba sur le taillant de sa faux et eot la gorge littéralement coupée. La mort a été instan tanée. La Revue catholique publie one supplique du cardinal-archevêque de Malines au Pape, dans le but de protester de la soumission des professeurs de l'Université de Louvain au S' Siège. Le Pape, par nn bref du 16 juin dernier, insiste de nouveau pour que professeurs et prêtres cessent de discuter d'une manière absolue les questions qui peuvent les diviser. Ace prix, le Suint-Père prend l'Université de nouveau sons sa protection. Il n'y a pas eu moins de trente cinq mariages célébrés b l'Hôtel de-Ville le luodi de la ker messe, daos la capitale. 1 On constate que la ville de Bruxelles est visitée depuis plusieurs semaines par un grand oomhre de touristes et d'étrangers de distinction, qui s'y arrêtent assez longtemps pour visiter les monuments, les objets d'art et les belles promeoa- des des euviroos de la capitale. Jeudi au soir, vers six heures, le nommé Van der Crnyssen, âgé de 38 ans, ébéniste ea bou- t tiquier, demeurant Rempart S' Georges, b Anvers, se prit de querelle avec sa femme, e:t de part et d'antre, on se porta b des voies de fait. A la fin, la femme Van der Cruyssen s'évanouit et le mari, en la voyant tomber, crnt qu'il l'avait tuée. Il se sauva dans son atelier et se pendit de désespoir, La femme, revenue b elle, chercha partout son mari, et, lorsqu'elle l'eut trouvé, elle s'empressa d'ap peler ses voisins qui coupèrent la corde et lui pro diguèrent tous les secours qu'exigeait sa position. Malheureusement, il était trop lard, Van der Ci uys- sert expira quelques instants après. Le défunt laisse trois enfants en bas âge. Le Journal de Charleroi publie l'avis qu'on va lire. En le reproduisant, nous ne voulons pas garantir qu'il suit sérieux On réclame de notre obligeance, dit ce jour nal, un service très-délicat comme on va en juger; mais un nous le demande avec tant d'instaoce, de bonne foi et de caodeur que nous ne pouvons, en bonne conscience, nous dispenser de le rendre. Il s'agit Je deux demoiselles qui demandent ou mari et voici la notice que l'on nous transmet avec prière de la publier L'une est brune et l'antre est blonde, elles sont grandes et belles toutes deux; la brune est âgée de 31 aos et la blonde est affligée de 18 printemps. Toutes deux bonnes ménagères et capables de tenir nn commerce, désireraient pour mari, un employé, un 1 hef de station 00 un ingénieur gagnant 3.000 fr. Si le traitement est plus considérable on l'ac ceptera. Ces demoiselles étant jeunes et jolies vou draient rencontrer dans leurs maris les mêmes avantages et de plus qu'ils soient doués d'uo bon caradè'e. a Les candidats* maris doivent adresser leur dé claration sons le u* 1 pour la brune, et sons le n* 2 pour la blonde, par lettre affranchie an bureau

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1