D'YPRES. 46me Année. No 4,687. REVUE POLITIQUE. LE PBOPÂGATEUH Garibaldi a été battu, blessé et fait prisoDnier. La montagne d'Aspremonte, où a eu lieu l'action est l'un des points culminants de la chaîne méri dionale des Apennins, a distance presque égale de Scylia et de Garace, points qui commandent les deux routes du littoral méditerranéen et adriatique. Les troupes royales étaient commandées daus celte rencontre par le colonel Emilio Pallavicioi di Priola, du i" bersaglieri, chargé en dernier lieu du commaudement de tous les bataillons de celte arme. La lutte a dû être fort vive, puisque Garibaldi et son fils Menotti ont été blessés. Oo assure même que le chef des volontaires a reçu deux blessures dont l'une est grave. Il a été transporté sur une frégate italienne qui doit le conduire b la Spezzia. L'idée mazzinienne que Garibaldi voulait faire triompher survit la défaite d'Aspromonte. Si le cabinet piémonlais a pu en douter, sou erreur doit être cette heure dissipée, après les vingt émeutes qui ont éclaté dans les principaux ceutres de populatiou et qui oui ensanglanté Gênes, Milan, Côme, Brescia, Florence et Naples. D'après les informations de la Presse, il y aurait eu environ quarante blessés. A Milan, le télégraphe accuse un mort et quelques blessés; b Florence et b Côme, la force a été employée contre les émentiers; le nombre des victimes reste inconnu. Les conflits de Naples entre les soldats et le peuple ont fait cinq victimes parmi les insurgés. Enfin on parle aussi d'une démonstration Brescia, mais elle se serait dissipée devaul les sommations de l'autorité. Enhardi par un premier succès, le cabinet de Turin paraît fermement décidé a pousser la résis tance jusques dans ses plus extrêmes limites. C'est ainsi qu'après le combat qui lui a livré son redou table advetsaire il fait lusiller sans pitié tous les déserteurs de l'armée régulière qui se trouvaient parmi les prisonniers; c'est ainsi qu'il multiplie les saisies des journaux hostiles a sa politique et fait main-basse sur tous ceux qui ont pris une part quelconque a la direction du parti d'action. L'uue des feuilles révolutionnaires qui ont été le plus particulièrement l'objet de ses poursuites, VUnita ilaliana, un des organes les plus chaleureux du Mazzinisme,annoncequ'ellesnspend sa publication. A la liste des personnes arrêtées, nous devons ajouter les noms de Mario, de Miss White, fameux complices de Mazzioi et du général Pulscki, corres pondant d'un journal auglais et de quelques feuilles hongroises. Enfin on prête au ministère une résolution qui pourrait bien lui susciter des embarras et des difficultés d'une nature plus grave encore que ceux dont il vient de triompher c'est la mise en accu sation de Garibaldi et de ses complices. Une dépê che annooceque le procès aura lieu immédiatement, mais on ne sait pas eucore devant quelle juridiction il sera porté. On agite dans les conseils du gouvernement comment Garibaldi sera mis en jugement. Il est question de la convocation du Sénat, érigé consti- lutionnellernent en haute cour Je justice. Les députés arrêtés seraient également déférés la haute-cour, malgré des protestations faites par leurs amis, qui invoquent en leur faveur l'inviolabilité parlementaire. Garibaldi est arrivé la Spezzia. Il paraît cer- laio, d'après des lettres de Turin, que l'ex - dicta teur avait demandé être transporté bord d'un navire anglais et a faire voile pour l'Amérique. Des instructions venues de Turin ont désigné la Spezzia où le prisonnier sera gardé de manière déjouer toute tentative de délivrance. La voix du célèbre patriote hongrois Kossuth devait se faire eotendre après celle du général Klapka. Comme ce dernier, Kossuth a voulu pro tester contre les proclamations de Garibaldi h l'Adresse des Hongrois, et c'est de Lauzanne qu'il vient de communiquer l'Italie de Turin une réponse noo moins énergique que celle de son compagnon d'exil. M. Panizzardiprocureur général du roi b Gênes, vieut de communiquer au journal de cette ville le texte d'une lettre anonyme qu'il a reçue, et qui lui enjoint, sous peine de mort, de mettre en liberté Cattabene, arrêté, comme ou sait, sous la prévention d'avoir participé au vol de la Banque de Parodi. Les auteurs inconnus de la lettre se déclarent coupables de ce vol, déclarent Cattabene innocent, et accompagnent des menaces et des imprécations les plus terribles la demande qu'ils fout de sa mise en liberté. Ce que nous deman dons, disent-ils, est de la plus stricte équité, et si vous ne faites pas droit b nos réclamations, ce n'est point b l'aide debombes trop souvent impuissantes, mais b coups de stylet que uous obtiendrons jus tice. Plusieurs journaux de Paris reproduisent la nou velle protestation du gouvernement pontifical contre la loi d'incamératioii. Cet important docu ment qui contient la déclaration formelle que l'Église ne cessera de réclamer la restitution des biens Injustement enlevés b leurs légitimes posses seurs a fait a Paris, même dans le moode d'ordi naire assez indifférent, une profonde sensation. Une dépêche télégraphique de Tournai annonce que M. Jules Bara a été élu avant-hier membre de la Chambre des Représentants par 1,292 voix sur 1,295 bulletins valables. Il y a eu 75 bulletins nuls. CHRONIQUE JUDICIAIRE. On écrit de Créon, la Gironde On croit toujours aux sorciers et aux revenants dans les campagnes. Une famille de métayers habitant la commune de Lignan était effrayée toutes les nuits par un tapage étrange qui se faisait dans le grenier. Ne pouvant y tenir, celte famille avait annoncé son intention de quitter la métairie. Or,Mm° Cvoyant que son immeu ble allait devenir stérile faute de cultivateurs qui n'eussent pas peur des sorciers ou des revenants, s'adressa la gendarmerie, qui se rendit sur les lieux pendant la nuit, et ne tarda pas acquérir la certitude que l'auteur du tapage nocturne qui préoccupait le pays était le nommé P..., domestique du métayer auquel l'amour avait inspiré la pensée de tout ce bruit, espérant que la fille de la maison viendrait se réfugier auprès de lui pour avoir moins peur du diable, Le tribunal de simple police de Créon, faisant P... l'application des articles 479 n" 8 et 48o n5 du Code pénal, l'a condamné i5 fr. d'amende et cinq jours d'emprisonne ment. NOUVELLES DIVERSES. On écrit d'Ostende 3o août La saison des bains sera décidément très-prospère cette année pour la ville d'Ostende. Les étrangers continuent b arriver en foule et nous pouvous y ajouter la plupart des notabilités da pays. Toutefois les fêtes artistiques ont été encore assez rares jusqu'à cette heure. Beaucoup de per sonnes trouvent que l'administration d'Ostende ferait bien de distraire une partie de la somme qu'elle reçoit b titre d'indemnité, des jeux de Spa, pour la consacrer b l'organisation de quelques belles solennités musicales. En effet, s'il est vrai que les quarante mille francsannnels,dont nous parlons, sont employés en travaux d'embellissements aux rues rues et aux monuments publics, il est b remarquer cependant que les baigneurs étrangers viennent moins ici pour la ville que pour la plage, pour le Kursaal et pour les plaisirs d'Ostende. Blankenberghe, paraît-il, agit tout autrement qu'Ostende sous ce rapport, et il en résulte que dans ce modeste village, déjb plusieurs belles fêtes données par les premiers artistes du pays, ont pa être organisées. Une cérémonie extrêmement intéressante a eu lieu vendredi d'b Blankenberghe. Mm° l'archi duchesse Marie, dont la bonté égale la bienfaisance, a daigné servir de marraine b l'enfant de son bai gneur, le nommé Van Wnlpeu. C'est b trois heures qu'a eu lieu le baptême. L'archiduchesse, accom pagnée de toute sa suite, s'est rendue b pied dans la pauvre demeure des parents pour y prendre l'enfant, parfaitement vêtu des dons de sa mar raine; de Ib on s'est tendu, toujours b pied, vers l'église, où M. le curé attendait l'archiduchesse. L'enfant a reçu le nom de Marie, qui est celui de sa marraine. Tous les étrangers assistaient b celte intéressante cérémonie. Le culte que les pêcheurs gardent encore b la mémoire de Marie-Thérèse ne fera que s'accroître encore en rencontrant dans sa descendante la même sympathie que leur avait vouée la grande Impéra trice. L'archiduchesse Marie a quitté dimanche Blankenberghe. Oo lit dans le Journal de Gand, du 3i Nous apprenons de bonne source que les ratifi cations du traité anglo-belge ont été échangées hier b Londres et que des modifications ont été introduites dans les articles relatifs aox filles. On remarque sur la vitrine d'un artiste- coiffeur b Bruxelles, celte inscription en lettres d'or Académie de coiffure de Paris prix d'honneur Exposition de Londres, 1" prix. On écrit d'Anvers, 5o août: Ce matin entre cinq et six heures, une explosion formidable réveillait les habitants de la Grand'Place, et en même temps un incendie des plus violents se déclarait dans la maison 11" 5o, occupée par le sieur Verstraten fondeur et marchand de fer. En très-peu d'instants, le feu a pris de très-grandes proportions, principalement sur les derrières de la maison, qui est très-profonde. Les pompiers, accourus aux premiers cris d'alarmese sont immédiatement mis b l'œuvre avec leur courage ordinaire, mais ne sont parvenus qu'à préserver les maisons voisines; une d'elle a été légèrement atteinte. Les autorités civiles et militaires se sont rendues sur les lieux au commencement du sinistre; ainsi qu'une partie des troupes de la garnison. Le plus grand ordre a été observé. On craint beaucoup que le propriétaire de la maison ne soit resté enseveli sous les décombres, on ne l'a pas vu depuis hier et on l'a cherché vainement par toute la ville. M. Veistraten devait se marier mardi

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1