DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. FRANCE. A peine eorent-ils exposé ce qui les amenait, qu'on rire général éclata. Il s'agissait en effet d'un chien hargneux et galeux dont on voulait se débar- I d'un pas précipité, salua respecioensement le prétendu colonel, lequel rendit le salut avec uoe courtoisie qui n'était pas exempte d'un petit air de vanité, accompagné d'oo léger sourire de satisfac tion. Un peu plus loin, c'était en face de la caserne de Sainte-Elisabeth, le factionnaire porta et présenta l'arme !i l'officier supérieur d'emprunt. Un sergent, s'apercevant delà méprise, réprimanda la seotinelle qui avait été induite eo erreur, et le malencontreux lieutenant-colonel fut conduit au bureau de police, où on l'invita b se dépouiller des iusignes qu'il n'avait pas le droit de porter, bieo que le fait eût précédemment été toléré jusqu'à uo certain point. Notre homme s'exécuta de bonne grâce et il alla endosser un autre costume pour la cérémonie. L'aventure obtint un grand succès de gaieté dans tout le quartier. Ou lit dans l'Echode Bruxelles,**' An toc': Les singuliers effets de la foudre dont nous avons rendu compte dans nos derniers numéros rappellent les bizarreries du fluide électrique dont l'histoire rend de fréquents témoignages. Nous croyons intéressant de citer quelques-uns de ces phénomè nes, rapportés par uo journal parisien «En 715, le tonnerre gronda sans discontinuer pendaot deux jours et deux nuits. Etant tombé sur l'abbaye de Noirrnoutiers, près de Toors, il cassa les tuiles des toits, cribla les portes au point qu'elles ressemblaient b de la dentelle, fondit deux cloches et en précipita ODe troisième b près de deux cents pas du clocher. Oo trouva les volailles étouffées et 33 chevaux tués. La foudre descendit dans les caves du mooas- tère, défonça plosienrs pièces de vin remonta dans le réfectoire, où dînaient les religieux au uorabre de i5o b deux tables. Elle fit le tour de la salle, eu brisa les vitres et renversa les i5o chopioes d'élain qui contenaient la ratioo des moines b qui elle ne fit aucun mal. Ils eo forent quittes pour la peur et pour boire de l'eau ce jour- Ib. a Pendaot la démence de Charles VI, il y eut un hiver si rigoureux que l'encre gelait daos la plume du secrétaire de la chancellerie, assis près d'un bon feu. Dans l'été qui suivit, le tonnerre gronda fréquemment. A Angoulême, il tomba sur l'église descapucios, qui étaient b Malinea, et éteignit les lampes. Saisis de terreur, les bons Pères s'enve- loppèreot la tête de leurs capuchons, se prosternè rent et prièrent pour éloigner la foudre. Insensible ment l'orage cessa. a Quand viot le jour, ils priaient encore. Ouvrant alors les yeux en tremblant et faisant des signes de croix, ils s'aperçurent qu'ils n'avaient plus leur barbe. Le tonnerre les avait rasés tout aussi propre ment que le plus habile perruquier. a Un fait plus singulier encore et moins com préhensible, c'est de voir le tonnerre tomber sur de la poudre sans l'embraser. C'est ce qui arriva le 5 novembre 1755 b Marome, petit village éloigné de 3 kilomètres de Rouen. La foudre brisa une poutre du toit, pénétra parmi 800 barils de poudre, en écrasa deux, et rien ne prit feu. Le 37 septembre 1773, ou vit tomber b Besançon la foudre sous la forme d'au gros globe de feu, qui traversa le magasin b blé, l'hôpital du Saint-Esprit, ne blessa persôooe, se précipita dans le Doubs, doot il fit jaillir les eaux b plusieurs mètres de hauteur, et parcourut sous l'eau uo espace d'une centaine de mètres. Le so joiu 1690, le peuple étant assemblé dans l'église de Saiul-Ralsund, le tonnerre tomba près de l'autel; les deux chaires de prédication foreot réduites en mille pièces sans que ceux qui étaient dedans reçussent la moindre blessare. Les semelles de plusieors personnes se tronvèrent enlevées comme si elles eussent été coupées avec un instrument très-tranchant. Les habits d'un boucher foreot criblés d'une infinité de petits trous, et tootes les pièces de l'horloge furent fondues de maoière qu'on n'eu retrouva aucoo vestige. Parmi les effets les plus curieux de la foudre, il faut citer la reproduction ioslaolaoée de certains objets par un mode d'impression ayant beaucoup d'analogie avec la photographie- Le Bulletin de la Société protectrice des animaux contient l'anecdote suivante, qui prouve b la lois et l'humeur voyageuse de ces échassiers et le savoir vivre d'un riche Indien. Un nabab de l'Iude anglaise prit on jour, dans une chasse une cigogne vivante. Elle portait no collier de fer sur lequel étaient gravés Hcec ciconia ex Polonià (cette cigogne vient de Polo- goe). Le printemps suivant, cette mètne cigogne fut reprise eo Pologne et portée au comte Browski, sur les terres duquel elle nichait tous les ans. Ou aperçut que sou collier de fer avait été remplacé par un riche anneau d'or sur lequel on lisait Banc ciconiam cum donis remillit India Po- lonis (l'Iode renvoie b la Pologne cette cigogne ornée de ses doos.) Paris, S août. Le premier numéro du jour nal La France a paru aujourd'hui. Il contieut uo grand article de M. de La Guerronière sur la politique de l'empire. Il défiait l'empire conser vateur et libéral, uu régime domiuant la révolution par la liberté. Le même jcurual donne les nouvelles suivantes d'Italie Garibaldi a tenu le 4 août un cooseil de goerre b Céfani. Il a décidé qu'il marcherait sur Rome, malgré les observations venues de Turin contre les eurôlemeots de volontaires. Les garibaldiens sont an nombre de 6,000; ils ont reçu des fonds envoyés de Londres. Garibaldi a frété dix grands oavires de com merce. Son plan aurait été de débarquer dans le golfe de Salerne. De Ib il rejoindrait des corps auxiliaires qui l'attendent et marcherait sur les Etats Romains. Paris, 10 août, au soir. On lit daos le joornal La France Garibaldi, par ordre du jour, daté du quartier-général de l'armée de l'iodé- pendance italienne, annonce sou arrivée prochaine b Naples, et déclare que, dans uo avenir peu éloigné, de grands événements s'accomplirout. Turin, 10 août. La Discusione annonce qne Garibaldi a occupé Rocca Palumba et qu'il y a prononcé uo discours dont le sens n'a pu être saisi. Quelques individus assurent que Garibaldi aurait parlé comme suit Les choses ue peuvent plus continuer ainsi. Le sort en est jeté. Je m'élève contre le gouverne ment parce qu'il ne veut pas me laisser aller b Rome. Je m'élève contre la France parce qu'elle détend le Pape. A tout prix je veux Rome. Ou Rome ou la mort. Si je réussis, tant mieux. Sioou, je détruirai l'Italie que j'ai fait moi-même. Turin, 10 août. On mande de Palerme que Garibaldi est b Caliaoizelfa. Les députés Mordiui, Fabrizzi et d'autres sont arrivés. Uoe démonstra tion se prépare contre le gouvernement. Oo ré pand des bulletins portant A bas Rattaxzi! Vive Victor-Emmanuel Le journal la Campana soutient que Panique moyen de résoudre les difficultés est la démission de M. Rattazzii A Gênes, il y a eu une démonstration nombreuse et pacifique. Elle est dissoute sans sommation. Un médecin de notre ville, raconte le Salut public, de Lyon, est appelé II y a quelques semaines, aoprès d'nn malade. Le praticien constate que l'état de son clieut, ouvrier mécanicien, n'offre aocun daoger, et il l'eogage b suivre un traitement fortifiant, b boire du bon vin. Une semaine s'écoule et ootre médecin monte no matio chez sou client; il le trouve debout et de fort joyeuse humeur. Sur la cbemiuée, un bataillon de bouteilles vides prouve que le malade a suivi avec un soiu scrupuleux les prescriptions médicales eu ce qui concerne do moins les boissons. Le médecin, tout eo causant, examine uoe bouleiile vide, b laquelle il trouve quelques traits de ressemblance avec des bouteilles de bordeaux, le plus beau fleuron de sa cave. Quelques débris d'un cachet vert ne lai permettent bientôt plus le doute, il passe aussitôt du doute b la certitude; mais, sans rieo trahir de sa désagréable surprise, il qoitte sou malade, rentre chez lai et descend b la cave. La réalité se montre alors eflrayaote devant lui. Quioze bouteilles juste le nombre absorbé par soo client manquent b sa collection. Par qui le vol a-t-il été commis? voilb ce qui lui reste b éclaireir. Ses soupçons se portent sur une jeuoe domestique b la miue éveillée et qui depuis quelque temps est b soo service. Il la surveille, et ou jour qu'elle est allée b la cave, il la voit sortir furtivement; il la soit: elle se dirige vers la demeure de son malade. Il l'arrête au moment où elle allait fraochir la porte d'allée, et trouve dans soo panier, couchée douillettement sur quelques friandises, une bouteille de bordeaux. Tout s'expliqua. La domestique était l'amie de Pouvrier mécanicien, b qui elle avait fourui le vin prescrit pour le traitement. Notre médeciu s'em pressa de le mettre b la porte et, depuis, les clefs de la cave sont dans sou secrétaire. Donner des coosultatioos, c'est mou métier, disait-il a l'ami qui nous a raconté cette anecdote; mais fournir les médicaments n'est pas de rua compétence. On coooaît l'aventure de M11* de Scudéry, qui, causaot avec sou frère, dans uoe aoberge de village, de la manière dont elle ferait mourir un roi de romaio, fut dénoncée par l'hôtelier, comme voulant attenter b la vie de Louis XIV, et faillit être emprisonnée avec son prétendu complice. Un fait b peu près semblable vieol d'avoir lieu au Gros-Caillou. Uu individu nommé R..., qui s'était installé daos uu cabinet d'au établissement de marchand de vins, entendit une conversation b mi-voix entre plusieurs persooues réunies dans un cabinet voisin, doot il n'était séparé que par une cloison. Si nous l'empoisonnions? disait nu homme. Ce serait difficile, lépoudait un autre, il faudrait se procurer uu poison assez fort. Si on le jetait par-dessus le poot? Dangereux... on pourrait reocootrer des sergents de ville. Ce pauvre Sabiu s'écriait une femme, cela me fait de la pCI06««v surtout ae le faites pas souffrir. Pour quoi prends-tu la défense de Sabiu? répoudait a cette femme un individu qui paraissait être sou mari. Tu n'as pas tant b te louer de lui. Après ce qu'il l'a fait, tu pourrais bien t'en ressentir pendant longtemps. La conversation continua sur ce ton. Le sieur R... était profondément affecté; il connaissait le nommé Sabin comme uo idiot iuoffensif, qui par courait le qartier du Gros-Caillou, où il était accu eilli par tout le monde. Ne doutant pas qu'on en voulût b la vie de ce pauvre garçoo, il alla avertir des sergents, qui pénétrèrent dans le cabinet.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 3