ALLEMAGNE.
AMÉRIQUE.
Au moment de l'explosion la machine était au
repos; l'engreneur et le chauffeur réparaient la
courroie de transmission, trois persoones se trou-
raient en face du foyer, attendant la mise en
marche, et deux femmes étaient sur la batteuse.
La force d'expansion de la «apeur a été telle,
que le devant de la chaudière a sauté, et que les
persoones qui se trouvaient eu face ont été lancées,
l'une fa 17 mètres de distance, les deux autres fa 5
et 6 mètres. Toutes les trois oot reçu des blessures
et des contusioos très-graves. Les machines ont été
placées sous la cheoailltère d'une grange, entre la
cour et une pâture plantée de pommiers; les trois
hommes oot été lancés au milieu des arbres.
La violeoce du coup ayant produit sur la loco-
mobile un mouvemeot de recul comme dans les
pièces d'artillerie auxquelles ou met le feu, il en
résulta un choc très-rude entre cette machine et la
batteuse, qui se dressèrent l'une sur l'aotre et
s'affaissèrent ensuite avec fracas. Les deux femmes
postées sur la batteuse fureot jetées dans des direc
tions opposées, l'une fa six mètres dans le jardin,
l'autre fa dix mètres daos la cour; malgré les périls
de la chute, ces femmes ne reçurent que des
contusions peu dangereuses l'une était tombée sur
on tas de paille et l'autre sur do fumier.
L'engreneur, occupé fa remonter la courroie, a
été lancé jusqu'à la cbenaillère, fa deux mètres de
hauteur, et s'est fait un trou profond fa la tête. On
l'a relevé sans connaissance, et pendant quelque
temps on a désespéré de !e rappeler fa la vie.
On nous signale uo fait qui prouve que la
rareté du coton a influé sor le prix des pommes de
terre. Dans quelques régions de la France, la
Moselle, par exemple, la farine de pommes de terre
servait fa apprêter les étoffes de coton. Depuis que
la fabrication de ces étoffes s'est ralentie, par suite
de la guerre américaine, la farine de pommes de
terre a presque cessé d'être utilisée comme apprêt,
et le spécieux tubercule, moins recherché sur le
marché, a baissé de prix fa ce point que, dans la
Lorraine, on vend aujourd'hui trois centimes un
litre de pommes de terre.
Un chasseur a abattu aux environs do bois de
Clairmarais, rapporte le Journal de Saint Orner,
un corbeau d'une grandeur peu commune. Cet
oiseau portait autour de l'une de ses pattes uo petit
anneau de fer sur lequel on lisait ces mots Né
Courtray en 1773. Voilfa uo fait qui vient fa
l'appui de l'opinion de certains naturalistes, les
quels font vivre les corbeaux un siècle et plus.
La commune de Maureillas (Pyrénées-
Orientales) a été dernièrement le théâtre de plu
sieurs événements malheoreox
Une famille entière, qui avait été cueillir des
champignons que l'oo trouve ordinairement aux
pieds de chênes-liège et des chênes-verts, a été
empoisonnée.
Le père et la mère oot pu être sauvés; les deux
fils, âgés de dix-huit fa'vingt ans, sont morts
le lendemain après d'horribles souffrances.
Le même jour, une maison s'est écroulée fa
la suite de la rupture d'une pootre. Le toit s'est
aussitôt affaissé et a entraîné dans sa chute le
plafond du premier étage. Heureusement un bruit
assez fort a précédé celte catastrophe, et les habi
tants ont pu, par la fuite, se garantir d'une mort
certaiue.
Une jeune fille de la même commune est tombée
dans une cuve de vin eu fermentation; mais, grâce
aux prompts secours qui lui ont été donnés, elle a
pu être sauvée.
On écrit de Prague, le 5 octobre Un fait
dont s'entretient en ce moment le commerce de
uotre ville, prouve qu'en affaires toute plaisanterie
peut coûter cher.
Il y a nue quinzaine de jours, un marchand de
houblon des environs entra dans le comptoir d'un
grand négociant avec lequel il était en relations
commerciales. Ce dernier lui demanda comment
allaient lesafiaires.et l'aotre loi répondit Elles
vont si peu que j'aurais presque l'envie d'entrer
chez vous en qualité de commis. Vous riez
sans doute, reprit le négociant; mais qnel est le
gage que vous me demanderiez 3,000 florins
seulement, répondit l'autre en plaisantant. Alors
le négociant lui lendit la main en lui disaot C'est
on marché conclu. Après quelques paroles échan
gées de part et d'autre, le marchand de houblon se
retira et les jours suivants ni l'un ni l'autre ne
parut plus penser fa celle espèce d'engagement qui
avait eu lieu en préseoce de tous les employés de
la maison de Prague.
Six jours plus tard, une forte hausse se mani
festa sur le prix du houblon, et le négociant de
notre ville, dans le but d'acheter uoe assez graode
quaotité de cette denrée dans des conditions fa
vorables, se rend fa Saaz, où se tient le premier
marché de houblon de toute la Bohème. Mais le
marchaod dont nous avons parlé plos haut l'avait
devaucé. Arrivé l'après midi de la veille, il avait
achété fa 00 prix encore très-bas presque tout ce
qui se trouvait disponible en ce moment sur le
marché de Saaz. A peine descendu fa son hôtel, le
négociant apprit par des courtiers en houblon
cette nouvelle fâcheuse, et fa sa première sortie il
rencontre soo concurrent. Il lui adresse tout de
suite la demande Combien de houblon avez-
vous acheté et fa quel prix? L'autre loi répondit
sèchement C'est mon affaire,Comment
c'est votre affaire? Vous oubliez dooe que vous
êtes mon commis, et que j'ai le droit de m'enqué-
rir des affaires que vous faites pour mon compte.
Vous plaisantez? Mais non; rappe
lez-vous votre dernière visite daos moo comptoir
et que vous êtes moo commis. Vous êtes libre de
résilier plus tard l'engagement que vous m'avez
proposé spontanément, mais pour le moment vous
voyagez pour moi.
a Le marchand de houblon très-irrité alla im
médiatement consulter un avocat. L'homme de
loi loi dit que l'engagement loi paraissait valable
et qu'en tout cas le procès serait long. Pensaot
alors qu'il ferait bien de s'entendre avec le négo
ciant, dut-il lui abandonner une partie de son
bénéfice, il alla le trouver et après de longs dé
bats, il se décida fa payer 4,ooo florius 10,000 fr.)
de dommages intérêts pour la résiliation de son
engagementafin de garder pour son propre
compte les marchés avantageux qu'il avait conclos.
Lorsque l'affaire fut réglée et l'argent payé,
le négociaot de Prague déclara qu'il ne voulait rien
garder de cet argent et qu'il allait le distribuer fa
quelques parents pauvres du marchand de houblon.
On écrit de Hambourg, le 4 octobre: Il y
a en ce moment stagnation complète dans le
commerce des céréales sur toutes les places com
merciales du nord de l'Allemagne. Dans notre ville,
principal entrepôt des blés allemands qui s'expor
tent par la voie de mer, des envois importants de
blés nouveaux arrivent sans cesse, et cependant
l'exportation ne marche pas.
Les duchés d'Anhalt, le Holsteio, les deux
grands-duchés de Merklembourg, la Saxe royale,
les provinces autrichiennes de la Bohême et de la
Moravie, et les provinces prussiennes de la Pomé-
ranie, de la Silésie et de la Saxe trouvent ici
d'ordinaire le placement le pins avantageux pour
le surplus de leur récolte de froment. Ce froment
se vend fa l'Angleterre et parfois fa la France,
fa l'Espagne et fa la Belgique. Mais en ce moment
l'Angleterre seule achète, et fa de bas prix, qui
fléchissent de semaine eo semaine.
Le seigle qui sert beaucoup plus que le
froment fa l'alimeutation des populations alleman
des, s'écoule plus avantageusement que le froment;
nous en attendons de forts arrivages du Danemark,
de la Suède et de la France. Eu ce raomeut
on expédie beaucoup de seigle pour la Finlande
russe, où la récolte a manqué dans les terrains bas
et humides par suite des pluies de l'été dernier.
Ou inaode d'Eger (Bohême), fa la date du 1"
octobre Le fossoyeur d'un de nos cimetières,
occupé ces jours derniers fa creuser une fosse, a
défoncé par roégarde d'un coup de pioche un
cercueil et s'est aperçu qu'il contenait des pierres
au lieu d'un squelette. Cet homme en a référé
immédiatement fa la justice qui a commencé sur-le-
champ ses investigations sur ce fait mystérieux.
l'hydrophobie. D'après uue statistique
exposée fa l'assemblée des médecins du cercle de
Cologne, tenue fa Deutz le 3o septembre, l'bydro-
phobie atteint surtout les chiens de salon et les
chiens de garde. Ceux de chasse et de trait en sont
préservés, fa peu d'exceptions près, par le mouve
ment, au grand air, plos conforme fa leur tempéra
ment et par leur nourriture mêlée de viande et de
végétaux. La rage se communique aux hommes par
les morsures, quoiqu'il suffise aossi, pour la donner,
qu'un chien enragé vous lèche fa un endroit où la
peau est blessée. Le temps entre la morsure et le
moment où la maladie se déclare est plos 00 moins
long. On a vn cet intervalle être de sept mois. En
général, on n'applique pas assez vite et assez
complètement le remède brûler avec la pierre
iofernale. Il n'est guère de cas où la maladie ait
éclaté après l'emploi de ce moyen d'une façon
prompte et entière. C'est mieux encore qoaod la
cautérisation est pratiquée par un médecin avec le
fer rouge, après lavage avec de la saumore, et la
plaie bandée ensoite.
Le danger de la transmission de l'hydrophobie
aux hommes diminuerait donc si l'on réduisait le
nombre des chiens d'appartemeuts. Un impôt de
quelqne importance snr les chiens serait le meilleur
moyen. Le statisticien français Boudin évalue a 12
millions le nombre des chiens eo Europe. Qu'on en
soppose les deux tiers comme chiens de luxe, et
qu'on en évalue les frais fa 12 tbalers (environ 45
francs) par an et par tète, on aura un revenu consi
dérable ponr nu royaume. De bonnes muselières
sont un excellent préservatif, mais, avec la négli
gence qn'oo y apporte, de i5o chiens muselés, il
y en a encore 20 qui mordent et transmettent
la rage.
La ville de Philadelphie vient d'être visitée
par une terrible catastrophe. Le 18 septembre,
une pluie torrentielle a entraîné une grande
quantité de bois Couverture d'un pont sur la
roule de Lamb Taverne et a fait accumuler
une énorme masse d'eau, qui, un moment con
tenue, n'a pas tardé emporter le pont et se
précipiter avec une violence croissante dans les
parties basses de la ville.
L'eau, dans les rues envahies, s'est élevée
une hauteur moy enne de cinq pieds dans quel
ques unes elle a atteint neuf pieds. Des flots
entiers de maisons ont été anéantis des usines,
des établissements publics, des habitations par
ticulières se sont abîmés dane le torrent on
n évalue pas moins d'un million de dollars
Ds pertes matérielles.
Malheureusement là ne se bornent pas les
désastres déplorer.
Les maisons n" i55o, i532 et 1534, 6* rue
Nord, étaient habitées par un certain nombre
de locataires, et entre autres par Peter fVolf et
Christine Scholler.
Une véritable cataracte, se précipitant du
nord est, battait en brèche le bâtiment n1534,
qui fait le coin. Lorsque l'eau eut envahi les
fondations et commencé s'élever au dessus
du niveau du sol, Kate Scholler, âgée de 5o
ans, et sa fille Christine, se trouvaient au rez-
de-chaussée. Christine s'enfuit, mais sa mère
refusa de la suivre, se croyant plus en sûreté
dans sa maison cinq minutes après il était
trop tard, la maison s'écroulait et ensevelissait
la vieille dame sous ses ruines.
Au même instant, la femme de Peler fVolf
ouvrait sa porte pour se sauver avec ses trois
filles, âgées de huit, dix et douze ans. Elle
parvint passer le seuil et s'échappa; mais au
même moment une énorme masse d'eau se pré
cipitait par C issue ouverte devant elle et refou
lait l'intérieur les trois infortunées jeunes
filles. Quelques minutes après, le bâtiment
s'ojfaissait sur ses fondations, et elles péris
saient toutes trois sans qu'il fût possible de leur
porter secours.
On lit dans le Courrier des États-Unis, du
19 septembre On raconte un épisode saisise
sont de la guerre d'extermination déclarée par
les Indiens aux habitants blancs du Minnesota.
M. Foote, sa femme et ses enfants, s'étaient en
fuis de leur habitation et s'étaient réfugiés dans
une cabane de troncs d'arbres, où ils étaient
entourés par quinze Peaux Rouges.
M. Footequoique blesséen tua deux
mais ses forces l'abandonnèrent et le bloctaus
improvisé allait rester sans défense lorsque
Mm' Foote saisit la carabine de son mari, prit