ANGLETERRE. FRANGE. extraordinaire des ministres. Le conseil a délibéré sur la situation actuelle. Francfort, a septembre. Le Sénat a, ce matin, résolu d'adhérer au traité de commerce du Zollverein avec la France. Une terrible catastrophe vient d'arriver en An gleterre sur le chemin de fer du Centre. Deux trains de plaisir se dirigeaient de Londresl'un pour gagner Burtoo, l'autre Leicester, tous deux parcourant la même voie et partis seulement cinq minutes d'intervalle. Au milieu de la nuit, le pre mier, celui de Burtoo, étant arrêté, a été atteint et broyé par celui de Leicester. On coostale plusieurs morts et quatre cents blessés. Oo vient de trouver sur la côte de Cayeox, près Saiot-Velery-sur-Somme une bouteille cachetée renfermant les lignes suivantesécrites en anglais et au crayon. En voici la copie Près te Havre, a heures, 16 juillet. Empire-Indien en grande détresse. L'eau entre dans le navire. Tout l'équipage perdu l'exception de 32 et moi-même. Dans la cha loupe, seulement un baril de biscuit et 24 litres d'eau. james m'.» A l'extrémité de l'arrondissement de Valen- ciennes, sur le territoire de Wasues-au-Bac, il existe des tourbières assez considérables, que les habitants exploitent pour leurs besoins. Quelques parties de ces marais, dit VÊcho de Nord, se trouvent sous l'eau; on les parcourt l'aide de bateaux plats, souvent en fort mauvais état. Lundi dernier, deux jeunes filles, Euphémie et Catherine Desery, étaient allées avec leur jeune frère remplir de tourbes un de ces bateaux. Leur besogne faite, elles se disposaient rega gner la rive, mais, soit que la charge fut trop considérable, soit qu'il existât une voie d'eau, la barque commença h s'enfoncer. Dès qu'ils connurent le danger qui les menaçait, les trois infortunés se jetèrent la nage, et soute nue par leur frère, les deux jeunes filles étaieut sur le point d'atteindre le bord, quand la fatigue leur fit lâcher prise; elle disparurent dans l'étang. Harassé lui-même, le jeune homme eut peioe la force de sortir de l'eau et d'implorer du secours. Deux ouvriers, accourus b ces cris, sondèrent l'étang dans tous les sens; mais ils ne parvinrent qu'au bout de vingt minutes b saisir les corps des deux victimes, qu'ils transportèrent chez leurs parents. On leur prodigua en vain les soins les plus empressés il était trop tard. Le percement do montCenispar lesystèmede l'air comprimé marche b souhait du côté de la Savoie: en six minutes ont fait des trous de 60 centimètres de profondeur. Du côté de l'Italie, les machines sont encore employées et le tuoel s'avance de im6o b 2m20 par jour; il a déjb atteint une longueur de 1,200 mètres; l'air est encore pur b cette profondeur. Du côté de la Savoie, le tunnel atteiot une longueur de 720 mètres; total, près d'une demi lieue. Il se présentera, dans quelques jours, devant le 2' conseil de guerre, séant b Lille, une affaire assez singulière et dont les annales judiciaires militaires n'offient peut-être pas d'exemple: toos les membres attachés au parquet et au greffe du 1" conseil doivent comparaître comme témoinsdevant le 2° conseil. Voici b quelle occasion Par suite de l'absence du greffier du premier conseil, un sous officier du 43" avait été chargé de Vintérim. Il reçut une somme de 120 fr. qui devait serv ir de pièce b conviction d'un vol commis par un militaire. Le sous greffier s'appropria cet argent et passa b l'étranger. Il reotra ensuite en France, où il fut arrêté, et sons peu il compa raîtra devant le conseil pour prévention de vol et de désertion b l'étranger. Poussée par la Presse, la France donne enfin assez nettement son programme en ce qui concerne la question romaine. Le journal de M. de la Guéroonière affirme que ce programme est celui de la brochure le Pape et le Congrès, qui a fait perdre au Pape le tiers de ses États, comme l'a dit un ministre anglais, lord Jobo Russellet il résume ainsi cette fameose brochure, si éoergiquement et si justement réprouvée par le Saint-Père i° Nécessité absolue de la souveraineté terri toriale du Pape comme coudition indispensable de son indépendance; 2" Inconvénients d'un territoire étendo, qui, en aggravant la responsabilité du Saint-Père, compromettrait son autorité locale; 3* Transformation du pouvoir politique de la Papauté, de manière b dégager le chef de l'Eglise sans le subordonner, et b donoer une large satis faction b toutes les aspirations libérales des popu lations romaines par l'organisation d'un vaste régime municipal; 4° Impossibilité de rameoer ou de retenir par la foice, sous l'autorité pontificale, les provinces qui s'en sont détachées; Enfin réunion d'un congrès qui aurait la mission de garantir au Pape, au nom de l'Europe, Rome et le patrimoine de saint Pierre, c'est-b-dire le territoire actuel. Ainsi la France sanctionne les faits accomplis, malgré les réserves officielles du gouvernement français, malgré l'inique invasion des Etats de l'Eglise par les Piémontais, malgré les droits d'un souverain qui n'était pas en guerre avec le Piémont, qui était resté neutre pendant la guerre d'Italie, et dont le gouvernement français avait solennelle ment garanti tons les droits. La France trouve que tout est pour le mieux quand le Pape ne règne plus que sur le territoire actuel, et que le but est de'fi- nitivement atteint lorsque le chef de l'Eglise est dépouillé des deux tiers de ses Etats. La France pense que les provinces enlevées se sont détachées elles-mêmes, et elle croit b un suffrage universel qui n'a pas existé, qui n'a pas été consulté, qui a été remplacé par l'intrigue et par la violeoce. La France vent qu'on dégage c le chef de l'Église sans le subordonner, a c'est-â-dire qu'on loi en lève la souveraineté réelle en lui en laissant l'om bre; elle trouve enfin qu'un territoire étendu n aggrave la responsabilité du Saint-Père et com- promet son autorité locale. Nous ne voyons pas en quoi le programme de la France diffère do programme révolutionnaire, si ce n'est par le man que de logique. Le Vatican avec un jardin com promettrait moins encore l'autorité du Saint-Père. 11 n'y a donc entre la France et la presse révolu tionnaire qu'uoe nuance presque imperceptible; les considérations de justice et de droit n'eotrent pour rien dans la politique de ce journal. Pourquoi donc la France a-1- elle paru Nous lisons dans la Gazette médicale de Lyon: Notre collègue, M. A. Rey, professeur b l'école vétérinaire de Lyon, nous communique f le fait suivant, dont nous jugeons la publication aussi utile sous le rapport de l'hygiène préser vatrice qu'elle est intéressante au point de vue scientifique Un propriétaire de Neyron, près Lyon, a conduit mardi 26 août, vers quatre heures du soir, b l'école vétérinaire, une ânesse qu'on sonpçonnait être affectée de la rage. Cette bête, âgée de cinq ans, avait présenté les premiers symptômes de cette maladie le 24, c'est-b-dire deux jonrs auparavant. Elle a succombé dans la nuit qui a suivi son entrée dans les hôpitaux de l'école. Les symptômes principaux qu'on a observés étaient le refus des aliments et des boissons, l'alté ration de la voix, qui était devenue rauque, et une grande propension du sujet b se mordre sur diverses parties du corps. A l'autopsie, on n'a trouvé, comme cela est ordinaire, aucune lésion caractéristique de la rage. Une particularité très-importante b noter relativement b ce fait, c'est que cette âoesse avait été mordue au nez le 16 mai, par un chien de chasse enragé. L'inoculation aurait donc duré plus de trois mois. Aiosi, plus 00 étudie, plus on observe cette terrible maladie b ce dernier point de vue, et plus on est convaincu qu'on ne saurait trop prolonger le temps exige une surveillance active et nécessaire pour éviter de grands malheurs. Jeudi, après-midi, la rue de la Pompe, aux Ternes, était dans un vif émoi, dit un'journal parisien. Uo grand nombre de personnes suivaient un brancard de secours. On transportail b l'hôpital Beaujon une femme qui, disait-on, était atteinte de la rage. Elle poussait des cris qui ressemblaient aux hurlements d'un chien. Les hommes qui portaient le brancard marchaient fort difficilement et de vaient s'arrêter de temps en temps, car la femme, qu'ils avaient été obligés de mainteoir b l'aide de cordes sur le matelas, s'efforçait de rompre ses liens et se soulevait avec tant d'efforts qu'on craignait de la voir tomber. Uo des porteurs, qui avait cherché b la calmer, venait même, assurait-on, d'être mordu b la main. La malheureuse qui se débattait ainsi était une pauvre mère de famille. Sa petite fille avait été, il y a quelques semaines, mordue par un chien qu'elle lutioait. Les parents n'ayant point songé b appeler tout de suite un médecin qui eu: fait cautériser la plaie, les symptômes de l'hydrophobie ne tardèrent pas b se manifester. La mère prodigua vainement tous les soins possibles b l'enfant, dont elle ne quitta point le chevet durant deux jours et deux nuits; mais l'état de la petite fille devint tel qu'elle dût être éloignée et portée b l'Enfant-Jésus, où elle expira le lendemain au milieu de cruelles souffrances. Il paraîtrait qu'en soignaut son enfant, la mère aurait été égratiguée ou moidue b ia main. D'autres personnes dans la foule disaient que le virus rabique aurait été communiqué b la malheu reuse femme rien qu'eu s'essuyaut avec uu mou choir qui avait servi b la petite fille. Quoi qu'il en soit, l'état de cette mère dévouée était considéré comme désespéré. La déplorable négligeuce d'ap peler immédiatement un médecin pour faire cauté riser la morsure d'un chieo aura ainsi fait deux victimes. Ce triste événement avait causé une douloureuse émotion daus le quartier des Ternes. La crise de l'industrie colonnière fait des progrès alarmants; on n'évalue pas au delà de 55,000 balles tout l'approvisiounement de cotons américains qui existe dans les ports de l'Europe. Les ventes et reventes qui se succèdent semblent donner plus d'extension b ce stock; mais de fait, la consommation en absorbe chaque jour une partie, et il est facile de prévoir le moment où il ne res tera absolument rien en ce genre. D'un autre côte' l'acharnement de plus en plus vif qui se manifeste entre les combattants ne permet pas de compter sur des arrivages. La paix vînt- elle même b se conclure (et rien ne la fait pressentir], il faudra beaucoup de temps pour rétablir un sys tème de production entièrement désorganisé. Eu quatre jours, les cotons américains ont monté, au Havre, de 48 fr. les 5o kilogrammes, il y a en ensuite un temps d'arrêt, et les prix sont devenus fort irréguliers. Mais si les nouvelles d'Amérique continuent d'avoir le même caractère, les prix devront continuer leur marche ascendante.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 3