D'YPRES. 46me Année. Mercredi 8 Octobre 1862. N» 4,C97. L'amnistie est décrétée par le gouverne ment sarde au sujet de Garibaldi, et il fallait bien en venir là, puisqu'il n'a pas été possible de trouver une juridiction qui pût être saisie du procès. Le Sénat n'a pas de loi qui règle sa procédure la publicité de ses séances aurait d'ailleurs été pour la défense une tentation et un danger pour le ministère. Le conseil de guerre n'est pas compétent. La cour de cassation de Naples a jugé que toutes les cours d'assises du royaume napolitain étaient légitimement suspectes; et celle de Milan doutait fort qu'il lui fût permis de rendre l'arrêt qui lui était demandé. C'est pour tous ces motifs que l'amnistie a été décrétée et nullement pour ceux indiqués dans le rapport au roi galanthomme, dont le télé graphe transmet une très-courte analyse. Le départ de M. Rallazzi pour Paris est ajourné. Le ministre sarde ne se rendra auprès de l'Empereur Napoléon que vers la fin de ce mois. Le général Durando quille définitivement le ministère et est nommé, assure-l-on, ambassadeur du roi d'Italie Berlin, en remplacement du comte de Launay qui ira représenter le gouvernement piémontais Saint-Péters bourg. 11 paraît que le plan imaginé par M. de Ferrari pour la destruction du brigandage présente de sérieuses difficultés malgré sa simplicité; car l'Italie nous apprend que le commandant militaire de la Capitanate a demandé un renfort de troupes au général La Marmora. Peut être la liste des brigands s'est elle trouvée plus nombreuse qu'on ne le croyait; peut être le préfet s'est-il aperçu qu'il ne pouvait pas compter sur la garde napolitaine. M. de Ferrari méritait, en vérité, d'être plus heureux. Personne, avant lui, n'avait eu l'idée d'étiqueter les brigands pour les exterminer. La Chambre des représentants de Berlin a terminé, dans sa séance du 5, la discus sion du budget. La loi des finances, telle qu'elle a été amendée par cette assemblée, a été mise aux voix et adoptée, dans son ensemble, la presque unanimité. Elle fixe les recettes 136,265,348 thalers et les dé penses 133,855,326 th., dont 125,966,849 pour les dépenses ordinaires, et 6,868,337 pour les dépenses extraordinaires. Ce bud get va être communiqué la Chambre des seigneurs, qui serait disposée, dit-on, le renvoyer la Chambre élective, en invitant, celle-ci rétablir les crédits supprimés. La même Chambre des Représentants a abordé le 5, la discussion de la résolution proposée par la commission du budget et déclarant contraire la Constitution toute dépense que ferait le gouvernement sans l'autorisation préalable de la représenta tion nationale. Ungrandnombred'orateurs ont été entendus pour et contre; mais les ministres se sont abstenus de prendre part au débat. Seulement, au moment où la clôture allait être prononcée, M. de Bismark a demandé la remise au lendemain, en annonçant que le gouvernement désirait donner de nouvelles explications. La Chambre, déférant au vœu du chef du cabinet, a décidé que la discussion serait continuée aujourd'hui. D'après une rumeur que relate la Cor respondance Havas, le roi de Prusse, fatigué de l'opposition qu'il rencontre au sein de la Chambre élective, aurait songé abdi quer. Cette nouvelle ne nous paraît pas plus fondée que les bruits qui ont été répandus sur l'abdication de la reine d'Angleterre. Le moment serait mal choisi pour abdi quer. Ce n'est pas lorsque des complicati ons surgissent de tous côtés, et que la ferme et courageuse initiative des gouver nements devient nécessaire, qu'un souve rain pourrait décliner l'honneur et la réponsabililé du pouvoir. On écrit de Berlin l'Agence Havas que le ministère prussien est décidément re constitué le comte Eulenbourg après un premier refus, a accepté le ministère du commerce. De graves désordres ont eu lieu diman- Londres, dans Hyde-Park, propos des manifestations garibaldiennes. De coura geux Irlandais en sont venus aux mains avec des partisans de l'unité italienne et des détracteurs du Saint-Père. La police a mis fin la lutte, mais seulement après que le sang eut coulé et qu'un grand nom bre de personnes eurent été blessées. Son action aurait pu être plus prompte, paraît- il, car les journaux la blâment hautement de son intervention tardive. Des soldats ont pris part la lutte. Un nouveau meeting est annoncé pour dimanche prochain. On croit que l'autorité interviendra. LE PROPAGATEUR REVUE POLITIQUE. Le Moniteur publie la lisie des délégués choisis par les chambres de commerce pour les représenter au conseil supérieur de l'indusuie et du commerce. Dans celle liste nous trouvons Par la chambre de commerce d'Ypres: M. Beke (Pierre). Par la chambre de commerce de Roulers M. de Brouckere (Charles). Par la chambre de commerce de Courtrai M. Boys-Van Isselsleyn. Dimanche dernier, a inidi, a eu lieu, dans le temple des Atigustirts, k Bruxelles, la distribution solennelle des prix aux lauréats, dans les coucours de l'année scolaire 1861-1862, de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Pour la composition historique entre les dessina teurs M. Gustave Coppieters, d'Ypres, a obtenu le prix. L'Opinion nationale s'occupe, son tour, de nos dernières fêtes de septembre, et se plaît h rendre hommage a l'esprit d'hospitalité, k la paix et la liberté qui caractérisent notre pays. Voici notamment en quels termes l'organe du prince Napoléon parle de l'accueil que le Roi Léopold a reçu dans la capitale le 24 septembre Nous avons assisté l'entrée du Roi Léopold, qui a été acclamé avec un enthousiasme indescrip tible. Les Belges aimeol beaucoup leur Roi, et tienneut surtout ne pas être annexés. On nous l'a fait entendre de toutes les façons. 1—111H On a écrit de Paris que M. Proudhon ne par venait point trouver d'éditeur qui consentît imprimer sa réponse M. Defré et aux journaux belges. Un journal parisien nous apprend que l'éditeur Dentu vient d'offrir ses services M. Proudhon. Écho de Bruxelles nouvelles diverses. La prochaine session législative qui s'ouvre le deuxième mardi du mois prochain, sera marquée par de grandes discussions, quoique les élections.de 1865 eu assignent le terme au mois de mai. En effet, on assure que le cabinet s'est mis d'accord sur la rédaction d'un projet de loi révisant la législation relative h l'administration des fabriques d'église et que ce projet de loi sera présenté au commencement delà session.[Echodu Parlement.) Le Moniteur de la Brasserie rapporte que, pendant les quatre journées des fêtes de septembre, on a vendu k Bruxelles, sans compter les autres liquides, 3 millions 200 mille chopes de bière! On cite uu beau trait de probité de la part d'un musicien de la garnison de Bruxelles, qui aurait trouvé un portefeuille amplement fourni de billets de banque de 1,000 fr., égaré par un facteur et qu'il a immédiatement déposé en faisant sa déclaration. Le portefeuille intact a été restitué a son propriétaire. Quelques journaux agricoles insistent '9 pré dire uue hausse prochaine des prix des céréales. Jusqu'à présent ces craiotes ne sont justifiées par aucun fait sérieux. Les fluctuations des marchés sont plus en baisse qu'en hausse et les raisons sur lesquelles s'appuient ces pronostics ne nous parais sent pas de nature k produire une hausse. Ces raisons sont d'abord l'épuisement prématuré des blés de 1861 qui a fait entamer immédiatement ceux de 1862; ensuite les i5 millions d'hectolitres que vont nécessiter les semailles. En admettant que la nouvelle récolte ne doive être classée que parmi les moyennes ordinaires, il nous paraît nécessaire d'ajouter k tous ces faits l'abondante récolte des pommes de terre, la rapidité et la facilité des importations qui amèneront sur nos marchés des apports considérables de blés exoti ques, achetés des prix trop inférieurs aux cours actuels pour ce pas paralyser tout effort de hausse. En présence de tous ces faits, on doit regarder comme probable que ces cours seront fort peu débordés en hausse ou en baisse. Uu chasseur, connu pour rapporter beaucoup de gibier lorsqu'il va seul k la chasse, mais pour n'en tuer jamais lorsqu'il y va en compagnie, se trouvant, il y a quelques jours, avec d'autres amateurs, dans une fort belle chasse réservée, se précipitait avec ardeur vers un buisson ptès du quel il avait vu tomber, disait-il, tin perdreau qu'il venait de tirer. N'avez-vous pas vu tomber mon perdreau? demanda-t-il a uri paysan, après avoir vainement cherché k terre. Non, répondit celui-ci. Cependant, ajouta le chasseurje suis sûr d'avoir vu voler la plume. Et moi aussi, je l'aj ?ue> répliqua le paysan; mais elle volait si bien qu'elle emportait le gibier. Un malheur est arrivé hier matin sur le pont des nouvelles fortifications près du Dilcke Mee, k Berchem. Deux jeunes cavaliers, dont l'un montait uue jument et l'autre uu entier, se croisaient sur ce pont, [.'étalon voulut s'émanciper, et, retenu par son cavalier, il se jeta contre le garde-fou, qui céda, et cheval et cavalier tombèrent dans le fossé d'ane hauteur d'environ cinq mètres. Le jeune écuyer a été transporté k son domicile grièvement blessé. Le cheval a dû être abattu. Précurseur Sang des boucheries employé comme engrais. Le sang es! actuellement reconnu très-utile k la végétation. Voici un des procédés

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 1