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FRANGE.
ITALIE.
mariage de la princesse royale d'Angleterre,
l'enfant che'ri de la nation, avec le prince
héréditaire de Prusse, elle n'entendait pas que sa
politique fût le moins du monde subordonnée h la
conduite vacillante de la Prusse, et qu'elle n'était
pas non plus disdosée supporter patiemment les
vexations de ces tribunaux ou l'intervention tra-
cassière de sa police.
a Notre politiqne, ajoute le Times, marche
franchement en avant, guidée par des principes
sûrs et bien connus qu'il n'est au pouvoir d'aucun
gouvernement de compromettre sérieusementet
c'est pour ce motif que notre famille royale peot
rechercher des alliancesnon pas seulement de
convenancemais aussi de sincère affection, et
présenter l'admiration du monde ces exemples
de vertus et de bonheur intérieur qui oot doublé
le lustre de la couronoe d'Angleterre et exercé
une influence des plus salutaires sur le caractère
national.
Ou raconte que Victor Hogo, désirant con
naître l'effet produit en France par la première
apparition des Misérablesenvoya une brève dé
pêche son éditeur parisien sous la forme d'un
point interrogatif Son éditeur loi répondit
sur le champ d'une manière non moins laconique,
et il envoya un point admiratif pour toute ré
ponse.
Le mouvement de troupes pour Rome ne s'est
pas ralenti dans le port de Toulon. Le 17' de
ligne et le 4° de chasseurs h cheval se sont embar
qués jeudi sur la Seine, le Descartes et le La
brador pour Civita-Vecchia. Ce tranport se
compose de t,8oo hommes et de 3oo chevaux. Le
transport a vapeur la Seine a la double mission de
déposer h Civita-Veccbia 700 hommes et 120
chevaux et d'apporter h Naples les vivresles
rechanges et les fonds destinés h l'amiral Rigault
de Geoouilly, qui reste, jusqu'à nouvel ordre, sor
les côtes d'Italie.
Le Moniteur judiciaire rapporte qu'avant-
hier, h six heures, au moment où le train express
parti de Lyon arrivait Chasses, un voyageur
se débarrassait d'une bouteille en la lançant au
hasard par la portière d'nn waggon. Malheureuse
ment le projectile alla frapper h la tête le mécani
cien d'un train au repos, qui fumait tranquillement
sa pipe. Ce malheureux, atteint par ce fait d'une
congestion cérébrale, n'a survécu que quelques
minutes cet accident.
Noos lisons dans le Propagateur de Lille,
du 7 A l'heure où nous écrivons, la filature de M.
Deffrennes-Duplouy, h Lannoy, est la proie des
flammes. Le feu, qui a commencé vers une heure
du matin, s'est propagé avec une telle rapidité,
que, malgré la promptitude des secours, 011 n'a pu
l'empecher de se communiquer h plusieurs fermes
voisines. Les pompiers de Lannoy, de Roubaix,
de Turcoing sont sur les lieux. L'incendie
continue.
Le sieur W..., négociant a Alger, venu
Paris pour affaires, s'est récemment logé dans un
hôtel. Avant-hier il était sorti le matin pour voir
différentes personnes; comme il revenait, il aperçut
sur la place de la Bourse une jeune 611e h la mine
éveillée, h la taille souple et légère. Voyant qu'il
la regardait, elle vint a lui et lui dit avec un timbre
charmant Monsieur, n'auriez-vous pas besoin
d'une bonne?
Si la postulante eût été moins jolie, peut être le
sieur W. eùt-il répondu négativement. Mais il
refléchit qu'il était pour quelques jours h Paris,
qu'il aimait ses aises, et qu'il était friand de bons
morceaux, qu'une jeune domestique pouvait lui
être utile. Connaissez-vous la cuisine? lui de
manda- t-il. Parfaitement, monsieur. En ce
cas, je vous prends h mon service; vous allez venir
avec moi et je vous mettrai immédiatement h même
de montrer votre savoir faire.
Arrivé dans son appartement, le sieor W... y
installa cette jeune bonne; dont le langage et les
mauières franches et ouvertes avaient déjh gagné
toote sa conffance. Il lui donna uoe pièce de 10 fr.,
mit sa disposition l'argenterie, et lui dit de pré
parer déjeuner; puis il la laissa pour aller faire
une nouvelle visite.
De retour, le sieur W... souriait h l'idée de
trouver servi on confortable Déjeùuer. Grand fut
son désappointement quand il constata que la
gentille camériste n'était qu'une vulgaire voleuse,
et qu'elle avait disparuen emportant non seulement
l'argenterie, mais encore nne forte somme enfermée
dans le secrétaire.
Le trop confiant négociant a déposé une plainte
et s'est promis de ne plus juger h l'avenir les geos
sur leur bonne mine.
On écrit d'Alençon au Droit, au sojel d'uo
crime qui a été commis il y a quelques mois:
Bassière père avait été assassiné le 22 janvier
1862 au soir, d'un coup de fusil tiré au travers
d'un carreau de sa fenêtre, pendant qu'il soupaità
la table de famille en compagnie d'on ami, resté
seul auprès de loi; toutes les personnes de la mai
son, 61s, femme et servante s'étant successivement
esquivées.
Par suite de la décision du jury, Bassière 61s,
jeune homme de dix-sept sds, récemment sorti du
collège, avait été condamné aux travaux forcés
perpétuels; sa mère et la fille Lerévérend, leur
servante, accusées de complicité, avaient été ac
quittées.
Ce verdict d'avait pas calmé l'émotion publi
que. La rumeur bientôt répandue que la condam
nation de Bassière 61s, ainsi que l'acquittement de
sa mère, n'aurait tenu qu'à un très-petit nombre de
voix, l'avait même excitée. Bassière fils s'était
pourvu en cassation mais il avait, h ce qu'il parait,
en même temps qu'il formait son pourvoi, annoocé
l'intention, s'il était rejeté, de faire des révélations.
Singulière résolution! car elle semblait impliquer
uoe sorte d'aveu de sa culpabilité qui, dans le cas
d'admission de son pourvoi, eût rendu sa défense
devant un autre jury difficile encore, et ceux que
ses révélations devaient atteindre en cas de rejet, se
trouvaient ainsi, longtemps l'avance, bien avertis
de prendre leurs précautions.
Le pourvoi de Bassière fils a été rejeté par la
cour de cassation.
Il se serait alors décidé h parler, et il aurait
remis au parquet (suivant le bruit public) une
longue confession minutée de sa main.
Là-dessus, des mandats d'arrêt auraient été
lancés contre six individus comme coupables, di
rectement ou par complicité, de l'assassinat de
Bassière père.
Mais de ces individus, le plus coupable, celui
qui aurait été l'inspirateur et l'âme du complot, un
nommé Houlette, meunier la Véronnière, com
mune de Saint-Evroolt-de-Montfort, dans le voi
sinage de la maison Bassière avait au dernier
moment et la veille seulement 00 l'avant-veille du
dépôt au parquet des révélations de Bassière fils,
quitté le pays pour se réfugier l'étranger. On le
croit en Angleterre.
Cet iudividu, mal famé, oncle d'une jeune fille
dont le père subit en ce moment une condamnation
quinze ans de travaux forcés pour tentative
d'assassinat, et laquelle Bassière fils semblait faire
la courpassait pour être l'amant de la femme
Bassière. L'opinion publique était si fortement
prououcée contre lui, qu'à la première nouvelle de
l'assassinat, le juge de paix de Gazé se hâta de le
faire arrêter. Mais il jus'.ifia qu'il avait passé toute
la soirée du 22 janvier Gacé, dans un café, et il
fut relâché. De vagues soupçons n'en continuèrent
pas moins de peser sur lui, et se firent jour plu
sieurs reprises jusque devant la cour d'assises.
L'accusation ne peut, du reste, établir d'une
manière positive ses relations adultères avec la
femme Bassière. Cette femme était protégée par
de bous antécédents. Depuis l'affaire terminée, elle
passait pour vivre dans une retraite absolue. Ou
ajoutait qu'elle avait fait aoprès de son fils de
pressantes et inutiles instances pour obtenir qu'il
révélât les coupables. Aujourd'huil'on prétend
que ce serait elle-même qui aurait remis Houlette
la somme nécessaire pour pouvoir passerà l'étranger.
Quoi qu'il en soit, Houlette aurait usé de toote
son influence sur le jeune Bassière pour l'engager
donner la mort son père, afin de se soustraire
ses mauvais traitements, de s'emparer d'une suc
cession considérable, et de se livrer sans contrainte
ses plaisirs.
On aurait tout d'abord songé au poison; de
l'arsenic aurait même été acheté, puis ce moyeu
aurait été abaodonné.
On aurait ensuite fait des ouvertures un
nommé Vigan (témoin plus tard devant la cour
d'assises et présentement arrêté), et celui-ci,
moyennant quelques centaines de francs, se serait
chargé de tuer le malheureux Bassière; il serait
même venu chez lui avec son fusil et se serait mis
en embuscade... mais, au dernier moment, le cou
rage lui aurait manqué.
C'est alors que Bassière fils et Houlette se
seraient adressés au nommé Giboryde la com
mune d'Aoceios, lequel, moyenoant i5o fr. se
serait chargé d'exécuter et aurait effectivement
exécuté l'assassinat.
Deux sœurs de Houlette et une de ses servan
tes seraient entrées dans le complot.
Ce serait même la servante, nommée Céleste
Quériot, jadis domestique chez Bassière, qui aurait
conduit Gibory la barrière où Bassière fils l'at
tendait, et qui se serait chargé de garder, pendant
l'exécution du crime, nu chien dont on redoutait
la méchanceté et la vigilance.
Cette servante aurait fait des aveux complets.
Gibory nierait toute participation au crime.
Toutefois, les rumeurs, en ce qui le concerne, sont
très -contradictoires.
Tels sont les bruits qui circulent et dont nous
ne pouvons garantir l'exactitude, tout en les
croyant fondés, au moins dans leurs principales
circonstances.
Les individus arrêtés ont été conduits sur le
lieu du crime. La ville, le canton de Gacé tout
entier étaient dansuneextrême agitation et s'étaient
donné rendez-vous sor leur passage.
Quel crime! en effet. Ce n'est plus seulement
un fils assassiuat son père, une femme son mari,
une servante son maître; ce serait un complot
conçu et exécuté par huit ou neuf personnes
n'ayant pour la plupart, aucun motif de haine
contre la victime, aucun intérêt sa mort et s'as-
sociant, pour cette abominable action, comme pour
une partie de plaisir. Jamais, il faut le dire, pa
reille association de criminels n'avait été organisée
dans cette riche et paisible contrée, et pour en
trouver des exemples, il faudrait peut-être rétro
grader jusqu'à quelqu'un de ces grands forfaits
commis sous l'inspiration d'autres passions et
demeurés tristement historiques.
Rome, 3o août.
Le général Kanzler, Badois qui commandait
la petite armée papale, vient d'être destitué pour
avoir, en se défendant dans la Gazette d'Augs-
bourg contre les attaques d'un correspondant de
Rome de cette dernière, accusé la France de
trahison dans la campagne de Castelfidardo. Pour
tant le Pape, qui l'estimait beaocoop, le regrette
fort.
Les dernières promesses de Louis Napoléon an
Pape et le mouvement des troupes qui vont et
viennent dans les États romains, ainsi que l'accrois
sement des croiseurs français entre Gaëte et Civita—
Vecchia, rendent aux conservateurs de la confiance
dans la cause du Pape, qu'ils avaient regardée
comme perdue. Gazette de Cologne