DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
paris, 5 septembre. Le journal la France
publie, sous la signature de M. de Laguéronnière,
un article sur l'évacuation de Rome.
M. de Laguéronnière combat la première solu
tion et essaie de démontrer la possibilité pour
l'Italie de se constituer définitivement sans avoir
Rome pour capitale.
Paris, 8 septembre. Un second article de
M. de Laguéronnière, publié ce soir dans la
France, soutient que l'unité de l'Italie est chose
impossible et que d'ailleurs, si elle venait se
réaliser, elle porterait une perturbation profonde
dans tordre européen elle atteindrait la puis
sance nationale de la France, qui serait forcée
de demander des compensations l'Italie,
c'est-à-dire de modifier ses limites territoriales,
établies pour se garantir contre de puissants
voisins.
Madrid, b septembre. Le journal officiel
déclare que, b la suite d'une audience dans laquelle
le marquis de la Havane a donné de frauches ex
plications b l'empereur Napoléon, toute divergence
d'opinions entre la France et l'Espagne a cessé.
Turin, 8 septembre. La Gazette officielle
publie le rapport du général Cialdini sur
V affaire r£ A s promonte.
ANGLETERRE.
M. le lieuteoaDi - géoe'ral Chazalministre
de la guerre, est parti pour le camp de Beverloo.
Pendant le mois d'août dernier, 3,845 lettres
sont tombées an rebut par suite de vices d'adresse.
De ce nombre 3,383 ont pu être réexpédiées aux
destinataires ou restituées aux auteurs la suite de
leur ouverture; 1,463 sont restées en souffrance b
l'adminislratioo.
L'administration communale de Bruxelles
vient, d'accord avec le gouvernement, d'arrêter le
programme général et complet des fêtes et céré-
monies qui auront lieu les 25, 24, 15 et 36 sep
tembreli l'occasion du anniversaire de
l'indépendance nationale.
Une feuille namnroise relate comme suit un
fait qui, elle le reconnaît, paraîtra invraisemblable;
mais dont elle garantit la parfaite authenticité
Avant-hier, un pari s'est ouvert entre denx
jeunes gens de Bruxelles. L'enjeu consistait en une
somme de deux mille cinq cents francs, payable
par le perdaDt. L'un des jeunes gens avait promis
de faire la route de Bruxelles a Mons, avec son équi
page, attelé de deux chevaux, dans le court espace
de deux heures et demie! Il partit donc résolument
de Bruxelles, a fond de train au moment indiqué.
Quelques instants après, le second parieur prenait
son coopon pour Mons a la station du Midi; qu'elle
ne fut pas sa surprise lorsque, descendant dn convoi
et se rendant b l'un des principaux hôteis de cette
ville, il y trouva son ami, qui attendait son arrivée
et avait par conséquent gagné le pari.
Le gagnant était joyeux de son succès, mais il
avait de graves inquiétudes au sujet de l'un de ses
chevanx. Il fut obligé de faire opérer une saignée b
l'animal exténué, et de lui prodiguer les soins les
plus minutieux.
Le gros lot du dernier tirage de l'emprunt de
i85g, lot de 3oo,ooo florins (750,000 fr.) a été
gagné par une orpheline de 17 ans qui vit de son
travail a l'aiguille.
Oo écrit d'Hollain On a retiré il y a
quelques jours, des eaux de l'Escaut en cette com
mune, le cadavre du nommé Antoine Haroux,
cultivateur b Wez-Velvain. On attribue sa mort b
un accident par suite d'ivresse; il était venu b l'élec
tion lundi b Tournai, il alla ensuite b la kermesse
d'Hollain il y retourna le mardi et, après de co
pieuses libations, il quitta le cabaret b dix heures
du soir, pour retourner chez lui. Il laisse une
veuve et six enfants.
La fatalité semble s'attacher b cette famille,
dont cinq cousins germains sont morts par acci
dents ou morts violentes. Il y a une dizaine d'an-
nées, l'un d'eux s'est tué en tombant de son cha
riot Raviartde Jollain - Merlin a étéil y a 4
ans, assassiné b la suite de libations, l'un des jours
de la kermesse; Waguon est tombé dans l'Escaut
en revenant de Laplaigne il y a environ trois ans;
Defenain,était, il y a deux ans, retiré de l'Escaut,
ce qui provoqua une enquête judiciaire. Enfia
Haroux vient aussi de trouver la mort dans les eaux
du même fleuve.
Les courses de Spa, qui jouissent dans
le monde du sport d'une réputation bien légitime,
auront leur seconde réunion de l'année, lundi, i5
septembre, b une heure, sur l'hippodrome de Sart.
Tout annonce que celle journée sera exceptionnel
lement brillante et fera époque dans les annales du
turf spadois. Trois steeple-chase seront conrus,
pour lesquels sont engagés un graud nombre de
chevaux, dont plusieurs de tout premier ordre.
Ces jours derniers a été enterré b Anvers le
plus aucieu habitant de la rue du Sureau, Théodore
Darden, b l'âge de 81 ans et 4 mois. Il a été marié
deux fois, de sa première femme il eut denx enfants
et vingt de sa seconde. Ces vingt-deux eufants,
dont le plus âgé a 60 ans et la plus jeune 17, sont
tous mariés. Les eufants et petits-enfants de Dar
den forment en ce moment no total de plus de cent
personnes.
Qui se serait doutéque quelqu'un se vanterait
jamais d'être le fils légitime de Jean-Baptiste
Boucber, le chef fameux de la bande de voleurs de
l'Entre Sambre-et-Meuse? C'est cependant ce que
faisait depuis quelque tempsun mauvaisgarnement,
âgé d'une douzaine d'années, et qui exerçait b
Charleroi la profession de mendiant. Ce jeune
drôle se donnait pour fils de Boucher, et disait que
sa mère l'avait chassé, de sorte qu'il était obligé de
mendier pour oe pas mourir de faim. Bien des gens
ont été dupes de cette assertion, qui se trouve être
fausse d'uo bout b l'autre. La police a arrêté
le petit vaurien sous la préveotion de mendicité et
de vagabondage. Il se nomme Philibert Wery et
est natif de Montigny-sur-Sambre.
Une précieuse invention pour empêcher les
déraillements sur les chemins de fer, vient d'être
faite par un frère Mariste, professeur au pensionnat
dirigé par les Maristes b Braine-le-Comte. Cette
invention garantit la sécurité des voyageurs et uoe
économie de temps, par la vitesse que l'on peut
donner aux trains dans le parcours des courbes.
L'inventeur vient d'obtenir un brevet en France,
en Angleterre et en Belgique pour cet ingénieux
appareil ainsi que pour un oonveau frein de sûreté,
remarquable autant par son énergie que par la
simplicité de son mécanisme.
On écrit de Herve Il s'est passé ici, dans
la soirée du 2 septembre, une scène qui a beaucoup
égayé les habitants
Les époux E., demeurant place de l'Hôtel-de-
Ville, avaient passé une partie de la soirée ensem
ble; vers 8 heures le mari prévint sa femme qu'il
allait passer quelques instants au Café de la Paix.
La beauté du ciel, la tranquillité de l'air le
convièrent b se promeuer. Apiès une demi-heure
de contemplation, jugeant la soirée trop avancée
pour se rendre au café, il se décida b aller se
coucher, et le voilb grimpant doucement l'escalier
afin de ne pas déranger sa femme qui s'était
endormie en compagnie de la servante dans la
cuisine. Vers dix heures, l'épouse E. ne voyant pas
revenir son mari, résolut d'aller coucher sans plus
l'attendre; elle monta donc avec sa servante
et, b peine dans la phambre, celle-ci, remarquant
que les rideaux du lit étaient tirés, alla les ouvrir,
et qu'on juge de son effroi... elle voit une figure
d'homme qui se détache sur la blancheur des draps.
Nul doute, c'est un voleur, un assassin.
La dame, mise an fait par les cris de la
servante, fait chorus avec elle, tandis que le mari,
réveillé de son premier somme, sort du lit en criant
que c'est lui qui est lb; mais la vue d'an homme en
chemise qui, dans la demi-obscurité ou est plongée
la chambre, s'avance vers elles, porte la terreur des
deux femmes b son comble; elles n'entendent rien,
et, prises de vertige, elles laissent tomber la
lumière et dégringolent les escaliers quatre a qua
tre; la servante même trébuche et fait le trajet sur
la tête. Elles courent vers la porte, mais, fatalité!
la clef ne se retrouve pas.
Les deux femmes crient de plus belle; elles
sont folles de terreur. Les voisins, intrigués et
passablement effrayés, sont rassemblés devant 1 ha
bitation, on en était b chercher le moyen de
secourir les pauvres femmes, lorsque le garde
champêtre D... vint b passer; il prit ses mesures
pour faire enfoncer la porte; mais le sieur R..., si
singulièrement pris pour un voleur par son épouse,
eut la bonne idée de descendre et d'ruvrir au
représentant de l'ordre. Aussitôt l'agent de
police entré, il se procura de la lumière, et les
divers acteurs de cette scène dramatico burlesque
se reconnurent. On devine le tableau!
Cet article constate que le moment est venu où
le gouvernement français doit choisir entre la poli
tique qui demande l'abandon de Rome, avec la
chute do Pape et l'unité de l'Italie poor consé
quences, et l'occupation limitée, avec un but
déterminé, sous des réserves formelles propres b
concilier l'indépendance du Saint - Père avec les
légitimes aspirations des populations romaines vers
le développement de leur existence politique.
Les instructions données Pallavicino por
taient de poursuivre Garibaldi et ses volontai.
ressans relâche, de les attaquer s'ils cherchaient
fuir, de les détruire s'ils acceptaient le
combat.
D'après le rapport de Pallavicino, la gauche
de sa colonne attaqua le front des volontaires.
Après un feu très vij, les positions occupées
par les rebelles furent entourées de toutes parts
et toute résistance ultérieure rendue inutile.
Des signaux ayant été donnés pour faire
cesser le feu, un chef d'état major fut envoyé
auprès de Garibaldi pour le sommer de se
rendre. Il répondit qu'il ne se rendrait jamais.
L'envoyé fut retenu prisonnier un second
envoyé eut le même sort, mais tous les deux
furent délivrés bientôt après.
Garibaldi demanda s'embarquer sur un
vaisseau anglais.
Plusieurs des volontaires interrogés répondi
rent qu'ils ignoraient la proclamation du roi.
D'autres assuraient qu'ils croyaient toute l'en
treprise combinée avec le gouvernement enfin,
quelques-uns dirent que Garibaldi les avait
trompés.
Nicotera, Missori et Miceli s'étaient séparés
de Garibaldi dès le 28, probablement pour
préparer un mouvement dans les provinces.
Sachant Nicotera et Miceli Bagnara, le
général Cialdini ordonnateur arrestation.
Trois drapeaux ont été pris aux volontaires.
Ils n'avaient ni la croix de Savoie ni les rubans
bleus avec let mots Italie et Victor-Emmanuel.
On n'a trouvé sur les rebelles ni papiers ni
argent.
Le Times fait un grand éloge de la beauté, de
l'intelligence et des qualités morales de la jeune
princesse de Danemark qui est destinée, par son
mariage avec le prince de Gales, b occuper un jour
le rang de reine d'Angleterre. Ce mariage, d'après
l'organe de la cité, n'a en vue que le bonheur futur
des époux et n'est en aucune façon le résultat
d'une combinaison politique quelconque.
Le temps n'est plos d'ailleurs, dit-il, où la
raisoD d'Etat décidait des alliances des princes. La
Grande-Bretagne a aussi prouvé que, malgré le