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njillious 200,000 balles de coton; eo»iron t mil-t
]ioo de balles supposées avoir été détruites; 1
million de balles ont été irréparablement gâtées
faute d'avoir été épluchées, pressées et emma
gasinées temps, et par conséquent, en tenant
compte de la faible portion qui a pu sortir des ports
du Sud, il n'y a maintenant dans le Sud que
2 millions de balles pouvant être exportées au cas
où ces ports seraient immédiatement ouverts.
a Quant h la récolle de 1862 qui n'est point
encore faite, on ne l'évalue pas k plus d'un million
de balles, et ce faible chiffre sera probablement
tellement réduit par suite de la difficulté de trouver
des bras pour faire la récolte et pour se procurer
du chanvre et d'autres matières nécessaires pour
l'emballage et l'emmagasinage, que l'approvision
nement du marché sera insignifiant. Quant au
chanvre cependant, il parait que l'on en pourra
tirer nne bonne quantité du Kentucky.
On annonce que si la guerre continue en
1863, on cultivera du blé au lien du coton; et, en
tout cas, il faodra du temps aux cultivateurs de
coton pour se relever de la désorganisation où a été
jetée cette culture. hammond.
Londres, 10 novembre. Le prince de
Galles a atteint hier sa majorité. A cause du
deuil de la cour, aucune cérémonie publique
n'a marqué cet important anniversaire de la
vie de l'héritier de la couronne d'Angleterre.
A dater d'hier, le prince de Galles est appelé
prendre, en sa qualité de pair, dignité qu'il
doit son litre de duc de Cornwall, une part
active dans les affaires de l'État.
Le Times rappelle cette occasion les bons
exemples que le prince de Galles a pu puiser
jusqu'ici dans le gouvernement de sa mère et
le bonheur qu'il a eu de former son instruction
politique sous les conseils d'un père dont la
haute sagesse a été appréciée par la nation
entière. Si le prince de Galles, dit le Times,
ne fait pas un jour un bon roi, il ne devra en
attribuer la faute qu'à lui.
Le Morning-Post pense aussi que le prince de
Galles se prépare, toccasion de sa majorité,
s'occuper d'uue manière active des affaires
du pays, et dit que si l'avenir réservé l'An
gleterre, cause de la condition politique ac
tuelle du monde, venait présenter de grandes
difficultés surmonter, le peuple anglais saura
les vaincre plus facilement si, l'amour que
la nation a voué la famille royale depuis
l'accession au trône de la reine Victoria, vient
se joindre le spectacle de la vie pure de l'héritier
du trône et du bonheur qu'il recueillera de son
prochain mariage avec la princesse Alexandra.
FRANCE.
On lit dans la Patrie
Nous apprenons de source certaine que le
gouvernement français a proposé h l'Angleterre et
la Russie de se joindre lui pour demander aux
États-Unis la suspension des hostilités pendant six
mois. Durant cette armistice, les puissances euro
péennes offriraient leurs bons offices pour amener
une réconciliation et demanderaient, dès h présent
au Nord de faire cesser le blocus des ports du Midi.
On lit dans la Patrie
Le cabinet de Washington vient d'informer
officiellement notre ministre aux États-Unis que
les autorités civiles et militaires fédérales h la
Nouvelle-Orléans, avaient reçu l'ordre de prendre
toutes les mesures nécessaires pour faciliter l'expor
tation des cotons.
On lit dans le Journal des Villes et des
Campagnes
Des lettres particulières de Londres nous
apprennent qu'en présence des difficultés nouvelles
qui viennent de surgir en Turquie et qui menacent
la première puissance musulmane du monde, a
lord Stratfort de Redcliffe retourne a Constan-
tinople, où il a été, comme on le sait, le représen
tant trop souvent et trop longtemps écouté de la
Grande-Bretagne. Peu favorable aux Grecs, c'est
lui qui, de 1825 1833 et i84i 'a i85y, a eu
la plus graode influence sur la politique intérieure
et extérieure de la Turquie.
On lit dans la Patrie
On nous assure que la France, l'Angleterre et
la Russie seraient définitivement tombées d'ac
cord pour respecter eo Grèce le principe de non-
intervention.
Des réserves auraient été seulement stipulées
pour le cas
1* Où l'Assemblée nationale d'Athènes élirait
un prince exclu par le protocole de Londres de
i83o;
2* Où l'anarchie tendrait se substituer h un
gouvernement régulier;
3* Où la Grèce se laisserait entraîner h des
attaques contre les provinces limitrophes de l'em
pire ottoman.
ESPAGNE.
La commutation des biens du clergé se poursuit
activement. Mgr l'Archevêque de Tolède a fait hier
la cession canonique des biens de son diocèse, et
aujourd'hui le ministère des finances a donné
l'ordre de procéder h la vente de ces biens dans les
dix-huit provinces sous la juridiction de l'arche
vêque de Tolède.
ITALIE.
On lit dans une correspondance de la Gazette
de Bruxelles do 10 novembre
On adresse de Rome, h la date du 1" novem
bre, une lettre où nous trouvons de nouveaux
détails sur un fait dont le correspondant romain
ordinaire de ce journal a parlé dans une lettre que
nous avons reprodoite. Il s'agit de la manifestation
populaire dont le Pape a été l'objet le 27 octobre,
et qui montre bien quels sont les vrais seotiments
du peuple romain pour le Saint-Pontife
Il est d'usage h Rome que les cordonniers
fêtent S'-Crépin, leur patron, le dernier lundi
d'octobre; par conséquent, vers l'après-midi,
après avoir fait un copieux repas, ils se rendirent
tous, avec leur famille et leurs amis, dans les en
virons de Rome, où ils chantent et dansent au son
de la guitare, de la mandoline et d'autres instru
ments, jusque bien avant dans la soirée. C'est
ainsi que s'accomplit Rome le carnaval d'octobre,
comme l'appelle le peuple, au milieu des chants
et des danses. Or, comme nos correspondants nous
l'ont dit, le Saint-Père était sorti ce jour-lk, dans
l'après-midi, en passant par la porte Angélique, et
était allé se promener vers le Monte-Mario; il
revenait vers Rome h la tombée de la nuit, et la
route qu'il suivait h pied était déserte, mais on
entendait le brnit des instruments de musique et
les chants des femmes, réunies non loin de lk dans
un champ de vignes.
Le Saint - Père passait en se réjouissant de la
joie et de la bonne humeor de son peuple, quand
tout coup il fut aperçu par quelques individus
qui se trouvaient sur le bord de la route et qui se
mirent h crier Voilà le Pape! (ecco il Papa!)
Celte nouvelle se répandit h l'instant dans tous les
lieux d'alentour où était assemblé le peuple, et
aussitôt la foule accourut vers la route et entoura
Sa Sainteté en la saluant des acclamations les plus
enthousiastes. Ils voulurent l'accompagner jusque
dans la ville. Le Saint-Père était tellement serré
par la foule, qu'il avait de la peine k marcher. Les
joueurs de guitare et de mandoline s'efforçaient de
se faire entendre au milieu des acclamations de
cette foule qui ne cessait de crier Le Pape est k
nous! et meure qui ne le veut pas! Il Papa e
nostra, muoja d'accidente chi no lo vuole.
Lorsqu'ils fureot entrés dans la ville, le Saint-
Père pria ce bon peuple de le laisser monter en
voiture, parce qu'il était excessivement fatigué, et
le remercia d'une voix émue de ce témoignage
spontané de son amour. Alors on entendit de oou-
veau retentir et avec plus d'enthousiasme que
jamais les cris Vive le Pape! Vive Pie IX!
Cette manifestation est d'autant plus signifi
cative qu'elle était tout k fait imprévue et que rien
ne l'avait ni préparée, ni même annoncée. La
foule qui s'est ainsi livrée k l'entrînement de son
amonr pour Pie IX était composée d'ouvriers, et
cette partie de la population est celle sur laquelle
la secte révolutionnaire a le plus d'influence. Aussi
les sectaires sont-ils furieux. Ils disent que ce
people n'est pas encore assez éclairé, et que son
ignorance peut seule expliquer son attachement
pour le Pape. Cela ne les empêche pas de chercher
d'autres raisons et de prétendre que ce jour-la le
people était ivre! a
n On dit qu'il y aura bientôt un consistoire, et
qo'k cette occasion Sa Saiuteté créera quatre car
dinaux, parmi lesquels un cardinal autrichien, le
patriarche de Venise et un prélat romain dont il
nous parait plus convenable de taire le nom.
L'état sanitaire du bataillon des zouaves est
bon; ce bataillon ne compte aujourd'hui qu'un
très-petit nombre de malades.
L'article suivant de la Correspondance de
Rome complétera la lettre qui précède:
Nous sommes eo pleines fêles d'octobre le
temps les favorise, et une gaité franche et bonne
illumine le visage des Romains. Le dernier jeudi
do mois est le jour où le people s'abandonne avec
le plus d'entrain au plaisir de la campagoe. Les
hommes boivent le vin nouveau, jouent de la
mandoline et de la flûte, les femmes dansent sous
les treilles eo agitant leurs tambourins. Que si ces
fêles remontent k l'antiquité païenne, elles se sont
transformées et réglées en passant daos les mœnrs
chrétiennes. Tous les établissements d'éducation,
aussi bien que les maisons pies, s'y associent daDS
la mesure qui convient, et l'on dirait qu'il s'agit de
se fortifier par la gaîté contre les privations de
l'Avent prochain. Les papes eux-mêmes, sans
prendre un divertissement dont les détourne le
poids de la tiare, ont coutume de faire ce jour-Ik
quelque promenade et de consoler par leur pré
sence le cœur de quelques bons religienx. Aussi,
Notre Saiot-Père Pie IX a-t-il daigné hier céder k
l'usage et se rendre, le matiu, k la basilique de
Sainte-Marie-Majeureou s'exécutent, par son
ordre, les travaux de la confession souterraine
devant l'autel principal.
Après avoir prié et examiné ces travaux, le Pape
est allé au monastère de Saint-Antoine, situé près
delk, eo face de la colonne élevée en mémoire de
la conversion d'Henri IV. C'est dans l'église de ce
monastère que le grand pontife de notre siècle
célébra sa deuxième messe, après avoir été ordonné
prêtre. Il y a encore k cette heure, parmi les reli
gieuses de ce couvent, une vénérable Mère de 81
ans qui se souvient do bonheur d'avoir assisté k
cette seconde messe de l'abbé Mastaï Ferretti et
d'avoir suivi plas tard les retraites qu'il venait
prêcher. Comme elle est infirme, ses compagnes
l'ont portée sur nne chaise auprès du Pape. Il est
toujours utile de considérer les degrés qu'ont
franchis les hommes que Dieu a exaltés ponr sa
propre gloire. Pie IX, quoique d'une famille no
ble, voulut commencer sa carrière apostolique par