D'YPRES.
46me Année. Samedi 8 Novembre 1862. N» 4,706.
REVUE POLITIQUE.
ÉLECTION DE DUT.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
Le caractère et la portée des événements de
Grèce peuvent aujourd'hui s'apprécier la
lumière des documents officiels qui ont été pu
bliés. D'une part, c'est le gouvernement provi
soire d'Athènes affirmant son intention de
maintenir la forme monarchique avec toutes
les lois établies; de l'autre, c'est la proclamation
du Roi, qui ne fait entendre aux Hellènes qu'un
langage affectueux et attristé. Cependant il
est certains organes qui voient dans ces pièces
autre chose que ce qu'elles semblent contenir.
Pour euxles paroles de M. Dimitri Bulgari,
sous une apparente modération et une sagesse
affectée, dissimuleraient les véritables inten
tions des chefs du mouvement, lesquels cares
seraient en secret un programme révolution
naire, et, dans tous les cas, ne tarderaient pas
être fatalement débordés par le parti avancé
qui veut le renversement des institutions mo
narchiques et la guerre avec la Porte pour la
possession de l'Albanie et la Thessalie, en
attendant le reste.
Nous ne saurions dire ce qu'il peut y avoir
d'exact dans ces rumeurs. Elles empruntent
assurément quelque vraisemblance au désir
bien connu des Grecs d'étendre leur petit terri
toire et d'y adjoindre d'abord les provinces que
la conférence de Londres a commis l'incontes
table faute de laisser en dehors en- i832. mais
le moment serait singulièrement mal choisi.
Les Grecs pourront profiter ultérieurement
des chances que leur offrira la question d'O
rient, mais ce n'est pas eux de l'ouvrir pré
maturément, et pour vouloir aujourd'hui forcer
les événements, ils risqueraient de compro
mettre leur situation. Malheureusement, on le
sait, la révolution est impatiente et insatiable
les succès, loin de lui conseiller la réserve, ne
font que l'enhardir des entreprises nouvelles
et il ne serait point surprenant qu'elle se mon
trât en Grèce aussi téméraire et immodérée
qu'en Italie.
Quant au roi Othon, son adieu aux Hellènes,
quoique temporaire, est généralement considéré
comme définitif, et on ne paraît pas attribuer
d'arrière pensée cet égard un souverain
dont on peut dire qu'il a été plus honnête
qu'habile.
On ne compte pas jusqu'à présent moins de
neuf candidats au trône de Grèce, savoir le
duc de Leuchtenbergle prince Alfred d'An
gleterre, le comte de Flandre, le prince Gré
goire Ypsilanti, le prince Nicolas de Nassau, le
prince Luilpold de Bavière, le prince Amédée
de Savoie, le général Bourbaki et le prince
Napoléon encore ne sommes-nous pas sûrs de
n'en point oublier. Cette liste est longue; le
général Kalergis, ministre de Grèce J'aris, la
diminue en retranchant net un nom qui lui
paraît n'avoir aucun caractère sérieux, et qu'il
regarde même comme ridicule, le nom du prince
Ypsilanti.
Dans un conseil de ministres, tenu Os-
borne le 1er novembre, la reine Victoria a fait
connaître son consentement au mariage du
prince de Galles avec la princesse Alexandra
de Danemark. Dans le même conseilil a été
décidé que le Parlement, qui avait été prorogé
au i3 novembre, serait prorogé jusqu'au i3
janvier 1863.
Malgré la circulaire de M. de Persigny aux
préfets, disant que Centrée de M. Drouyn de
Lhuys au ministère des affaires étrangères ne
change rien la politique du gouvernement de
l'Empereur, la France persiste dire que si
la politique de CEmpereur n'a pas changé,
la direction de cette politique s'est profondé
ment modifiée. Les amis de cette feuille assu
renten outreque la Note de M. Drouyn de
Lhuys envoyée au cabinet de Turin assurera
au Saint Siège la possession de Rome, en dé
clarant aux ministres de Victor Emmanuel
que nos troupes ne quitteront point la Ville-
Eternelle avant que le gouvernement italien ait
concouru faire prévaloir une. politique de
conciliation réservant au Pape les conditions
d'indépendance que la chrétienté réclame. Or,
comme le cabinet italien ne semble pas devoir
adhérer de longtemps celte politique, il est
évident, ajoutent les mêmes nouvellistes, qu'il
se passera bien des années avant qu'on modifie
le statu quo actuel. Cette version ne doit pas
être prise au pied de la lettre; néanmoins, elle
est un nouveau traita ajouter la physionomie
de la politique d'équivoques qui sévit depuis
tant d'années.
Il paraîi peu près certain que l'ouverture
de la session législative aura lieu en France le
i5 janvier prochain, et que sa durée sera celle
des sessions ordinaires, c'est dire que le
corps législatif actuel consacrerait l'examen
et aux débals de divers projets de lois impor
tants tout le temps nécessaire avant de discuter
le budget. Si cette nouvelle est exacte, les
élections ne se feraient pas au mois de mars,
ainsi que le bruit a couru, et il serait difficile
dès présent d'en préciser l'époque.
Des correspondances de Rome contiennent
une relation intéressante des pieuses excursions
que le Souverain- Pontife a faites en voiture et
pied dans la Ville-Eternelle, le jeudi 3o
octobre, ce qui montre une fois de plus que Sa
Sainteté continue jouir d'une santé parfaite.
Le peuple romain a célébré avec joie les derniers
jours du mois des grandes vacances, malgré les
défenses du fameux comité unitaire. Au reste,
la cité pontificale est toujours dane un état
excellent de calme et de quiétude. Elle est
assurément la plus heureuse, la plus paisible
des villes de l'Italie. Il parait qu'à Rome on
s'attend recevoir de nouvelles propositions
par M. de la Tour-d'Auvergne, le successeur
de M. Lavalelte.
a<-ra<ar~i»
MM. les membres de la Chambre et dn Sénat ont
reçu les lettres closes qni les convoquent pour le
11 de ce mois Bruxelles, dans leur salle respective
pour la reprise des travaux parlementaires.
Le conseil communal d'Anvers s'est occupé dans
sa séauce secrète de jeudi, de l'attitude qu'il
gardera b l'audience demandée au Roi. L'ancienne
adresse a été maintenue le conseil, au surplus, s'en
est référé an programme qu'elle renferme, saos
accepter aucune transaction sur ses réclamations.
La députation du conseil communal d'Anvers est
arrivée avant- hier Bruxelles, ayant h sa tête M. le
bourgmestre, pour se rendre l'audience du Roi.
La dépuration, après être descendue qoelques
instants l'Hôtel de l'Univers, rue Neuve, est
partie en voiture pour le château de Laeken
h midi et quelques minutes,
iOo mande de Bruxelles, par le télégraphe, au
Journal d'Anvers, au sujet de cette audience
La réception du conseil communal par le Roi
a été fioide.
Le rejet des demandes do conseil a été absolu.
Le Roi a lu sa réponse et l'a remise b M.
le bourgmestre d'Anvers.
S. M. s'est ensuite retirée immédiatement.
M. Carlier- Dautrebande, candidat de l'Associa -
lion libérale, l'a emporté, au scrutin, sur M. le
comte Ed. de Liedekerke, 8o voix de majorité.
La lutte a été très-vive.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 3 novembre, le conseil com
munal d'Oslende est autorisé a faire l'acquisition
d'un terrain, au prix de trente francs le mètre
carré, poor l'érection d'un temple aDglicao.
Par arrêtés royaux du 6 novembre, sont nom
més Vlamerlinghe bourgmestre M. Veys
écheviu, M. Delie.
NOUVELLES DIVERSES.
Monseigneur Delebecque, évèque de Gand, est
arrivé mercredi dernier en notre ville pour assister
aux messes anniversaires célébrées jeodi pour son
oncle et sa tante, Monsieur et Madame Morel-
Delebecque.
On nous écrit de Blankenberghe que des
travaux de construction et de restauration impor
tants se foDt au Kursaal de cette ville. Le bâtiment
sera élevé d'un étage. La saison prochaine promet
de s'inaugurer de la façon la plus brillante.
On annonce de Jemmapes une nouvelle
grève. Ce sont maintenant les ouvriers des char
bonnages des Produits et da Haut-Fiénu, qni,
leur tour, refusent de travailler saos augmentation
de salaire. Tout est tranquille.
D'après ce qu'on nous rapportedit le
Nouvelliste de Verviers, il paraît que les billets
de banque soustraits d'une lettre expédiée de
Verviers b Gand, par l'entremise de la poste, vien
nent d'être retrouvés. Une dépêche adressée un
particulier de notre ville annonce que ces billets
ont été remis par dd prêfe.
On lit dans one feuille de (a capitale Di
manche dernier, le Roi a daigné confier la charge
d'honneur que remplissait si dignement Mm* la
comtesse douairière de Mérode-Westerloo, b Mm"
la duchesse d'Ursel.
La nouvelle grande-maîtresse, de la maison de
S. A. R. et I. Mm° la duchesse de Brabant, est née
d'Harcom t. fille du duc d'Harcourl, ancien ambas
sadeur de France b Rome. Mm° la duchesse d'Ursel