46me Année. Samedi 2 Août 1862. No 4,678. A l'occasion de la Féte communale, le propagateur ne paraîtra pas mercredi pro chain. REVUE POLITIQUE. Sous ce litre: Traité anglo-belge, nous lisons dans le Bien Public M, Vex dictateur Garibaldi est toujours en Sicile, continuant d y exciter les esprit» contre la France et d'y pousser une tentative armée '•fc 9 I 1 contre Rome. Il y a quelques jours, au rapport du Diritio, l'ex dictateur, recevant une députa lion des sociétés ouvrières de Syracuse et de quelques autres cités de /île, leur aurait dit Ou il ne Jaut pas commencerou lorsqu'on a commené, il faut en finir. Pour en. finir une 1 A i 1 bonne foisil faut des armes et des hommes en nombre suffisant. La nation peut fournir au delà des besoins. La Prusse, en cas de guerre, donne i5 p. c. de sa population. En ne donnant que 10 p. c. l'Italie fournirait encore plus de 2 millions d'hommes. Avec une pareille force on peut aller b Rome et b Venise sans combattre. La France et la diplomatie nous donneraient raison et IAutriche se retirerait. Soyez persuadé que Worce du droit réside dans le droit de la force. Garibaldi est bien ici en plein dans la doctrine révolutionnaire, laquelle ne reconnaît, en effiel, d'autre droit que celui de la force. Elle nous La fait assez voir depuis trois ans dans la Pénin sule, mais elle ne s'était pas encore affirmée dans uneformule aussicyniquement impudente Le Fnugoletfe Naples nous transmet une autre allocution de Garibaldi prononcée un dîner chez le marquis Pallavicino. Rome ou la mort s'est écrié en fiinissant le chef des chemises rouges; et il a ajouté Mais c'est avec Victor Emmanuel notre tête que nous voulons aller h Rome! Ainsi voilà/a Révolution qui ne se contente plus de braver le gouvernement sarde, mais qui lui impose des mots et ordre, et qui dicte insolemment au roi Victor Emmanuel la con- duite qu'il doit tenirLe garibaldisme le somme de se mettre sa tête pour arracher Rome ta France, Rome qu'il lui faut, ou la mort! Nous en sommes là, et le gouvernement auquel on peut adresser impunément, chez lui, un pareil langage, est celui-là même qui annonçait hier la Prusse qu'il était en mesure de faire taire la Révolution et de la contraindre n'obtenir jamais Rome que par des moyens moraux et des voies pacifiques! Au milieu de cette perturbation générale des esprits la ville de Rome est comme le port où se fait le moins sentir la violence des orages. Si la bille est calme, comme C attestent toutes les correspondances, même les plus hostiles au pouvoir pontifical, ce n'est guère la faute du parti d'action qui tient décidément donner tous les jours signe de vie la population romaine. Après les feux de Bengale, ce sont les pétards fulminants, puis les carrés de papiers tricolores, ensuite les microscopiques drapeaux italiens qui viennent tous les soirs, tantôt sur un point, tantôt sur un autre, rappeler la Éternelle que la secte veille toujours. Toutes ces excitations tombent devant C attitude impassible des habitants et devant l'énergie du général français commandant en chef Us' troupes d'occupation. LesnouvelUs de N du 16 du 27 juilUt ne signalent aucun changement dans la situation; c'est toujours la guerre civile avec ses horreurs, l'assassinat et le vol dans les rues C arbitraire dans tous les actes-. Le procès des prétendus conjurés bourbunniens se traîne péni blement; il n'a encore reçu aucune solution. Des Uttres de Mexico du 2S juin nous apprennent que Us corps de guérillas, procla mait la déchéance de Juarez, se multiplient sur la surface du territoire mexicain.. Le fameux chef de partisans, lluttroii, est établi avec ses hommes presque aux portes de Mexico et fait aux forces du gouvernement une guerre achar née. La déroute de l'armée de Zaragoza a produit parmi ses soldats un mouvement extraordinaire de désertion. Ce général comptait 20,000 hom- mes sous ses ordres, quand il franchit Us Cumbres d'Aleuitzingopour marcher sur Ori- zaba. Au dire de personnes qui se croient bien informées, cette armée est réduite 8,000 hommes environ; le reste a été mis hors de combat, ou a disparu, ou a passé dans les rangs du général Aimante. Le gouvernement de Juarez est aux aboisIl vient de décréter que la fortune des particuliers formait la caisse de l'armée. Les taxes en faveur des établissements de charité et d'édu cation sont saisies Us emprunts forcés et les contributions extraordinaires se succèdent avec une active rapidité et une intensité ruineuse Pour peu qu'un tel état de chose continue, tous Us habitants du pays, quelle que soit leur nationalitéquelles que soient leurs opinions politiques, seront réduits un complète sa séance d'hier, la Chambre des Repré sentants a adopté le projet de construction du canal de jonction de la Lys b l'Yperlée. Cette bonne nouvelle, immédiatement transmise par le télégra phe et annoucée par le carillon, a causé en notre ville no bien grand plaisir. Tool le monde comprend, en effet, que le canal, réclamé depuis des siècles, doit rendre b la «ille d'Ypres et b son arrondissement une partie de son ancieuoe splen deur. Le Sénat a adopté, avant-hier, sans discussion, une série de projets de loi. Le projet de crédit de i6o,o4o fr. pour l'amélioration de l'armement de la garde civique a donné lieu a un débat assez court, l.a commission n'avait reconnu l'utilité de la dépense que pour l'armement des compagnies spéciales auquel le projet affecte une dépense de 5o,84o fr. Elle proposait donc de réduire le crédit pétitionné b celte somme. Son amendement a été réjeté et le projet voté. Les articles du traité de commerce avec l'An gleterre relatifs aux blés et aux tissus de coton ont été accueillis avec indignation par l'industrie gan toise. On avait lieu d'espérer que le ruiuistère vaincu par l'évidence des faits, aurait tenu compte des réclamations multipliées qui lui out été adressées! Rien n'y fait c'est an moment où nos fabricants luttent péniblement contre la crise industrielle, qu'on vient en quelque sorte les désespérer et rendre leurs efforts inutiles. El ce qu'il y a de véritablement odieux daos le traité auquel M. Rogier aura la honte d'attacher son nom, c'est qne la mise en pratique du libre-échange coïocidera précisément avec l'entrée de l'biver, c'est-b-dire avec une situation poignante et que dès maintenant noos envisageons avec épouvante. Nous ne pouvons trouver une explicatiou ratione!le b une aussi mon- strueuse aberration. a Comment comprendre en effet que, pour l'amour d'un vaio système, on aille consommer la ruine d'une industrie déjà si cruellement éprouvée que l'industrie cotoonière! Comment comprendre qu' en face de la situation poignante qu'on a sous les yeux, en face de milliers de bras ssds travail, on aille de gaieté de cœur coodarnuer notre popu lation ouvrière b la famine! a Au 5i décembre 1861, la population du royau me était, d'après les documents officiels, «le 4.782, 256 habitants. Ce nombie, compaiativemenl b l'année 1860, accuse une augmentation lie Jo.îCu habitants, dans laquelle l'excédaul des naissances sur les décès figure pour environ les cinq sixièmes. La population des provinces se répartit ainsi: Anvers, 458,679 âmes; Brabant, 812,348; Flandre-occidentale, 642,554; Flandre orientale, 8o4,65o; Hainant, 825,216; Liège, 557,218; Limbourg, 196,816; Luxembourg, 205,597; Na- mur, 301,598. Total, 4,782,236 âmes. La popnlatioo des chefs-lieux de province s'élève aux chiffres suivants Anvers, 114,669 âmes; Bruxelles, 177,934; Bruges, 60,208; Gaud, i20,t5i; Mous, 26,799; Liège, 97,544; Hasselt, 9,895; Arlon, 5,647; Namnr, 25,989. Total, 628,899 âmes. Les uaissances de l'année 1861 se sont élevées b *47,203, chiffre qui dépasse de 2,583 celui de l'auué antérieure. Le nombie des eofants nés non viables a été de 6,963; l'année ptécédeole il s'élevait b 6,978. Les jutneaux compris dans les naissances out été au nombre dé 3,og5 dont 2,54u légitimes vivants et 253 mort-ne's; 256 illégitimes vivants et 48 mort-nés. Les naissances triples ont été de 13, ayant produit 22 garçons et 17 filles. Les décès ont été, pendant la même année, de io6,38i. Eu 1860 on y avait constaté une assez forte diminution, qui ne s'est pas maintenue dans les mêmes proportions. Néanmoins, l'excédant des naissances sur les décès est encore de 40,872. Les centenaires décédés eu 1861 sont au nombre de 7 3 hommes et 4 femmes. Le nombre des mariages contractés en 1 86 1est de 33,8o2, ou i,3to de moins qu'eu 1860. Il a été prononcé 56 divorces qui se classent par piovince dans l'ordre suivant: Brabant, 5o; Liège, 7; Anvers, Hainaut et Namur, chacune 5; Flaudrè- 0ricuta!e, 3, il FlanJre-occidentale, 1. t t - *t r 1 «J l v: t '1 S t_t f t y rti1 <ii i i. i il 1 0 4 t i i I J 1 j a 4 °a -111 rV 1 - I J i *2 7 t w r 1 1 1 si r j .j m. J Dl t v*

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1